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Critiques de Martine Gozlan (21)
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Le rendez-vous des Gobelins

Les confidences de la vieille dame

Pour retracer le parcours de ses ancêtres, Martine Gozlan a imaginé une rencontre dans un café des Gobelins. Après les première révélations, elle va se lancer dans une enquête sur ses origines, aussi détaillée qu’émouvante.



CE «rendez-vous des Gobelins» n’était pas prévu dans l’agenda de la narratrice, journaliste au sein de la rédaction de l’hebdomadaire La République. Elle a fait de ce café une annexe de la rédaction où elle peut préparer ses interviews. La vieille dame qui l’observe longuement avant de lui adresser la parole lui est parfaitement inconnue. Pourtant, elle affirme bien la connaître et les quelques bribes d’information qu’elle finit par lâcher viennent semer le doute et la pousser à accepter de la revoir, car «après tout, il est possible que cette femme fasse partie de sa famille». Elle n’a en effet, depuis la disparition de son père, plus guère de relations avec les siens et les rares documents familiaux sont chez de vieux cousins installés à Bruxelles.

Au fur et à mesure que le dialogue avec Rose, cette femme bien mystérieuse, s’installe, elle va vouloir en savoir plus, tenter de comprendre ce l’a conduite jusqu’à elle. Il est vrai que la curiosité tient pour elle de la déformation professionnelle.

Mais le voyage qu’elle s’apprête à faire ressemble à une exploration dans une forêt vierge, dense et inexploitée, dans laquelle il est bien difficile de se repérer. Il en ira quelquefois de même pour le lecteur, avouons-le.

Car les branches paternelles et maternelles sont aussi différentes que chargées. Commençons par la branche russe, celle des Avijanski, des Juifs qui ont fui devant la menace antisémite pour venir s’installer dans le quartier des tanneurs à Paris, le long de la Bièvre qui était encore à l’air libre et qui passait justement dans la rue des Gobelins.



Tannerie sur la Bièvre de Jules Richomme, Musée Carnavalet © Photo Paris Musées

photo.parismusees@paris.fr



Rose affirme d’ailleurs très bien connaître ce café où les gens du quartier se donnaient déjà rendez-vous. Elle aurait même pu y rencontrer Mardochée, venant d’Algérie et faisant commerce de fripes. Mais c’est au Carreau du Temple que les deux branches familiales se trouveront et donneront naissance au père de la journaliste, «preuve que la sagesse naît parfois d’une folie».

«Mardochée était arrivé de son Algérie la plus profonde, loin de la capitale, quelques années auparavant avec ses trois frères. Leur père Haï, né à Constantine en 1840, trois ans après la difficile conquête de ce piton rocheux par les Français, avait bourlingué comme forain sur les marchés du département avant de se fixer dans une petite ville rugueuse et froide, sur la route de la Tunisie: Souk Ahras, le marché aux lions en langue berbère. C’est aussi le lieu de naissance de ma mère, Béatrice. Celle qui ne revient jamais me voir depuis les profondeurs, pas plus que mon père…»

L’histoire va alors traverser trois générations que l’enquêtrice n’aura de cesse d’explorer, partant jusqu’en Algérie pour en retrouver des traces. Comme elle le confesse, l’émotion sera au rendez-vous de ce «monde vivant et charnel qui a exulté et souffert, aimé, prié, étudié, supplié. Un monde qui ne sera plus jamais le mien mais d’où je viens, de cercle en cercle, d’un siècle à l’autre».

Martine Gozlan laisse filer sa plume, chargée d’images et de nostalgie, mêlant les petites histoires à la grande, cette déferlante qui a plusieurs fois failli emporter les siens. On partage sa quête, on aime ses formules pleine de poésie, car on pressent que, comme elle, notre vie s’enrichit de ceux qui nous ont précédé, quand bien même ils n’auraient pas autant dû se battre et souffrir.

«C’est qu’une autre vie chemine à nos côtés, insaisissable, sauf à de rares instants qui émergent brutalement de l’inconnu pour nous entraîner le long de la rivière des signes. Nous leur résistons de toutes nos forces, affolés à l’idée d’être emportés par les courants. Et pourtant que ces eaux sont attirantes, avec leurs passagers engloutis qui se promènent, s’aiment, se déchirent, roulent dans des trains et des voitures de musée, franchissent les frontières de pays effacés de la carte, parlent dans des langues assassinées.»




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Les rebelles d'Allah

Martine Gozlan grand reporter, spécialiste reconnue du Maghreb et du Moyen-Orient.

Dans ce monde islamique, que la plupart d'entre nous connaissent mal ; il n'est qu'à demander au premier quidam français venu ce que sont le chiisme, le sunnisme, le salafisme, le soufisme, le wahhabisme... quels pays se revendiquent de l'un ou de l'autre de ces courants religieux pour s'assurer que rares seront ceux qui sauront répondre avec aisance et clarté à ces questions pourtant essentielles à la compréhension de ce qui se passe en Syrie, en Iran, au Pakistan, en Afghanistan, en Tunisie, au Qatar ou encore en Arabie Saoudite.

Beaucoup ont entendu le mot "charia" ou le (la) tristement célèbre "fatwa" sans connaître les ressorts, les mécanismes qui les agitent.

Il en est de même pour un imam, un uléma, un mollah, un ayatollah.

Reste l'islamisme, à l'origine "Ensemble des pays, des régions où l'Islam est la religion dominante, de même que la chrétienté est l'ensemble des pays où le christianisme domine.", devenu dans beaucoup de pays et pour beaucoup de croyants radicaux "un courant de pensée musulman, essentiellement politique, apparu au xxe siècle. L'usage du terme depuis sa réapparition dans la langue française à la fin des années 1970 a beaucoup évolué.

Il peut s'agir, par exemple, du « choix conscient de la doctrine musulmane comme guide pour l’action politique » – dans une acception que ne récusent pas certains islamistes –, ou encore, selon d'autres, d'une « idéologie manipulant l'islam en vue d'un projet politique : transformer le système politique et social d'un État en faisant de la charia, dont l'interprétation univoque est imposée à l'ensemble de la société, l'unique source du droit »

Cet islamisme, nous, contemporains, l'avons croisé le 11 septembre 2001 aux États-Unis, ou en France le 7 janvier 2015 lors de l'attentat contre Charlie Hebdo ou encore le 13 novembre de la même année lors des attentats qui ont ensanglanté la capitale, à Nice le 14 juillet 2016.

Islamisme, de par le monde, est lié à terrorisme, prises d'otages, attentats, tortures, exécutions.

Il est aussi le mot qui porte en lui l'obscurantisme le plus abject, un mot liberticide - d'abord pour les musulmans -, un mot que je qualifierais de "féminicide".

Le voile, le hijab, le niqab, le burkini, ont fait depuis quelques années leur entrée dans notre vocabulaire courant.

Si l'islam et sa perversion qu'est l'islamisme "radical" sont devenus des phénomènes (géo)-politiques, sociologiques, religieux, culturels et historiques, c'est par l'importance et la place intrusive qu'ils occupent en ce premier quart du XXIème siècle, par les enjeux qu'ils véhiculent, enjeux démultipliés par l'interaction d'un monde globalisé, numérisé, instantané.

Un monde dont la redéfinition en cours de son ordre par des puissances belliqueuses, se fait par des alliances dans lesquelles le monde musulman ( terme générique ) prend avec ou malgré lui une place de tout premier plan.

Les antagonismes ( j'y reviens ) sunnisme versus chiisme ou wahhabisme servant ou desservant selon les circonstances les intérêts des puissances en action dans cette recomposition.

Dans bien de ces pays, sévissent des régimes "d'un autre âge".

Dans bien de ces pays le peuple est grégaire, le plus souvent par ignorance et par imprégnation d'une foi sans "alternative(s)".

Dans bien de ces pays des individualités se lèvent... souvent au prix de leur liberté, quelquefois à celui de leur vie.

Martine Gozlan nous fait faire connaissance ( pour ceux pour lesquels ce n'était pas encore fait ) avec sept de ces "héros", sept de ces voix.

Ce sont celles d'Amina Sboui*, cette jeune fille tunisienne qui a, dans un premier temps, embrassé la cause féministe des Femen, posant seins nus, cigarette entre les doigts, un livre à ses pieds et écrit sur son torse " mon corps m'appartient, il n'est l'honneur de personne " et publiant la photo d'une grande esthétique du photographe Zied Ben Taleb sur sa page Facebook... La photo fait le tour du monde et provoque un séisme en Tunisie.

Séisme que va traverser Amina à travers la "pression" familiale, la prison, les menaces, les procès et...

Le second "héros" est turc. C'est un musicien, l'un des plus célèbres au monde.

Son nom: Fasil Say.

Son pays est de plus en plus sous l'étau, sous le joug islamiste d'un certain Recep Tayyip Erdogan...

Il aurait pu fuir à l'étranger ; il reste et résiste...

Les épreuves vont être au rendez-vous du courage de l'artiste rebelle...

La troisième figure de la liberté se levant contre la tyrannie politico-religieuse a les traits d'un doyen universitaire du nom d'Habib Kazdaghili.

Comme Amina Sboui, lui aussi est tunisien.

Cet historien exerçant à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba près de Tunis, va tenir tête aux salafistes, aux militants et aux chefs d'Ennahda ( parti islamiste arrivé au pouvoir par le biais des élections post-Ben Ali )... au risque de sa vie...

Quatrième personnalité, quatrième insoumis : Waleed Al-Husseini*, universitaire palestinien athée... le seul athée déclaré de Palestine... Waleed va le payer cher... lui aussi au risque de sa vie...

La cinquième héroïne nous est plus familière.

Si je vous dis Malala Yousafzai... vous pensez aussitôt à cette gamine pakistanaise, défendant sur son blog le droit à l'éducation pour tous, dont les talibans avaient mis sa tête à prix, tête qu'ils ont transpercée de deux balles le 9 octobre 2012.

Miraculeusement, Malala a survécu, a trouvé refuge en Angleterre et continue à porter le même message à travers le monde : le droit pour les filles de recevoir la même éducation que les garçons.

Les Talibans affirment ne pas avoir dit leur dernier mot et jurent sur Allah qu'ils ne la rateront pas "la prochaine fois"...

Avant-dernière héroïne, l'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh*.

Avocate, combattante inlassable pour la défense du droit dans un régime totalitaire, cette jeune femme admirable, cette épouse et mère de trois enfants a passé trois ans en prison... uniquement parce qu'elle "contrariait" le Régime... trois ans de souffrances, d'humiliations, de privations ponctuées par plusieurs grèves de la faim...

Libérée après ces trois longues années durant lesquelles l'Iran était entre les mains folles et criminelles d'un certain Mahmoud Ahmadinejad ( un pote de Chavez, lequel était un pote d'un "insoumis" français... mais je préfère ne pas en dire davantage ), elle pourra, grâce à l'accession d'Hassan Rohani, un "réformateur", reprendre son métier d'avocate et poursuivre son combat...

La dernière figure est celle d'un jeune homme saoudien, journaliste et blogueur qui, le jour de Moled ( célébration organisée en l'honneur de la naissance du prophète Mahomet ) a posté un petit poème expliquant qu'il ne participerait pas et pourquoi à cette célébration.

Cette "innocente" publication lui a valu la prison assortie du fouet... "heureux" le malheureux qui a échappé à la décapitation pour crime d'apostasie.

Des circonstances liées à l'environnement international et à la soudaine vulnérabilité de l'Arabie sunnite face à son ennemi juré l'Iran chiite favoriseront sa libération...

À travers ces sept incarnations de la rébellion contre la théocratie tyrannique et sanguinaire, Martine Gozlan nous permet non seulement de rendre hommage à la libre-pensée, à la dignité et au courage mais également de revisisiter ces années où fleurirent ce qu'on a appelé les Printemps Arabes... avec les résultats et les conséquences que l'on sait.

Hélas, le livre a été écrit en 2013... ce qu'il contient d'espérance en un futur meilleur a été hélas, pour l'essentiel, démenti.

Un seul reproche à l'auteur : le suremploi ( plus d'une vingtaine de fois en 184 pages ) du verbe embastiller ou de son substantif... Mais peut-être est-ce un choix dé-libéré...

Quelques extraits parlants :

-Le fouet.

"Le condamné est face au mur. On le fouette des épaules jusqu'aux jambes, en quatre temps, à raison de cent cinquante coups chaque fois. Ensuite on le transporte à l'hôpital."

Arabie Saoudite.

Le cheikh Saleh al-Luhaidan, membre du Conseil des ulémas :

"Conduire nuit aux ovaires : la pression pousse le bassin vers le haut... D'ailleurs les enfants des conductrices présentent des troubles cliniques !"

Pour finir, ce quatrain d'Omar Khayyam, poète persan du XIème siècle, redevenu très "à la mode" de nos jours... un homme très sceptique à l'égard des religions.

-"Vous dites que des rivières de vin coulent au paradis. Le paradis serait-il une taverne pour vous ?

Vous dites que des vierges y attendent les croyants. Le paradis serait-il un bordel ?"

Un livre enrichissant que je recommande.

* Je m'honore d'avoir participé à la campagne des Femen pour exiger la libération d'Amina. Je n'ai pas hésité, "jeune" soixantenaire à l'époque de publier un selfie de votre serviteur, le torse nu feutré de "FREE AMINA"... j'ai encore la photo qui a été intégrée à toutes celles que les Femen ont collecté, qui a circulé et m'a valu quelques menaces et quolibets...

* Je m'honore également de compter dans mes contacts Facebook Waleed a Husseini dont je continue à suivre l'actualité et les publications.

*Celle pour laquelle mon coeur saigne... Nasrin Sotoudeh.

"Elle est arrêtée par les autorités iraniennes le 13 juin 201819,20, au nom d'une condamnation à 5 ans de prison dont ni elle ni son mari ne disent avoir eu connaissance. Nasrin Sotoudeh est condamnée le 11 mars 2019 à 33 ans de prison supplémentaires et à 148 coups de fouet pour « collusion en vue de nuire à la sécurité nationale », « acte de propagande contre l’Etat », « appartenance à un groupe illégal », diffusion de fausses informations, trouble à l’ordre public et pour être apparue sans voile en public et avoir encouragé la « corruption » et la « dépravation ». Elle est détenue à Evin, la prison des prisonniers politiques, où elle partagerait sa cellule avec une quarantaine d’autres femmes, dont l’anthropologue franco iranienne Fariba Adelkhah.

La communauté internationale demande sa libération. Le 12 mars 2019, le Conseil national des barreaux lance une pétition à Emmanuel Macron qui recueille plus de 400 000 signatures et déploie une bâche de soutien à l'avocate, réclamant sa libération.

Elle est arrivée plusieurs fois à faire sortir des lettres de prison, par l'intermédiaire de son mari, Reza Khandan, lui-même condamné en janvier 2019 à six années de prison mais toujours libre. Elle y défend la cause des « bi-hedjab », les femmes qui refusent le voile.

Le 11 août 2020, après deux ans d'emprisonnement, elle commence une grève de la faim pour obtenir la libération des prisonniers politiques dans son pays. Elle obtient une permission de sortie provisoire le 7 novembre. Après moins d'un mois de "liberté" provisoire, Nasrin Sotoudeh est de nouveau emprisonnée le 2 décembre 2020, malgré son état de santé précaire. Elle retourne à la prison de Qarchak, après avoir été des années dans celle d'Evin.

Son mari annonce qu'elle obtient de nouveau une sortie provisoire le 8 janvier 2021en raison de complications cardiaques. Elle est de nouveau emprisonnée quelques jours plus tard, le 20 janvier 2021."









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Le rendez-vous des Gobelins

J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la dernière Masse Critique et j'en remercie Babelio et les éditions de l'Archipel.

J'attendais beaucoup de ce rendez-vous. Hélas, à mon sens, celui-ci est raté.

Oui, raté que ce rendez-vous des Gobelins, dans lequel une journaliste d'aujourd'hui rencontre sa grand-mère, frêle émanation d'un passé disparu, fantôme oublié surgissant des limbes pour retrouver sa petite fille.

Pourtant l'idée de ce choc temporel réunissant deux personnes, ne pouvant à priori pas se rencontrer, apparaît bien séduisant, mais son traitement l'est hélas beaucoup moins.

En effet, si le lecteur se laisse aisément embarquer dans l'histoire familiale de la narratrice, suivant avec intérêt le départ de Russie en 1892 de cette famille juive fuyant les pogroms et ses pérégrinations pour atterrir à Paris et tenter de s'y refaire une nouvelle vie, il n'en va pas de même avec l'imbrication malvenue de la vie professionnelle de la narratrice qui arrive comme un cheveu sur la soupe !



Car, ce récit attachant est très vite interrompu par les incursions dans l'hebdomadaire où travaille la narratrice et là, on se contrefiche totalement de ce qui peut s'y passer, car il s'agit exclusivement de la tambouille anecdotique concernant la fabrication d'un journal, ce qui, au regard du début, n'a rien à voir avec les attentes du lecteur.

Et, vu le développement que Martine Gozlan imprime à son récit, il est absolument impossible de relier l'existence précaire de la famille de la jeune Rose à la vie d'un journal au vingt et unième siècle, ce qui impose un déséquilibre néfaste à la tenue de la narration.



Le seul moment où passé et présent réussissent à cohabiter harmonieusement, c'est lors du voyage de la narratrice en Algérie à la recherche des souvenirs de sa grand-mère, où le lecteur fait l'expérience d'une confusion passé-présent déstabilisante, mais enrichissante, et qui permet au lecteur d'entrevoir les fractures existant entre les coutumes des juifs ashkénazes et des juifs séfarades dont la malheureuse Rose fera les frais.



Pour finir, ce récit s'achève en un méli-mélo totalement irrationnel et on se demande, mais où diable Martine Gozlan a voulu en venir, en livrant cette histoire décousue dans laquelle on ne parvient pas à décrypter les intentions de l'auteur.

Car le sel de ce roman c'est bien le destin de chacun des membres de la famille Avijanski et hélas, ceci n'est qu'effleuré pour la plupart d'entre eux, ce qui est d'autant plus dommage qu'il y avait apparemment matière à combler les attentes du lecteur et à fournir un récit passionnant de l'implantation en France de Yenkel et Mirko et du devenir de tous leurs enfants.

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Le rendez-vous des Gobelins

Cette chronique ne va pas être simple à écrire et elle risque donc d’être plutôt courte, la faute à mon peu d’enthousiasme après avoir lu ce livre. C’est la première fois il me semble que j’ai autant de mal à rédiger un billet, tout simplement car je n’ai pas réussi du tout à entrer dans cette histoire, mais sans savoir réellement pourquoi. Le principe est intéressant, cette histoire entre présent et passé a un vrai potentiel et puis l’écriture est soignée et pour autant ça n’a pas marché avec moi.



J’ai quand même une petite piste expliquant peut-être la raison de mon ressenti. Je pense que c’est en raison d’une construction et d’un style un peu particulier, on saute parfois un peu du coq à l’âne, d’une époque à l’autre, d’une situation à une autre sans vraiment une transition propre et donc cela vient complètement hacher le rythme. Il m’a donc été très difficile de recoller les morceaux et de m’immerger complètement dans ce récit. Pour être franc, je ne suis même pas certain d’avoir tout compris ou du moins d’avoir saisi les subtilités de cette histoire. Et puis cette fin était quand même un peu trop « too much » pour moi. Bref, très étrange comme livre.



Pour autant, je ne déconseille pas forcément ce livre et je suis preneur d’autres avis, peut-être que je suis tout simplement juste passé à côté. Ça arrive ! Je le relirai peut-être un jour, compte-tenu de sa petite taille ce roman se lit rapidement, et alors il est possible que mon avis change surtout qu’il y a quand même des atouts dans ce livre, notamment la qualité de l’écriture.



En attendant cette potentielle relecture, je passe à autre chose.
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Israël 70 ans : 7 clés pour comprendre

Je m’intéresse à Israël depuis toujours et je me tiens au courant de tout ce qui le concerne. Mon attention vient d’être attirée par ce livre, écrit en 2018 par une grande reporter qui connait fort bien ce pays controversé.

L’introduction m’a semblé très virulente, insistant sur l’hostilité que suscite Israël partout dans le monde, y compris en France. Ce début laissait prévoir un plaidoyer pro domo passionné et tendancieux. En réalité, je me suis rendu compte qu’il n’en était rien. L’auteure veut évoquer des aspects de la société israélienne qui échappent à de très nombreux Français. Elle le fait en sept points principaux: l’immigration, la démographie, la colonisation, l’importance de Tsahal, l’excellence de la recherche (notamment dans le domaine militaire), etc... Dans cet exposé, elle se montre plutôt favorable, mais elle n’occulte pas du tout des angles morts de la société israélienne. Par exemples, elle évoque sans indulgence l’influence excessive des ultra-orthodoxes, les bavures de l’armée, le rôle des lanceurs d’alerte… Elle note surtout que la volonté de défendre coûte que coûte l’Etat d’Israël repose sur la (très longue) mémoire du peuple juif et que le peuple hébreu se caractérise par un optimisme qui se nourrit paradoxalement du danger permanent qui le menace.

Pour ma part, je ne crois absolument pas qu’une majorité de Français souhaite la destruction de l’Etat juif. Par contre, je trouve stupéfiante l’ignorance de mes compatriotes au sujet de l’histoire de ce pays. Martine Gozlan a voulu donner un aperçu précis et actualisé sur Israël. C’est utile. Même des personnes bien informées pourront apprécier ce petit livre.

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Hannah Szenes : l'étoile foudroyée

Enfin l'histoire d'Hannah Senesh racontée en français ! Je vous invite vivement à découvrir le parcours de cette femme exceptionnelle qui n’a cessé de vivre pour son idéal.

Inconnue en France, elle est une véritable héroïne à visage humain, traversée par toutes sortes de considérations et tiraillée entre son éducation, sa passion et le contexte dans lequel le monde est plongé et auquel elle veut prendre une part active. En quête d’elle-même, de son destin et de celui de son peuple - les deux étant toujours intimement liés - Hanna Senesh nous offre la vision d’une femme déterminée à être libre.



La biographie est accompagnée d'un avant-propos et d'un "épilogue", l'auteur y explique sa démarche pour retracer l’histoire d’Hannah et ce que sont devenus les personnes qui l’ont côtoyés. Concernant ses parties, j’aurais apprécié que la méthodologie soit plus étoffée. On sent en revanche que l'auteur a effectué un vrai travail de terrain pour marcher dans les pas de la jeune femme et comprendre ce qui l’animait. Le livre permet également de toucher du doigt la signification du « sionisme », de saisir tout ce que ce mot contenait d’espoir et d'attente dans le contexte historique de cette époque.
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Israël 70 ans : 7 clés pour comprendre

Une fois n'est pas coutume, j'ai eu envie de lire un livre en lien avec l'actualité.

Je me suis donc laisser tenté par celui-ci, proposé par ma bibliothèque.



Eh bien, le titre est assez trompeur. Je m'attendais à un résumé de l'histoire d'Israël depuis 1948 jusqu'à nos jours.

C'est en réalité 7 "clés" pour comprendre et expliquer "la mentalité et l'état d'esprit" des Juifs (je met des guillemets car je ne sais pas comment le dire autrement).

Ce fut néanmoins instructif bien que un peu éparpillé... les informations que nous donne l'autrice sont un peu décousues. Il manque cruellement un fil rouge pour cadrer tout ça.

Heureusement il n'est pas epais, sinon les digression de l'autrice m'aurait fait abandonné sa lecture.
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Le rendez-vous des Gobelins

Un, deux trois… quand ça veut pas, ça veut pas. Cette lecture n’était pas faite pour moi, ou était-ce une question de moment. Pourtant le sujet m’intéressait, l’idée de mêler présent et passé également. Mais justement, cette construction m’a très vite perdue, empêché d’entrer dans le cœur des personnages, et j’ai malheureusement abandonné. J’espère, et je suis sûre que ce livre rencontrera ses lecteurs. Je ne faisais simplement pas parmi d’eux.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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Le rendez-vous des Gobelins

Rose journaliste rencontre son ancêtre, décédée depuis longtemps, et elle nous entraine dans un voyage qui retrace l'histoire de sa famille .

J'ai vraiment essayé de comprendre, mais malheureusement je n'ai pas réussi, tout m'a paru confus , mal organisé, sans fil conducteur.

Je souhaite que d'autres lecteurs aient trouvé un sens à ce récit.
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Le rendez-vous des Gobelins

Une journaliste termine, comme d'habitude, ses articles au café Au Canon des Gobelins avant le bouclage du journal où elle travaille. Un jour, une femme, semblant venir d'une autre époque, vient s'asseoir en face d'elle. Elle la retrouve le lendemain et se présente comme sa grand-mère Reisel / Rose, qui est pourtant morte avant sa naissance. Elle lui raconte alors son exil de Lituanie en 1892, alors qu'elle avait 8 ans, avec ses parents, ses 23 sœurs et son petit frère. Ils se sont alors installés à Paris, dans le quartier des Gobelins, où la Bièvre, qui n'était pas encore recouverte, a permis le développement des activités de tannerie et de tapisserie. Les histoires commencent à s'enchevêtrer.

L'auteur nous conduit du XIXème siècle au XXIème siècle, de Kovno à Paris. Elle nous fait découvrir le quotidien des réfugiés juifs, la vie parisienne du début du XXIème siècle.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Le rendez-vous des Gobelins

Un café , Canon des Gobelins. Comme à son habitude, la jeune journaliste se hâte de finir son article. Mais comment réagir quand une étrange femme l’aborde et qu’elle se présente comme sa grand-mère …défunte ? Rose va dérouler pour sa petite fille le fil de ses souvenirs : Kovno en Lituanie, Paris, Algérie…Leur voyage sera autant temporel que géographique et les entraînera jusqu’aux confins de la vie et de la mort…



Un roman tout en mélancolie qui fait réfléchir sur la condition féminine, à travers le personnage de Rose, mais qui pose aussi la question de la filiation et du poids du passé : la narratrice doit-elle oublier l’histoire de sa famille pour se construire ? Ou doit-elle faire table rase pour vivre pleinement le présent ? Les Religions sont aussi abordées avec finesse, dans l’union de Rose, attentive à son héritage juif, qui est mariée à Mardochée, l’Algérien qui voit la Religion comme moyen d’opprimer sa femme (la femme appartient toujours à son mari, lui refuser le « guet » fait d’elle une éternelle esclave). J’ai bien aimé la fin aux accents mythologiques et qui fait intervenir un artiste que j’aime beaucoup… Merci à Masse Critique, Babelio et Mylène de m’avoir fait découvrir ce beau roman !

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Le rendez-vous des Gobelins

Ce roman est un voyage aux confins des souvenirs, entre enlèvement de bébés juifs masculins en Russie, fuite d'une famille, Amérique impossible, Paris, Algérie, mélancolie...



Il est très poétique, c'est pourquoi je lui accorde cette note ; le début est rempli de jolies citations !



Cependant, j'ai trouvé la suite plus longue (euh... qu'est-ce que c'est que cette fin, trop longue pour un message si évident...) et j'ai souvent lu de biais les passages avec la narratrice (de notre époque) - c'est que je ne cours pas après le journalisme... Mais j'avoue le garder dans un coin de ma tête pour certains cours avec des quatrièmes peut-être !
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Quand Israël rêvait : La vie de Rachel Bluwstein

En racontant la vie de la poétesse Rachel Bluwstein, Martine Gozlan nous plonge dans une époque oubliée : la Palestine avant Israël.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Sunnites, chiites : Pourquoi ils s'entretuent

Pour essayer d'appréhender les caractéristiques, les différences historiques, entre les deux principaux courants religieux musulmans, le sunnisme et le chiisme, ce livre de Martine Gozlan est à recommander sans hésiter. Écriture très documentée, limpide et accessible, l'auteur maitrise son sujet et sait transmettre ses connaissances au lecteur qui tente de comprendre une actualité conflictuelle où le religieux prend une place croissante.
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L'imposture turque

La reporter Proche-Orient de l'hebdomadaire Marianne est allée entendre tous ceux qui, journalistes, éditeurs, universitaires, dénoncent le tournant autoritaire pris depuis quelque temps à Ankara.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Sunnites, chiites : Pourquoi ils s'entretuent

Une lecture claire, efficace et éclairante sur le pourquoi de la guerre fratricide entre les chiites et les sunnites.

Le tout servi en 174 pages.

Un survol géopolitique des pays concernés.

Retour aux origines, explication sur les différentes versions qu'a pris l'islam aux yeux des uns et des autres pour aboutir à un combat perpétuel parce que les uns estiment être ceux qui savent sur ceux qui sont impies ou ignorants.

Et dire qu'on parle quand même de religion censée apaiser l'être humain de ses tourments, c'est clair que pour certains, c'est très réussi, ils ont tout compris, en tous les cas, si vous lisez ce livre que je recommande, vous ne sortirez pas inculte :-)



Si vous voulez compléter cette lecture, je vous recommande le livre de Amir-Aslani Ardavan sur le Pakistan, de l'empire des Moghols à la République islamique.
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Le désir d'Islam

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Israël 70 ans : 7 clés pour comprendre

Je suis passée totalement à côté de ce livre. A cause du titre (trompeur, en fin de compte), je pensais que c'était un livre qui récapitulait la création d'Israël et son histoire jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas le cas. Les informations de ce livres sont plutôt des faits récents voire très récents. Ce n'est pas de la vulgarisation mais plutôt un livre pour les initiés. De plus, je trouve que l'auteure, bien que journaliste, n'est pas neutre et manque d'objectivité. Je regrette également le manque d'une cartographie en fin de livre.
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Le Sexe d'Allah

C'est un essai aux multiples pistes qui finissent par s'emmêler. Dommage c'est un livre plein de références méconnues et bien intéressantes sur la relation du sexe et l'islam et la place de la femme.



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Sunnites, chiites : Pourquoi ils s'entretuent

Autant la partie historique est intéressante car l'auteure présente les arguments des 2 parties, autant la partie contemporaine paraît banale vue de 2014.
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Des définitions pour des noms d'écrivain-e-s

Une question que l'on ne se pose pas avec le pélican et le héron.

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Thèmes : définitions , écrivain , humourCréer un quiz sur cet auteur

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