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Citations de Mary Elizabeth Braddon (240)


Elle vit modestement avec une vieille servante qui ne l’a jamais quittée depuis son mariage et lui a été fidèle dans le malheur comme dans la prospérité.

Chapitre 2
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C’est en tout temps une route bien triste et surtout, à un mille environ de la ville, il y a un endroit plus triste à lui seul que la route tout entière. En cet endroit s’élève une maison solitaire qu’on appelle le Moulin noir. C’était autrefois l’habitation d’un meunier et le moulin est encore debout, bien que hors d’usage. Des changements et des améliorations y ont été apportés et c’est aujourd’hui une maison fort habitable, assez désolée et d’aspect sinistre, il est vrai, mais qui ne manque pas d’un certain caractère. Elle est habitée par une dame, Mrs Marwood, veuve, qui a eu autrefois une grande fortune qui a été presque entièrement gaspillée par la dissipation de son fils unique.

Chapitre 2
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Il est des natures (bien que créées par Dieu) assez ingrates et assez noires pour trouver dur et amer le traitement qu’on reçoit à l’asile et chez lesquelles la méchanceté est tellement innée que la tyrannie ne saurait les rendre meilleures et qui ne peuvent s’accommoder des railleries et des insultes que les professeurs de la quatrième classe ont souvent à subir de leurs élèves. D’autres encore sont aussi assez faibles et assez sentimentales pour souffrir d’une existence sans aucun lien humain; d’une enfance sans père ou sans mère ; d’une jeunesse sans sœur ou sans frère. Mais telle n’est pas l’excellente nature de Jabez North.

Chapitre 1
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Voici comment les choses se sont passées. Dix-neuf ans avant ce jour de novembre si sombre et si triste, un tout jeune enfant avait été trouvé noyé, selon toute apparence dans les eaux bourbeuses du Sloshy. Heureusement, il était moins noyé que sale et, après avoir été soumis à un traitement des plus vigoureux, comme par exemple, tenu la tête en bas et écorché vif à l’aide d’un torchon par la Société philanthropique de Slopperton, le pauvre enfant avait poussé un léger cri et donné d’autres signes de son retour à la vie. Il avait été trouvé dans la rivière de Slopperton, par un batelier de Slopperton, rappelé à la vie par la Société philanthropique de Slopperton et porté par le bedeau de l’église de Slopperton à l’asile de la même ville.

Chapitre 1
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Le mouvement de la sensation novel n’en est qu’à ses débuts. Il culminera dans les années 1890 avec Conan Doyle et la naissance du grand-guignol en France, dans le sillage des grandes affaires criminelles dont Jack l’éventreur est l’étalon, porté par les développements de la police scientifique, le positivisme et l’espoir de voir enfin la science – phrénologie, psychanalyse en tête – venir à bout de toutes les complexités de l’âme humaine.

Préface
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Si les romans de Braddon sont moins fouillés que ceux de Collins, notamment en termes de psychologie – ce mot qui déplaît tant à Dickens –, elle lui dispute l’art du pageturner, qui fournit ces livres que l’on ne peut poser avant d’en avoir su la fin. Et, là où Collins mène un combat social pour la reconnaissance du statut de la femme et des enfants illégitimes, Braddon pratique la guérilla en mordant dans presque tous les préjugés, comme elle le fait dans la vie…

Préface
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Fanny, sa mère, n’a pas vraiment les moyens ni peutêtre l’envie de l’envoyer en pension et se charge ellemême de son éducation. Elle lui apprend à lire (Shakespeare, Brontë, Austen…), à écrire, à jouer du piano, le tout entrecoupé de brefs passages dans telle ou telle école. Surtout, Fanny lui enseigne le français et l’initie à la littérature des deux pays. La petite, un vrai garçon manqué qui aime monter à cheval et chasser chez ses grandsparents, dévore Dumas, Hugo, Scott, etc. Bien sûr, lectrice éclectique et compulsive, elle écrit et rêve d’être un jour l’auteur d’un de ces volumes qui la fascinent.

Préface
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Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) est l’un des écrivains les plus prolifiques et les plus controversés de son temps. Souvent citée à rang égal de popularité avec Wilkie Collins, elle défraie la chronique en donnant ses lettres de noblesse à la littérature sensationnelle, et sera accusée de pervertir les jeunes femmes et les innocents. Ses intrigues inventives, hautes en couleur et pleines de rebondissements, s’adressent, fait nouveau, à toutes les classes de la société, mêlant dans un même creuset les représentants des working class, middle class et de l’aristocratie. Elle est parmi les tout premiers auteurs, après Edgar Allan Poe et avec Collins, à introduire le personnage du détective et s’aventure sur les terres masculines de la littérature populaire à sensation. Cette audace délibérée est le parfait reflet de ses choix personnels.

Preface
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Évidemment, il était impossible que ces jeunes gens puissent voir les beaux yeux bruns de Clara sans devenir amoureux d’elle. Il était, par là même, impossible que Robert ne les déteste pas furieusement comme des rivaux impertinents et intrus. Il était jaloux de tout ce qui approchait sa bien-aimée.

Chapitre 41
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Phoebe Marks était assise au pied du lit, les yeux fixés sur la figure de son mari. Aucune expression de tendresse ne se lisait dans ses regards, mais une vive anxiété, terrifiée, qui montrait que c’était l’arrivée de la mort elle-même qu’elle craignait, plus que la perte de son mari. La vieille mère du malade faisait sécher du linge auprès du feu et préparait un bouillon que son fils ne prendrait probablement jamais. Luke Marks avait la tête appuyée sur un oreiller ; sa figure grossière était d’une pâleur mortelle et ses grandes mains inquiètes erraient sur la couverture. Phoebe lui avait fait la lecture, car une Bible était encore ouverte au milieu des fioles qui encombraient la table auprès du lit. Tout était propre et bien rangé dans la chambre ; le goût de l’ordre et de la régularité avait toujours été le trait distinctif du caractère de Phoebe.

Chapitre 39
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Il monta doucement et ôta son chapeau avant de se courber pour passer la porte basse de l’humble et rustique chambre. Il ôtait son chapeau en présence de ce paysan ordinaire, parce qu’il savait que la mort, cette terrible visiteuse, rôdait autour de cette pièce, impatiente d’être admise.

Chapitre 39
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Les bruits affreux qui s’échappent d’une pendule après minuit sont trop connus pour que je les décrive. Le jeune homme écoutait dans un silence impressionné le tic-tac monotone, pesant, qui semblait compter les dernières secondes de vie accordées au mourant et les voir fuir avec une satisfaction sinistre. Encore une minute de partie ! Une autre, une autre minute, semblait dire la pendule jusqu’à ce que Robert ait envie de lui jeter son chapeau dans l’espoir d’arrêter le son répétitif et mélancolique.

Chapitre 39
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Ne riez pas du pauvre Robert, parce qu’il était devenu hypocondriaque après avoir entendu l’horrible histoire de la mort de son ami. Rien n’est plus léger et plus fragile que ce point d’équilibre invisible sur lequel s’appuie la raison. Tel est fou aujourd’hui qui sera demain sain d’esprit.

Chapitre 39
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Le but solennel qui avait pris une telle importance dans sa vie l’avait éloigné de ses anciennes connaissances, et c’était pour cette raison qu’il était seul. Il avait laissé tomber ses vieux amis. Comment aurait-il pu participer avec eux à des soirées pour boire de bons vins ou à d’agréables petits dîners arrosés de vin de Loire, de chambertin, de pommard et de champagne ? Comment aurait-il pu rester à écouter leur bavardage insouciant sur la politique et l’opéra, la littérature et les courses, le théâtre et la science, les scandales et la théologie, alors que son esprit était tourmenté par le fardeau horrible de ses terreurs et de ses soupçons qui le poursuivaient nuit et jour ? C’était impossible ! (...)
Il s’était retiré de tous ses repaires familiers et s’était enfermé dans son appartement solitaire, avec pour seul compagnon son esprit troublé en permanence, jusqu’à devenir aussi mal à l’aise que les hommes les plus forts et les plus sages confrontés à une solitude continuelle.

Chapitre 39
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— Je n’ai pas lu Alexandre Dumas et Wilkie Collins pour rien, murmura-t-il, je connais toutes les ruses des esprits. Ils se glissent par la porte dans votre dos, viennent coller leurs faces livides aux vitres, et ouvrent leurs grands yeux quand il commence à faire noir.

Chapitre 39
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Il s’assit ensuite dans son fauteuil favori, bourra sa pipe et la fuma en réfléchissant devant le feu aussi longtemps que dura le tabac. À voir le regard indolent de ses beaux yeux gris, on devinait que la rêverie dans laquelle il était plongé n’avait rien d’ennuyeux. Ses pensées s’envolaient avec les nuages de fumée bleutée, et l’entraînaient dans un monde irréel et lumineux, où la mort, la douleur et la honte n’existaient pas. Ce monde, créé par l’omnipotence de leur amour, n’avait pour habitants que Clara Talboys et lui.

Quand le tabac turc fut entièrement consumé et les cendres secouées sur la grille du foyer, le rêve s’enfuit vers cette région enchantée qu’habitent les visions de choses qui n’ont jamais été et qui ne seront jamais. Là, elles sont enfermées et gardées par quelque génie sévère qui, de temps à autre, tourne les clés et ouvre les portes de son trésor pour la satisfaction passagère de l’humanité. Mais le rêve s’évanouit et le pesant fardeau des tristes réalités retomba sur les épaules de Robert plus tenace qu’aucun vieil homme de la mer.

Chapitre 39
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Car ce qui n’était jusque-là qu’un noir soupçon était devenu une horrible certitude. Il ne lui restait plus la moindre lueur d’espérance. Ses pires terreurs n’avaient été que trop bien fondées. George Talboys avait été assassiné cruellement et traîtreusement par la femme qu’il avait aimée et pleurée.

Chapitre 39
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(...) bien qu’il n’y ait eu aucune explosion de désespoir, aucun ouragan de chagrin, aucune tempête d’angoisses et de larmes, Robert n’était pas rassuré par ce calme contre nature. Il comprenait que sir Michael emportait avec lui la flèche acérée que la main de son neveu avait dirigée contre son cœur.
Il savait que ce calme étrange et glacial était l’engourdissement d’un cœur frappé par un chagrin si inattendu qu’il ne pouvait le comprendre. Il savait que lorsque cette stupeur aurait cessé, lorsque peu à peu, un à un, chaque affreux élancement de souffrance deviendrait plus présent, l’orage éclaterait en sanglots déchirants, qui briseraient comme un coup de tonnerre ce cœur généreux.

Chapitre 36
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J’avais appris ce qu’apprend tôt ou tard toute jeune fille en pension, j’avais appris que mon bonheur dépendait du mariage que je ferais, et j’en conclus qu’étant plus jolie que mes amies, je devais faire un plus beau mariage.

Chapitre 35
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Je m’éloignai de la maison d’aliénés après avoir appris ces détails et j’emportai avec moi la certitude que le seul héritage que j’eusse à attendre de ma mère, c’était la démence. J’emportais encore autre chose : un secret à garder. Je n’avais que dix ans, mais je sentis tout le poids de ce fardeau. Il me fallait garder le secret de la folie de ma mère, car ce secret pouvait plus tard me causer beaucoup de tort. Je ne devais pas l’oublier.

Chapitre 35
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