Grace Hammond voit sa vie partir à la dérive. Au chômage, célibataire et sans domicile, cette experte en grammaire quitte New York et part se réfugier dans sa ville natale, sur la côte du Connecticut. Elle y revoit Peter, son amour d'adolescence, et rencontre Mitch, qu'elle exaspère par son obsession de vouloir toujours tout corriger
Pour mieux embrasser l'avenir, Grace va devoir revenir sur un événement douloureux qui ne cesse de la culpabiliser et ce qui devait être un court séjour chez ses parents va se transformer en un retour sur soi. Aura-t-elle le courage de laisser tomber le Bescherelle et d'édicter ses propres règles ?
Après le succès de "L'Irrésistible Histoire du Café Myrtille", Mary Simses revient avec un roman qui nous régale par son charme et son humour.
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" Photographier, c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'œil, et le cœur."
( Cartier-Bresson)
Quelquefois, les gens n'imaginent pas qu'ils pourraient mener une existence plus calme, jusqu'à ce qu'ils le fassent.
Tant qu'on s'acharne, on fait partie du monde, mais dés qu'on s'arrête...alors tout s'effondre, non ?
Il paraît que lorsqu'on rencontre des acteurs en chair et en os, ils n'ont jamais la même tête qu'à l'écran.
La chose la plus importante de toutes (...) c'est la composition, ce que ton œil choisit de photographier. Ce qui doit rester, ce qui doit sortir.
(...) Quand tu regardes dans ton viseur, tu dois savoir ce qui fait sens. Tu dois te demander s'il y a un meilleur angle pour observer la scène qui est devant toi; une manière plus intéressante, ou à laquelle tu n'aurais pas encore pensé. Il y a tant de façons différentes de regarder la même chose (...).
(...), à l'origine, le billard se jouait sur la pelouse, comme le croquet. (...) Le tissu vert est censé rappeler l'herbe."
Je posai mon bâton de craie jaune et, sur une étagère derrière le comptoir, pris la boîte de recettes en fer-blanc de ma grand-mère. Des fleurs bleues et blanches peintes à la main, usées et éraflées, étaient encore visibles sur la surface. J'y passai mon doigt avant de soulever le couvercle. L'écriture familière aux longues lettres élégantes courait sur de petites fiches jaunies. Pains et gâteaux, tartes et viennoiseries, cookies et bien sûr, muffins : ma grand mère continuait à me guider. Même à travers l'encore passée bleu canard, ses mots survivaient.
La chose la plus importante de toutes, m'avait- elle dit en tendant la main vers la ligne d'horizon, c'est la composition, ce que ton œil choisit de photographier.
Ce qui doit rester, ce qui doit sortir.
Je m'approchai et touchai la peinture dont elle avait si bien su jouer pour créer les vagues. Je passai le doigt sur la surface des voiles. Je pouvais presque entendre le bruit des bateaux qui fendaient l'océan. Et je pouvais imaginer ma grand-mère en train de travailler.
Si seulement il existait une expression plus poétique pour décrire ma situation. " Entre deux histoires d'amour?" Trop présomptueux. " Célibataire ?" Trop... comment dire.... célibataire. " Je ne fréquente personne, en ce moment, finis-je par dire.