Marylène Patou-Mathis

Madame de Néandertal, journal intime est un livre amusant, qui derrière son humour parfois naïf et potache, offre un changement de perspectives plutôt bienvenu. En prenant le point de vue des hommes du Neandertal, les autrices imaginent la rencontre entre cette espèce et l’Homo Sapiens. A chaque page, le lecteur ne peut que sentir l'érudition de Marylène Patou-Mathis, préhistorienne et spécialiste du Néandertal, et apprécier la plume de Pascale Leroy. A ses côtés, nous plongeons à la rencontre d’une espèce oubliée et découvrons leur mode de vie. Un livre amusant, qui nous en apprend beaucoup tout en nous invitant à nous mettre dans la peau du Néandertal.
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L’essai déborde largement du sujet annoncé ! Je m’attendais à 200 pages sur Lucy et ses congénères et pas du tout !

Le livre se divise en trois parties. Une première sur le contexte historique et social de l’apparition de la préhistoire comme science; celui-ci nous permet de comprendre que le monde est tourné vers le mâle à cette époque et que les conclusions qui seront tirées des premières observations archéologiques sur la préhistoire sont forcément profondément masculinistes.

La deuxième partie correspond plus à ce que j’avais imaginé de prime abord : quelle est la place exacte qu’occupait la femme préhistorique ? Pas de réponse claire et nette car la science ne nous le permet pas mais des théories et de nouvelles découvertes qui ébranlent les vieux schémas masculins.

La troisième partie enfin retrace succinctement les avancées obtenues par les femmes au fil des siècles.



Pour qui s’intéresse au féminisme, il n’y a pas de réel scoop dans ce livre. Et le titre est finalement assez trompeur par rapport au contenu réel de l’essai. Cependant : il se lit sans faim tant l’écriture est fluide et le propos clair. Et il constitue un super résumé du combat féministe à travers les siècles.



Je recommande vivement !

Quel bonheur de lire que les préhistoriens se sont trompés sur l'interprétation de leurs découvertes. Non les tombes découvertes avec des armes ne sont pas toutes des tombes d'hommes. Non les femmes ne restaient pas à balayer la grotte pendant que les hommes chassaient. Oui le patriarcat a faussé l'Histoire qu'on nous apprend à l'école. Enfin d'avoir des sources pour prouver que le patriarcat n'est pas inné ? Foncez lire ce livre 👏👏👏

Voici un essai au titre trompeur, à mon sens. L'autrice est prehistorienne, chercheuse au CNRS: elle ne livre pas vraiment un propos sur la femme préhistorique, plutôt "une histoire de l'invisibilisation des femmes" pour reprendre le sous-titre, avec un focus particulier sur la préhistoire. L'objectif est bien de souligner les biais qui ont régné dans l'approche scientifique des premiers âges de l'humanité, et de prouver que rien ne justifie l'évidence patriarcale dans les traces que nous analysons aujourd'hui de nos lointains ancêtres.

Nous lisons donc un essai historique féministe, dans la veine des Grandes oubliées de Titiou Lecoq ou Rage against the Machisme de Mathilde Larrère. Un appareil de notes massif renvoie aux sources qui appuient le propos de l'autrice. J'ai relu pas mal de choses déjà lues, mais la pédagogie est une affaire de répétition. Un livre intéressant, dommage que le titre induise une attente décalée.

Un essai sur la place des femmes au moment de la Préhistoire mais également à notre époque actuelle et tout au long des siècles entre l’ère préhistorique et nos jours.



Un essai très complet, rempli des références qui m’a appris beaucoup sur la place des femmes, sur leur rôle et sur l’interprétation historique faite sur cette période lointaine, emplie des préjugés sociaux de l’époque où les vestiges et fresques ont été découverts.



Comparé à d’autres essais que j’ai pu lire, il est plus ardu. Il faut se laisser le temps de le lire, je me l’étais programmé sur un mois pour en picorer quelques chapitres de temps en temps. L’essai reste bien évidemment accessible mais moins que celui de Titiou Lecoq par exemple.



Cet essai m’a donné encore plus envie de creuser sur la place des femmes pendant la Préhistoire. J’ai appris grâce à l’autrice qui est préhistorienne les différentes périodes (très différentes) qui composent la Préhistoire. J’avais repéré un autre essai qui s’intitule Lady Sapiens, et je pense que je me laisserai tenter cette année.

Un livre engagé, mais que je n'ai pas pu finir. C'est une longue énumération, une séries de faits, de dates, de lieux, pas toujours commentés ou lié les uns aux autres. J'avais pris ce livre pour mieux connaître la place des femmes à la préhistoire, or on ne sait vraiment pas grand chose, et lire autant de pages pour finalement dire : on ne sait pas si des femmes faisaient ça ou ça (mais on ne sait pas non plus si les hommes le faisaient !) Bref, je n'en sais pas vraiment plus, mais on comprend bien à quel point les prédécesseurs ne se gênaient pas pour attribuer aux hommes des actions sans preuves. En ça, c'était intéressant.

Marylène Patou-Mathis, préhistorienne et spécialiste du Neandertal, directrice de recherche au CNRS, étudie les rapports entre les femmes et les hommes à la Préhistoire. En effet, les différentes découvertes archéologiques sur le sujet parlent de sa visibilité, de son rôle essentiel dans la vie quotidienne et soutiennent l’existence d’une société matriarcale. Agacée par les représentations réductrices de la femme, la chercheuse propose une approche sur l’égalité des genres à cette époque et met en évidence les préjugés sexistes. Une façon de relancer le débat sur ce sujet !
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J' ai trouvé ce livre génial. Nous sommes plongés par des archéologues dans , ce qui devait être, le quotidien d' une tribu neandertalienne . Sous la forme d'un journal intime leurs histoires et péripéties sont souvent drôles. Je le conseille pour les amateurs d' archéologie.

Le livre est imbuvable autant par son format trop petit que son contenu indigeste et pas structuré, l'autrice part dans tous les sens, met des notes de bas de page tous les 3 mots, il y a plus de 130pages de notes de bas de page, quasiment autant que le texte !

Les promesses étaient pourtant alléchantes. "Cet essai s’efforce de répondre aux interrogations sur l’histoire des femmes dans les sociétés préhistoriques. Quels étaient leurs rôles, économique, social, culturel et cultuel ? Quel statut avaient-elles ? Les sociétés matriarcales ont-elles existé ? Quand et pourquoi la division sexuée du travail et la hiérarchisation des sexes, au détriment des femmes, se sont-elles imposées ?" Vous n'aurez pas de réponse à ces questions, ou si vous arrivez à décanter 99% du hors sujet et à lire entre les lignes, peut-être.

On frôle le hors sujet le 3/4 du temps. J'ai abandonné ma lecture en cours de route parce que c'était beaucoup compacte et bordélique. Je suis d'accord que c'est important de replacer le contexte historique des recherches des préhistoriens sur la question des femmes préhistoriques, mais refaire toute l'histoire des femmes au 19/20e siècle, c'est hors sujet.

Je m'attendais à avoir une synthèse des nouvelles connaissances sur l'archéologie du genre et les femmes préhistoriques, je me retrouve avec un amoncellement d'informations indigestes qui ne permet pas d'y voir clair.

Bref contentez vous des très bons podcasts qu'on peut trouver sur le sujet.

L'auteur nous démontre que la lecture de l'histoire est biaisée par notre histoire actuelle, les archéologues pour la plus part des hommes, ont interpréter leurs découvertes avec la vision de leur société patriarcale.

En traversant les époques toutes les sociétés n'ont pas toujours été dominées par les hommes et que ça et là les femmes n'ont pas toujours été derrière les fourneaux.

Pourquoi rechercher ce qu’étaient les femmes préhistoriques, quels étaient leurs vies et leurs rôles ?

Parce que la société patriarcale a basé son principe de soumission des femmes sur le fait que depuis la nuit des temps, la femme a eu besoin de l’homme pour la nourrir, la protéger, lui apporter outils, art et spiritualité.

Mais si on réétudie* l’histoire des femmes, on se rend compte que ce n’est pas le cas et donc le système s’écroule de lui-même.

* Ou plutôt si on étudie l’histoire des femmes, parce qu’elles en ont une, contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire dans nos livres d’histoire qui ne mentionnaient quasiment que des hommes.

Ceci dit, la préhistoire est une discipline très sujette à interprétation du fait même du peu d’éléments disponibles, à mon humble avis d’ignorante en la matière. Ce livre reste tout de même intéressant, ne serait-ce que pour rappeler l’histoire des femmes.



Ce livre s’articule autour de 4 parties :

1 La vision de la préhistoire telle qu’elle nous a été présentée depuis le 19ème siècle : les femmes sont assises autour du feu, elles ont mères, cueilleuses, gardienne du feu et du foyer ; tandis que l’homme debout est le chasseur, le pourvoyeur de nourriture, le guerrier violent, le créateur d’outils, du feu, l’artiste, celui qui imagine la spiritualité, les croyances.

2 Pourquoi cette image figée des rôles ? Parce que la préhistoire en tant que discipline scientifique débuté au 19ème siècle, sous la plumes d’hommes baignant dans leur société patriarcale et reproduisant sur la femme préhistorique, la conception de la femme de leur temps : inapte en tout et soumise.

3 Déconstruction et reconstruction (si possible) de la femme préhistorique à la lumière des recherches récentes. Où l’on découvre qu’elles n’étaient pas ce qu’on nous en a dit dans nos livres d’histoire.

4 Historique de l’histoire des femmes de la préhistoire à nos jours. Où l’on apprend que les femmes ont toujours eu un cerveau, un esprit créatif et inventeur, une spiritualité. Incroyable, non ? 😉


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Chaque chapitre est écrit par un scientifique contemporain de très haut niveau. Fabienne Chauvière, journaliste scientifique, joue juste le rôle de catalyseur en collectant leurs publications de vulgarisation dans ce livre.



Tout est intéressant et accessible, les scientifiques ayant fait un effort de pédagogie pour se mettre au niveau de tous, études scientifiques ou pas. Les domaines sont diversifiés : les émotions et l’intelligence dans le monde animal, le big bang, la physique quantique, la paléontologie, la conquête spatiale vers Mars, la génétique, les neurosciences, météo et climat, mathématique.



Le point faible est qu’on ne mémorise pas tout évidemment. Alors après, on peut dire qu’on a passé un moment intéressant mais il ne faut pas rêver, notre niveau a quand même peu progressé ! Et personnellement, j’ai nettement moins aimé le chapitre sur la mathématique par Cédric Villani, c’est vraiment peu concret en comparaison des autres chapitres.

Un sous-titre juste qui résume l'œuvre !

Un essai écrit simplement, très compréhensible et richement documenté pour revenir sur les idées reçues après des découvertes récentes sur la Préhistoire. Mais le titre est un peu trompeur car une seule partie de cet essai parle de cette période historique. Structuré de manière chronologique, l'histoire de l'évolution de la pensée féministe est passionnante. L'explication de l'origine des stéréotypes sur les femmes est indispensable pour comprendre les mouvements actuels. C'est un essai mesuré qui prône une égalité homme/ femme à construire.

En fait c'est plus un condensé de l'histoire du patriarcat et de la soumission des femmes, la partie préhistorique se contentant de démontrer qu'on ne sait pas grand chose de la vie des femmes avant la révolution néolithique et que toute l'interprétation qui en a été fait l'a été par des hommes conditionnés par leurs préjugés de l'époque.

De ce fait c'est un livre honnête puisqu'il reconnait notre méconnaissance, utile puisqu'il déconstruit les mythes, mais redondant avec le deuxième sexe de Simone de Beauvoir qui a déjà tout dit sur la construction du patriarcat.

Un peu décevant donc par rapport à la promesse du titre, mais interessant quand même.

Si je voulais la faire simple, je pourrai dire que tout est dans le sous-titre "une histoire de l'invisibilité des femmes" mais ce ne serait pas rendre honneur à cet ouvrage.

Marylène Patou-Mathis, préhistorienne et directrice de recherche au CNRS, nous invite à déplacer notre regard pour observer l'histoire de l'humanité sous un angle nouveau : celui d'une égalité entre hommes et femmes.

S'appuyant sur la préhistoire, science née au XIXe siècle, elle démontre, preuves à l'appui, comment celle-ci s'est bâtie sur les préjugés sexistes qui prévalaient à l'époque et a amené à ce qui nous a été appris à l'école : l'homme chasse, fabrique des outils, pense... quand la femme est cantonnée aux travaux domestiques et à son statut de mère. Il est pourtant prouvé qu'aucune donnée archéologique ne permet de dire que les femmes étaient inférieures aux hommes.

Par contre la littérature savante de toutes époques regorge de préjugés et autres postulats visant à asservir la femme vis-à-vis de l'homme. Ces citations (d'Aristote ou des philosophes des Lumières pour vous donner un aperçu) égrenées au fil des pages sont édifiantes sur la grande campagne de désinformation menée depuis des siècles.

Marylène Patou-Mathis realise un travail extrêmement documenté et argumenté, passionnant et instructif sur notre histoire. Elle nous invite à voir notre histoire sans préjugés et sans chercher à instaurer une domination entre les deux sexes.

Coecrit par un docteur en préhistoire, l’attente était optimale. L’humour potache lasse très rapidement . On n’y apprend rien qu’on ne sache déjà, c’est très superficiel . Cependant, je peux comprendre que cela puisse faire rire.

J’essaye d’avoir des lectures éclectiques , mais là, je n’y ai pas trouvé mon compte, mauvaise pioche !

Je vous préviens tout de suite : je n'ai pas aimé ce livre. Ce jugement risque de distordre mon commentaire. Je vais faire de mon mieux pour rester objective (non, je plaisante, je vais dire exactement ce que j'en pense. À vous de vous faire votre propre jugement, considérez-vous comme prévenus).

Je ne m'attendais pas forcément à quelque chose de similaire à Pourquoi j'ai mangé mon père – il faut de tout dans le monde littéraire – mais le résumé m'avait annoncé de l'humour et aussi une certaine rigueur scientifique. J'ai laborieusement trouvé le premier, en grattant fort… et à peine plus pour la deuxième. Je me suis méfiée en voyant, sur la couverture, une femme de Néandertal gigantesque tenir le poignet d'un minuscule Homo Sapiens, mais je sais que la couverture peut être un choix de l'éditeur qui ne reproduit pas exactement le contenu du livre et cherche surtout à appâter le lecteur. Hélas ! Je n'ai trouvé dans ce roman, fini à grand-peine afin de savoir si la rencontre annoncée en gras et en tête de résumé allait enfin avoir lieu, que de la chick-lit sous couvert de roman (pré)historique.

Je n'ai pas particulièrement envie de savoir comment s'est passée la collaboration entre Pascale Leroy et Marylène Patou-Mathis, même si je pense que ça devait ressembler (au moins en partie) à mes relations avec mon ancien employeur, moi faisant des suggestions menant au bon fonctionnement, et mon employeur écoutant gentiment mais ne mettant rien, ou presque, en action. La présence dans le texte de plusieurs fautes de frappe non corrigées ne fait rien pour atténuer cette impression de travail bâclé.

Il y avait pourtant du potentiel dans l'idée de base. Mais pourquoi insister autant sur l'écriture (elle apparaîtra au moins 20 000 ans plus tard) au lieu d'imaginer un temps de réflexion en solitaire pour faire le point sur les événements récents ? On regrette aussi une chronologie trop serrée, avec presque un chapitre par jour, au lieu d'un par quartier de lune ou même par lune, qui aurait permis une observation plus longue et donc plus intéressante. L'idée d'insérer des expressions modernes en modifiant un ou deux mots pour "coller à la période" est amusante les deux-trois premières fois mais devient vite désagréable. Comme dit précédemment, la fameuse rencontre avec Homo Sapiens se fait longuement attendre, et finit par se limiter à quelques épisodes confus et insatisfaisants, et surtout sans aucune réflexion à part "ils ne sont pas comme nous, quelle horreur".

Surtout, on regrette une insistance très lourde sur la différence entre les femmes et les hommes, et la présence de misogynie, alors que le contraire a été prouvé par plusieurs études, et expliqué par… Marylène Patou-Mathis elle-même dans L'homme préhistorique est aussi une femme (Allary Éditions). Peut-être parce que ce livre est paru en 2020 alors que le roman date de 2014… Il y a des choses que nous ne saurons jamais. En attendant, apprenons à critiquer le patriarcat !

(...) Comme le fait remarquer avec espièglerie la préhistorienne dans son introduction, « Pour expliquer l’invisibilité des femmes préhistoriques, l’idée selon laquelle les vestiges archéologiques ne livrent guère d’éléments permettant de leur assigner un rôle social et économique est souvent avancée. Or il en est de même pour les hommes ! » On verra au fil de la lecture de ce livre iconoclaste que certains vestiges archéologiques sont cependant maintenant identifiables, et que les résultats de ces investigations démolissent ce qu’il faut bien appeler des stéréotypes de genre appliqués à la préhistoire. Celle-ci est née au milieu du XIXe siècle, et « Il est probable que les rôles tenus par les deux sexes décrits dans les premiers textes de cette nouvelle discipline aient plus à voir avec la réalité de l’époque qu’avec celle du temps des cavernes. » (...)

Les vestiges identifiables, pourtant, à la faveur de l’archéologie du genre, qui pose la question du genre en archéologie, livrent une vision des sociétés préhistoriques beaucoup moins homogène et stéréotypée que la préhistoire de papa. Il s’avère que les femmes préhistoriques sont de véritables athlètes, qu’elles chassent, sont guerrières parfois, dessinent au fond des grottes. En ce qui concerne les Vénus paléolithique, on les suppose, aujourd’hui, façonnées par des femmes et à leur usage, amulettes, aide-mémoire contraceptif ou calendrier obstétrical en raison du nombre d’encoches ou de sillons qu’elles portent. Ces hypothèses sont évidemment âprement critiquées, comme tout ce qui suppose aux femmes une maîtrise quelconque d’un aspect de leur vie. On voit aussi que les préjugés prétendument étayés par la science tels que le rôle des hormones dans la division sexuelle du travail ont chez certains préhistoriens contemporains la peau dure. Et pourtant… (...) les procédés d’analyse plus affinés aujourd’hui révèlent que certains guerriers enterrés avec leur apparat et leurs armes sont en fait des guerrières, que certains chefs aux riches tombeaux sont des cheffes. On trouve des traces de mains et de pieds de femmes jusqu’aux salles les plus reculées des grottes, et les empreintes de mains sont souvent féminines. Les ossatures féminines portent des blessures qu’on ne se fait pas en berçant les bambins et l’insertion des tendons atteste de musculatures puissantes. Les sociétés paléolithiques sont beaucoup plus horizontales qu’on l’avait supposé, et si certaines sociétés néolithiques voient l’avènement des hiérarchies, des subordinations de sexe et de la violence avec les formes nouvelles de propriété et de territoire, ce n’est pas le cas de toutes.

Patou-Mathis décortique ainsi les idées reçues en faisant un tour d’horizon des apports concrets, vérifiables, de la préhistoire actuelle, mais aussi de ce qui est encore invérifiable et invérifié et donne lieu à des hypothèses passionnantes une fois dépoussiéré le fond de misogynie originelle.(...)

C’est extrêmement bien construit et documenté, l’avéré y côtoie l’hypothétique et tout ce qui est invérifiable s’y voit renvoyé dos à dos, qu’il s’agisse du rôle supposé des femmes ou de celui non moins supposé des hommes. De surcroît, cet essai se lit comme un roman, la langue est vive, précise et sobre, et en apprenant des choses passionnantes on passe un excellent moment.

Lonnie pour Double Marge
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Grosse déception à la lecture de cet ouvrage. Comme d'autres lecteurs et lectrices dont je viens de lire les critiques, le contenu de ce livre n'est pas à l'image des interviews très intéressantes de l'autrice sur les différentes antennes de radio où elle et intervenue. Non que le contenu ne soit pas intéressant! mais une grande partie du livre a pour objectif de démontrer que les femmes n'ont pas toujours eu le rôle mineur qui leur a été assigné surtout à partir de la Renaissance et finalement il est très peu question de la préhistoire. Mais surtout, s'il est intéressant de citer des auteurs et des ouvrages sur le sujet de la place des femmes dans la société, ce livre est pour presque la moitié composé de citations très longues, beaucoup trop longues à mon gout, certaines faisant une demi-page!!!

Si on est fan de préhistoire, on risque d'être un peu déçu(e). Par contre, il me semble que cet ouvrage était nécessaire pour comprendre au long court l'invisibilisation des femmes dans L Histoire telle qu'elle nous a été racontée jusqu'à présent et comprendre les mécanismes historiques à la construction des genres féminins et masculins. Avec une démarche scientifique et documentée, Marylène Pathou-Mathis montre dans cet ouvrage comment la domination masculine s'est imposée dans l'histoire de l'humanité. Edifiant...!

Certes nous manquerons certainement toujours d'éléments tangibles quant à la réelle place des femmes et à la nature des rapports Homme/Femme au paléolithique, mais l'autrice démontre (preuves à l'appui) que les interprétations faites jusqu'à présent sont biaisées par notre construction mentale patriarcale et archétypale de la société dans laquelle nous vivons.