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3/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Jean Leclerc (aussi connu sous les pseudonymes Jean Leloup ou John The Wolf, Le Roi Ponpon , puis Massoud al Rachid et Jean "Dead Wolf" Leclerc ou simplement Dead Wolf et, depuis 2008, Pablo Ruiz et aussi Johnny Guitar) est un auteur-compositeur-interprète québécois né le 14 mai 1961 à Sainte-Foy, en banlieue de Québec. Sa personnalité colorée et son style musical unique ont fait de lui une figure de marque dans la communauté rock francophone[réf. nécessaire]. Adulé tant du public que des critiques[réf. nécessaire], son influence est bien visible auprès des musiciens rock au Québec[réf. nécessaire]. Éclectique, il a touché divers genres musicaux, offert des vidéoclips audacieux, en plus d'étendre son champ d'activité au cinéma, à la télévision et à la littérature.



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Noir Destin Que Le Mien - Pt.1


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Massoud Al-Rachid
Mesdames et messieurs attention !
Je vais vous faire une chanson
Le sujet en est ambitieux
De mon image je suis soucieux
En 1990
C’est l’heure des communications
Depuis le début de ce siècle
Nous avons vu l’apparition
Du moteur Ford à explosion
Puis de l’avion à réaction
Mais de toutes les inventions
C’est sans doute la bombe à neutrons
Qui nous laissa le plus baba
Au cours du célèbre Hiroshima
Mais 1990 devrait nous laisser tous pantois
Devrait nous laisser tous gagas
Il y a les missiles Patriots
Dirigés par ordinateur
Sony, Fuji et Macintosh
Se culbutent dans les airs, le rush
La guerre technologique fait rage
C’est un super méga carnage
Attention voilà les avions
Qui tirent
C’est l’heure de l’émission
En 1990
C’est l’heure de la médiatisation
En 1990
C’est l’ère de la conscientisation
Fini les temps maudits du sport
Du jogging et de la cigarette
La preuve en est nos beaux soldats
Américains qui sont là-bas
Bronzés à la vitamine D
Nourris aux fibres équilibrées
Les morts qui seront faits là-bas
Seront en bonne santé je crois
(...)

- '1990', album 'L'amour est sans pitié', Jean Leloup (1990)
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=VI3C6MROOvY
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Massoud Al-Rachid
Moi?
Ce que je faisais
pendant ce temps ? Le lecteur croit-il
que j'essayais de conseiller le prince et
le roi, mettant à profit mes expé-
riences riches, mes voyages interpel-
lants pour leur rendre la raison ? Il
m'imagine m'interposant afin de
protéger les filles du viol ou de la
lapidation,
ou organisant des camps
de réfugiés et distribuant aux mala-
des et aux faibles des médicaments
achetés avec mes milliards de profits
boursiers, ou faisant des grèves de la
faim ?
Je le remercie de sa confiance
continuelle, mais non :
j'essayais
seulement de tirer mon épingle du jeu
et je faisais mettre des systèmes
d'alarme pour protéger mes caves à
vin.
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Il m'avait adopté. Comme elles étaient douces à mes oreilles, ses insultes succulentes, quel facile repentir! Il avait raison: j'étais un hypocrite, un coupable-né. J'adorais les cocottes aimant s'habiller léger et cher et ne rien foutre, je n'avais qu'à m'accepter au lieu de faire souffrir tout le monde, voilà tout. La vie était ainsi faite, il fallait que j'arrête de faire l'intéressant : et c'est dans un seul élan que je laissai enfin tomber la littérature pour me faire une place dans l'immobilier et me mettre en quête d'une épouse de qualité, essayant de la choisir avec circonspection. "C'est comme choisir une auto: il y en a pour tous les goûts", disait Ibrahim, le maître. Ah! lecteur, qu'on me tue! J'écoutais avec intérêt, j'acquiesçais, je trouvais cela intelligent et simple! Enfin, à force de me tenir dans "les bons endroits branchés où les vraies femmes se trouvent", je rencontrai enfin Eva, une beauté nordique à couper le souffle. Ah! Eva la sculpturale, aux jambes mirobolantes, aux seins mirifiques, aux yeux verts et aux intérêts pratiques. "C'est une Rolls Royce", me disait Ibrahim. Il avait raison: son cul de fer, ses seins de granit, haut perchés, au lit ses mouvements secs, précis, aisés et cochons, ses petites moues indifférentes et son soin parfait ne me lasseraient jamais, je pouvais en être sûr. Je l'obtins un soir avec brio, rivant finalement le clou à son amant japonais en payant la tournée générale de champagne au club en entier, après que l'amant en question avait suggéré avec arrogance que je n'aurais pas eu les moyens de vivre à Tokyo! Comme il grimaçait, tentant de sourire en buvant sa flûte de Moët et Chandon! Et quelle nuit enfiévrée, après. Était-ce la bonne? Je n'en doutai plus, un mois plus tard je l'épousai lors d'une belle cérémonie dispendieuse et achetai une grosse villa dans les quartiers chic.
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C'est au cours d'une soirée de poésie sulfureuse où j'avais fait sensation en lisant mon "Ode au Torchon" que je rencontrai enfin Serena qui avoua avoir lu tous mes poèmes et pleuré. Ah, lecteur! Pourquoi Dieu ne me tua-t-Il pas immédiatement? À force de chercher la pureté, je l'avais découverte et Serena était une sainte. Mais cette confession, la ferai-je? Elle n'était pas sexy. Et pendant que nos conversations à propos du monde s'éternisaient toujours jusqu'aux petites heures et que je m'attelais à me croire amoureux, le moment venu de nous mettre au lit me paraissait toujours trop tôt. Allais-je comprendre et m'esquiver élégamment après quelques essais infructueux, comme un gentleman? Non pas: je décidai de m'acharner et de vivre avec elle! Pendant les premiers mois, je tentai de travailler la relation. Ensuite, voyant que rien n'évoluait, je décidai de m'ouvrir franchement de mes fantasmes et de ses difficultés à les satisfaire avec force détails, qui la laissèrent clouée au lit de douleur. Pourquoi Dieu ne me raya-t-Il pas de la surface de la Terre à ce moment-là? Mais non, je restai en vie et pendant qu'elle pleurait, je me plaignais des affres que ma noble franchise me faisait subir. Ah! Éducation ridicule et politiquement correcte de mon pays d'origine, que fis-tu de moi? Convaincu que la discussion règle tout, je me déversais en de grandes analyses après chaque tentative de rapprochement. Rien ne changea, bien sûr, et ce qui devait arriver arriva, après maintes tortures inutiles, je me mis à baiser des cocottes en cachette et tandis que coupable, pas fier, je me traînais chaque fois que je le pouvais dans les bars high-tech, cachant ma honte dans une attitude désinvolte et des belles fringues à la mode payées à même la caisse commune de nos salaires de misère, à la maison j'en appelais à la liberté et à l'élévation: "C'est le quotidien qui tue tout. Il nous faut nous donner de l'air pour nous retrouver, nous revoir neufs!" Ou encore: "C'est la vie de couple qui m'empêche d'écrire mon roman : il n'y a plus d'inattendu. Il faut que je vive des choses." Ah, lecteur! qu'on me trucide! Trop généreuse pour voir ma mauvaise foi et ma lâcheté, Serena se mit soudain à essayer d'être plus sexy et à investir dans ma carrière, ruinant sa famille et ses amis pour publier mes manuscrits. Raconterai-je l'épisode de l'horrible mini-jupe, et celui des talons hauts où elle chancelait, voulant me faire plaisir, tandis qu'elle me traînait dans des cercles littéraires en faisant ma promotion? Raconterai-je comment elle se niait pour ne pas me perdre, son abnégation horrible de fille en proie à son premier amour, et moi qui laissais faire? Allais-je me ressaisir à temps? Non: je suis une pestilence, je restai lâche jusqu'au bout, et un matin où je rentrai fourbu après une nuit fabuleuse à l'extérieur, je la retrouvai pendue au lustre de l'entrée. Avait-elle trouvé par là le moyen de ne pas me détester? Noir destin que le mien: allais-je me mettre enfin à réfléchir? Non! Je décidai de ne pas culpabiliser et me lançai dans des sorties forcenées. Déclarant que la danse et le rythme étaient le secret de l'équilibre, tous les soirs j'essayais une nouvelle discothèque. Je devins excellent, les gens m'applaudissaient, on m'invitait à rejoindre des troupes contemporaines et je refusais invariablement. Était-ce pour me racheter à mes yeux que je me voulais intègre et vrai? Ah! tristesse, honte, orgueil! Mais Dieu fut bon, encore une fois, et me sauva en me faisant rencontrer Ibrahim et ses pétrodollars. Ah, Ibrahim, quel fêtard impénitent! Et comme il assumait sa superficialité avec panache! Quand je lui contai mes aventures un soir de confidences, il décida de m'apprendre à vivre. "Tu as tué ta copine à force de lâcheté. Tu es une raie sale! Un crapaud infect!" me criait-il, tendre et caressant malgré tout. "Si je n'étais pas passé par là, je te haïrais, mais là je puis te par donner, t'aider... Car j'ai été comme toi, moi, presque pire. Rien de tel que ceux qui ont vécu une expérience commune à la nôtre et s'en sont sortis pour nous comprendre. Tu es pire que moi, et pourtant, combien de démons se sont évanouis à mon contact pestilentiel!"
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Mon voyage venait de trouver un objectif: l'amour vrai! Il me fallait le débusquer. Fuyant les pays chauds où ma différence avait brouillé les cartes, je remontai au nord. Pour que ma quête soit efficace, je devrais rester modeste et ne présenter aucun lustre qui détournerait le regard des autres de ma nature profonde et vraie. Ah, Massoud! Me trouver un appartement minable et un travail de plongeur dans un restaurant ne fut pas difficile, et je fus bientôt fui des femmes. Il faut admettre que le proverbe est vrai qui dit que "l'odeur de vaisselle est tenace sur le plongeur de métier". Comme j'étais repoussant, et comme elles me repoussèrent! "Qu'à cela ne tienne! me disais-je, acharné, orgueilleux, je trouverais bien la perle rare", et je conservai mon emploi même quand on m'offrit de devenir serveur: je n'avais que faire de ces sourires factices aux clients, je resterais intègre et courageux, et je continuais de frotter les plats croûtés avec obstination et fierté! Incroyable combien le fromage gratiné colle à la terre cuite, dans les plats à lasagne: il faut l'avoir vécu pour le croire. Mais Dieu est grand et, malgré ma foi, l'amour tardait. Les filles préféraient vraiment les garçons mieux placés. Fâché du matérialisme ambiant, je découvris bientôt dans la poésie un exutoire à ma colère et, d'un jet, j'écrivis quatre recueils innommables dont on me refusa la publication. Fi! Je promenais ma silhouette exsangue sur les trottoirs, déclamant mes vers aux passants, rageur, cynique, couvert de saleté et m'aiguisant l'âme comme un diamant pur.
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Est-ce que l’homme est comme un crapaud australien qui attend son libérateur? Est-ce que, finalement, le mulot est le résultat du désir de l’aigle?
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