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Citations de Matthieu Simard (152)


Maintenant, nous sommes vieux, beaucoup moins nombreux, et nous avons des choses à ne pas oublier.
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Le secret de leur amitié était très simple : ils ne se voyaient presque jamais. Parfois quelques années passaient entre leurs rencontres et ça ne semblait pas les déranger.
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Nous ne choisissont pas les souvenirs qui nous empêcheront de dormir ni ceux qui nous pousseront à nous lever. Et même lorsque nous réusissons à frotter si fort et si longtemps qu'ils semblent oblitérés, des années plus tard ils nous sautent au visage comme un clown d'horreur.
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Puis il y a la mémoire, cruelle. Des odeurs, des images parfois s'impriment pour toujours, d'autres fois s'évanouissent.
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Je rêve de ce que Suzor et moi serions aujourd'hui si nous avions su oublier. Beaux et vieux. Dégoulinants comme des adolescents. Ensemble. Mais la mémoire est un animal qu'on ne contrôle pas.
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Le vent dans le visage et le regard vide, je prends la main de Suzor et c'est comme si l'Arctique au complet s'y était réfugié.
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Mais j'ai vécu la mienne, ma fin du monde, et elle était pleine d'amour, au-delà des filles. (...) Pleine d'une vie parfaitement douloureuse. Pleine d'une beauté juste assez poussiéreuse.
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Ils sont beaux et gentils et chaleureux et désespérés et souffrants et mourants. Ils sont ce que nous sommes tous.
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Devant l'obsolescence programmée de l'humanité, tout m'apparaissait soudainement simple. (...) Des désirs imprécis, des souhaits sans attentes. L'espoir d'un toit qui ne fuit pas trop. D'une couverture pas trop humide. D'une fille pas trop poussiéreuse.
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Nous avons perdu la tête comme on perd son compte de taxes municipales : volontairement.
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Tout le monde meurt tout le temps, mais encore plus depuis la fin du monde.
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J'ai gardé le trou dans la cuisine comme dernier recours. Quand j'écrivais un souvenir dans le carnet et qu'il ne disparaissait pas parce qu'il était trop beau, je regardais le trou pour me rappeler que tout n'était pas toujours parfait entre nous deux, même dans notre maison où tout était parfait. Avec le temps on a tendance à ne retenir que les bons moments, je voulais pouvoir me rappeler ce mauvais moment chaque fois que j'ouvrais le réfrigérateur pour vérifier qu'il y avait du jambon .
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Il y a un an et demi qu'il est malade. Il est peut-être déjà trop tard pour retrouver le Suzor que je cherche, mais je n'arrêterai pas mon chemin. Je n'arrêterai plus. Cette lettre, ces mots, le j minuscule et sans point qu'il trace quand il écrit mon prénom, tout ça explose en moi. Je ne veux pas être la seule condamnée au souvenir de nos bonheurs.
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Trois mois, elle et moi. Flous, sombres, lents, ornés de maux de coeur et de migraines, de tremblements et de frayeurs. Ce n'était pas facile, sans électricité, sans eau courante, ce ne le serait plus jamais, facile, mais ce n'est pas ce que je veux raconter. Il y avait tellement plus que les difficultés techniques. Il y avait le repli sur soi. L'effacement du passé. La projection vers le vide. Toute la chute intérieure, bien plus intéressante que les trébuchements physiques.
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Ce n'est pas vrai. Rien n'allait bien. Dès que j'ai jeté un oeil dehors, dès que j'ai vu l'absence de tout, dès que j'ai senti le souffle court de la nature pénétrer chez moi par la meurtrière, j'ai su que c'était sans doute la fin, du-moins son début. La fin de ce que nous connaissions, mais il y avait quelque chose d'un peu réjouissant là-dedans. La fin des communications. La fin des sports professionnels, des restaurants, des jeux video, des médias traditionnels, des médias crémeux, des chaînes d'emails, de la musique commerciale, des voyages à Punta Cana, des usines de crème solaire, des médicaments, des vaccins, des antivaccins, des êtres humains. Quelque chose d'un peu réjouissant, oui.
Puis m'est venue en tête l'absence de mes proches, ma famille, Julie, les amis, les ennemis. Et j'ai éteint mon cerveau, j'ai refusé leur absence. Ils n'étaient qu'égarés, ils reviendraient. Moi, je n'avais pas le courage de sortir de chez moi pour les chercher, mais eux, eux, ils viendraient. Le déni puissance mille.
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Un deux litres de Coke dans une main, un couteau dans l'autre, j'ai lentement ouvert la fenêtre coulissante du salon. Quelques centimètres seulement, mais la poussière n'a pas bougé. Avec la lame de mon couteau, je l'ai découpée comme on tranche un gâteau, puis j'ai poussé avec le manche la portion taillée. Elle a glissé, huileuse, créant une meurtrière formidable qui me permettait de voir la cour arrière, qui laissait pénétrer une parcelle de jour dans la maison pour la première fois depuis des semaines. Il ne faisait pas soleil, mais la lueur de l'extérieur m'a aveuglé quand-même.
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Quand ma vue s'est habituée, j'ai enfin constaté l'ampleur de ce qui était arrivé. Cette couverture de suie, partout, comme un fondant sur un gâteau cheap, qui épousait toutes les formes de la ville, aplatissant les plus faibles, menaçant les plus fortes.
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L'espoir protégé de déni m'a protégé longtemps. Deux semaines après J.C., j'étais encore convaincu que les secours arriveraient le lendemain. C'est le principe de l'attente à l'urgence des hôpitaux. Le mince espoir que son nom va résonner dans les haut-parleurs dans cinq minutes, et de cinq minutes en cinq minutes, ça fait treize heures qu'on attend, et il n'y a plus aucune chance qu'on parte, pas après tout ce temps.
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Maude, qui n'était jamais allée à l'hôpital, aimait que je lui raconte la vie d'avant, à l'extérieur. Comment ça se passait au dépanneur quand on demandait un paquet de cigarettes. Comment les gens se précipitaient vers les portes d'embarquement à l'aéroport comme si c'était premier arrivé premier servi. Comment les feuilles des arbres changeaient de couleur avant de tomber. Comment on se sentait quand une fille prenait notre main pour la première fois. Comme le tapis d'aiguilles de pin rebondissait sous les pas quand on s'y aventurait. Comment on se sentait quand une fille prenait notre main pour la dernière fois.
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C'est le silence qui m'a marqué le plus. Une dizaine de secondes du silence le plus pur, entre la fin des effondrements et le début des cris étouffés.
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