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Citations de Maurice Agulhon (18)


Maurice Agulhon
C'est une idée en passe de devenir banale aujourd'hui que de dénoncer comme artificielle la construction du sentiment national. La France a été fabriquée. Soit. Mais qu'est-ce qui est naturel en histoire ? Existe-t-il d'autres naturels en histoire que des artificiels qui ont duré ? La durée n'est-elle pas la seule matière de l'histoire ?
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Quand le programme de 1789 est parvenu, en 1879, avec la République, à son débouché politique, nous savons, nous, que le régime a devant lui soixante ans de stabilité. Mais les contemporains, qui par définition l'ignoraient, pouvaient encore tenir son renversement pour envisageable. La Révolution et la guerre civile consécutive n'étaient pas achevées dans les coeurs ni dans les esprits, si elles l'étaient pour l'essentiel dans les faits.
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Toute la Provence révolutionnaire se lève avec violence au printemps et à l’été 1792. Contre les aristocrates et tout leur poids social, ce sont à nouveau des dizaines de communes qui attaquent les châteaux, les pillent ou les incendient. Contre les autorités municipales et départementales, jugées trop modérées, s’agite le petit peuple urbain.
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Grégoire de Tours, notre principale source, doit ses informations aux relations qu’il entretient avec l’aristocratie gallo-romaine qui maintient dans les villes de Provence les traditions d’une culture antique christianisée. […]
Tout se brouille aux yeux de l’historien vers la fin du VI e siècle. En un temps où la vie des cités s’organise autour de la personne de l’évêque et des bâtiments du groupe épiscopal, l’interruption des listes épiscopales est signe de trouble et de désorganisation.
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La gauche française, à tort ou à raison, a cru à l'entité "fasciste" et à la menace qu'elle représentait ; elle a donc été galvanisée par un élan d'"antifascisme", et c'est l'apparition, la montée, l'apogée, la rupture enfin de cet élan qui constituent bien la courbe de ces huit années, au terme desquelles la guerre franco-allemande a repris, et s'est conclue par la défaite française.
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On a beaucoup dit qu'il était quelque peu naïf, pour un homme qui avait freiné la révolution populaire en avril 1848 et assisté, passif, au massacre du peuple de juin 1848, de prétendre si vite entraîner les survivants des ouvriers parisiens à combattre derrière lui. Il se peut. Il faut aussi songer qu'en tout temps l'on mobilise moins aisément les masses pour un peuple étranger, ou pour un principe violé, que pour leur propre survie.

- Le 13 juin 1849 -
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Napoléon, donc, syllabes essentielles, les seules qu'on retint de l'état civil complet du candidat Bonaparte (Louis-Napoléon), représentant du peuple.
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La République? Pour certains elle était répulsive (Terreur, conscription, persécution des prêtres). Pour d'autres, dans la mesure où la Révolution était un bon souvenir (égalité, biens nationaux, guerre aux châteaux), la République était confondue avec l'empereur, son dernier porte-drapeau (tricolore). Car, pour les simples, la République était un mot inconnu, une idée abstraite, un pouvoir anonyme et par là malaisément concevable, voué à s'oublier ou à se confondre derrière l'Empire.
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C'est donc - nous l'avons dit - , une éducation, un civisme universel, qui ne peut être obtenu que par l'école et par la liberté.

C'est ensuite [...] une forme constitutionnelle qui ne se contente pas d'être telle, mais qui veut se définir aussi par un contenu populaire. La République n'est pas la "vraie", n'est pas la "bonne", si elle est seulement absence de monarchie ou de dictature, elle n'est vraiment la République qu si ses règles de fonctionnement servent une visée progressiste.

- La République des quarante-huitards -
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La France a compris, dit-il [Bonaparte] notamment, "que je n'étais sorti de la légalité que pour rentrer dans le Droit." - formule embarrassée, et qui intervertissait les termes, car c'est bien plutôt du droit que l'on était sorti, et une nouvelle légalité que l'on allait établir. Il ajoutait, s'avouant ici implicitement coupable : "Plus de 7 millions de suffrages viennent de m'absoudre..."

- Le premier plébiscite -
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Le fond de l'insurrection, en province comme à Paris, il faut y insister, est l'article 68 de la Constitution: "Le président est déchu..., les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance. [...] Le pouvoir exécutif passe de plein droit à l'Assemblée Nationale." Or celle-ci n'avait pas eu le temps de s'en saisir; les citoyens en étaient donc réduits à improviser les formes de leur fidélité à l'esprit constitutionnel.

- L'insurrection, fait politique et militaire général '
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Le rouge ne fut jamais traqué que comme "signe de ralliement", mais il le fut sévèrement. Du drapeau au bouquet de fleurs des champs en passant par les cravates ou les coiffures, innombrables furent les procès-verbaux dressés pour les exhibitions plus ou moins intentionnelles de la couleur subversive, escarmouches sans doute, mais significative d'une bataille de tous les instants entre les partis ou plutôt, nous allons le dire, entre le parti montagnard et le gouvernement.

- Phobie du rouge -
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Malentendu sur la famille encore ! Qui en critiquait certaines formes usuelles (faisant observer que n'importe quelle idylle populaire, égalitaire et fondée sur l'amour, était beaucoup plus moral, même au sens chrétien et classique du mot, que le mariage bourgeois de convenance et d'affaire, souvent tempéré par l'adultère et complété par le recours aux prostituées) était censé prêcher le dévergondage et le vice.

- Le "parti de l'ordre" -
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Si l'on nous permet cette simplification brutale, nous dirons que, pour Flaubert, le "démoc-soc" n'est que bête tandis que le "bourgeois" est bête et méchant.
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Les "rouges" se voulaient et se sentaient meilleurs que leurs contradicteurs, parce qu'ils se disaient frères et parce qu'ils prônaient ce que nous appellerions aujourd'hui du pur réformisme. Car la fraternité était aussi pour eux, dans son principe, l'antidote à la fois de l'individualisme bourgeois et de l'affrontement des classes. Le bourgeois est voué à être réconcilié et non pas écrasé, tout comme les peuples lointains seront fédérés et non pas vaincus mais conquis...

- L'association comme moyen et comme idéal moral -
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Enfin elle (la contamination du folklore par la politique) crée les conditions de sa propre accentuation : car si le folklore se colore d'un peu de politique, s'il devient un peu séditieux, l'autorité va le pourchasser; mais en fermant le cercle, tracassant le chanteur, poursuivant le carnaval, verbalisant la farandole, l'agent de l'autorité donne aux villageois ébahis (et subjectivement fort innocents) l'impression qu'on en veut à toute leur vie coutumière. [...] Le parti rouge y marquait des points.

- Vie politique et vie coutumière en pays rouge -
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Dans les campagnes où les paysans peu instruits étaient jetés dans le camp montagnard avec des ardeurs de néophytes encore mêlées d'impulsions de luttes très "primitives", il n'était que trop facile au pouvoir d’exciter les masses à se compromettre. Les militants démocrates déployaient ainsi beaucoup d'efforts pour calmer leurs troupes; ou, plus exactement, leur action d'éducateur des masses se faisait en deux temps, ou comportait deux leçons: l'une pour les détacher des vieux conformismes et leur apprendre la nécessité de la lutte, l'autre pour les détaches des comportements naturels et leur apprendre la forme de la lutte. Or cette forme, la plus "juste" en soi en même temps que la plus opportune, c'était alors, pour eux, le bulletin de vote.

- La Montagne -
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A cette épode où la masse des gens, étaient très pauvres, dépensait surtout pour des besoins élémentaires, donc relativement peu élastiques, il semblait que le moteur principal des échange et de la production tînt à la dépense large et souvent somptuaire de la minorité fortunée. Quand les premiers balbutiements de la critique socialiste dénoncent la richesse des exploiteurs, l'argument du camp d'en face, conservateur et libéral à la fois, assène comme une vérité d'évidence que c'est la richesse des riches qui fait vivre les pauvres, et que taxer ou effrayer les riches provoquera la misère auprès d'eux. La belle dame qui renonce à se commander une belle robe pour aller à un grand bal met directement au chômage la pauvre couturière de la mansarde proche.

- Les conditions économiques en 1849 et 1850 -
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