La poésie de Maurice Scève est presque incompréhensible aujourd'hui. Je ne sais pas si elle l'a été un temps, et par qui, et comment.
Mais emprunter le chemin créer par ces vers merveilleux est un beau voyage, qui nous emmène au pays de l'amour contrit, transit, transcendé par les mots.
On ne comprend pas tout, mais on ressent !
On découvre quelques mots au passage aussi, on en devine en partie les autres, on est charmé par la langue, belle, ample, riche, par les rimes, la beauté des phrases, le rythme travaillé, répétitif mais toujours fluctuant.
On peut retourner y piocher de belles choses de temps en temps, lire quelques poèmes, le laisser, repartir, y repenser, remâcher les mots et rire de ce qui paraît aujourd'hui un peu naïf, dont on pourrait se moquer mais qu'en réalité, on envie...
Commenter  J’apprécie         162
Malgré l'ombre tenace d'Yves Giraud et de cours interminables, le retour à l'obscure poésie de jadis est semé d'autant de doutes que de plaisirs. Certes la langue est perdue, le sens fuyant et les références oubliées, mais il reste une joie de retrouver les figures familières et éternelles de la poésie amoureuses, les yeux-flambeaux, astres plus luisants que le soleil, les oxymores délicieuses de la froidure qui réchauffe, de la vie qui est plus morte que la mort, de l'absence qui renforce la présence, bref tous les lieux communs de l'expression d'un sentiment qui, bien que rabaché depuis toujours, ne cesse pas d'étonner, d'échapper, d'exalter et de décevoir, cette folie amoureuse qui sommeille en nous pour se réveiller, mystérieusement, au moment le plus inattendu.
Commenter  J’apprécie         140
Une très belle poésie de Renaissance,mélancolique,accompagnée d'une préface très explicative de Françoise Charpentier.Une oeuvre à découvrir pour tous les adeptes de poésie et de littérature du 16e siècle.Cette poésie se lit très bien,et il ne faut pas rester sur l'image souvent rebutante que la poésie du 16e siècle donne au lecteur non confirmé.Soit au programme de l'agrégation 2013,mais n'en soyez pas impressionnés!!Délectez-vous de ces mots à votre rhytme.
Commenter  J’apprécie         40
La poésie de Scève est une poésie profondément amoureuse : son unique recueil de poèmes, Délie-Objet de plus Haute Vertu, est consacré à une femme, Délie, qui ne serait autre que Pernette du Guillet. Quatre cents quarante neuf poèmes lui sont dédiés, qui expriment tantôt les joies, les espérances puis les regrets, l'amertume et les douleurs du poète...
Pourtant, si ce recueil tient lieu de déclaration amoureuse, il n'en est pas moins une œuvre poétique, un travail de poète et donc un exploit sur le plan de l'écriture.
Commenter  J’apprécie         20