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Citations de Max Férandon (32)


La jeune fille était transformée, méconnaissable, une apparition !
Elle portait la robe traditionnelle des promises mongoles, faite de velours rouge, couverte d'une fine écriture en broderie dorée. On ne regardait pas sa robe, on la lisait. Une couture surmontait une légende, une anecdote croisait un revers de collerette.
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On n'avait pas l'habitude des crayons par ici, ni de ceux qui les portaient. Quand il y en avait, c'était généralement des crayons sanctionneurs, aiguisés pour soustraire et traduire, jamais des crayons qui écoutent et notent sans vous juger, calligraphiant avec respect votre histoire, votre petite histoire à propos d'un si vaste rien.
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Le métro, c'était la vie économique en marche ; se jeter devant ses roues, une façon de la ralentir, quelques minutes seulement. Un contretemps dérisoire pour une existence dérisoire. Dans le métro comme dans la vie, fallait-il se l'avouer, il n'y avait pas toujours assez de sièges pour tous.
Le contretemps était une jeune femme. Un morceau de paradis dans l'ombre du malheur, un petit écrin de quarante-quatre kilos, menue, belle comme un matin, fatiguée comme un soir. La fille unique d'un père furieux que sa femme ne lui ait pas donné un garçon qui assurerait ses vieux jours et perpétuerait son nom, ballotée d'abandon en abandon, d'orphelinat en orphelinat depuis sa campagne reculée jusqu'à cet autre genre d'orphelinat où les hommes veulent vous adopter quelques heures, une nuit, comme des papas d'occasion qui vous couvrent d'affection en baissant leur pantalon. Une pauvre petite puce qui avait rêvé de travailler dans une de ces grandes usines à plastique et d'économiser assez pour envoyer de l'argent à son père en espérant qu'il lui pardonnerait, peut-être, son absence de chromosome Y.
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Il allait s'asseoir à côté de la dame qui lisait le même livre depuis des mois sans tourner une seule page mais qui, dans un étrange souci de coquetterie, changeait de chaussures tous les jours. A moins que ce ne fût le livre qui lise la dame en tournant les jours ?
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En Chine, on n'avait longtemps compté qu'un seul journal intime pour des centaines de millions d'individus, un petit livre rouge péremptoire et dictatorial. Monsieur Ho avait son petit livre juste à lui. Un carnet à la couverture blanche où les mots prenaient la couleur des nuages.
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Au centre de la table, une délicate théière en porcelaine remplissait, outre son rôle utilitaire et décoratif, celui d'horloge de table improvisée. Lorsqu'elle était vide et froide, il était temps de se préparer à partir.
Après avoir bu une dernière gorgée, Madame Ho se leva la première tandis que son mari, immobile, un brin songeur, goûtait aux quelques minutes de sursis qui restaient au fond de sa tasse.
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Le chef du village qui portait aussi la casquette de chef de chantier, vint renseigner Monsieur Ho sur l'avancée des travaux. Le commissaire le remercia de ces explications, mais précisa qu'il était là pour compter les hommes et non les arbres. Ce trait d'humour lui inspira une idée indécente dans les circonstances. Et si l'on transformait cette muraille d'arbres en muraille d'humains ? Cela représentait, à l'échelle du pays, une ligne de quatre mille kilomètres, avec un chinois tous les mètres, et ce sur une largeur de trois cent vingt mètres. Comme il serait alors facile de réaliser le recensement ! (...) Mais il n'était pas certain que cette ligne à la chevelure d'ébène se révélerait très efficace contre les grands vents. Alors barrière ou chaîne fraternelle ? Ho préférait la seconde vision, et pour les hommes et pour les arbres.
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Le commissaire avait appris de son séjour avec les planteurs d'arbres la nécessité d'être matinal. Plus on est de condition modeste et plus on devance la lumière. Plus on est nanti, plus elle nous précède.
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belle comme un matin, triste comme un soir
(contretemps dans métro, suicide d'une jeune femme)

p.12 Il cherchait un tremplin, on lui avait offert une ornière. (carrière)

p.59 La différence entre un naufragé et un insulaire est que le premier cherche désespérement des gens à qui parler et le second, des semblables à qui ne rien dire.
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"Étrange coutume que celle qui ajoutait encore à la douleur et au déshonneur des pères et des mères en leur envoyant, sous pli solennel, la facture de la balle qui avait transpercé la tête de leur enfant, pensa Monsieur Ho. Ou trouvait-on autant d'inspiration dans l'application de la souffrance?"
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Si, jusque là, son échelle de Richter intime n,avait oscillé que pour esquisser quelques timides soubresauts, dorénavant elle enregistrait à un rythme infernal de puissants tremblements de vie.
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Dans ce monde de non-dits de la fonction publique chinoise, aspirer ouvertement à l'excellence était perçu comme un acte répréhensible d'individualisation et l'auto-proclamation avait toujours valeur de crime.
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