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Critiques de Max Obione (51)
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Après les recueils Santé ! ( 2013 ) et Irradié ( 2014 ), dont les droits d'auteur étaient reversés respectivement à la fondation maladies rares et à l'association Tchernobyl Nord Pas-de-Calais, l'atelier Mosesu publie cette fois un recueil au profit de France ADOT ( Association pour le Don d'Organes et de Tissus humains ).

Ainsi que l'illustre magnifiquement la couverture, le coeur d'un donneur d'organes peut se transformer en or pour un receveur compatible.



Etre donneur d'organes n'est pas encore ancré dans notre culture, même si la mort de Gregory Lemarchal à vingt-trois ans, en attente d'une greffe de poumons, avait provoqué un électrochoc et une brusque augmentation du nombre de donneurs.

Même si nous sommes tous donneurs potentiels, à moins d'être inscrit sur le registre national des refus de dons d'organes ( Qui ne dit mot consent ), la famille s'oppose souvent à ce que soient prélevés les reins, le coeur ou le foie de leur bien aimé disparu. Et comment les en blâmer ? Ils viennent de perdre un être cher et sont en état de choc. En outre la victime est en état de mort cérébrale mais les battements de son cœur sont encore maintenus artificiellement.

Et il est aussi dans notre culture de vouloir préserver les corps de nos défunts le plus longtemps possible, d'où l'embaumement funéraire.

Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres, mais à moins d'être sûr que ces prélèvements ne soient la volonté du défunt, cette impression qu'on va mutiler le disparu ( parents, conjoint, enfants ) ne va faire qu'accroître la souffrance. D'où l'importance d'en parler de son vivant à ses proches sans en faire un sujet tabou.



Si théoriquement dès 2018 les familles n'auront plus leur mot à dire suite au vote du projet de loi de Marisol Touraine qui fait passer en force les dons d'organes en les présumant volontaires, ici les treize "auteurs du noir" n'imposent aucun point de vue et se contentent par le biais de courtes histoires de nous éclairer, d'aborder les dons d'organes sous un angle qui parlera ( ou non ) au lecteur, mais qui le laissera réfléchir par lui-même, sans le brusquer, l'amenant peut-être à se positionner sur un sujet si délicat.

Afin que sur les vingt et un mille personnes en moyenne qui attendent une greffe chaque année en France, plus du tiers actuel puisse être soigné.



Afin de nous sensibiliser, certains auteurs vont choisir de faire parler l'organe ainsi transféré d'un corps à un autre, pour bien montrer qu'une forme de vie peut continuer au-delà de la mort. C'est le cas de Max Obione qui, dans "Vis, Lola !" donne la parole au coeur de Frankie, décédé dans un accident de la route. C'est ce qui lui a permis de rejoindre la poitrine de Lola dans laquelle il bat désormais. Et même si ce nouveau corps lui demande de se réadapter, c'est un coeur énervé, excité et heureux de toujours vivre qui prend la parole pour témoigner brièvement de son sort.

Dans "Iris 216", Eric Maravelias décrit un véritable partenariat entre le narrateur et son hôte dans un univers futuriste où la guerre fait rage. L'organe sera finalement prélevé pour rejoindre un autre corps ( "J'avais un nouveau maître et nous ne faisions qu'un." ) qui cette fois sera un véritable carcan pour celui qu'on devinera rapidement être un oeil d'élite.

Dans les deux cas, l'oeil et le coeur garderont leurs souvenirs passés.



La mémoire cellulaire sera quant à elle justement évoquée à deux reprises. Il s'agit d'une théorie très controversée selon laquelle, lorsqu'on reçoit une greffe, des souvenirs ou des habitudes du patient décédé peuvent être également transférés en même temps que l'organe au receveur.

"La plupart des médecins refusent encore d'y croire. Mais d'autres au contraire se posent sérieusement la question, tant les témoignages des greffés sont nombreux et troublants."

Ainsi, Bob Garcia évoque cette hypothèse dans son très beau texte "Coeur à coeur ou le secret de Laura". Musicien alors en pleine séance d'enregistrement, Pierre est appelé au chevet de son épouse, hospitalisée d'urgence. Un cancer foudroyant lui a été diagnostiqué quelques semaines plus tôt. Quel secret cette ancienne infirmière tient tant à divulguer avant de rendre son dernier soupir ?

Quant à Olivier Norek, dans "J'ai tant de choses à vous dire", c'est également ce thème qu'il explore sous un angle que je vous laisse découvrir. Sachez simplement que dans sa nouvelle, il est question de deux petits garçons qui discutent dans une chambre d'hôpital, l'un victime d'un accident de la route et le second dont le coeur est trop fatigué.

Si cette théorie de mémoire cellulaire venait à être confirmée, ne serait-ce pas la meilleure motivation pour une famille de savoir que leur défunt transmettra un peu de son histoire, de son vécu, comme pour prolonger encore sa trop courte existence ?



Comme nous le rappellent Franck Thilliez et Jeanne Desaubry, les dons sont également possibles de notre vivant, en particulier pour les reins.

L'auteur de " Sharko" évoque dans "La croisée des chemins" un étrange couple. Un homme et un enfant qui marchent l'hiver dans la forêt, qui vivent de chasse, de cueillette et de pêche. L'enfant, Martin, a reçu un rein. L'adulte, Claude, a donné l'un des siens. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un père et de son fils.

Pourquoi Martin cherche-t-il à fuir ?

Dans ce texte dépourvu de dialogues, Franck Thilliez aborde le don sur un ton aussi tragique que plein d'espoir. Et rappelle au passage que :

"Les organes ne sont pas comme ceux qui les portent, ils se fichent des races, des sexes et des religions."

La nouvelle de Jeanne Desaubry est très réussie également, en particulier la fin. Le lecteur pourra choisir entre deux conclusions celle qui lui conviendra le mieux. "Hebnie" ( qui signifie mon fils en arabe ) raconte l'histoire de Mimo et de sa mère, une famille monoparentale d'origine maghrébine. La mère est sous dialyse pour insuffisance rénale. Quant à Mimo, il n'écoute pas ses conseils avisés et continue à tremper dans les petits trafics de sa cité. Jusqu'au jour où ils se retrouveront tous les deux à l'hôpital. Mimo est prêt à donner à sa mère un de ses reins : c'est devenu une question de vie ou de mort.

"On peut tenir avec un seul rein, et lui, il veut vivre, peu importe comment, mais avec sa mère. Il n'est pas prêt à la solitude."

Mais peut-on oui ou non demander un tel sacrifice à son propre enfant ? Les deux hypothèses seront étudiées.



Préserver l'anonymat de chacun protège les donneurs et des receveurs. Une mesure que je comprends parfaitement étant donné les abus qui pourraient en découler ( le besoin pour une famille de rester en contact avec ce qui reste de leur enfant, l'obligation du receveur de tout réussir, et d'être toujours à la hauteur du cadeau qu'on lui a fait ) et qui parallèlement me paraît discutable. Ne rien savoir du ou des receveurs ne rend pas le don concret, n'en fait qu'un concept flou et demande par conséquent une abnégation totale de la part de personnes qui ont déjà trop souffert. Ce nouveau sacrifice pourrait paraître vain parce qu'impossible à imaginer, à matérialiser.

Plusieurs auteurs prendront des libertés avec cette législation pour donner plus d'impact à leur histoire.

Dans "Le fils d'Ariane", Claire Favan nous parle d'abord du jeune Elliott qui éprouve le besoin de retrouver les quatre personnes qui ont bénéficié d'une greffe suite au décès de sa mère.

"Notre identité n'est-elle pas censée être protégée ?"

Chacune d'elles nous sera ensuite présentée, et on verra à quoi ressemblait leur vie avant la greffe, et ce que l'opération leur aura permis de réaliser, la façon dont leur vie a pu évoluer. Peu importe le tour de passe-passe qui permettra au garçon de toutes les réunir, le sujet de réflexion étant davantage l'importance de pouvoir le faire pour des raisons qui seront dévoilées à la toute fin.



Stanislas Petrosky nous rappelle quant à lui que nul n'est à l'abri d'un besoin de greffe, et que ce serait une erreur de ne pas se sentir concerné par le sujet. Pour illustrer son propos il met en scène un couple de joggeurs dans "Mécanique cardiaque". L'homme, bon vivant, ancien fumeur, gros buveur, ne parviendra pas à suivre le rythme imposé par sa compagne. C'est elle pourtant qui va s'écrouler et à laquelle sera diagnostiqué une insuffisance cardiaque. Comment se procurer le coeur qui pourra sauver celle qui a prodigué tant d'amour ?

"Il fallait déjà une compatibilité de groupe sanguin, certains peuvent recevoir, d'autres donner, un beau bordel, et toi, comme par hasard, fallait que tu sois du groupe le plus chiant."



Pour éveiller les consciences, Jess Kaan choisit quant à lui la voie de la violence. Sa nouvelle "Pour Maëlle" n'est pas toujours tendre avec les médecins ( "L'impression que vous n'êtes plus humain, juste un numéro face à des toubibs au mieux surmenés, au pire blasés." ) et particulièrement virulente avec les laboratoires pharmaceutiques et leurs arrangements politiques.

Le narrateur est un pompier qui a perdu sa petite fille suite à des erreurs de diagnostic, de traitement et enfin par absence de greffon compatible.

Que va-t-il mettre en oeuvre pour se venger tout en attirant l'attention du public, et la notre par la même occasion ?



Les autres nouvelles de ce recueil sont peut-être moins axées sur la réflexion, ou en tout cas ne font pas spécialement avancer le débat sur l'importance des dons d'organe.



La nouvelle de Cécile Bontonnou aurait davantage eu sa place dans le recueil "Santé !" en réponse à "Lettre à toi" de Gaëlle Perrin. Alors que dans le premier recueil le cancer lui-même s'adressait à sa victime en lui faisant comprendre qu'il ne la lâcherait pas, la nouvelle ici présente "Deux rounds pour une vie" semble être la réponse de la victime aux métastases qui ont failli l'emporter et avec lesquelles elle a livré un véritable matche de boxe. Un bel hymne à la vie, une leçon de courage, mais qui n'avait pas forcément sa place dans le recueil.



Le don évoqué par François Legay dans "Auto-Immun" est celui du sang. Son texte parle d'un homme qui hait son prochain.

"J'aurais voulu voir sombrer, disparaître, se volatiliser l'humanité."

Même tendre la main à un sans-abri, il en est incapable.

Est-ce que son dégoût d'autrui, sa solitude et son aigreur ont un lien avec la paralysie progressive de tout son côté droit ?



Armelle Carbonel et Jacques Saussey n'ont quant à eux pas quitté l'univers noir du polar qui leur est si familier.

"L'horrorscope" ( un beau titre pour la necromancienne ! ) raconte comment une photographe de scènes de crimes interviendra sur un double meurtre dans un chalet de haute montagne. Le petit Pierrot a-t-il été témoin de l'agression de ses parents ? A-t-il vu qui a énucléé son père et qui a arraché le coeur de la poitrine de sa mère ?

En tout cas, l'horoscope qui annonçait "Restez sur vos gardes, les élans du coeur pourraient surgir là où vous ne les attendez pas" se vérifiera bel et bien dans des circonstances glaçantes.

Jacques Saussey quant à lui a imaginé une intrigue machiavélique avec beaucoup d'humour noir où le mot quiproquo prendra un sens inattendu. "En pièces détachées", c'est l'histoire d'un couple charmant qui a pour particularité de s'être connu par l'intermédiaire d'un site de rencontres mettant en lien des personnes en fin de vie.

Les greffes semblent en tout cas particulièrement inspirer l'auteur, qui inaugurait le recueil "Santé !" avec une autre histoire diabolique sur le même thème.



L'humour, c'est également ce qu'a privilégié Ian Manook qui dans "Une belle jambe" raconte l'histoire futuriste d'un écrivain qui a porté réclamation contre la FDG ( française de greffe ) parce que la prothèse de sa jambe droite couine, ce qui met en péril sa vie sexuelle. S'ensuit tout un dialogue complétement absurde bourré de jeux de mots et d'hypothèses farfelues avec les deux commerciaux venus essayer de trouver une solution amiable à ses doléances.

"Vous n'êtes pas satisfait du pack d'éléments motriciels de mobilité augmentée inférieur droit que nous vous avons greffé ?"

Les deux partis pourront-ils s'entendre sur un compromis ?



La qualité de tous ces textes varie beaucoup, mais j'en ai apprécié la grande majorité. Tous ces auteurs réunis autour d'une cause noble ont beau être regroupés sous l'appellation générale "Les auteurs du noir", beaucoup se sont éloigné de leur terrain de jeu favori et les nouvelles, bien qu'unies par un même thème, sont très hétéroclites. Privilégiant l'humour, la noirceur ou la sensibilité ; la science-fiction, le drame ou le polar, chacun a eu son approche personnelle ( certes parfois tirée par les cheveux ) pour nous faire vivre une petite histoire pleine de suspense ou riche de réflexions, et le plus souvent les deux à la fois.



Et puis aucun ne donne de grande leçon de morale, aucun ne cherche à nous faire culpabiliser ou n'insiste sur l'importance d'être donneur. Le sujet est complexe et la démarche très personnelle même si elle nécessite d'être évoquée avec son entourage. Chacun a ses croyances, ses convictions, son seuil de tolérance à la douleur.

Je n'arrivais pas à me positionner réellement sur le sujet, faute également de m'y être intéressé de près. Et à vrai dire je n'y parviens toujours pas même si je me sentirais hypocrite d'accepter le don dont je pourrais un jour avoir besoin si je n'offre pas potentiellement la même contrepartie.

Au moins maintenant je commence à me poser des questions, et j'ai même eu envie d'évoquer les nouvelles les plus marquantes avec mon entourage.

Et c'est déjà un pas en avant.

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[Dons]

Le don d’organe est une question de vie ou de mort. L’affaire de tous. Les auteurs de romans noirs ne sont jamais les derniers pour défendre une cause et donner de leurs plumes.



Dons est un recueil de nouvelles dont les droits d’auteurs majorés sont reversés à France Adot, la Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains. Un plaisir doublé : soutenir une bonne cause tout en se faisant plaisir.



Et croyez-moi, ce recueil est plein de réjouissances pour les lecteurs, tant les textes sont variés, touchants, forts et parfois originaux. La greffe a clairement pris pour l’ensemble des auteurs aux cœurs d’or qui ont accepté de jouer le jeu.



Dons, ce sont 14 nouvelles avec chacune sa propre couleur, son propre battement :

Cécile BONTONNOU, pour un bon commencement

Armelle CARBONEL, œil pour œil

Jeanne DESAUBRY, histoire de filiation

Claire FAVAN, histoire de pardon

Bob GARCIA, amour à deux

Jess KAAN, engagé

François LEGAY, version aigrie

Ian MANOOK, désopilant

Éric MARAVÉLIAS, version anticipation

Olivier NOREK, enfantin

Max OBIONE, sensuel

Stanislas PETROSKY, amoureux

Jacques SAUSSEY, partageur

Franck THILLIEZ, histoire de séquestration.



Vous devriez vraiment venir participer à cette transplantation de bonnes âmes.



(PS : mention spéciale à Ian Manook qui prouve qu’on peut proposer une histoire hilarante sur un sujet grave)
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Scarelife

Enfin de retour sur Babélio après de longs jours de silence, impossible pour moi de lire, dû à quoi?? Je ne sais pas? J'avais eu le même problème en mars au 1er confinement,là ce fut pire, j'ai une amie qui est dans le même cas!! Inexplicable !

Critique sur mon mobile ,étant privée d'internet depuis une quinzaine de jours pour cause de travaux sur la ligne,pas évident!

Je tiens avant tout , à remercier l'auteur : Max Obione, habitant Le Havre,qui s'est spécialement déplacé dans ma ville pour m'apporter son dernier " né" : Loulou,et m'a gentillement fait cadeau de : Scarelife,car c'est grâce à lui,que j'ai pu à nouveau ouvrir un livre ,malgré mes réticences à lire du polar noir.Pour être noir,c'est noir!Il y en a des cadavres ,dans ce roadmovie :

Une lettre , écrite à l'encre bleue, reçue un matin et le monde de Mosley j.varell va basculer.

Ayant purgé une peine de prison pour meurtre qui s'élevait à 25ans,il en ressort 10 ans après pour bonne conduite.Après des petits boulots,il se tient " pénard" en écrivant des scénarios de dessins- animés pour gosses pour une émission télévisuelle plus ou moins débile,et écrit un biopic sur le romancier: David Goodis.Dans cette lettre,son père lui demande de venir,sans autre précision.

Son père, pasteur, irréprochable devant ses " ouailles" fut un monstre chez lui auprès de sa femme et de sa petite soeur ,Mosley lui voue une haine terrible ,il va tout de même prendre la route , intrigué par cette demande.

Mais prendre la route signifie chez lui,semer des cadavres ,comme le Petit Poucet sème des cailloux.

Une histoire très noire où les plus bas instincts de l'homme sont décrits d'une plume incisive,sans fioritures,ni concessions !

Merci a vous ,Max pour m'avoir redonné le goût de lire,a conseiller pour les amateurs de polars noirs ,

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Daisybelle

Louis, en vacances en Normandie avec sa sœur, s'ennuie. Lorsque le père Carillon, un voisin âgé fan du Tour de France, lui propose une virée dans son side-car, Daisybelle, il saute sur l'occasion. Mais suivre la mythique course cycliste lui réserve quelques surprises...

Dans ce roman jeunesse, une certaine nostalgie se dégage : la vie dans les années 50 et de la ferveur populaire suscitée par le Tour de France. Mais le dopage sévit déjà, propulsant nos deux héros dans une véritable enquête policière.

Personnellement, en tant qu'adulte, j'ai apprécié ce titre mais je ne suis pas sûre que les enfants d'aujourd'hui comprennent toutes les références culturelles. Reste une belle histoire d'amitié sur fond d'amour du cyclisme...

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Loulou

Très embarrassée pour écrire cette critique,Max Obione ne nous a pas habitué à ce genre d'écrit .

L'histoire de Loulou,putain au début de sa vie, travaillant dans une maison close mais participant activement à l'insurrection de Paris en 1871,va s'exposer à des represailles; Elle sera recueillie par le jardinier d'un couvent.Elle fera " ses premières armes" de bonne soeur Visitandine sous le nom d'Angélique de la miséricorde divine.

Mais dans son autre vie ,elle était très demandée pour son art : l'art de fouetter.

Et de là,Il n'y a qu'un pas à franchir et qu'un fouet à attraper, sa fameuse mallette et discrètement elle reprendra du service dans les beaux salons.

M.Obione nous entraîne dans une littérature grivoiseoù Eros est bien souvent présent ,bref je ne vous en dis pas plus ,à vous de connaitre la suite...

Mon ressenti: je préfère de loin l'ambiance,l'atmosphère de ses polars noirs ,roadmovie à l'américaine auxquels il nous a habitué et où il excelle.La lecture ,pour moi à été perçue comme un divertissement léger en attente d' un prochain polar noir. Nelly. ⭐⭐
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Gaufre royale

Un riche laboureur sentant sa mort prochaine,fit venir ses enfants leur parla sans témoins;

Dans cette histoire,C'est Maître Beausang qui sentant sa mort prochaine fit venir Abel Salinas, détective privé ,ancien flic,sur le déclin ,afin de rouvrir un dossier:l'affaire Édo Gradine, condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour meurtre sur la personne de Beverly Poulot. L'avocat reste persuadé que ce Gradine est innocent et il ne veut pas mourir avant d'avoir retrouvé l'assassin. Voilà donc notre détective privé sur les traces du meurtrier. Et toute cette enquête près de chez moi,je n'étais pas depaysėe, Goderville,Yport,Ymonville ,Villers-sur -mer me sont familiers,par contre ,la narration ,au début m'a dėstabilisėe : Max Obione emploie le pronom "tu"et aussitôt après reprend le "je",C'est comme une balle de ping-pong, C'est plein de "sauts de puces" au niveau du langage avec parfois des retours en arrière ,des souvenirs qui se télescopent .Une histoire å rebondissements qui se lit d'une traite,en faisant travailler ses méninges, au final un bon petit roman à lire au coin de la cheminée lorsque le vent d'est souffle en rafales.A RECOMMANDER ⭐⭐⭐⭐
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Reine des neiges

Plongée en apnée dans ce roman de Max Obione,et ce n'était plus" l'empailleur de rêves " petite lecture légère, mais un monde à la Zola.J'aime associer une musique ,une ambiance après la lecture d'un livre et là C'est sur la voix sublime de Lisa Gerrard(chanteuse du groupe Dead can dance) que j'écris cette critique.Quel plus bel aphorisme que "la mort peut danser" pour parler de ces nouvelles au nombre de 13.Il s'en dégage une impression de noirceur ,un fatalisme dérangeant de ces vies sur le 'fil du rasoir",et en même temps une profonde sensualité et délicatesse ;Des états d'âmes décrits qui ne me sont pas étrangers, pour moi,un certain retour en arrière, une ambiance ,une atmosphère que j'affectionne particulièrement. Max Obione,C'est du lourd,du vécu, des éclopės de la vie,on ne ressort pas indemne de cette lecture.A recommander,si vous avez un psychisme à toute épreuve. 🌟🌟🌟🌟
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Amin's Blues

Afin de rester quelque temps encore dans l'histoire et dans mon ressenti,c'est sur du blues traditionnel que j'écris cette critique.

Un polar noir ,une descente aux enfers dans le milieu de la boxe ,de la came ,du sexe,du désespoir mais au-dessus s'élève comme une plainte ,la voix du blues,et malgré le sordide ,on ne le lâche pas ce polar!C'est toute l'atmosphère et l'ambiance que cette histoire dégage qui m'a fait apprécier ce livre et cet auteur que je ne connaissais pas étant peu friande de cette littérature.

C'est un désespoir sans fond mais tellement lumineux par sa révolte, Un bon petit "bouquin et un auteur que je "revisiterai"de temps à autre,mais je vais sûrement le rencontrer à la fête du livre de ma ville qui se déroule le 24 mars ,puisqu'il fait partie des auteurs invités. 🌟🌟🌟

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Reine des neiges

Quand Max donne de ses nouvelles, il ne fait pas dans la dentelle !



D'une manière générale, je ne suis pas très accro à la nouvelle, genre littéraire souvent maltraité par des auteurs persuadés que le seul but de l'exercice est de faire court. Grossière erreur, que ne commet pas Max Obione qui en maîtrise parfaitement les codes, tant dans les attaques, les chutes, les variations de rythme et l'art qui consiste à laisser ses phrases s'allonger quand il le faut nonobstant l'espace réduit qui les accueille.



Reine des neiges, rassemble 13 nouvelles inédites ou rééditées, trouvant leur point commun dans ce qui fait l'unité de lieu du recueil : Le Havre. Car longtemps Rouennais, Max Obione a désormais migré vers la Porte Océane, trouvant dans l'atmosphère si particulière de cette ville ouverte et plurielle, un deuxième souffle au service de son talent, éprouvé depuis longtemps dans des recueils comme Gaufre royale, Balistique du désir ou l'excellent Amin's blues.



On retrouve donc dans Reine des neiges les thèmes favoris de Max : la violence, le sexe, la mort, le rock, la solitude, la vengeance, l'injustice... et j'en passe. Mais plongés dans les brumes et bruits du large du Havre, ils prennent une résonance particulière, gagnent en profondeur.



Alors bien sûr, comme souvent dans ce type de recueil, l'ensemble n'est pas toujours égal et certains textes cognent plus que d'autres : Le petit légume, Le pied de Jeanne, Joseph n'ira pas au Paradis ou encore After. Mais un recueil de nouvelles, c'est un peu comme une auberge espagnole où chacun prend ce qu'il est venu chercher. Et au final, ça fonctionne plutôt très bien.



Alors Max, ne tarde pas trop à nous redonner de tes nouvelles !

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Recueil de quatorze nouvelles sur les transplantations, les malades en attente d'une greffe, les vies sauvées et sur l'importance du don d'organe.

Les auteurs du noir se mobilisent.

On retrouve ici avec plaisir quelques belles plumes qui font les beaux jours de la littérature policière française mais aussi quelques anonymes.

14 styles différents, 14 visions différentes, pour un recueil riche, varié et passionnant.

Une belle façon de retrouver certains de nos auteurs préférés et d'en découvrir d'autres.






Lien : https://collectifpolar.com/
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Scarelife

Libéré sur parole après avoir purgé 10 ans de pénitencier, Mosley J. Varell coule des jours ternes dans un coin reculé du Montana. Il vivote en écrivant des scénario de dessin animé. Un matin, il reçoit une lettre postée de Louisiane. Il reconnaît l'écriture de son père qu'il hait depuis toujours. Pourtant Varell décide de partir le retrouver il traverse ainsi tous les États-Unis du nord au sud.

Max Obione nous livre roman noir dans la pure tradition américaine. Car ici ce qui commence mal se termine encore plus mal. Dans ce road movie crépusculaire, le héros, poissard perpétuel, ne connais pas la rédemption. Même s'il semble que cette course effrénée et sanglante devienne en fin de compte son chemin de croix. Un excellent polar avec un style très épuré pour un super moment de lecture.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Comment faire un don aux dons? en achetant [Dons] évidemment!!! Et quand en plus, vous alliez ce geste en passant un agréable moment de lecture, difficile de ne pas adhérer ;)

En ce qui me concerne, les lectures de ces différentes nouvelles ont eu un plaisir très inégal, mais dans l'ensemble, c'est le recueil de nouvelles que j'ai préféré jusqu'à aujourd'hui. Certains auteurs sortent du lot et nous proposent des histoires ayant un scénario digne de ce nom et un message de fond que j'ai vraiment apprécié : mention spéciale pour la nouvelle de Claire Favan qui est celle qui m'a le plus marqué, et de loin.

J'avoue qu'avec les noms qui étaient mentionnés sur la couverture, je m'attendais à des histoires plus noires et plus glauques mais il est vrai que le but est que ce recueil soit lu par le plus grand nombre et je comprends après coup pourquoi cet angle d'attaque très "conventionnel" a été choisi.

En tout cas, ce petit livre serait presque arrivé à me réconcilié avec les recueils, ce qui en soi est déjà une belle prouesse!!! ;)

Mars -

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La chatte bottée

Voilà un très court roman librement, très librement inspiré du conte de Perrault. Si ce n'est le titre, on peut dire qu'on est à des lieues du conte.

L'héroïne est une jeune femme qui fut vendue, encore gamine, comme esclave domestique à un parrain de la mafia corse. Adolescente, elle fut violée par son "propriétaire". Jusque là, s'arrête sa maigre et désolante expérience sexuelle. Au regard de sa misérable condition, elle rêve de chaussures de luxe et de pouvoir. Après l'assassinat du parrain, les deux fils aînés de celui-ci se partagent l'héritage de leur père, spoliant le benjamin de la famille.

C'est alors que se réveille la petite domestique. Elle s'allie à l'adolescent, se faisant offrir une magnifique et luxueuse paire de bottes rouges, promettant au jeune homme qu'elle va le conduire au sommet de la hiérarchie mafieuse.

Séduisante en diable, elle hypnotise tous les gangsters corses qu'elle donne, sous un pseudonyme qu'elle attribue à son jeune associé, à un au big boss de la pègre qui règne sur l'Ile de Beauté, menant ainsi son jeune associé vers les sommets.

L'histoire est originale car elle est narrée par une des deux bottes, qui de son point de vue en contre-plongée, nous décrit les aventures et les entourloupes de la belle ambitieuse.

L'érotisme est omniprésent dans ce court roman au rythme rapide mais très "léché", à peine sulfureux. L'histoire est plaisante, assez invraisemblable, elle tient du conte plus que du suspens. Elle reste agréable à lire et le style est assez simple. Je dois avouer qu'ici, j'ai économisé pas mal de neurones en déchiffrant ce court roman mais qu'il a été un agréable moment de lecture, intermède littéraire entre deux bouquins plus sérieux.

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Les micochonnes

Au début des années 1950, il n’existait pas de complexes cinématographiques démesurés, surtout en province, comme de nos jours. Et il fallait se rabattre souvent sur des salles de fortune.



Heureusement, dans les régions reculées de la capitale, c’est-à-dire à environ quarante kilomètres de Paris, près de Melun, l’une des capitales du fromage de Brie, une petite salle était aménagée dans l’arrière-salle du bistrot local. L’un des bistrots, car en ce temps-là, les cafés de village étaient si nombreux qu’il fallait bien la journée pour en faire le tour.



Or donc, ce jour à l’Arquebuse, l’épicerie-café où doit se tenir la séance, il y aura les Micochonnes. Le narrateur ne sait pas trop à qui Bernard fait référence, mais il possède sa petite idée. Il s’agirait bien de Solange et d’Huguette (Ah la petite Huguette… Air connu) qui pour un Roudoudou à la fraise n’hésitent pas à montrer leurs genoux jusqu’en haut. Mieux que les dessins retouchés de Paris-Hollywood ! De vraies vamps !



Mais en attendant cette séance de cinéma, il faut penser à l’école. Et surtout ne pas se mettre à rêvasser, à se tourner des images dans la tête, surtout moins intéressantes que celles qu’il verra sur l’écran. Il en est persuadé.



Mais avant le film proprement dit, il faut visionner les mêmes documentaires, des pellicules rafistolées à force d’être projetées. Et quant aux films, parfois ils sont incompréhensibles. Qu’importe, le plaisir d’être dans cette salle, et surtout…



Bientôt sur vos écrans les Micochonnes. Carré blanc !







Cette historiette me fait penser à un article dû à un critique littéraire, œuvrant dans l’un des rares magazines consacrés à la littérature policière et dans lequel il annonçait la sortie prochaine d’un recueil de nouvelles ou d’un roman dans la collection Un Mystère. Mais ayant eu l’information par téléphone, il n’avait pas compris la subtilité et avait signalé cet ouvrage sous un titre complètement délirant, se demandant même si c’était possible que le traducteur ait osé cette ineptie.



Permettez-moi de ne pas en dévoiler plus, car cela déflorerait l’histoire de Max Obione mais sachez qu’il s’agit d’un pied de nez envoyé à tous ceux qui se font du cinéma rien qu’à l’énoncé d’un titre.



Une histoire qui m’a transporté là-bas, dans ma jeunesse, quand j’allais au patronage rien que pour les films qui étaient proposés par les curés d’une paroisse de Sanvic, sur les hauteurs du Havre.



C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup…


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Scarelife

Encore un souvenir empilé dans le fond de mon mouton à lire, mauves en noir 2011, Max Obione m'invitait à une traversée à travers les States, prise par l'euphorie de la découverte j'avais osé tenter ...

Dix ans plus tard, j'ai enfin accepté son invitation, quelques heures passées sur les routes américaines où constamment des clichés récupérés dans les multiples films conservés dans ma mémoire, m'ont accompagnée dans ce périple.

Une écriture au couteau, décrivant au mieux le tempo de l'intrigue, j'y ai retrouvé le souffle de ces Roads Movies, du travail de professionnel avec une belle originalité pour présenter le tout.

Ai je apprécié ... non mais je ne suis pas le public approprié pour ce genre de roman noir américain ... je m'y ennuie très vite, le rythme saccadé et le détachement affirmé des héros pour l'horreur et le macabre, me laisse de marbre ... mais je suis sûre que chaque roman doit trouver son public, et celui ci n'était pas fait pour moi ... sans rancune Max !
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Daisybelle

Ce roman de littérature jeunesse peut déstabiliser un peu, parce qu'il nous parle d'un temps que les moins de soixante-dix ans ne peuvent pas connaître, même s'il existe encore de jeunes fans du Tour de France.

Louis est en vacances, sous la haute surveillance de sa grande soeur qui est féministe bien avant l'éclosion du féminisme - les femmes fortes ont toujours existé. Il s'ennuie un peu/beaucoup, et sympathise avec son voisin, un peu loufoque. Ils partagent tous les deux une passion pour le vélo, et le père Carillon lui propose de l'emmener suivre une étape du tour.

Ce serait tout simple, si des incidents ne survenaient sur cette étape, incidents qui prennent un tour tragique. Louis et son ami se retrouvent bien malgré eux mêlés à ceux-ci.

Peu vraisemblable ? C'est aussi ce que disent les petits enfants de Louis, parce que, dans une partie du récit, nous retrouvons Louis, cinquante ans après cet été inoubliable, en train de le conter à ses petits enfants. Cette double narration, entre adolescent qui s'ennuie et grand-père qui s'amuse, est une des originalités de ce roman. Le second trait remarquable est de nous rappeler que notre époque n'a pas inventé grand chose :le dopage existait déjà à cette époque.

N'oublions pas Daisybelle, personnage entièrement à part de ce roman, moyen aussi de regarder le présent alors que le passé n'a pas été des plus joyeux.
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[Dons]

Très bon recueil de nouvelles sur un sujet important : Le "Don"

Et non ce coup-ci personne ne demandera d’argent…

Juste une implication qui pourrait sauver des centaines de vies. Notre éducation judéo-chrétienne est forcément bousculée par le sujet.

Mais il faut être capable de se poser un moment, et d’y réfléchir car c'est très important.



“Si l’un de mes enfants ou si ma femme étaient blessés, n’aimerai-je pas qu’on puissent les sauver ?

Mais alors, suis-je un égoïste dans l’attente que l’on me donne seulement ???“

Après réflexion, je me suis dit qu’il fallait pourvoir donner pour recevoir…

Merci à ces auteurs qui m’ont ouvert les yeux, mais surtout mon cœur…



Les nouvelles sont toutes plus touchantes les unes que les autres, certaines avec une pointe d'humour, d’autres m’on fait rêver et puis celles qui m’ont vraiment touchés.

14 auteurs se sont impliqués dans un sujet important… Je sais aujourd’hui ce que je vais faire !
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Canon

Après s’être amusé avec Rosa, la femme-canon qui l’est dans le sens que l’on veut bien lui donner, Zéphyr Bob le clown est parti voir ailleurs, la laissant seule dans un état lui interdisant de glisser son corps dans le fût du canon qui l’envoyait rejoindre les étoiles. Presque, car un filet la récupérait au bout de quelques mètres de projection.



Mais la projection séminale de Zéphyr Bob n’a pas été vaine. Doublement, car quelques mois plus tard sont nés Boum et Boom, un garçon et une gamine, la narratrice qui sont attachés l’un à l’autre comme les jumeaux qu’ils sont. Plus que des jumeaux d’ailleurs, des siamois collés par la peau du dos. Ils possèdent chacun leurs organes, mais dans des proportions inégales.



Et depuis onze ans, ils accompagnent leur mère, c’est normal, dans les tribulations du Karmas Circus, qui a bien perdu de sa splendeur et en même temps des spectateurs qui alimentaient la caisse. Un cirque en décadence et au fil du temps le nombre de circassiens s’est réduit à peau de chagrin. Cela n’empêche pas le directeur de la troupe ambulante de vouloir profiter de Rosa, Rosa, Rosa… qui n’en perd pas son latin et le renvoie dans ses foyers, c’est-à-dire sa roulotte décrépite. Zompani, l’indélicat directeur qui pensait l’avoir à l’œil en perd le sien.



Boum et Boom vieillissent tout doucement et tandis que l’un tape sans discontinuer sur un tambour qui lui a été donné inconsidérément, l’autre possède un joli filet de voix qui enchante son entourage. Et le brave Joe Kaoutchouc, n’hésite pas à l’encourager, l’accompagnant avec son accordéon.







Une histoire mélodramatique, tragicomique, de deux enfants de la balle, vivant au milieu des estropiés de la vie et qui pour gagner leur pitance vendent leur corps à des spectateurs attirés par les anomalies physiques de leurs concitoyens, peut-être pour se rassurer eux-mêmes de leur intégrité.



Les Freaks, c’est chic, rapportent du fric, du moins c’est ce qu’espèrent en général ceux qui n’ont rien à se reprocher physiquement mais à la mentalité douteuse et mercantile.



Cela fait penser à Hector Malot et à Xavier de Montépin, mais en plus vivant, en plus court et plus en phase avec l’actualité. Le problème de l’handicap traité avec pudeur et un rien de dérision par la narratrice qui en vaut deux.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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L'ironie du short

Toute promesse n’a de valeur que si elle est tenue. J’ai plusieurs fois discuté avec Max Obione sur les nouvelles. J’ai un problème avec les nouvelles, ce n’est pas que je n’aime pas cela, mais je n’ai pas le temps de m’installer dans un lieu, dans un personnage, de m’accaparer un contexte.



Alors, voilà, j’avais écrit à Max Obione : « Je n’aime pas les nouvelles ».



Et il m’avait répondu : « je te ferai aimer les nouvelles ».



D’où ma promesse de lire cette Ironie du short, au titre évocateur et plein de dérision. Je dois dire que sur les 18 nouvelles que j’ai lu avec beaucoup de plaisir, certaines ont ma préférence :



Marcel Bovary ou l’exemple type d’un pétage de plomb, bourré d’adrénaline et d’humour noir, avec un style percutant comme une giclée de chevrotine.



Arrière cuisine (et si dans Blanche Neige, il y avait eu 10 nains et pas 7?) ou comment faire du grand n’importe quoi à partir d’une idée hilarante et transformer cela en gigantesque éclat de rire.



L’ironie du short est l’exemple type du fait divers atroce, raconté sans pathos mais avec un beau pied de nez final.



Au dessus du royaume bleu des mouches donne à lire de purs passages de poésie et c’est probablement la plus belle nouvelle, même si elle se termine mal.



Plat froid est une nouvelle marrante avec une psychologie impeccable brossée en quelques pages. Un véritable coup de force.



Mandigo, que j’adore, est plein d’un cynisme tristement réel.



Il y aussi beaucoup de nouvelles légèrement décalées comme dans Aurel et Maddy ou Crâne d’os ou D’amour tendre, du plus classique dans Au bout du bout,



Au global, ce sont 18 personnages, 18 morceaux de vie, 18 traits d’humour noir, cyniques et parfois méchants, et dans tous les cas sans concession aucune. Donc ce fut une lecture fort plaisante, marrante et dérangeante, de celles qui ne laissent pas de marbre mais qui fait frémir ou rire.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Scarelife

Fantastique, c’est le premier adjectif qui me vient pour ce polar dans la plus pure tradition des romans noirs américains (alors que l’auteur est français et qu’il situe l’action outre-atlantique). Ce roman est un vrai hommage envers les grands auteurs du siècle passé mais aussi envers ceux d’aujourd’hui. Un hommage réussi qui a l’avantage de porter la signature personnelle de Max Obione. Il ne fait pas comme eux, mais prend tous les codes du genre pour en faire son œuvre, et c'est très réussi.



Il y a Mosley le méchant, le tueur qui transforme ses crimes en accidents, sans sentiments, uniquement mené par ses pulsions et poussé par son objectif : retrouver son père. Il y a Herbie le gentil, le flic obsédé, qui délaisse son ménage pour enfermer celui qui incarne le mal absolu, peut être par vengeance envers ceux qui se moquent de son apparence. Il y a le contexte d’une Amérique pauvre, sale, faite de gens laissés sur la bas coté de la grande route. Tout cela est bien noir.



Et puis, il y a le style. Ce roman divisé en deux se lit comme on boit un café, court serré et sans sucre. Les chapitres consacrés à Mosley sont écrits à la première personne, avec un style court, sec, acéré, parfois sans verbe ce qui permet de ressentir le manque d’humanité du bonhomme, ceux consacrés à Herbie à la troisième personne, avec un style plus littéraire. Quel brio d’opposer aussi les deux personnages par ce biais !



Malgré les hommages à une littérature que certains jugeraient dépassés, ce roman est bien rafraîchissant, et vous vous devez de le lire urgemment. Tout de l’intrigue aux personnages, du style à l’ambiance y sont parfaits pour passer un excellent moment de littérature noire, tout ce que j’aime. Je vous conseille de commander ce livre par le site Internet des éditions KraKoen, vous bénéficierez d’un prix de 9 euros au lieu de 10 euros et les frais de port sont offerts. Une excellente affaire pour un excellent roman.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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