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Citations de Michael Dobbs (47)


— Monsieur Landless, cria le journaliste économique du Sunday Times. Ces dernières années, le gouvernement était d'avis que la presse britannique était déjà concentrée dans un trop petit nombre de mains. Les autorités ont toujours dit qu'elles useraient de leurs prérogatives en matière de monopoles et de fusion pour prévenir toute consolidation. Comment pensez-vous pouvoir obtenir le feu vert du gouvernement ?
Bon nombre de journalistes hochèrent la tête. Excellente question. Landless semblait partager leur sentiment.
— Un point très intéressant, dit-il […]. Vous avez raison. Le gouvernement va devoir adopter une position. Les journaux sont des rouages du secteur mondial des médias, qui connaît une croissance permanente et évolue chaque jour. Vous êtes tous bien placés pour le savoir. […]
Les choses devaient changer, vous le savez bien. Et il faut continuer à s'adapter. Nous ne pouvons pas rester immobiles. La concurrence est féroce. Pas seulement entre nous, mais avec la télévision par satellite, les radios locales, les émissions du matin à la télé, et j'en passe. Ils vont être de plus en plus nombreux à réclamer une information continue, 24 heures sur 24, et en provenance du monde entier. Ils n'achèteront plus de journaux qui paraissent des heures après l'événement, et qui laissent les doigts pleins d'encre. Si nous voulons survivre, il faut passer de l'ère du bulletin paroissial à celle de la fourniture d'informations à l'échelle mondiale. Et pour ça, il faut qu'on pèse notre poids. […]
Donc, il faut que le gouvernement fasse un choix. Est-ce qu'il continue à jouer l'autruche ? La tête dans le sable pendant que la presse britannique connaît le même sort que l'industrie automobile, c'est-à-dire morte d'ici dix ans, pendant que les Américains, les Japonais et même les Australiens prennent la main ? Ou alors, est-ce qu'il devient visionnaire et soutient le champion national ? L'alternative est simple. On rentre la tête dans les épaules et c'est le déclin. Ou on attaque le reste du monde et on le couche sur le dos.

Troisième partie, Chapitre 34.

N. B. : Ces lignes ont été écrites en 1989 !
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Depuis l'affaire Profumo en 1963, il ne nous avait plus été donné de voir autant de politiciens avec le pantalon sur les chevilles. Non seulement la posture manque quelque peu de dignité, mais elle n'est pas non plus sans danger pour les responsables politiques qui voudraient accréditer l'idée qu'ils ne pratiquent pas abusivement le compromis.

Troisième partie, Chapitre 34.
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Paul McKenzie était bien déterminé à montrer à tous le tranchant de son épée. Le secrétaire d'État à la Santé était un homme frustré. Cela faisait cinq ans qu'il était à la tête des services de santé du pays […]. Il avait eu droit à des manifestations violentes lui reprochant de « tailler dans les dépenses » et de « couper dans les budgets ». Il avait été affublé de petits surnoms, « docteur Taille » et « docteur Coupe », dont les terminaisons se retrouvaient parfois interverties sur les banderoles syndicales.

Troisième partie, Chapitre 35.
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« Mattie, voyons, tu n'as pas oublié. À moins que tu ne sois trop jeune pour te souvenir ? Le Watergate. Des fichiers avaient été brûlés et des bandes effacées — par le Président. Pendant le scandale de l'Irangate, une secrétaire a sorti des documents de la Maison Blanche en les cachant dans sa culotte.
— Nous ne sommes pas au Far West ici…
— Ah bon. Jeremy Thorpe. Chef du parti libéral. Poursuivi pour tentative de meurtre. John Stonehouse condamné à la prison après avoir feint de s'être suicidé. Lloyd George vendait des pairies à la porte de derrière de Downing Street et baisait sa secrétaire sur le table où se réunit le Cabinet. C'est comme ça la politique […]. Le pouvoir agit comme une drogue. Comme une flamme pour un papillon de nuit. Ils sont attirés et ne voient absolument rien des dangers. Ils sont prêts à tout risquer : leur mariage, leur carrière, leur réputation et même leur vie.

Troisième partie, Chapitre 31.
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Il n’existe aucune forme de cruauté dont un politicien refuserait de se délecter, et qu’un journaliste ne se complairait pas à faire mousser. L’exagération hystérique est un peu la marque de fabrique des deux corporations.

Troisième partie, Chapitre 30.
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Nous ne pratiquons plus le journalisme. Nous ne sommes guère mieux qu'une bande qui pratique la lynchage pour l'amusement personnel de notre propriétaire.

Deuxième partie, Chapitre 22.
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Il s'écoula douze minutes […]. Urquhart les consacra à observer d'un œil distrait les portraits des prédécesseurs de Collingridge accrochés aux murs de l'illustre escalier* [* l'auteur parle du 10 Downing Street, résidence du Premier ministre britannique]. Il ne parvenait pas à se défaire de l'impression que les derniers titulaires du poste étaient pour la plupart aussi falots qu'inconsistants. Ternes, sans souffle, absolument pas faits pour la fonction. En leur temps, ceux de la trempe des Lloyd George et des Churchill avaient été des leaders magnifiques, dotés d'une autorité naturelle. « Pourtant, songea Urquhart, les laisserait-on parvenir au sommet aujourd'hui ? » Le premier, aux mœurs légères, avait par ailleurs été impliqué dans un scandale autour de la vente de titres de chevalerie et de pairies. Quant au second, il avait consacré bien trop de temps dans son existence à boire, contracter des dettes et céder à son tempérament. Tous deux étaient des géants, mais ni l'un ni l'autre n'auraient franchi l'écueil des médias modernes. Le monde avait été livré aux pygmées, aux hommes sans stature ni ambition, choisis non pas pour leurs qualités exceptionnelles mais parce qu'ils ne dérangeaient personne. Des hommes qui suivaient les règles imposées au lieu de se forger les leurs. Des hommes… « Eh bien, des hommes comme Henry Collingridge. »

Première partie, chapitre 7.
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Mattie n’était cependant pas du genre à se laisser décourager. De son grand-père – un Viking des temps modernes qui, au début de l’année 1941, avait fui la Norvège occupée par les nazis à bord d’un bateau de pêche qui prenait l’eau, bravant la mer du Nord pour gagner l’Angleterre et s’engager dans la RAF –, Mattie avait hérité les traits scandinaves et une ténacité que les incompétents n’appréciaient pas toujours à sa juste valeur.
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Dans le bureau du rédacteur en chef, l’habituelle atmosphère de menace à peine contenue avait cédé la place à un climat de panique sur le point d’exploser à force d’avoir trop mijoté.
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Depuis combien d’années voyait-il des hommes plus jeunes et moins doués que lui connaître des carrières fulgurantes ? Combien de fois avait-il séché leurs larmes, essuyé leur merde, enterré leurs secrets pour que rien n’entrave leur ascension ? Oh oui, ils lui étaient tous redevables. Et comment ! Certes, il lui restait encore un peu de temps pour imprimer sa marque, mais Mme Bailey n’ignorait pas que le compte à rebours était enclenché. Et lui non plus…
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Il est toujours bon pour un homme politique d’avoir une vision. Oui, la fameuse « vision ». Avec elle, à tous les coups on gagne. Bien pratique, n’est-ce pas ? Et pourquoi cela, me direz-vous ? Eh bien, parce que par temps clair et dégagé, la plupart des politiciens voient loin, très loin… Pour tout dire, j’en connais qui arrivent presque à voir jusque de l’autre côté de la Tamise.
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Non loin de cette agitation, juste au coin de la rue, un autre des martyrs de cette soirée était accoudé au comptoir de bois verni du pub à l’enseigne Marquis of Granby. Quelque deux siècles plus tôt, le fameux marquis s’était illustré sur les champs de bataille, ce qui lui avait valu de léguer son nom à plus de débits de boissons du Royaume-Uni que n’importe quelle autre figure de l’histoire britannique. Malheureusement pour lui, le marquis de Granby avait quitté le droit chemin du métier des armes pour céder aux sirènes de la politique, si bien qu’il était mort dans le dénuement et criblé de dettes.
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Les choses étaient ainsi depuis qu’elle avait quitté le Yorkshire, presque une année plus tôt. Elle avait espéré pouvoir laisser derrière elle la colère et les accusations, mais leur ombre glacée la suivait partout. Jusque dans son lit. Elle frissonna de nouveau et enfouit son visage dans l’oreiller.
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Jeudi 10 juin



Il lui semblait qu’un instant à peine s’était écoulé depuis qu’elle était rentrée chez elle, d’un pas rendu chancelant par la fatigue. Pourtant, par l’interstice des rideaux, le soleil l’avait déjà rejointe sur l’oreiller pour glisser l’éclat tranchant de sa lumière derrière ses paupières closes. Agacée, elle se tourna de l’autre côté. Sa tête la lançait atrocement, ses pieds lui faisaient mal, et la place à côté d’elle dans le lit était vide. Participer à l’éclusage de cette seconde bouteille de vin blanc sucré allemand, du Liebfraumilch, avait vraiment été une idée à la con. Elle avait baissé sa garde, au point de se retrouver dans les cordes, coincée par un sale type du Sun, tout en acné et sous-entendus. Elle n’avait eu d’autre choix que de lui renverser le fond de son verre sur la chemise pour qu’il comprenne enfin et batte en retraite. Elle risqua un œil sous la couette, histoire de s’assurer qu’elle n’avait pas complètement merdé, et qu’il n’était pas tapi quelque part entre ses draps. Malgré elle, elle poussa un soupir de lassitude ; elle n’avait même pas enlevé ses chaussettes.
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Savoir mentir sur ses forces est la marque d’un grand commandant. Savoir mentir sur ses fautes est celle d’un fin politique.
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Il n’existe aucune forme de cruauté dont un politicien refuserait de se délecter, et qu’un journaliste ne se complairait pas à faire mousser. L’exagération hystérique est un peu la marque de fabrique des deux corporations.
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Un politicien ne doit jamais passer trop de temps à réfléchir. Ça l’empêche de surveiller ses arrières.
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Le bon moment, c’est cela qui fait tout.
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Quoi de plus beau que la lumière du soleil couchant sur les ruines d’une ambition fracassée ? J’adore aller me promener au crépuscule.
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En tant que Chief Whip, je suis chargé de faire régner la discipline chez les députés de la majorité gouvernementale. Vous ne pouvez pas me demander en plus de jouer les proviseurs pour mes collègues du Cabinet.
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Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

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