-Ouais, je suis végane ! Et alors ?
Valentin sursauta. Comment une voix aussi forte pouvait elle être contenue dans un si petit corps ?
Stana avait cloué le bec à tous les élèves mais avait gagné quelques regards noirs.
Je m’appelle Gwendal, j’ai 13 ans et je commence un journal
intime.
Bon, c’est plutôt un truc de fille. Mais les garçons n’ont-ils pas
des choses super importantes à raconter aussi ? Je ne sais pas
pourquoi, mais je sens que cet été va le prouver.
- Ce n'est pas parce qu'on lutte pour une existence plus saine qu'il ne faut pas vivre avec son temps. La question, c'est d'utiliser les ressources raisonnablement. Et de le faire par besoin, pas par envie démesurée.
-Et ça ne te dérange pas d'être... un monstre ?
-Je... je ne suis pas un monstre, monsieur.
Bouillonnement du sang dans ses veines. Cœur qui s'emballe.
-Eh bien, pour moi, tu es la preuve vivante que les Néo-T magouillent quelque chose de pas clair.
Battement dans les tempes.
-Je...qu'est-ce que vous me voulez ?
-Je ne sais pas sur quoi je suis tombé, mais je sens que c'est énorme. Et toi seule peux m'aider.
L'agent avait repris un ton normal.
Apparences. Mensonges.
C’est bien simple : dès que je décidais de faire quoi que ce soit
sortant un peu de l’ordinaire, une catastrophe arrivait. La guigne
était là. C’était une seconde nature...
- Ça ne te dérange pas si je me mets à côté de toi en cours ? demanda-t-il.
Stana se dressa sur la pointe des pieds pour regarder derrière lui.
- Tu ne serais pas mieux avec ton pote ? Il a l'air d'un chien abandonné en forêt. Et tu sais combien j'aime les animaux en détresse...
- Prête pour deux heures de folie ? lança-t-il.
- J'ai l'impression que tu ne soupçonnés pas la poésie cachée des mathématiques, répondit-elle.
- T'es sérieuse ?
- Pas du tout. Mais j'adore ton petit air de doute.