Citations de Michel Lejoyeux (57)
Quand quelqu’un sort de sa déprime, il ne me raconte plus la même vie qu’avant. Il change d’avis sur ce qui lui paraissait être ses plus grandes fautes. Dès qu’il reprend du poil de la bête, il voit les coups du sort comme des étapes qui l’ont finalement fait progresser. Mieux encore, il retrouve le souvenir de réussites qu’il avait oubliées quand il broyait du noir.
Les habitudes qui rendent heureux viennent de notre compréhension nouvelle du cerveau.
Les expériences révolutionnaires sur le cerveau apportent des explications médicales aux conseils de bon sens. Elles démontrent que la musique, les vitamines, l’expression du visage et même la couleur des assiettes agissent sur les neurones. Elles renseignent sur la manière dont les molécules de la bonne humeur réagissent dès le moindre changement de comportement, de sommeil ou d’alimentation.
La bonne humeur agit sur tous les organes et elle ne dépend pas que de l’esprit. Elle protège aussi bien de la dépression que de la démence, des maladies du cœur que des douleurs, des infections et des maladies inflammatoires. L’humeur est meilleure quand on soigne le corps. Cela passe de l’entretien de ses dents à une alimentation adaptée, sans oublier des mouvements qui relancent les antidépresseurs naturels.
La déprime passagère est normale et ne relève en rien de la maladie. Celles et ceux qui n'en sont pas assez convaincus croient qu'une vie normale n'est jamais qu'un long fleuve tranquille.
Philosophe ou médecin, malgré lui ? les essais de Montaigne semblent bien prendre racines et lumières de son propre parcours de vie. S'il a laissé des enseignements modestement qualifiés d'essais, avec des mots si profonds, ce sont bien nos propres maux qu'il accompagne de son regard, de son recul et de sa sagesse. Il ne diagnostique pas, il observe et montre, parfois même il dénonce. Que sais-je, gravait-il sur sa médaille. Il ne prescrit pas, il invite. Le Pr Lejoyeux est parvenu dans son ouvrage très pédagogique, à me rendre lisible Montaigne et à m'ouvrir sur ma simple existence autrement que dans la complainte. C'est une profonde et très diversifiée invitation à nous délaisser d'un quotidien marqué, pour rejoindre ce même quotidien, mais en le vivant différemment, sans ne jamais laisser se séparer le corps et l'esprit. Cet ouvrage se relit assez régulièrement tant la palette des situations et vastes, et nous offre un regard sur notre intimité existentielle.
Une vie réussie n'est pas une vie sans larmes ni état dale, mais une vie dont les larles, quand elles viennent, ont un goût moins amer. Il faut conserver ses larmes, ne pas en avoir peur et surtout ne pas en faire un symptôme, un indice de faiblesse ou l'annonce d'une maladie.
Nos capacités d’adaptation vont nous étonner, alors faisons-leur confiance et apprenons comment les activer.
Au fond de la taquinerie, il y a un besoin de se rassurer quant au pouvoir que l'on a sur les gens. Il s'agit d'une petite attaque, d'une blessure, d'une humiliation faite à une personne que l'on ne déteste pas du tout, mais que l'on désire dominer, dont on veut obtenir les caresses, les flatteries, l'amour. Si cette personne ne nous aime pas, elle va se défendre et rendre coup pour coup. Mais si elle nous aime réellement, elle ne se défendra pas, elle acceptera la blessure, l'humiliation faussement drôle, elle manifestera seulement son chagrin d'être ainsi attaquée sans raison. C'est alors la taquinerie réussie qui donne à celui qui ne peut s'empêcher de la pratiquer un moment de satisfaction infinie. Malheureusement, cette satisfaction n'est que passagère et le doute revient vite. Immédiatement, le procédé qui a assez bien réussi sera employé de nouveau et on se remettra à taquiner. (p. 227)
Le meilleur moyen de passer à côté de sa vie est de préférer les plaisirs qui viennent de l'habitude à ceux que donne le changement. (p.239)
Le voyageur sans bagage déshabite un présent qu'il ne veut pas vivre. Il en perd es repères mais y trouve une illusion de liberté face au poids et au déterminisme de son passé
La météo maussade est moins toxique que le fait de rester chez soi. Les seuls moments où l’on peut diminuer ses sorties sont ceux où le temps est à la fois pluvieux et glacial.
En plus de l’envie, le moral donne du plaisir quand on se met en mouvement. C’est une logique gagnant-gagnant. On a des idées pour soi et ses proches, on est prêt à les réaliser. On fonce et nos actions sont agréables.
Les mauvaises blagues des bons vivants agacent de temps en temps. Pourtant, nous préférons ceux qui nous font rire à ceux qui nous expliquent jusqu’au milieu de la nuit ce qui les rend malheureux.
Quand on est de bonne humeur, on s’aime à peu près, ou tout au moins on s’accepte et l’on cohabite sans trop de mal avec soi-même. On cesse de se faire des reproches en permanence et de passer en revue ce que l’on a raté ou manqué.
La bonne humeur donne à chaque moment de la vie une tonalité agréable.
Si l’on compare les hommes et les femmes de mauvaise et de bonne humeur, on s’aperçoit que la joie de vivre est indispensable au bon fonctionnement du corps et de l’esprit.
Le premier temps du neuro-bonheur est un apprentissage de la lenteur.
Notre cerveau est notre meilleure arme antidéprime. Il déborde d'énergie pour peu que l'on sache travailler avec lui, ne pas le contrer et bien l'entraîner. Nous avons sous notre crâne une véritable machine à bonne humeur. Sauf qu'elle nous a été donnée sans mode d'emploi.