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2.76/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Ukraine
Né(e) à : Kharkov , le 28/01/1973
Biographie :

Mikhaïl Elizarov est né en 1973 à Kharkov. Après des études de littérature, il part pour Hanovre en 1995 suivre des cours de cinéma. En 2001, la parution des Ongles retient l’attention de la critique. Couronné par le prestigieux Russian Booker Price, Le Bibliothécaire, son quatrième roman, est son premier ouvrage publié en France. Elizarov, qui a collaboré à de nombreux magazines (parmi lesquels GQ et Playboy), vit actuellement à Moscou.

Source : http://www.editions-calmann-levy.com/auteur/bibliographie-biographie-000000083885-01-ecrivain-Mikhai
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Vidéo de
Serge Safran - Rentrée littéraire 2014 .
Serge Safran vous présente sa rentrée littéraire 2014 : Isabelle Minière "Je suis très sensible". Parution le 21 août 2014. http://www.mollat.com/livres/miniere-isabelle-suis-tres-sensible-9791090175204.html Mikhaïl Elizarov "Les ongles". Parution le 21 août 2014. http://www.mollat.com/livres/elizarov-mikhail-les-ongles-9791090175211.html Béatrice Castaner "Aÿmati". Parution le 4 septembre 2014. http://www.mollat.com/livres/castaner-beatrice-aymati-9791090175228.html Jung-Hi Oh "Le quartier chinois". Parution le 4 septembre 2014. http://www.mollat.com/livres/oh-jung-quartier-chinois-9791090175242.html Notes de Musique : deef/Beat Scene Routine/04 nostalgia of an ex-gangsta-rapper. Free Music Archive.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pour le deuxième morceau j'avais complètement assimilé le clavier. Je me lançais dans la mélodie avec assez de vitesse pour que le contrôle puisse en être pris par mon dos. Comme un aveugle je relevai la tête. La vue m'abandonna, mais pour me lier au musicien imaginaire que je logeais dans ma bosse. Celui-ci se saisit de l'air, le prit en main, et les friches de ma sombre existence s'éclaboussèrent de nouveaux sons, ruisselant par mes doigts sur le clavier d'une sonate dorso-cérébrale.
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Le pensionnat accueillait plus d'une centaine d'enfants : une quinzaine ou une vingtaine de trisomiques ; une douzaine d'hydrocéphales avec des crânes de potiron ; des dystrophiques avec des ventres renflés d'arachnide, des corps étiques, des membres osseux : une vingtaine environ ; sans oublier toute une masse d'oligophrènes à des degrés divers. Tel était l'imbécile contingent du pensionnat spécial "La Guirlande" ou, selon la poétique dénomination du directeur, "Les Grosses Têtes".
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Le poétique Bakatov produisait des réponses étonnantes. Tel son récit de l'histoire de la poule aux œufs d'or, dont le propriétaire décide que son gallinacé regorge de métal précieux et l'égorge pour découvrir qu'il n'en est rien - le genre d'histoire qu'on nous lisait.
Bakatov tournait l'histoire à sa façon : "Un fermier, aviculteur de son état, avec un fort penchant pour la propriété privée, nonobstant le fait que sa poule pondait des œufs en or, métal d'importance certaine sur le marché international et d'un secours non négligeable pour l’industrie rurale, égorgea l'animal, en contradiction avec la morale qui veut que l'on agisse pas comme un barbare en recherchant ce qui n'est pas."
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Mokhova ...fut recrutée dans une maison de retraite...Assise non loin de Gorne pour surveiller se réactions, Mokhova se mit à lire à haute voix.Ce n'était pas simple, sa voix s'enrouait peu à peu, son attention se dispersait. Quand elle vint à bout de sa lecture, la nuit tombait. Dans la chambre le silence régnait...."Lizka" appela Gorne ... Les autre vieilles se levèrent ensemble, d'un coup. Le dos de Mokhova se glaça d'effroi. Visiblement, si le Livre n'avait pas encore agi sur elle, il avait eu un effet extérieur. Et sa lecture à haute voix avait probablement ralenti l'effet sur sa propre personne...L'effroi quitta Mokhova. Elle ressentit la Force. Dès cet instant Mokhova sut à quoi lui serviraient les vertus manifestes du Livre.... Sa réflexion fut interrompue par un coup terrible dans la porte. Les vieilles s'étaient transformées en un bélier vivant qui entendait recouvrer sa liberté.Le choc secoua sa porte. Les roulettes d'un lit se mirent à grincer sur le linoleum. Mokhova devina leur intention tactique quand les carreaux de verre du haut de la porte eurent volé en éclats, ménageant ainsi une ouverture où une vieille s'encadra. Le filet réticulé du lit, que rien ne destinait pourtant à servir de tremplin de cirque, joua magnifiquement le rôle de batoude et envoya la vieille à une hauteur de deux mètres. Les restes de verre se détachèrent et s'abattirent par terre, précédant la chute à plat ventre de la vieille défenestrée. Elle poussa des rugissements enragés, sans même tenter de ramper... Leur seconde charge fut plus aboutie. On vit d'abord aller et venir un balai, par la lucarne cassée, qui époussetait les éclats de verre. Le filet réticulé grinça et une autre petite vieille s'envola par la baie avant de descendre dans le couloir par la porte Mokhova ne la laissa pas se traîner plus loin, elle l’étourdit d'un coup de son gourdin... Les vieilles qui se tenaient en formation de bélier sortirent de la chambre et entourèrent Mokhova....mais ne se décidaient pas à attaquer. La grimace qu'elles faisaient avant le grand saut laissait présager qu'elles s'attendaient à recevoir un lourd coup de gourdin....La répression imposa quelques petits sacrifices...L'action du Livre allait bientôt se tarir et les vieilles, semblables à des poupées articulées dont le mécanisme s'épuisait, s'affaissaient là où elles se trouvaient.
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Les vieilles se ruèrent vers la cuisine. Une des deux cuisinières et la plongeuse s'emparèrent d'une demi-douzaine de cuillères et d'un hachoir.... On donna les armes tranchantes aux vieilles les plus solides, habituées dans leur vie paysanne à saigner les bêtes et la volaille. On attribua la masse à une personne qui avait hérité de ses origines prolétaires un corps généreux....Les détachements de la mort s'étaient dispersés dans les étages. Les infirmières avaient cru se sauver en s'enfermant à double tour dans les chambres, mais se trompaient. La personne portant la masse... enfonça la porte, laissant les petites vieilles s'introduire, jouant des coudes et rugissantes, par la brèche ainsi entrouverte. Elles traînèrent les femmes au sol, et celles d'entre elles qui n'avaient pas d’armes blanches brisaient les dentiers à la main, à la matraque, ou à la béquille ; elles dépouillaient les cannes de leur pommeau en résine, de tout artifice qui amortirait le coup, et frappaient de leur extrémité en bois au visage, à la poitrine et au ventre. Trois aides-soignantes réussirent à se hisser sur le toit et à refermer la trappe derrière elles. Elles tentèrent de redescendre par le petit escalier de secours. Préférant la mort à la désertion, les vieilles sautèrent par les fenêtres les plus proches d'elles ou périrent accrochées aux chemises des fuyardes. Entraînées par le poids de tous ces corps, les infirmières s'extirpaient de l'escalier en glapissant avant de s'écraser au sol, les os brisés.
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Bakatov et moi, on s'est fréquentés tous les deux dès la pouponnière. Sans bien nous rendre compte, du reste, de cette fréquentation : nous étions vieux alors de quelques mois seulement. Ma première perception consciente de Bakatov ne s'est produite que plus tard, à la section de thérapie réparatrice, salle des enfants attardés. Depuis tout petit, Bakatov savait donner une impression pénible de l'état de son intellect - la faute à la forme chiffonnée de son crâne, à sa manière aussi de baver tout le temps.
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Les perspectives les plus sombres s'annonçaient : déstabilisation par complot, désertion d'un lecteur, dissimulation de faits menaçant la sécurité générale, opération de destruction non sanctionnée ... tout cela valait la confiscation du Livre et la dissolution de la cohorte.
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La cohorte était l'élément fondateur, la base sur laquelle on pouvait commencer à édifier une bibliothèque....Son public était varié, de tous âges et de toutes professions... A l'instar de la bibliothèque, la cohorte avait son directeur que l'on appelait aussi son bibliothécaire". Il recevait la propriété du Livre, c'était le dépositaire de la foi que la cohorte accordait au Livre.... A la même époque, un nouvel organe de pouvoir et de gouvernement se constituait ; il s'agissait du Conseil des bibliothèques...Le Conseil confirma le principe d'inviolabilité des cohortes. On en dressa la liste avec minutie.
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Celui qui lit le Livre ne connaît ni la fatigue ni le sommeil, il n'a pas besoin de nourriture. La mort n'a pas de prise sur lui parce qu'elle est en deçà de son exploit laborieux. Ce lecteur est le conservateur permanent de notre Mère patrie. Le garde veille son quart sur les vastes espaces de l'univers. Son labeur est éternel. Un pays conservé jalousement est indestructible. Tel était le dessein du Livre.
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La consistance des émotions est si éphémère. Ce sont des organismes fragiles que nous devons fixer à la chair de notre corps pour qu'ils ne dépérissent pas. Le Livre de la Mémoire est l'émetteur le plus adéquat, le générateur le plus puissant , le plus régulier, d'un passé de bonheur et d'un paradis expérimenté.
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