Vendre du rêve à ces femmes ?
Oui, mon but premier était d’aider les femmes à se sentir mieux dans leur peau et cela en utilisant des produits les moins chimiques possible. Mais je n’étais pas commerciale, je n’avais pas fait d’études dans ce domaine. Non, j’avais juste suivi mon instinct, et là tout de suite, il me criait de faire marche arrière.
Le sexe a beau être présent partout dans notre société, il reste néanmoins un sujet délicat. Dans une grande ville, mon magasin se serait noyé dans la masse, mais ici… Les gens feraient vite entendre leurs avis sur mes produits, et j’imaginais sans mal les détracteurs s’en donner à cœur joie.
J’étais celle qui prenait les risques tandis que, restée en retrait, elle me félicitait pour mes initiatives. C’était donc d’autant plus curieux de la voir ce jour-là si investie, et moi si timorée. L’angoisse de l’échec m’avait-elle transformée en poule mouillée ?
J’affectionnais habituellement les hommes propres sur eux et au mieux de leur séduction, mais je ne pouvais nier que celui-ci m’émoustillait sans avoir le moindre effort à faire.
Les talons ne sont pas confortables pour appuyer sur les pédales, sans parler du risque de les érafler. Et il était tout simplement hors de question que je me montre quelque part sans être perchée sur dix centimètres au moins. Il était tout aussi impossible que je remette mes chaussures pour patauger dans des flaques et ainsi en ruiner le cuir.
Visionner de vieux films m’avait permis de découvrir les uniformes de divers corps de métiers, et celui des infirmières m’avait particulièrement… attirée, pour ne pas dire inspirée. Depuis, mon amour pour les pin-up ne se limitait plus à la mode, et influençait très sérieusement mes fantasmes. A tel point que je m’étais promis un petit jeu de rôle sur ce thème… une fois le partenaire idéal trouvé.
Mes précédentes relations toléraient mal que je m’habille comme une pin-up en toute occasion. L’un de mes amants pensait même que j’avais choisi ces tenues uniquement pour l’émoustiller, sans se douter un seul instant que je les portais par goût personnel. La dispute avait été épique et notre au revoir, brûlant… Rien de tel que le sexe après une bonne querelle !
Hier, persuadé qu'elle ne tiendrait pas, j'avais dispersé des capotes un peu partout pour ne pas avoir à fouiller les tiroirs des tables de chevet. Je voulais être prêt en toutes circonstances.
Et maintenant elles me narguaient !