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Citations de Mireille Sorgue (24)


Au premier soir de l'été, parmi les choses belles dont je veux faire l'éloge est l'homme. L'homme au centre des choses que je veux célébrer. Non pas l'homme maître des choses et des bêtes, mais l'homme maître de la femme, l'homme pourvu de sexe d'homme et le sort qu'il me fait.
Ingrate envers les mères qui ont soigné ma faim et m'ont fait grandir sans désirs, j'aime l'homme qui rouvre la faim et qui ne la guérit jamais.
J'aime l'homme d'un inguérissable désir. Debout, couché, son corps est toujours un modèle.
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Au vrai, les mains de son amant n'étaient pas seulement des mains ordinaires ayant forme de mains comme celles de tous les hommes : bien davantage un enveloppement au plus près, une chair seconde heureuse, le climat même de leur amour, par elles, le beau temps se perpétuant autour d'eux.
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"Qui encore a dit du suicide qu'il est, comme l'amour, une impatience de l'absolu?"
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Genoux ouverts je veille.
Je dis ton nom de temps en temps pour en voir l'effet.
Ton nom d'homme nu, ton nom d'homme que j'aime.
Si je ferme les yeux, j'y vois la nuit. Une étoile proche me gouverne.
Je suis sûre de ce désir.
Demain je te dirais seulement que j'ai mis longtemps à m'endormir.
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Mais il est vrai que la plus rare offrande est celle que tu mets à jour dans mes profondeurs. La permission d'être moi-même. Le loisir de vivre. Tu m'évides comme on fait d'une branche pour en façonner une flûte, et tu polis ma chair au-dedans, pour qu'elle réfléchisse le soleil. Instrument accordé, miroir éclairci... Tu me rends sensible, attentive à moi-même, gourmande de ma vie même... Vibrante, vivante... (...)

« Je t’accompagne désormais » - Comme ton ombre... (Et cela peut s'écrire encore : Je : Ta compagne... ! mon ami fûté...)

S'il te plaît...

« Baise m’encore »
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TU ES, TU ES LA, tout grand ouvert comme le jour, tu es flagrant en moi, dehors, dedans, et je veux vivre, vivre tout haut d'un seul emportement.
Mon amour, mon Amour, je ris, je vis,
je suis en plein milieu du monde, en plein milieu de toi,
en plein milieu du ciel et du soleil. Comme un trou, un
puits, une absence, et tu me combles,
heureuse de me taire,
attente,
attente de Toi, attente à ta mesure, à ta forme,
moulage de Toi, empreinte,
œuvre.
Tu m'a conçue, et mise au monde, prise et délivrée.
Je n'aurai jamais fini de dire que je t'aime,
Je ne saurai jamais le dire, mais tu m'entends,
Notre langage est clair, celui des bouches accordées,
lèvres qui chantent, celui des mains, expertes
ou ignorantes, et jusqu'aux mots de tout le monde
lorsque nous les disons,
Mien, ô très Mien....
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Je voudrais écrire comment je t'aime. En une très longue lettre. Je voudrais faire ce progrès vers toi, réduire autant que c'est possible la distance entre nous, l'ignorance qui la cause. Ainsi, je ne serais pas moins différente de toi, mais peut-être te serais-je moins étrangère, peut-être te sentirais-tu moins seul. Quelqu'un aurait cherché à te rejoindre, à communiquer avec toi.
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Ses fesses sont la fraîcheur même. Je les sépare avec délicatesse comme un beau fruit et comme il m'ouvre, avec le même amour curieux de ses secrets je veux l'ouvrir.
Je l'envie de pouvoir entrer loin en moi quand je n'ai, pour le connaître, que ce qu'il veut bien mettre en moi de lui, le goût de sa langue et sa véhémence qui fuse au plus fort de la querelle.
Mais l'homme inviolable cède à peine sous ma langue et je rêve de lui faire une blessure pour connaître la couleur et le goût de son sang. Je rêve de cheminer rigide à l'intérieur de lui.
Ses fesses sont la fraîcheur même, mais ma langue est trop brève ; et son sexe est une source à naître, mais toutes mes bouches sont de qui ne me donnent pas à boire.
Il ne me désaltère pas, c'est pourquoi je le meurtrirai entre les lèvres de ma soif.
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Vous, mon père, ma mère, et quelques personnes encore qui ont l'âge de mes parents, me faites penser qu'il n'y a pas d'adultes - mais seulement des masques d'adultes. Découvrir la vulnérabilité de ceux qui furent dieux en ma petite enfance ou de ceux que la société efface commodément en leur substituant une étiquette - "personnage respectable" (et vous vous désolez sans doute de traîner ce titre après vous !), c'est retrouver le sens de la tendresse humaine. Et cette découverte multipliée, et toujours à refaire et toujours entreprise, est peut-être ce qui me fait heureuse. Souhaitez-moi de ne pas devenir aveugle, monde clos à autrui !
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D'ailleurs, je suis ainsi faite que je ne me sens vivre que quand j'essaie de dire ce que je vis. Et que je n'ose me croire amoureuse que quand je suis capable de dire comment je le suis.
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Tu me caresses.
Et je deviens terre inconnue à moi-même dont tu découvres minutieusement le relief ; terre étrangère à la physionomie insoupçonnée, courbes dont nul n'a su les détours que j'apprends de toi. Nuque, épaule, sein, taille, hanche, cuisse, tu me déroules, tu déroules ce paysage sinueux, cette harmonie de versants, de collines, de bassins, de sillons - et ces plages offertes à ma paresse comme un loisir indéfini, épaule, sein, cuisse... Tu déploies mon corps en un lumineux labyrinthe, tu ouvres en lui de moelleuses perspectives dont je perçois, comme à distance, l'insolite. Face ignorée, tu me dévoiles.
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Qu'un homme à aimer donne de prétextes pour ne plus résister, pour s'abandonner au cours des choses, à la suite des jours, sans chercher à s'en rendre compte, à se les représener. Et pourquoi s'interroger? N'est-ce pas dans cette heureuse inconscience qu'il faut passer le temps?
Mais je refuse l'inconscience. J'écris pour être lucide, j'écris pour mieux t'aimer. Ce ne sont pas des raisons d'écrivain, mais des raisons d'amoureuse.
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Un jour une main s’est tendue pour que la mienne y prenne vie.
Pour que la mienne y prenne feu.
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L'amour n'est que l'éternel dans l'éphémère.
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Mireille Sorgue
J’ai peur comme une ville qu’on va prendre.
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Elle est de belle santé, cette marcheuse infatigable, pour qui est primordial l0élémentaire, et j'ai nommé la terre, l'eau, le vent, cette profusion qui éveilla en elle sa part la plus obscure, la rendant ardente, enthousiaste et m'eme excessive.
D'elle, qu'allait-elle faire ? et pourquoi ? et pour qui ?
...
Cette exigence d'absolu que je plaçais aussitôt après la profusion se traduit chez elle par une fascination des limites. Sans cesse, elle refuse les conventions...
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Qu'il lui plaisait maintenant d'être la plus fragile ; qu'elle aimait le retranchement de ces grandes paumes lumineuses au-dedans, leur sourde réverbération pareille à celle des mains peintes par Georges de La Tour !... Quand il tenait son visage, elle était en leur creux comme une flamme précaire qu'il regardait comme s'il eut craint de la voir mourir, comme s'il ne se consolait pas de la savoir mortelle.
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Plus que celles des femmes, les mains des hommes l'attiraient. Non qu'elle y vît une figure de tentation, l'espace ouvert à de nouvelles aventures : n'était-elle pas déjà aussi loin qu'on puisse aller, aussi près que possible d'un autre et de soi confondus? Elle se réjouissait seulement, complice des heureux, lorsqu'elle rencontrait des mains qui semblaient allier les vertus requises de puissance, de douceur et de limpidité, y découvrant le lieu favorable où s'épanouirait une autre fille.
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Et c'est vrai qu'il est terrifiant de songer que loin se donnera toute à quelqu'un que peut-être on connaîtra mal.
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J'ai peur qu'accoutumé à voir la beauté des choses, des éléments ou des créations humaines,vous n'ayez un moment oublié de la chercher dans les âmes, dans les êtres eux-mêmes.
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