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Critiques de Monika Kompaníková (9)
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Le cinquième bateau

Un grand merci à l’amie qui m’a offert ce livre pour mon anniversaire. Je ne connaissais pas du tout cette romancière slovaque qui a, par ailleurs, plusieurs cordes à son arc puisqu’elle est également illustratrice et artiste-peintre.



Le cinquième bateau raconte l’histoire de Jarka, jeune fille de 12 ans livrée à elle-même. Sa mère, adolescente lorsqu’elle est tombée enceinte, n’est pas capable de s’en occuper, pas capable non plus de la protéger contre les pulsions des hommes qu’elle reçoit chez elle. Jarka se réfugie dans sa bulle. Elle aimerait qu’un bateau l’emmène, la fasse voyager. Dans une cabane au fond du jardin, elle aime refaire le monde. Elle y emmène des jumeaux qu’elle était sensée surveiller ainsi que Kristian, un petit garçon de 7 ans.



Ce roman est à la fois âpre et léger. Âpre par le message qui est raconté mais léger par sa forme. L’histoire est racontée à travers les yeux d’une gamine de 12 ans. On ne ressent pas (ou moins) la gravité de la même façon à cet âge-là. Il m’a fallu parfois revenir en arrière pour comprendre mais c’est peut-être parce que j’étais fatiguée lorsque je l’ai lu.



En tous les cas, ce fut une belle découverte !
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Le cinquième bateau

Jarka est une enfant livrée à elle-même, dans le Bratislava des années 2000 semble-t-il - le cadre temporel est en effet particulièrement flou, mêlant les moments où la jeune adolescente est beaucoup plus jeune, parfois beaucoup plus vieille, et les moments de son présent.



L'ensemble est loin d'être rose pour celle qui est la progéniture d'une fille-mère, Lucia, qui était alors elle-même adolescente de 16 ans lorsqu'elle est tombée enceinte dans des circonstances glauques, et qui n'a jamais endossé le nouveau rôle qui lui incombait à la naissance de Jarka. Et Lucia, elle-même, n'a pas eu la vie rose avec sa mère, Irina, femme acariâtre, autoritaire, tyrannique, dont Jarka fera aussi, bien sûr, les frais lorsque la grand-mère décidera de les héberger à la naissance de celle-ci - pas pour s'occuper d'elles, mais pour cacher la naissance honteuse puisque hors mariage.



Alors forcément, Jarka, qui se débrouille comme elle peut pour manger, ranger, laver ses vêtements, qui survit face aux assauts nocturnes de certains amis de sa mère... depuis son plus jeune âge, est en manque de repères, d'affection, qui n'attendent qu'un évènement pour enfin s'épanouir, ne serait-ce que quelques instants, dans une existence terriblement infâme, même si cet évènement prendra, lui aussi, un tour tragique.



Un roman terrible, dans lequel l'autrice ne prend vraiment pas de gants pour nous conter toute l'horreur de la vie de Jarka, mais qui n'est pas moins dénué d'une forme de légèreté, en ce que la jeune fille n'est finalement qu'une enfant, pleine d'imagination, de rêves et d'ambitions, les laissant parfois s'exprimer à plein régime, notamment pour supporter sa situation. Eprouvant, mais narrativement et stylistiquement intéressant.
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Le cinquième bateau

Jarka est une jeune adolescente slovaque. Elle vit la plupart du temps seule, errant dans la rue avec ennui. Son mère, qui l'a eu à 16 ans, est souvent en vadrouille et s'occupe peu d'elle.

Jarka est une fille qui rêve beaucoup d'un ailleurs, d'un bateau qui l'amènerait loin...

Un jour, elle propose à une mère de garder ses bébés jumeaux. Ne la voyant pas revenir, Jarka décide de garder ses enfants. Elle les amène dans sa cabane, loin de tout pour s'en occuper. C'est sans compter sur Kristian, un petit garçon de sept ans, qui va se rajouter à cette "drôle de famille".



Voilà ce que nous raconte Monika Kompanikovâ, jeune auteur slovaque dans son premier roman, Le cinquième bateau. Avec poésie et simplicité, elle aborde la solitude des enfants qui ne sont pas acceptés, ni compris par les adultes. L'imagination est alors leur bateau de sauvetage...



Les pages de ce roman se lisent assez facilement et le thème y est si bien traité. J'ai aussi beaucoup apprécie la plume de l'auteur même si j'ai trouvé qu'elle utilisait des allers-retours dans le temps qui m'ont parfois perdu dans ma lecture.



Il en reste que Le cinquieme bateau est un roman touchant et tres beau à sa manière.



Merci à Babelio et aux éditions Belleville pour cet envoi. J'en suis ravie et je tiens à féliciter la maison d'édition pour leur travail de traduction et pour le graphisme du livre qui est en soi aussi un bel objet.
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Le cinquième bateau

Quand une petite fille maltraitée veut se fabriquer son propre bonheur et que tout dérape... .



La mère de Jarka l'a eue à 16 ans. Enfant indésirée dont il faut bien s'occuper, mais le strict minimum. La fillette est souvent livrée à elle-même et il arrive même aux amants de passage de sa paumée de mère de s'occuper d'elle un peu trop intimement...

Un jour, Jarka voit deux jumeaux dans une poussette. Elle décide de prendre soin d'eux dans la cabane de jardin où elle vit ses plus jolis moments de rêve. Mais entre rêve et réalité, le fossé est bien large...



Sans en avoir l'air le moins du monde, ce roman est d'une grande violence. Que Jarka narre ses déboires en toute simplicité ou qu'elle se voile totalement les yeux sur la santé des deux enfants dont elle s'est octroyé la charge, le malaise est de plus en plus présent au fil du récit.



Je ne suis pas sûre d'avoir entièrement compris tout ce que l'auteure a voulu transmettre, donc je reste un peu dubitative maintenant que je l'ai terminé…



C'est une lecture atypique et je pense qu'elle me marquera. Cette première incursion dans la littérature slovaque est intrigante !

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Le cinquième bateau

Jarka, une jeune femme slovaque d'une trentaine d'année nous raconte une partie de son enfance enveloppée par des crimes et violences (insérés dans une vie quotidienne… jamais nommés précisément, encore moins dénoncés… ils faisaient juste partie de sa vie, sans savoir qu'il n'aurait pas dû en être ainsi), et une période de sa vie en particulier, à la fois terrible et baignée de toute la naïveté de l'enfance.

Petite, elle n'a pas connu ce que pouvaient être l'amour d'une mère, l'entourage bienfaiteur d'une famille, l'attention bienveillante des adultes. Tout au contraire. Elle nous le conte avec un certain détachement, et cela souligne d'autant les brutalités vécues. Cette famille, ce cocon, cet amour, elle va avoir l'occasion de tenter de les constituer, avec toute la sincérité et l'innocence d'une petite fille de 12 ans.

Ce récit est troublant. On s'y trouve immergé. Puis submergé. Plus on avance dans l'histoire et plus celle-ci est entrecoupée de retours en arrière. On suspend son souffle dans l'attente de l'issue fatale qui s'annonce, tout en souhaitant qu'elle n'advienne pas. Et… je ne vous en dis pas plus.

La narratrice de ce roman laisse de nombreuses zones d'ombre, n'avait pas conscience de tout, ne nous raconte pas tout.

Aussi, si vous n'appréciez pas qu'un récit ne vous révèle pas les tenants et aboutissants, vous laisse dans l'incertitude… attention… vous pourriez refermer le livre avec déception.

Personnellement, j'ai trouvé l'écriture très puissante : elle donne à voir, à ressentir, à vivre une histoire marquante, assurément !

Avec ce livre que j'ai lu grâce à l'opération Masse Critique Mauvais genre Noir c'est noir, j'ai découvert :

- une voix, celle de l'autrice slovaque Monica Kompanikova,

- un pays, la Slovaquie,

- une artiste slovaque, qui a illustré la couverture du livre, illustration reprise dans un marque-page inclus (chaque livre de l'éditeur est illustré par un artiste du pays de l’auteur),

- et également une maison d'édition, Belleville Editions : leur projet me semble des plus intéressants pour toutes celles et tous ceux qui aiment s'ouvrir au monde par la littérature (entre autre...) : faire connaître des fictions hors des sentiers battus, elles ne publient que de la littérature traduite et s'intéressent particulièrement aux "langues négligées par l'édition française". On peut retrouver des suppléments en lien avec les livres sur son site (photos, histoire des lieux,…).
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Le cinquième bateau

Jarka ne connaît pas la douceur bienveillante d’un foyer. Sa mère, Lucia, n’avait que seize ans à sa naissance. Elle-même était un fardeau pour sa mère, Irena, qui lui reprochait d’être responsable de sa chute sociale lors du départ de son mari.

...

La petite Jarka est particulièrement touchante, une gamine en manque d’amour qui aborde la vie, sans complexes, avec beaucoup de maturité. La vie l’oblige à être forte, autonome, indépendante mais elle n’est qu’une enfant portée par ses rêves d’une vie meilleure.



Le récit manque un peu de cohésion. Il y a certes l’imagination enfantine mais l’auteur mêle aussi des périodes différentes. Les quelques passages de la liaison entre Jarka et Peter, le père d’une amie ne sont pas bien cadrés dans le temps. L’histoire avec Kristian et les jumeaux, celle qui donne du rythme et du concret au roman, semble voguer entre le passé et sa vie d’adulte. Elle reste assez floue sur son commencement et son dénouement.



Un peu de flou qui n’altère pas le charme de ce premier roman slovaque.
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Le cinquième bateau

Jarka vit dans un immeuble de la banlieue de Bratislava avec sa mère, qui l'a eue trop jeune. La petite n'a que douze ans mais est déjà livrée à elle-même, devant faire les courses avec le peu d'argent que sa mère laisse sur la table, préparer les repas elle-même, partager l'appartement avec des inconnus qui vont et viennent... Son refuge, c'est le jardin ouvrier que le mari de sa grand-mère a laissé après sa mort. Plus personne ne s'en occupe et Jarka aime rester dans le cabanon, seule, sans sa mère qui ne s'occupe pas d'elle, ni sa grand-mère qui les méprise.



Alors qu'elle se trouve à la gare, elle repère une femme avec une poussette et deux bébés dedans. Elle semble angoissée, aux aguets, ne pouvant prendre l'escalier pour accéder au quai. Jarka lui propose de surveiller les enfants pendant qu'elle monte voir ce qu'elle semble chercher. Jarka attend, attend... mais la femme ne revient pas.



Elle prend donc les deux enfants sous son aile et les emmène dans son refuge, où elle trouve un sens à sa jeune vie. La voilà chargée d'une mission, d'un but à ses journées jusqu'alors sans intérêt, sans amour, sans attentions. La tâche est lourde, car les bébés sont tout petits, ne savent pas encore exprimer ce dont ils ont besoin. Ils sont fragiles, sensibles aux coups de froid, aux allergies... Jarka fait de son mieux.

Pas suffisamment proche de ses copains de quartier, elle ne parle à personne de son secret. Jusqu'à ce qu'elle trouve le petit Kristian, choyé, étouffé par sa mère, qui pour une bêtise n'ose plus rentrer chez lui. Il trouvera sa place dans le cabanon et endossera le rôle de deuxième parent.



Première incursion pour moi dans la littérature slovaque et je ne suis pas déçue du voyage. "Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon" écrivait Tolstoï dans Anna Karenine. Pourtant, on retrouve dans la famille de Jarka les problèmes récurrents de la mère trop jeune, absente, de la grand-mère qui les rejette, de l'enfance gâchée. Il y a les immeubles, le bus, les supermarchés qui font que cette histoire pourrait se passer n'importe où.

Mais il y a ce je ne sais quoi dans l'écriture, dans les attitudes des personnages, qui confère à cette histoire une ambiance bloc de l'Est et l'ancre dans l'Europe orientale.



J'ai beaucoup aimé suivre Jarka dans son aventure de mère par hasard, s'efforçant de s'occuper au mieux de deux bébés sortis de nulle part, s'organisant pour qu'ils mangent, boivent, soient propres, se sentent aimés. La venue de Kristian fait passer Jarka au stade suivant, avec un nouveau parent qui n'est encore qu'un enfant, perdu dans l'univers dur, solitaire, sans amour, fait de débrouillardise auquel Jarka est habituée.



Un roman qui traite avec originalité de la perte de l'innocence des enfants et de leurs rêves qui se heurtent à la réalité. Une belle découverte que je dois aux Editions Belleville et à Babelio.
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Le cinquième bateau

Il y a du nerf dans la prose de l’écrivaine slovaque, l’une des voix nouvelles du pays. Il y a aussi une ­dimension onirique et même psychanalytique.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..
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Le cinquième bateau

Au début la structure du roman m'a effrayée. Il ne comporte aucun chapitre ni dialogue. On suit uniquement le flot de pensée de Jarka jeune fille de 12 ans. A la lecture du quotidien de sa vie je me suis indignée, j'étais dans l'incompréhension et j'avais envie de la prendre dans mes bras. Même si à certains moments les actes de Jarka m'ont fait peur je trouve qu'on ne peut pas la sanctionner. Ce roman a été une très belle découverte. Je ne me suis pas du tout ennuyée malgré l'absence de dialogue.
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