Les requins tuent entre dix et vingt personnes par an, sur le globe entier. Durant cette même année, nous tuons environ soixante treize million de requins. Pourtant nous considérons le requin comme une bête de proie dangereuse.
Nous dérivons, nous discutons un peu, de temps en temps, ou nous restons sans rien dire. Le silence n'est jamais pesant entre nous, et c'est peut-être là une bonne définition de l'amitié.
vu de l'espace, le gulf stream ressemble à la voie lactée et, de la terre, la voie lactée ressemble au gulf stream. Tous les deux présentent un mouvement en spirale, en forme de Maëlström.
Au moyen-âge et jusqu'au XIXème siècle, les animaux pouvaient être trainés en justice parce qu'ils avaient transgressés des lois humaines. Des chiens, des rats et même des mille-pattes ont été emprisonnés et inculpés pour toutes sortes de crimes, du meurtre au comportement indécent. On désignait des avocats, on appelait des témoins et toutes les procédures de l'époque étaient suivies. Des moineaux ont été inculpés pour avoir chanté trop fort pendant la messe. Des cochons qui avaient attaqué des enfants ont été condamnés à mort. En France, une truie a été habillée et pendue, tandis que, en 1750 un âne avait été acquitté parce qu'un prêtre avait témoigné que l'animal avait mené une vie vertueuse jusqu'alors. Il nous est difficile de comprendre aujourd'hui pourquoi l'on a procédé de la sorte. Peut-être craignait-on le chaos et l'anarchie, et peut-être croyait-on que la nature était elle aussi gouvernée par les lois morales.
Dans les années 1950, un scientifique américain a déclaré que ce serait un bénéfice pour le monde, en tout cas pour les États-Unis si le pôle Nord était libre de glaces. Le transport mondial serait facilité, les matières premières de l'Arctique seraient plus accessibles. Ce scientifique, de docteur Harry Wexler, considérait qu'il suffisait de faire exploser des bombes à hydrogène, sous la banquise, une dizaine de bombes de dix mégatonnes chacune. Cela créerait assez de vapeur pour faire un "voile" qui couvrirait tout le pôle Nord. La glace ne serait plus e mesure de réfléchir la lumière du soleil. La chaleur serait retenue -on connaissait déjà bien l'effet de serre- et le reste de la glace fondrait.
Les requins du Groenland contiennent des concentrations de poissons plus élevées que les ours polaires. Or un ours polaire mort est considéré comme un déchet dangereux.
Pour commencer, il n’y a qu’une exigence : le phare doit être visible de loin en mer. Il doit donc être élevé. Ce besoin fonctionnel a créé nos bâtiments les plus droits et les plus harmonieux. Sa position, sur des pointes battues par les vents, sur des falaises, des îles ou des îlots en pleine mer donnent aux phares une aura de triomphe et de puissance, comme s’ils étaient bâtis par une civilisation qui répand la lumière dans les ténèbres et qui triomphe des forces de la nature.
Presque tous les organismes des profondeurs possèdent des caractéristiques stupéfiantes, comme s’ils appartenaient à une autre planète, comme s’ils avaient été créés dans un passé lointain où d’autres règles avaient cours et où les rêves les plus fous pouvaient se réaliser.
Certains tournent le dos au monde et placent leur confiance dans une île encore plus petite, une utopie que rien ne peut venir déranger, une île suffisamment petite pour que l’on puisse la remplir de sa propre personne sans que ne surgisse le manque des autres. Une obsession peut s’emparer des gens, ils se métamorphosent et se mettent à vivre à l’intérieur d’eux-mêmes. Mais soit la personnalité est trop petite, soit l’île est trop grande.
Hélas, le vocabulaire jadis si riche pour décrire la nature dans toutes ses nuances s’est profondément réduit au cours des dernières décennies. Avec les mots, c’est tout un savoir, et une connaissance de rapports écologiques complexes, qui disparait. Nous comprenons moins bien les paysages, ils ont moins de sens à nos yeux, et aussi moins de valeur. Il est donc plus facile de les détruire, dans notre quête d’un profit à courte vue.