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Citations de Mário de Andrade (19)


Mário de Andrade
《 J’ai compté mes années et j'ai découvert qu’à partir de maintenant, j’ai moins de temps à vivre que ce que j’ai vécu jusqu’à présent…

Je me sens comme ce petit garçon qui a gagné un paquet de friandises: la première il la mangea avec plaisir, mais quand il s’aperçut qu’il lui en restait peu, il commença réellement à les savourer profondément.

Je n’ai plus de temps pour des réunions sans fin où nous discutons de lois, des règles, des procédures et des règlements, en sachant que cela n’aboutira à rien.

Je n’ai plus de temps pour supporter des gens stupides qui, malgré leur âge chronologique n’ont pas grandi.

Je n’ai plus de temps pour faire face à la médiocrité.

Je ne veux plus assister à des réunions où défilent des égos démesurés.

Je ne tolère plus les manipulateurs et opportunistes.

Je suis mal à l´aise avec les jaloux, qui cherchent à nuire aux plus capables, d’usurper leurs places, leurs talents et leurs réalisations.

Je déteste assister aux effets pervers qu’engendre la lutte pour un poste de haut rang.

Les gens ne discutent pas du contenu, seulement les titres.

Moi, mon temps est trop précieux pour discuter des titres.

Je veux l’essentiel, mon âme est dans l’urgence… il y a de moins en moins de friandises dans le paquet…

Je veux vivre à côté de gens humains, très humains, qui savent rire de leurs erreurs, qui ne se gonflent pas de leurs triomphes, qui ne se sentent pas élu avant l’heure, qui ne fuient pas leurs responsabilités, qui défendent la dignité humaine, et qui veulent marcher à côté de la vérité et l’honnêteté.

L’essentiel est ce que tu fais pour que la vie en vaille la peine.

Je veux m'entourer de gens qui peuvent toucher le cœur des autres… des gens à qui les coups durs de la vie leurs ont appris à grandir avec de la douceur dans l’âme.

Oui… je suis pressé de vivre avec l’intensité que la maturité peut m'apporter.

J’ai l’intention de ne pas perdre une seule partie des friandises qu´il me reste…

Je suis sûr qu’elles seront plus exquises que toutes celles que j´ai mangées jusqu’à présent.

Mon objectif est d’être enfin satisfait et en paix avec mes proches et ma conscience.

J’espère que la vôtre sera la même, parce que de toute façon, vous y arriverez… 》

Mário de Andrade ; 1893/1945 (São Paulo)
["Le temps précieux de la maturité"]
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Au fin fond de la forêt vierge naquit Macunaïma, héros chez nous. Il était d’un noir vraiment très noir, fils de la peur de la nuit. Ce fut à un moment où le silence était si grand, en train d’écouter le clapotis de l’Uraricoera, que l’Indienne tapanioumas mit bas un enfant très vilain. C’est cet enfant-là que l’on appela Macunaïma.
Dès l'enfance, il fit des choses ahurissantes. Tout d’abord, il vécut plus de six ans sans mot dire. Si on l’incitait à parler, il s’exclamait :
- Mais j’ai la flemme!...
et rien de plus.

(traduction libre)
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Dès la prime enfance, il fit des choses bien épouvantables. D'abord il passa plus de six ans sans piper. Si on l'incitait à parler, il s'écriait :
- J'ai la flemme !...
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Notre héros vivait tranquille. Il passait ses journées bien peinard dans son hamac, occupé à tuer des fourmis taïocas et à siroter de la bière de manioc en clappant de la langue. Et quand il se mettait à chanter en s'accompagnant du glinglin du cotcho, les bois lui faisaient écho doucement endormant serpents tiques moustiques fourmis et dieux maléficieux.
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- Qu'est-ce qui est long et rond, percé d'un tout petit trou, entre bien dur et sort tout mou, donne bien du plaisir et porte un nom décent ?
- Dis donc ! elle est plutôt raide, celle-là !
- Bêta, c'est le macaroni !
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Au soir, ils étaient en train de dormir sur un banc du Flamengo quand surgit une terrifiante apparition : c'était Mianiquê-Teïbê qui se pointait pour dévorer notre héros. Il respirait par les doigts, écoutait par le nombril et ses yeux s'ouvraient à la place des tétons. Il avait non pas une mais deux bouches, dissimulées entre les orteils.
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Le géant tomba dans la pâte bouillante et dans l'air monta une odeur si forte de cuir bouilli qu'elle tua tous les ticoticos de la ville [...] Moyennant un effort gigantesque, il se mit debout dans le fond de la marmite. Secoua les macaronis qui lui dégoulinaient sur la bobine, ses yeux se révulsèrent et, se léchant la moustache, il s'exclama :
- On a oublié le fromage !
Et couic ! trépassa.
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Macunaima, futur héros du peuple brésilien, naît laid et noir dans une pauvre hutte, en pleine forêt tropicale. Il est nommé comme cela par sa mère car les noms qui commencent par Ma portent malheur. Paresseux, restant allongé toute la journée, il ne prononce pas un seul mot pendant six ans, tuant des fourmis. Il vit avec sa mère et ses deux frères, Jiguê, dans la force de l'âge et Manaape plus âgé. Macunaima s'intéresse de très près à sa belle-sœur Sofara. Un jour, insupportable une fois de plus, il oblige Sofara à l'emmener faire une promenade dans la forêt. Après avoir confectionné un piège avec lui, elle tire de son sexe une cigarette. A peine en a-t-il fumé une bouffée que Macunaima se transforme en un beau prince : ils jouent tout l'après-midi. Son piège attrape même un tapir. Jiguê ne tarde pourtant pas à les découvrir un jour tous les deux et chasse Sofara pour épouser la belle et coquette Iquiri.
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La bestiole tomba à Campinas, la tatorana un peu plus loin et le ballon dans les bois. Et c'est ainsi que Maanape inventa le parasite du café, Jigué la chenille rose du coton et Macounaïma le football, les trois plaies du Brésil.
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- Alors, héros ?
- Alors quoi ?
- Tu ne continues pas ?
- Continuer quoi ?
- Mais mon petit cœur, nous sommes en train de nous amuser et tu t'endors sur le rôti !
- J'ai la flemme !...
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Le jour où mon corps saigna pour la première fois et appela l'homme fort à qui il se soumettrait, la souinara de très bon matin chuinta dans les palmiers à corozo proches de ma hutte. Alors Capeï survint et me choisit. [...] La tristesse, telle une procession de fourmis noires, était entrée dans le village et avait dévorée jusqu'au silence.
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Chacun s'en fut chez lui mettre une alèse sous son drap, car d'avoir tant pris des vessies pour des lanternes ce soir-là, sûrement qu'ils allaient pisser au lit.
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Qui raconte des histoires au saut du lit se voit pousser une queue d'agouti.
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(dernières phrases du roman)

La Grande Ourse, c’est Macounaima. Regardez là-haut, c’est bien notre héros unijambiste qui, après avoir tant souffert sur cette terre chiche de santé de fourmis hantée, dégoûté de tout, s’en est allé dans le vaste champ du ciel où désormais il méditera solitaire.
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C'était la Machine qui tuait les hommes mais les hommes qui commandaient la Machine...
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Carlos, ces trois jours, vécut? Je ne sais si atteindre au bonheur

extrême, en être transporté, éprouver que l'extase bien que superlative continue d'augmenter et constater qu'elle peut augmenter encore, je ne sais... si cela c'est vivre. Le bonheur a si peu à voir avec la vie que, nageant dans le bonheur, on oublie qu'on vit. Une fois enfui, il ne nous reste ensuite, qu'il ait peu ou beaucoup duré, que l'impression d'une seconde. A peine; l'impression d'un hiatus, d'une erreur de syntaxe vite corrigée, vertige où se perd la confiance de soi. Et nous reste en prime le sentiment que nous sommes derechef retombés dans la vie et ne connaîtrons plus désormais des portes du Paradis que la souffrance de l'interdit. Carlos ces trois jours, j'en ai la conviction, ne vécut pas
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Oui, voilà pourquoi je suis devant vous. Je me suis accroupi sous le feuillage, j'ai délogé mes tiques, j'ai gratté ma guitare et, égrenant ses accords et chantant dans un parler impur, j'ai proclamé au monde les dits faits et gestes de Macounaïma, héros de chez nous.
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Version brésilienne
[…]
E a cascata contou o que tinha sucedido pra ela. –Não vê que chamo Naipi e sou filha do tuxáua Mexê-Mexoitiqui nome que na minha fala quer dizer Engatinha-Engatinha. Eu era uma boniteza de cunhatã e todos os tuxáuas vizinhos desjavam dormir ne munha rede e provar meu corpo mais molengo que embiroçu. Porem quando algum vinha eu dava dentatas e coutapés por amor de experimentar a força dele. E todos não agü entavam e partiam sorumbaticos
[…]

Quando o pajé velho tirou a noite do buraco outra vez, Titçaté ajountou as florzinhas perto dele e veio com elas pra rede de minha última noite livre. Então mordi Titçaté.
O sangre espirrou na munheca mordida poém o moço não fez caso não, gemeu de raiva amando, me encheu a boca de flores que não pude mais morder.Titçaté pulou na rede e Naipi serviu Titçaté.
Depois que brincamos feito doidos entre sangue escorrendo e as florzinhas de ipê, meu vencedor me carregoi no ombro me jogou na ipeigara abicada num esconderijo de aturiás e flechou pro largo rio Zangado, fugindo da boïúna.
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[…]
Et la cascade leur conta ce qui lui était arrivé.
-Sachez que je m'appelle Naïpi et je suis la fille du cacique Mexo-Mexoïtiqui, nom qui dans ma langue signifie Aquatquatpattes. J'etais un beau brin de fille et tous les caciques du voisinages désiraient dormir dans mon hamac et goûter mon corps plus moelleux que le fromager. Mais quand l'un d'eux s'approchait, je le mordais, je lui donnais des coups de pieds, car je voulais mettre à l'épreuve sa force. Du reste pas un ne fut à la hauteur et ils s'en allaient fort déconfits.
[…]
Quand le vieux sorcier une fois de plus tira la nuit de son antre, Titçaté cueillit une brassée de fleurs et les porta au hamac de ma dernière nuit de liberté. Alors je mordis Titçate.
Le sang jaillit du poignet mordu, mais le guerrier n'y prit point garde. Il gémit de fureur amoureuse, me remplit la bouche de fleurs pour étouffer mes morsures. Sauta dans le hamac et Naïpi se soumit à Titçate..
Nous nous amusâmes comme des déments parmi le sang ruisselant et les fleurs de catalpa. Ensuite mon vainqueur me chargea sur son épaule, me jeta dans une pirogue amarrée dans une crique pleine d'atourias et partit comme une flèche dans le courant du Rio Furieux pour fuir la boïouna.
[…]
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