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Citations de Murielle Magellan (200)


Elle l'a déjà accompagné à plusieurs reprises faire des courses, et, presque quotidiennement, au palais de justice. Il s'y rend et en revient toujours chargé de lourds dossiers qu'il pose sur la banquette arrière. C'est après avoir épluché cette paperasserie, au bout de la nuit, qu'il pourra prendre sa décision. Quand, à la faveur d'un créneau ou d'une marche arrière, le regard de Marie tombe sur la pile de documents, elle éprouve un mélange d'admiration et d'incrédulité. Il faut être un ordinateur ou un génie pour pouvoir absorber tout ça.
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L'hiver, quand il fait froid et nuit tôt, les gens n'aiment pas que leurs enfants prennent le bus. Cela n'a pas empêché Marie de le prendre toute son enfance. C'est pour cela qu'à dix-huit ans, dès qu'elle a encaissé sa première paye estivale, elle a passé son permis et s'est acheté une voiture. Une Ford Fiesta verte à moteur diesel qu'elle possède toujours aujourd'hui, parce qu'elle en prend soin, trop consciente de ce que la remplacer lui coûterait. Erwan, le jeune patron dandy de la brasserie où elle travaille, lui reproche son "empreinte carbone", mais elle l'ignore, lui et ces clones quadragénaires avec leurs velléités écolos. Elle sait qu'elle pollue moins qu'eux quand ils branchent les belles guirlandes de leur sapin de Noël, quand ils rechargent leurs ordinateurs individuels, leur télé, leur tablette, et leur smartphone ou quand ils prennent l'avion pour aller au Maroc ou en Tunisie à prix cassés à cause des attentats.
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Alors qu'elle traverse, seule, le boulevard qui la mène à l'arrêt d'autobus, on pourrait presque voir derrière elle, comme tombés d'une poche trouée, des fragments de candeur.
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Erwan, le jeune patron dandy de la brasserie où elle travaille, lui reproche son "empreinte carbone", mais elle l'ignore, lui et ses clones quadragénaires avec leurs velléités écolos. Elle sait qu'elle pollue moins qu'eux quand ils branchent les belles guirlandes de leur sapin de Noël, quand ils rechargent leurs ordinateurs individuels, leur télé, leur tablette, et leur smartphone ou quand ils prennent l'avion pour aller au Maroc ou en Tunisie à prix cassés à cause des attentats. Marie n'a pas suivi de hautes études mais elle sait calculer et raisonner. On ne la lui fait pas.
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"La nuit tombe plus tôt". C'est tout ce que je suis devenu capable de dire. C'est ça vieillir, tu vois. Cette lucidité et pourtant, cette résignation au poncif. A l’évidence. Tu rejoins le troupeau car tu connais déjà l'inefficacité de la démarcation. Même quand il y a une grande cause aujourd'hui : le harcèlement des femmes, la maltraitance des migrants, la misère, tout simplement, tu écoutes autour et tu entends : la nuit tombe plus tôt!
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Avec Alexandre, Marie a l’impression que des mondes inexplorés se cachent derrière les virages, des supergalaxies au-dessus des nuages. Alexandre, c’est la perspective d’un ailleurs. Cette vibration sensuelle et romantique est inédite dans sa courte vie, mais elle la reconnaît malgré tout. Elle naît d’une mémoire enfouie, collective, saturée de romances ou d’images de conte de fées injectées par intraveineuses. La jeune femme n’est pourtant pas de ces filles à jupes courtes et tee-shirts déchirés qu’on trouve à l’arrière des théâtres les jours de concert. Elle ne s’est jamais rêvée en robe de mariée avec une vedette à son bras; elle a trop à faire pour sauver sa peau. Avoir un toit, de quoi manger, organiser son quotidien.
C’est peut-être par la télévision qu’est arrivée l’hypothèse d’être bouleversée « dès le premier regard » par un homme; la télévision sans cesse allumée durant son enfance, sur les fictions ou les téléréalités. Ce n’est pas par les livres, en tout cas, car elle ne lit plus depuis que sa mère est morte, et que, huit mois plus tard, sa sœur aînée Victoria a prétexté l’amour fou pour les abandonner et disparaître dans la nature avec un trentenaire tatoué. L’hypocondrie psychotique de leur père a fini de se déclarer. La brume est entrée dans la maison.
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S'interroger sur son propre courage de changer les choses.
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La joie est pour elle, avec le désir physique, la plus subversive des sensations humaines. Celle qui échappe à la raison. Elle surgit parfois même au moment du drame, comme un doigt d'honneur à la bienséance et à la logique.
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J'ai marché, marché en pleurant. Je le trouvais odieux; je ne pouvais pas nier son aisance au mensonge, sa lâcheté,ses arrangements, ses manipulations. Et je considérais infamant qu'il agisse ainsi avec moi qui méritais tant le respect par mes efforts permanents d'intégrité, si fidèle à mes valeurs dans un monde qui m'incitait sans cesse à la trahison. ( j'ai compris plus tard qu'au contraire, nous autres obsessionnels de la "bonne conduite", étions les cibles privilégiées de ceux qui sont incapables de s'y tenir, et aux yeux desquels on apparaît comme des donneurs de leçons implicites alors que nous essayons de nous accrocher au baltringue de notre passage sur terre, comme eux ont choisi de renoncer à le faire, préférant les secousses chaotiques qui les portent de la proue à la cale, sans craindre les vomissements, les heurts, l’irrationnel. Quand certains d'entre eux nous croisent, ils cherchent à nous faire trébucher, ou à nous faire mal, comme si nous ne l'étions pas déjà, blessés.)
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On s'en balance de la politique! On se déchire dans les familles au nom de la politique! Foutaises. Personne n'y connaît rien. C'est que des discours! On prend les informations vaguement entendues dans les médias et on les régurgite comme les gargouilles recrachent leurs eaux moisies. Rien n'est repassé par soi, ni vérifié,ni documenté. On s'empare de l'émotion et on l'exploite. Et on est prêt à s'entretuer pour ce dégueulis approximatif. Alors si on ne sait pas, on laisse. Et on s'occupe de ce qu'on sait faire; on l'approfondit. On l'explore. On s'y plonge.
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Elle peut aimer, oui, profondément, une heure durant, un jour durant, une semaine tout au plus. Elle se sent traversée par cette vibration prophétique, par cette promesse, mais contrairement aux œuvres, qui la bouleversent durablement, l'amour ne s'enracine pas en elle. Il s'évapore.
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Quand il la vit descendre avec Olympe, il plaisanta : ça allait être compliqué de la faire entrer en boîte, la petite, les videurs sont cons mais ils ont quand même assez de QI pour remarquer qu'elle a sept ans. Liliane rit et c'est Olympe elle-même qui articula la solution qu'elles avaient envisagées : "Je vais dormir dans la voiture, je l'ai déjà fait."
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Olympe s'arrête trois fois pour donner un billet à un mendiant et conclut que New York ne vaut pas mieux que Paris.
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P 180 : Ce soir ? Les possibles sont comme les perles multicolores d'un collier pour enfant à fabriquer.

La poésie et le cinéma sont des jumeaux qui s’ignorent.
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«  Après quelque temps ,
tu apprendras ……. »

JORGE LUIS BORGES .
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Je ne cuisine avec du basilic que quand les enfants ne dinent pas avec nous. Les enfants n'ont pas de goût, Olympe. Et qu'on ne dise pas c'est une question d'éducation du palais. Ils n'ont pas de goût. Ceux qui ont l'air d'aimer les épinards sont justes des enfants martyrisés ou des rusés qui veulent une PS4.
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Elle n'a peur de rien. Elle n'a qu'une envie, avancer, découvrir les fous qui creent. Leur impertinence, leur amour, leur révolte. Ce sont eux qu'elle veut défendre.
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Je ne sais pas ce que je vais écrire, mais je n'écrirais pas sur la vieillesse d'une femme. Ça ne m'intéresse pas. Makine fait diversion. Il m'incite à raconter que les femmes vieillissent et que c'est dur (je ne le conteste pas) alors qu'en ce moment, sous ses yeux, partout, elles se lèvent et elles dansent. Elles ont des chemisiers légers ou des pulls virago, elles sont diplômées ou gueulent faute de mots, elles enlèvent le voile ou le mettent - en signe contestable d'insoumission -, mais elles dansent. Pour qu'on les écoute et les considère; pour qu'on les regarde sans attitude condescendante. Si elles pouvaient grandir pour qu'on les voie mieux, elles grandiraient, mais elles ne peuvent pas. Alors elles dansent; mêmes vieilles, j'en vois qui dansent.
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Sans doute suis-je culturellement habituée, séduite par les énergies masculines ? Élevée dans un milieu aux accents misogynes ai-je intériorisé cette ambiance à voix grave et jambes écartées ? Elle nous contraignent au silence. Nous sommes ramenées au rang de spectatrices.
(page89)
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Elle a la sensation de retrouver quelque chose de l'adolescence, quand on croit se livrer entièrement aux autres alors qu'on ignore qui on est. On leur raconte "tout", c'est-à-dire la légende de nous-même, forgée à coups d'émotions rouleaux compresseurs, miroirs déformants de nos vies à faire.
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