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Citations de Murielle Magellan (200)


Nadja jubile et distribue les verres de Dansefou, vin d’un producteur local talentueux, à qui veut s’enivrer avec elle. Elle enlace Laura et Paul, les félicite et les remercie un nombre de fois incalculable, obligeant Paul à répéter à l’envi « Je n’y suis pour rien ». Il est vrai que Paul n’avait pas mesuré l’étendue de la culture nippone de son épouse. Discrète, elle y fait peu allusion, et les quelques fois où elle s’était aventurée à lui raconter le contenu perturbant ou enthousiasmant d’un roman, au point de n’en pas dormir la nuit, il l’avait taquinée : comment pouvait-elle se laisser affecter par une histoire qui n’avait pas eu lieu, une histoire « inventée » ? N’avait-on pas déjà assez de soucis et d’émotions avec le réel ? Elle avait tenté, un jour, de faire une analogie avec la fascination que Paul portait aux couleurs, mais son époux, espiègle, ne voyait pas d’équivalence. Il avait beau s’enflammer pour certaines teintes (il est intarissable sur les pastels), il n’avait jamais fait d’insomnie pour un bleu cendre ou un rose lilas!
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Elle a la sensation de retrouver quelque chose de l'adolescence, quand on croit se livrer entièrement aux autres alors qu'on ignore qui on est. On leur raconte "tout", c'est-à-dire la légende de nous-même, forgée à coups d'émotions rouleaux compresseurs, miroirs déformants de nos vies à faire.
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Si l’on faisait une loi pour interdire aux hommes d’aborder les femmes qu’ils ne connaissent pas, je ne rencontrerais plus d’anges.
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C'était elle que j'attendais à nouveau. Cette collision entre son désir et le mien. L'amour, de mon point de vue, je peux le dire aujourd'hui, c'est attendre longtemps, tapie dans les recoins d'un lien, pour que soudain surgisse l'improbable. Et il surgit. Souvent. Puissant.
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Être près de lui me mettait pourtant imperceptiblement en danger. Un danger indéfini. Innommable. Celui sans doute de l'attirance tenace qui n'a pas encore été identifiée. L'attirance de la peau et de l'esprit mêlés, mais qui n'a pour l'instant nulle part où s'agripper ; aucune prise ni d'un côté, ni de l'autre. Soit parce qu'elle est niée, soit parce que la porte n'est pas encore ouverte. Elle se mue alors en rôdeuse qui attend son heure et dont on ne perçoit que l'effluve ou, pire encore, l'ombre portée, furtive. Inquiétante.
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Tous les jours, ou presque, il faut prendre la route d’Oudalle, passer Saint-Aubin et aller voir Papa, pour être rassurée et repartir l’esprit libre. Les soirs de crise, elle le quitte sous les injures: «C’est bon, p’tite pute, tu peux aller te faire tringler et boire des coups», puisque depuis qu’il est fou, Papa, du haut de ses cinquante-cinq ans, pense que dehors tout le monde s’envoie en l’air, et qu’il est le seul à regarder la télé. Papa a amorcé sa sortie de route quand Isabelle, son épouse, est tombée malade. Il s’est mis à singer les douleurs qu’elle ressentait, en un mimétisme ridicule, presque drôle aux yeux des enfants. Sauf qu’à la mort bien réelle de sa femme, l’hypocondrie s’est déclarée de façon irrécusable: il allait crever lui aussi. Son cœur ne tenait plus. Il agonisait.
À l’époque, il travaillait encore chez Total, et certaines de ses bouffées délirantes avaient lieu à l’usine. Il a d’abord suscité la compassion de ses supérieurs, puis, à force de fausses alertes, il s’est fait renvoyer sous couvert de licenciement économique. Il n’a jamais cessé de railler sa direction: «Licenciement économique, tu parles! On a toujours besoin d’un chaudronnier.» Et il ajoutait que les patrons n’aimaient pas les cardiaques, fussent-ils leur meilleur ouvrier. Marie et Mado ont eu beau lui rappeler qu’il n’était pas cardiaque, tous les examens le démontraient, il n’en a jamais démordu. La médecine ne connaît sans doute pas toutes les formes de faiblesse du cœur. Un jour, ils trouveront ce qu’il a, ils identifieront une maladie rare, et plus personne ne ricanera. p. 16-17
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Avec l'homme slave il y a eu tant de coups de fil difficiles à passer, tant de lettres difficiles à poster, tant de mots difficiles à dire. Avec lui j'ai tout arraché de moi. Comme un torrent. Ou plutôt comme un vertige.
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eune étudiante voulant entrer dans le monde du théâtre, de la scène, montant à Paris

pour y découvrir un monde à part.

Entre les cours, mes petits boulots, elle se dessine et se révèle sous les traits de son professeur.

Un homme dont la différence d’âge est improbable pour une relation intime

Et pourtant, tout commence dans cette fièvre et cette cadence du grand Amour

Indéfinissable, exclusif d’elle pour lui, des hauts et des bas celui-ci dure, s’enrichit d’un petit homme

L’ amour s’écorche, se reconstruit, se maintient par de multiples formes…

Il y là jusqu’à se devoir de partage avec une autre femme de l’homme…

Jusqu’où l’ Amour vous porte, vous réconforte, vous détruit….

Par un récit sur 2 décennies, l’ auteur vous fait vivre, vous retranche dans vos sentiments…

Peux t-on se retrouver comme cela ? Etre accaparé par un si grand amour qui vous fait tourner la tête………
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Le professeur de danse lorsqu’il me voyait arriver me houspillait : « Que ton pas est lourd ! Divorce un peu du sol !
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« Elle ne croit pas l’homme capable d’amour même si elle le croit capable d’avoir inventé l’amour. » (p. 29)
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« Est-elle condamnée à son statut de carnivore femelle ? » (p. 90)
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David s'est remis à pleurer comme un sangloteur classe affaires, un "jupe-à-sa-mère" mal dégrossi. (p.48)
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"J'avais 35 ans et je n'avais jamais vu de mort..." "J'ai aimé immensément cet homme."
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"J'ai comme l'impression que je vis cette histoire pour l'écrire un jour."
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Depuis le début du mois et sa présence à mes côtés, mon regard sur la ville, ses murs, ses objets, ses paysages, a évolué ; comme si elle révélait enfin des secrets qu'elle avait toujours dérobé à mes yeux. (...)Mon regard sur les êtres, également, s'est modifié. J'ai passé presque quarante de ma vie à tant lutter pour ne pas être vue, que je ne voyais pas moi-même ceux qui m’entouraient. Ou alors, par « flash », comme si un éclair illuminait soudain tel ou tel aspect de leur personnalité, et disparaissait si vite, que ces fulgurances trop éparses ne pouvaient créer en moi un tout suffisamment homogène pour que cela devienne une pensée constructive, une « opinion », en quelque sorte. Non, cela restait comme des pièces d’un puzzle que j’étais impuissante à reconstituer, puisque je savais qu’il n’existait pas de modèle à suivre, et que je n’avais donc pas la certitude qu’un jour me serait donné la totalité des pièces.
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(...) j'étais la seule de la famille, je pense, à savoir le nombre exact de cigarettes que mon père consumait en notre présence. Un jour, je le lui ait dit. Il l'a pris pour un reproche alors que c'était une déclaration d'amour. J'ai conclu que se taire valait mieux que parler.
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Toutes les vies permettent de défaillir si toutefois on sait les regarder à la bonne hauteur. Il y a dans chaque journée, dans chaque rencontre, des raisons de défaillir. Il faut juste en prendre la mesure. Le risque. Regarder la peau. Le souffle. L'impermanence de celui qui nous fait face. Alors oui, on est au bord de défaillir.
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