Citations de Nathan Filer (63)
Tandis que quand on hésite - quand on attend-, on ne sait jamais combien de temps attendre. Une année c'est assez ? Puis une autre passe, et une troisième... jusqu’à ce que dix ans se soient envolés et que le non-dit occupe toute la chambre.
Vous n'y faites probablement jamais attention... Mais vous le remarquez quand il n'est plus là. Vous remarquez tous les endroits où il n'est plus, et vous entendez tous les mots qu'il ne dit plus.
La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. Elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce valides cessent d'exister.
J’ai dit que ma mère était folle. Je l’ai dit mais ça ne se voit pas forcément. C’est vrai, vous pourriez vous dire que, dans ce que je vous ai raconté, rien ne montre qu’elle est folle. Mais il y a toutes sortes de folies. Des fois, la folie n’a rien de fou au début. Elle frappe poliment à votre porte et si vous la faites rentrer, elle s’assied gentiment dans un coin, sans faire de bruit et elle grossit. Et un beau jour, peut être plusieurs mois après avoir pris la décision de retirer votre fils de l’école et de l’isoler dans une maison pour des raisons qui se perdent dans votre chagrin, un beau jour, cette folie s’agite sur sa chaise.
La pitié je l’ai déjà vue dans le regard des autres, surtout chez les infirmières psychiatriques – soit les fraîchement diplômées qui ne sont pas encore endurcies soit les maternelles aux yeux humides qui, en me regardant voient ce qui aurait pu arriver à leur propre môme. Un jour une infirmière stagiaire m’a avoué que mon dossier avait failli la faire pleurer. Je lui ai dit d’aller se faire foutre. Comme ça c’était réglé. (P. 102)
Je n'ai qu'un quart d'heure aujourd'hui, après , c'est la piqûre. J'ai quelques problèmes d'observance thérapeutique avec des comprimés. Une solution : une aiguille , longue et pointue. Une semaine sur deux. Une fois d'un côté , une fois de l'autre. je préfère ne pas y penser. Il vaut mieux ne pas penser que l'injection n'a pas commencé.
Putain, j'en ai plein le cul.
Je rentre chez moi.
Lire c'est un peu comme halluciner. Hallucinez ceci.
Je lui ai envoyé un baiser qui voulait dire "au revoir et, putain, bon débarras !". C'était cruel de ma part mais elle ne savait pas lire les petits caractères. Elle a fait semblant d'attraper le baiser et de le presser contre son coeur.
Le pire dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire, ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir. Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste. La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce cessent d'exister.
"Quand votre grand frère vous appelle, quand le moment est enfin venu d'aller jouer, s'il faut s'échapper d'un service psychiatrique... la première chose à faire c'est d'observer. Faites aaaaaah. Je suis un malade mental, pas un imbécile."
"BONJOUR, je m'appelle votre potentiel. Mais vous pouvez m'appeler inexploité. Je suis les occasions manquées. Je suis les attentes à jamais déçues. Je passe mon temps à vous narguer, malgré tous vos efforts, malgré tous vos espoirs."
Le pire, dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi, ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir.
Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste. La maladie mentale nous replie sur nous-mêmes. C'est mon avis. Elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce valides cessent d'exister.
Je l'avoue, je ne suis pas quelqu'un de bien. Des fois j'essaie, mais souvent je n'y arrive pas.
pourtant à coté de l'interrupteur il avait écrit quelque chose. des mots qui n'étaient pas destinés à ce que je les lise. je le sais parce qu'il allait les recouvrir quand il reviendrait pour la deuxième couche. et il ne pouvait pas savoir qu'on me ramènerait chez moi ce jour là pour prendre mon courrier. j'ai passé les doigts sur ces phrases, tracées d'une main légère au stylo à bille. voici ce qu'il avait écrit: NOUS VAINCRONS CETTE CHOSE MON AMI NOUS LA VAINCRONS ENSEMBLE .
"BONJOUR, je m'appelle votre potentiel. Mais vous pouvez m'appeler inexploité. Je suis les occasions manquées. Je suis les attentes à jamais déçues. Je passe mon temps à vous narguer, malgré tous vos espoirs."
"Le pire dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire, ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir. Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste. La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce cessent d'exister."
"J’ai une maladie, une affection qui sonne comme un serpent et y ressemble. Chaque fois que j’apprends quelque chose de nouveau, elle l’apprend aussi."
S’il pleut dehors ou si tu piques l’épaule d’un camarade de classe avec la pointe d’un compas, sans t’arrêter jusqu’à ce que sa chemise de collège en coton blanc ressemble à du buvard, ça c’est de la météo. Mais si tu habites dans un endroit où il pleut souvent, ou si ta perception déraille et se disloque au point que tu te replies sur toi même, dans la suspicion et la peur de tes proches, ça c’est le climat. (P. 83)
Dans la vie, il y a des jalons. des événements qui font que certains jours sont plus marquants que d'autres. Les premiers, on les plante avant même d'être assez grand pour en avoir conscience, comme le jour où on prononce son premier vrai mot ou celui où on fait ses premiers pas. La première nuit où on a pu se passer de couches. le jour où on comprend que les autres ont des sentiments, celui où les petites roues disparaissent du vélo(P.117)
Voilà ma vie. J'ai dix-neuf ans et la seule chose que je maîtrise encore un tant soit peu dans mon univers, c'est la façon de raconter cette histoire. Alors je ne compte pas déconner. Ça serait bien si vous faisiez l'effort de me faire confiance.