Nelly Weaver

Je crois que je viens de faire la plus grande déclaration de ma vie et en m’en rendant compte, je me sens rougir. Ses yeux, dont l’intensité s’éclaire comme un véritable soleil, ne se détachent pas une seconde de moi. Puis, sans un mot et avec une douceur renversante, il se penche vers moi, pose sa main sur ma joue et colle son front au mien en fermant les yeux.

— Je n’ai besoin de rien. Absolument rien pour savoir que si tu ne m’avais pas retrouvée, si tu n’avais pas refait irruption dans ma vie, jamais je n’aurais rouvert mon cœur à un homme. À l’instant où tu es entré dans notre jardin, mon cœur était à toi. Tu l’as scellé dans la clairière en m’embrassant. Mon cœur est à toi et rien qu’à toi.

— Les gens auront toujours quelque chose à dire, Ethan. Que tu sois parfait ou pas. Mais c’est en leur attribuant de l’importance que tu les laisses gagner.

Pourtant, nous sommes si imparfaits, l’un comme l’autre. Nous prenons chacun de mauvaises décisions les unes après les autres. Nous vivrons avec nos regrets, mais dans cette imperfection, nous nous sommes trouvés. Deux êtres imparfaits, mais parfaits l’un pour l’autre.

Son sourire est éblouissant. L’étincelle de son regard illuminant toute la pièce.

L’histoire de ma vie. Je me souviens lui avoir dit ses mots lors de notre jogging, quand il se demandait ce que j’avais bien pu me tatouer sur l’omoplate. Il ne savait pas qu’il s’agissait de son prénom et je n’ai pas osé lui dire. Alors je lui ai simplement avoué la vérité. L’histoire de ma vie. Mon Ethan. Mon ciel étoilé.

Ce rire. Un son mélodieux, celui qui m’a trop souvent fait tourner la tête. Un rire. Juste un rire qui me donne envie de l’aimer encore plus.

Elle est une extension de moi, nos corps ainsi liés, me donnant enfin la sensation d’avoir trouvé cette partie manquante. Avec elle, je suis moi, pas de faux- semblant, je me sens entier. Nos deux parties de nos âmes, se complétant parfaitement.

Ses lèvres si douces suivent le rythme des miennes dans une symbiose parfaite, parce que c’est ainsi. Nous sommes parfaits, parfaits l’un pour l’autre. Nos corps ne pouvant mentir, son cœur résonne en écho au mien, battant si fort alors que je la serre plus fort contre moi.

Je crois que dans nos moments où rien ne semble plus nous donner envie d’avancer, nous avons tous besoin de quelque chose pour nous faire voir la vie différemment. Moi, je sortais par ma fenêtre, rejoignant mes étoiles et Jenny… et bien, on dirait bien que c’est Robbie qui a tenu ce rôle.

Je suppose que certaines blessures ne disparaitront jamais. On doit simplement apprendre à vivre avec.

Avez- vous déjà remarqué combien certaines odeurs peuvent faire remonter des souvenirs ou des sensations ? Livie, c’est la vanille. Ça a toujours été la vanille.

Après toutes ces années, j’ai remarqué combien ses yeux pouvaient exprimer son humeur. S’il est en colère, le vert de ses iris s’assombrit à tel point que ces taches grises disparaissent peu à peu. Quand il est d’humeur légère par contre, elles s’illuminent et je ne me lasse jamais de les voir briller. Lorsqu’il souffre, son regard vire au noir, aussi sombre que l’obscurité.

Je m’arrête à un feu rouge alors que les larmes montent en écoutant la radio. Il s’agit d’un titre de Ed Sheeran. Une chanson qui me parle beaucoup trop. Un amour né pendant l’enfance… Perfect, un titre tellement évocateur…

Mes pensées sont trop noircies par le trou dans mon cœur. Celui qu’Ethan a laissé, mais que j’ai moi- même provoqué.

Quand tu aimes quelqu’un, tu le prends en entier, avec toutes ses attaches, toutes ses obligations. Tu prends son histoire, son passé et son présent. Tu prends tout, ou rien du tout.
R.J Ellory

Il vient de s’endormir et je l’observe, me demandant comment réussir à franchir ce mur qui s’est dressé entre nous. Je me relève et pars sur la banquette, retrouver mes étoiles.

À ce moment, plus rien n’existe autour de nous. Ce lien qui nous a toujours liés, je le sens, en moi dans mes tripes.

— Je ne vous ai jamais dit merci. Merci d’avoir toujours été là pour moi. De m’avoir supportée, de n’avoir jamais dit non quand je voulais sortir avec vous. Merci de m’avoir permis de rire et de sourire. Et surtout, merci de m’avoir retrouvée.

Elle est ma lumière, mon étoile. Celle qui me guide dans la nuit noire de mon existence.