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Critiques de Nicolaï Bokov (23)
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La tête de Lénine

Certains livres valent autant par ce qu’ils racontent que par les circonstances de leur écriture.

La Tête à toto Lenine est un météore littéraire blasphématoire publié clandestinement dans le Moscou des années 70, à l’occasion du centième anniversaire de la naissance du mythe sculpté à la faucille et au marteau. Une jubilation anti-jubilé.

Nicolas Bokov décida de sortir sa caisse à outils pour déboulonner la statue du Commandeur, au sens malpropre du terme.

Il composa en trois semaines l’histoire d’un jeune pickpocket qui, par pénurie de portefeuilles, va voler la tête de Lénine, dont le corps et les idées momifiés sont exposés au mausolée de la Place Rouge.

A la différence de tous nos saints nés avec 15 orteils, 8 bras, 10 pieds et 3 b… afin de pouvoir satisfaire la demande des reliquaires de toutes nos églises, Lénine n’avait qu’une seule tête.

Panique au Polit Bureau. Des têtes vont tomber. Ce sacrilège ne doit pas être ébruité et les militaires cherchent le coupable et une parade…

Ils finissent par remplacer le gisant par un acteur, sosie de feu Vladimir Ilitch Oulianov, chargé de jouer le rôle de sa vie, interpréter la mort devant les visiteurs du mausolée. Un rôle de décomposition qui va faire trembler le Kremlin, camarade.

80 pages qui ridiculisent joyeusement la propagande et le régime totalitaire soviétique.

Texte distribué sous le manteau élimé de l’histoire, l’auteur poussa la subversion en le signant du nom d’un autre écrivain, nostalgique stalinien.

La clandestinité et l’urgence expliquent la brièveté de ce récit qui eut en son temps les honneurs d’« Apostrophes ».

En attendant un jour une suite avec, je ne sais pas… le scalp d’une moumoute orange par exemple, vous pouvez foncer lire cette farce, tête baissée.

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La tête de Lénine

Livre écrit en 1970, année où l'URSS se prépare à fêter les 100 ans de la naissance de Lénine. le jeune Nicolas Bokov alors étudiant écrit au péril de sa vie ce pamphlet qui circula clandestinement à Moscou. Nicolas Bokov écrivain dissident est finalement obligé de s'exiler en France. Ici, il est plus aisé de faire circuler son récit, il est réédité en France en 1982 avec en en-tête une préface de Bokov lui-même, actuellement ce sont les éditions Noir sur Blanc qui ont repris ce texte.

Des débuts périlleux donc, et, un récit dangereux. Bokov ridiculise ouvertement Lénine. Notre héros Vania Tchmotanov un petit voleur a l'idée saugrenue de voler la tête de Lénine exposé dans le mausolée. Dans ce récit ubuesque il faut justement ne pas la perdre… la tête !

Heureusement les notes du traducteur nous aident a bien replacé le récit dans son contexte.

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La tête de Lénine

La Tête de Lénine est un petit livre bidonnant publié d'abord clandestinement en 1970.

La préface de l'auteur (2017) est très intéressante et très drôle également. L'idée a germé pendant les préparatifs des festivités du centenaire de la naissance de Lénine ; on découpait alors en rondelles, les morceaux de gras dessinant le chiffre cent, on vendait de la vaisselle ou des chaussettes à la gloire du Guide. Boskov accompagnait la fille de sa compagne devant le Mausolée et il a eu alors cette idée formidable. Il a ensuite écrit son livre très vite et quelques amis ont partagé avec lui le risque de cette entreprise, tellement jubilatoire. "Le samizdat présentait lui aussi son cadeau pour le centenaire : " La Tête de Lénine".



Vania est un jeune pickpocket moscovite. Alors qu'il fait les poches des gens faisant la queue sur la Place rouge, lui vient une idée géniale et lucrative. Il va voler la tête de Lénine et en tirer des millions quand il l'aura vendue à Rockfeller, qui collectionne des têtes momifiées, comme chacun sait. Aussitôt dit aussitôt fait. Vania se mêle à la foule, se cache derrière une tenture, se débrouille pour faire sombrer les gardiens du temple déjà bien alcoolisés, fouraille dans sa boîte à outils d'orfèvre de la cambriole, soulève le couvercle vitré et décapsule adroitement la tête du Grrrand Bâtisseur...

Comment le jeune Vania va-t-il bien pouvoir s'échapper ? Comment les autorités peuvent-elles dissimuler cet odieux sacrilège au bon peuple pèlerin ?

J'attends vos hypothèses, chers amis. Sachez que des péripéties croquignolesques vont s'enchaîner. Alors certes, on n'atteint pas la profondeur du Maître et Marguerite mais c'est quand même une sacrée bonne farce. L'auteur s'en prend au culte idolâtre de Lénine , à l'obsession du secret, à la désinformation et à la propagande soviétique, à la bêtise des généraux ( Biglov et Sourdinguov) . Sont évoqués aussi au passage les privations et la corruption du système.

Un livre drôle et instructif sur les années Brejneviennes.

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La tête de Lénine

Satire historique russe d'une politique répressive et violente,; dans un contexte de fête Nationale sur le 100ème anniversaire de la naissance de Lénine.

Les noms des militaires au pouvoir renforcent cette moquerie, ne serait-ce que pour les gradés Sourdinguov et Biglov.

Nous assistons à une démonstration par l'absurde, l'humour noir, à la dénonciation d'un Etat tout puissant dont les serviteurs se suicident quand ils ont échoués dans le service à la Nation.

On retrouve les ingrédient bien connus des romans russes mais aussi de la vie à cette époque et plus tard sous un autre gouvernement: assassinats, exécutions, intervention des "médecins en blouse blanche", suicides des fonctionnaires, manipulation des masses populaires, la faim et la peur.
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La tête de Lénine

Vania. Vania Tchomatonov ! Qui est cet homme au demeurant bien ordinaire ? Est-ce un minable petit voleur ? Un suppôt du capitalisme ? Un agent au service d’une puissance étrangère hostile au Paradis des Prolétariens ? Un révolutionnaire ? Un contre-révolutionnaire ? Un contre-contre-révolutionnaire ?



Vania est dans le train qui roule vers Golokolamsk. Le contrôleur s’approche de lui. Que faire ? Vania pense à tous ces portefeuilles volés qui sont répartis dans les différentes poches de son manteau… Va-t-il corrompre le gros contrôleur ? Non, il a une meilleure idée… Il ouvre son sac… Et là, horreur ! Que voit notre joufflu contrôleur ? Sur un lit de coton moelleux, repose, figée pour un éternel sommeil… une tête ! Les traits du visage sont célèbres dans le monde entier : la barbiche, les fortes pommettes, le grand front fuyant, la large calvitie…



Critique :



Me voilà avec un avis assez mitigé quant à cette farce imaginée par Nicolas Bokov dans les années ’70 en pleine période soviétique où il ne fallait pas grand-chose (parfois même rien) pour être envoyé au goulag au fin-fond de la Sibérie ou dans un asile « psychiatrique ». Bokov a pris un risque énorme en publiant cette courte histoire sous forme de « samizdat ». Mais qu’est-ce donc qu’un « samizdat » me demandez-vous mû par une curiosité bien compréhensible ? Prenons donc la définition offerte par Wikipédia : « Le samizdat (en russe : самиздат) était un système clandestin de circulation d'écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel. » Il faut imaginer une personne recevant ce texte et le recopiant à la main ou en le dactylographiant pour le diffuser… Un texte que les autorités soviétiques ne sauraient tolérer…



Bokov a une idée de génie… Et si un petit voleur décidait de voler la tête de Lénine dont le corps embaumé repose dans un mausolée sur la place Rouge à Moscou ? Oh, rien de politique dans cet acte ! Juste l’appât du gain ! L’espoir de la vendre à un milliardaire américain contre une petite fortune…

Mais quelles pourraient bien être les conséquences d’un tel acte ? C’est ce que Nicolas Bokov se plaît à imaginer. On est dans la bouffonnerie, dans la grosse farce, celle qui se moque sans ambages du Paradis des Travailleurs, et surtout de la cupidité de ses dirigeants. Pas un pour sauver l’autre…



Pour nous, Occidentaux, qui n’avons pas eu le déplaisir de connaître cette « merveille » que fut le communisme russe avec ses privations, non seulement de liberté, mais aussi alimentaires ou de produits de première nécessité, le texte de Bokov nous révèle la haine que l’on peut porter à un tel régime qui écrase tout, qui balaie tout. L’auteur se plaît à le mettre à terre, non avec un super héros à l’américaine, mais avec un petit voleur dénué de grands idéaux.



Les notes qui précèdent l’histoire en elle-même nous livrent le contexte de cette création et sont révélatrices des conditions de vie en Union soviétique.

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La tête de Lénine

Les parties que j'ai préférées dans cet ouvrage (édition Libretto), sont l'avant-propos (14 pages) et le post-scriptum (une page) !

En préambule, l'auteur explique ce qui l'a inspiré, et la manière dont ce court récit a été publié (en samizdat, autrement dit en autoparution) puis diffusé sous le manteau.

Le post-scriptum fait quant à lui partie du récit puisqu'il figure avant le mot « FIN ». L'auteur y impute son oeuvre à Vsevolod Kotchetov, écrivain soviétique membre du PCUS (1912-1973, décoré de l'Ordre de la Révolution d'Octobre, de l'Ordre de l'Etoile Rouge, et deux fois de l'Ordre de Lénine, il était nostalgique de l'ère stalinienne...), dont l'auteur s'est payé la tête (au sens figuré).



L'idée première du récit est amusante et originale : un voleur décide de s'emparer de la tête de Lénine dont la dépouille repose dans un mausolée et fait l'objet d'un culte organisé. Ce « crime » de lèse-majesté est jubilatoire pour tout opposant à la dictature et à la propagande soviétique. Les conséquences de cet événement sont ensuite volontairement outrancières. On s'amuse à lire quelques situations, et les noms des personnages (les généraux Biglov et Sourdinguov, la vieille militante Maria Conspiratovna). La caricature du pouvoir soviétique aurait cependant été largement plus drôle si elle n'avait pas été poussée à l'extrême.



Une lecture amusante, qui peut aider à faire comprendre la manière dont la propagande soviétique a réécrit une partie de l'Histoire, transformant la vie et les actes d'un ancien chef d'Etat.

Les autorités soviétiques et leurs discours étaient ridicules, comme Bokov le souligne. Néanmoins, ce jour, lendemain du décès de Jacques Chirac, les médias et politiques de tous bords n'en font que des éloges, omettant trop l'unique condamnation pénale dont il fit l'objet (et celles auxquelles il échappa.). Gardons-nous donc de donner des leçons au reste du monde…



Merci aux éditions Libretto et à Babelio (opération Masse Critique).
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La tête de Lénine

Ce texte a été écrit pendant les années 1970, à l'époque du samizdat (publication clandestine) en trois semaine et a circulé pendant le centenaire de la naissance de Lénine.

C'est une farce, une satire non dépourvue d'humour, en fait, Vania un jeune pickpocket s’est mis en tête de voler celle de Lénine qui repose dans un sarcophage au Kremlin, et le comble, il y parvient sans trop de difficultés parce que la sécurité laisse à désirer. S'ensuit les aventures et les péripéties de Vania et l'auteur grossit les traits du régime soviétique ce qui nous incite, nous lecture, à rire. Il faut aussi souligner les notes en bas de page qui m'ont permis de comprendre les allusions et le contexte afin d'en apprécier son humour.



Je remercie Babelio et les Editions Noirs sur Blanc pour cette belle découverte littéraire et je pense ma première lecture d'un texte à l'époque clandestin.

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La tête de Lénine

Savez-vous ce qu’est un Samizdat ? Non. Et bien moi, si. Depuis deux jours. Depuis que j’ai lu « La tête de Lénine », une nouvelle de Nicolas Bokov écrite en 1970 et diffusée sous le manteau en union soviétique. Ah ! Vous commencez à avoir une petite idée de la chose. Alors autant abréger votre attente. Les samidzats étaient ces textes écrit par les dissidents à l’époque du rideau de fer, reproduits avec les moyens du bord et distribués clandestinement. Le but était donc clairement de critiquer le régime soviétique et ses dérives totalitaires.

Et c’est précisément ce que fait Nicolas Bokov. Avec beaucoup d’humour et toutes les apparences du non-sens, il nous conte les mésaventures d’un pickpocket dans la Russie de Krouchtchev ou de Brejnev. Mais ce qui ressemble au délire d’un junkie sous acide n’est qu’à peine exagéré : le culte du héros, les épurations (fosses communes), le gouvernement par la terreur (les suicides des officiers ayant échoués), les rivalités au sein de l’armée (l’antagonisme entre Biglov et Sourdinguov), tout cela a bel et bien existé. La réalité a largement dépassé la fiction et la grosse farce dissimule à peine une critique extrêmement corrosive d’un système basé sur le mensonge, la manipulation et la répression.


Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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La tête de Lénine

Cette charmante farce burlesque au cœur de l'ancienne URSS n'aurait aucun intérêt si elle n'avait été écrite en 1970 à Moscou, par un jeune auteur soviétique dissident. Censuré de longues années, ce petit livre nous replonge dans la corruption et la misère intellectuelle de l'aristocratie brejnévienne, mais aussi dans la Russie profonde, où les forçats de la terre idolâtrent un mort-vivant comme ils descendent de la vodka. Si l'entrain reste plaisant, les situations cocasses, idéalement désuètes, sont assez mal servies par un style puéril et balourd. L'auteur s'en explique heureusement dans une intéressante préface : le texte fut écrit dans la précipitation, et jamais corrigé (ou amélioré) par la suite.
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La tête de Lénine

Ecrit satirique du mythe communiste stalinien, Nicolas Bokov présente son oeuvre qui a vu le jour, clandestinement. En effet, lors de la propagande préjubilaire du centenaire de la naissance du "guide suprême" aussi dénommé Staline, N. Bokov ne peut résister à l'idée d'écrire ce petit pamphlet.

Véhiculé par des réseaux souterrains, La tête de Staline nous est parvenu en France en 1970, ne manquant pas d'humour et nous plongeant dans l'univers stalinien.

L'avant-propos de Nicolas Bokov retrace cette époque, les risques pris... nous plongeant dans un mini-thriller, qui tenait de la réalité à cette époque.

Vrai bijou de la littérature russe, La tête de Staline nous rappelle que la littérature peut faire poids quand elle dérange,et peut être censurée, jusqu'à condamner son auteur à de sombres destinées.
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La tête de Lénine

Ce court roman a d'abord été publié en 1970 en samizdat (auto édition clandestine). Vania Tchmotanov, un petit voleur formé au goulag, trouve moyen de dérober, dans son mausolée, la tête momifiée de Lénine. Panique à la tête de l'Etat : la disparition ne doit pas fuiter. Mais tout se sait d'autant plus que Vania ressemble à s'y méprendre au grand Vladimir Illitch. S'en suivent quiproquos et rebondissements rocambolesques qui mettent le pays sans dessus dessous.



J'ai apprécié la lecture de cette farce dans laquelle Nicolas Bokov se moque de façon féroce du régime soviétique et de la terreur qu'il fait régner. C'est amusant à lire.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La tête de Lénine

J'ai une affection aussi particulière qu'inexplicable pour tout un pan de la culture et de l'Histoire de la Russie: Boulgakov, Prokoviev, Eisenstein, Dostoievski ou encore, last but not least Trotski, sont des figures qui restent attachées à ma propre culture.

J'ai retrouvé dans ce petit roman fort drôle toute la verve des grands auteurs appliquée à démonter sciemment un régime qui, encore à l'époque, vivait sur son passé vermoulu.



La tête de Lénine, malgré ses 40 ans, n'a pas pris une ride et résonne encore avec force dans le contexte sociopolitique d' aujourd'hui.

Une autre vision d'un mythe boiteux et complètement dépassé lui par contre!
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Opération betterave

Dans le cadre d'une nouvelle édition de Masse Critique, sur Babelio (merci !), me voilà à rédiger un billet sur un livre totalement inattendu, Opération Betterave, de Nicolas Bokov.

Ne connaissant pas l'auteur, j'avoue que mon choix avait été orienté par le résumé de l'éditeur :



Un réseau de hackers moscovites, tout droit sorti de l’ex-KGB, s’empare des données sur la betterave sucrière dans l’Union européenne. Gaston Mba, le génial informaticien, saura-t-il les empêcher de faire main basse sur les secrets de cette nouvelle énergie, qui pourrait remplacer le pétrole et le gaz ? Son prodigieux allié, l’ordinateur Jerry, sera-t-il capable de contrer les espions venus du froid ? La pianiste japonaise Tamiko, qui détourne Gaston de l’intelligence artificielle et lui fait découvrir l’amour, pourra-t-elle le sauver d’un empoisonnement au polonium 210 ? En revenant sur les traces que l’URSS a laissées dans les esprits, Nicolas Bokov se joue des clichés de la guerre froide et nous livre une fable loufoque et subversive.



Je m'attendais à un récit burlesque, haut en couleurs et à la limite de l'absurde, un peu comme Les Barbouzes, pour les connaisseurs...

En fait, Opération Betterave, c'est tout ça et c'est autre chose.

Et tout d'abord, Opération Betterave, c'est très court. 180 p. écrites très gros pour un livre au format poche. Mais il faut faire attention à ne pas lire Opération Betterave trop vite.

Nicolas Bokov met plus ou moins en scène deux personnages désincarnés, des êtres parfaits qui ne peuvent pas exister et qui d'ailleurs traversent ce récit comme en état de grâce, sans toucher terre et sans faire bouger l'intrigue (et c'est particulier, des héros qui influent si peu sur le déroulement de l'histoire) : Gaston Mba, informaticien africain de génie ("MBA", j'adore...) qui pêchait le crocodile dans une Afrique et une jeunesse inutiles et poétiques, et Tamiko, pianiste japonaise à la peau très blanche, génie de la musique qui ne se produit même pas en concert tellement elle est bonne. Le sujet du livre, principalement, c'est leur rencontre et leur amour. Trois actes, classique : ils tombent amoureux très fort très vite, le drame survient qui les sépare, et puis le dénouement.

Bon, et la betterave dans tout ça ?

Elle reste très anecdotique... C'est une histoire de à-hacker-hacker-et-demi, de Moscou au Parlement européen, en passant par le quai d'Orsay. Une galerie de personnages secondaires complètement loufoques : flics, espions, bureaucrates, coiffeurs... qui se croisent, se courent après, se tendent des pièges et s'assassinent. Dans l'anecdote gît le génie du détail : l'auteur sème des jeux de mots et des références à foison (le boulot du traducteur n'a pas dû être des plus faciles - le livre a été écrit en russe originellement, même si l'auteur a fuit son pays pour la France) et impose un rythme de lecture plus lent. L'ex-URSS en prend certes pour son grade, mais les petites mains du Parlement européen également.

Finalement, de cette lecture ressortent ces deux caricatures de personnages, Gaston et Tamiko, la falaise et son oiseau blanc, au coeur d'un tourbillon d'une histoire d'espionnage intemporelle à l'ère des ordinateurs, si je me fais bien comprendre. Et si ce n'est pas le cas, la seule solution est bien de lire ce livre, intéressant, et qui, si je ne le place pas dans mon top ten, m'a donné la curiosité d'aller voir d'autres livres de cet auteur...
Lien : http://louisemiches.blogspot..
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La tête de Lénine





Ce texte qui a été "publié" illégalement sous forme de samizdat à l'époque soviétique est une satire un peu potache du régime soviétique. Il se moque violemment du conservatisme et de l'autoritarisme des dirigeants par opposition à l'innocence d'un peuple maintenu dans l'ignorance .

Seule la personnalité de Vania, le voleur de la tête, qui est un révolté un peu veule, profiteur et assez conventionnel est développée. Les autres personnages font plutôt de la figuration et restent très caricaturaux. Par exemple les deux généraux qui s'affrontent sans très bien savoir pourquoi s'appellent bigleux et sourdingue.
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Opération betterave

Quand Babelio a lancé son opération masse critique, il y a quelques semaines, j’ai tout de suite eu l’œil attiré par ce titre car je n’avais jamais rien lu de l’auteur. C’est donc une découverte et je dois dire que j’en suis assez heureuse.





Avec un texte très court et qui se lit très vite l’auteur arrive à passer de moments empreints d’une très grandes douceur, et même de poésie, lors des scènes qui réunissent Gaston et Tamiko à d’autres moments qui paraissent absurdes, voire franchement granguinolesque quand les « espions soviétiques » entrent en scène. Bokov se sert des clichés crée avec la guerre froide ; espionne séductrice, fidélité aveugle et absolue, empoisonnement, parapluie bulgare et j’en oublie ; pour les tourner en dérision. Certaines références sont plus subtiles que d’autres et les quelques notes en bas des pages de traducteur sont franchement bienvenue pour les comprendre, j’ai d’ailleurs pu noter que celle là sont plus de l’histoire récente de la Russie et étrillent un Gorbatchev ou un Poutine. Au final, un petit bouquin mordant et acide comme j’aime.





Un grand merci à Babelio et aux éditions NOIR sur BLANC pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage.






Lien : http://axlmag.over-blog.com/
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La tête de Lénine

Vania Tchmotanov est un pickpocket qui a appris son métier en prison où on l’a envoyé pour avoir volé du levain dans cette URSS qui manque de tout. Voler du levain, ça aurait pu être presque pardonné, même si c’est le pain du peuple qu’il vole. En revanche, sa ressemblance frappante avec le camarade Vladimir Oulianov, c’est impardonnable ! Un vulgaire voleur ne peut pas ressembler au grand Lénine, père de la nation. Il en prendra pour dix ans. Mais les portefeuilles commencent à l’ennuyer, ça ne rapporte pas assez, ils sont souvent assez vides et c’est trop facile. Il suffit simplement de se glisser dans les longues files d’attente à l’entrée des magasins, aussi vides que les poches. Vania a l’idée d’un gros coup alors qu’il s’est glissé dans la file d’attente du Mausolée de la Place Rouge : il va voler la tête de Lénine, il pourra en tirer des millions s’il la vend à Rockefeller (et tant pis si Rockefeller est mort il y a plus de trente ans, il n’est de toute façon pas au courant). Son larcin va déclencher une série de catastrophes et de décisions absurdes.



La première des décisions est d’opposer le secret absolu autour du Mausolée. Et pour cacher l’odieux vol de la tête de Lénine, le Gouvernement choisit de faire appel à un acteur. Il jouera son meilleur rôle, celui de l’illustre mort. Et il n’a guère d’autre choix que d’accepter. Il se substitue à la royale momie et se met dans le rôle grandiose de Lénine. Mais sa moustache le trahit : il éternue devant un parterre de petites gens du peuple, convaincu d’avoir assisté au miracle suprême : Lénine est ressuscité ! Se sachant perdu, l’acteur joue son va-tout et annonce au peuple médusé qu’il est revenu, torturé par l’inachèvement de son grand œuvre, pour guider les prolétaires et faire tomber la bureaucratie. De quoi faire trembler le Politburo… Le peuple, lui, que l’on a habitué à vénérer une momie comme une idole, ne remet guère en cause le miracle, pire, il abat ceux qui en doutent. Lénine est capable de tout, même de revenir de la mort !



La situation vire à l’émeute. Dans les faubourgs où Vania s’est réfugié pour retrouver sa compagne, le petit peuple le prend pour le grand Lénine. Pas le choix pour le voleur, il se moule dans ce rôle providentiel, promettant des lendemains qui chantent, mais d’abord, c’est la vodka et le saucisson qui coulent à flots, de quoi calmer une foule affamée. Au moins pour quelques jours. Car quand les réserves sont à sec, et que le peuple gronde, Vania s’enfuira, la Révolution, très peu pour lui. Pendant ce temps, le Gouvernement décide d’organiser une grande assemblée de sosies pour trouver le prochain Lénine qui trônera fièrement dans son Mausolée. Vania sera raflé pour participer à cette grand-messe, qui réunit des milliers de personnes : Lénine a beau être Unique, beaucoup de monde lui ressemble.



La tête de Lénine est une satire politique écrite dans les années 70, alors que le régime se préparait à fêter le centenaire de la naissance de Lénine. Elle dénonce l’idolâtrie organisée par le système soviétique autour de la figure fondatrice de l’URSS. Une propagande absurde pour cacher la misère et tenir un peuple qui manque de tout, et en premier lieu de libertés. En prenant comme point de départ le vol d’une tête, Nicolas Bokov s’amuse à imaginer les conséquences ubuesques qu’il aura sur les autorités, montrant toute la machinerie d’un État policier, de la paranoïa de ses membres, du ridicule de son discours officiel, de sa désinformation systémique et de son obsession du secret, au moins aussi importante que celle du « suicide » de ses hauts responsables. La caricature est outrancière, poussée à l’extrême mais plutôt savoureuse dans son ensemble.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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La tête de Lénine

HILARANT



Publié en 1970 sous forme d'un "samizdat"*, "La tête de Lénine" raconte comment un pickpocket, revenu d'un séjour dans un camp de l'archipel du Goulag, décide, afin de gagner beaucoup d'argent, de voler la tête de l'icône soviétique. Le coup réussit. Mais notre personnage ressemble trait pour pour trait à Vladimir Illitch...Il s'en suit une débâcle de la caste communiste, des émeutes populaires et une chute très bien trouvée. L'ambiance des meetings populaires, les états d'âme de la foule, le désordre qui s'en suit sont autant d'épiodes picaresques.



Il fallait oser écrire et publier ce texte réussi, drôle et très satirique. A lire !



* Le samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel
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La tête de Lénine

Un texte important pour ce qu'il a été et pour ce qu'il demeure... Les idoles ne sont que des fétiches!
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Hommage à Anna Politkovskaïa

Un recueil de témoignages très émouvant au sujet de la célèbre journaliste russe assassinée il y a quelques années, dans le cadre de son travail d'investigation..

Parmi ceux qui ont témoigné l'écrivain français Marc Dugain; qui a écrit notamment "une exécution ordinaire" dont l'histoire se passe en Russie..
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La tête de Lénine

Une bonne surprise que ce texte publié clandestinement, dans un premier temps, en 1970, dans l'ancienne Union soviétique.

J'ai bien aimé. Des situations cocasses, de l'humour et une caricature du régime soviétique bien présente.

A découvrir.
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