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Citations de Nicolas Edme Restif de La Bretonne (73)


Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Le dimanche suivant, Conquette-Ingénue étant chez moi suivant son usage, elle ne put s'empêcher de voir que je bandais à n'en pouvoir plus ! Elle tremblait pour sa virginité!... Je lui avais baisé le pied, la jambe, mais elle avait défendu son conin. Tout à coup je me lève, et je plonge les deux mains dans son corset. Je lui prends les tétons... Elle ne put se dérober. Elle me déclara pourtant sérieusement qu'elle voulait se marier. Enflammé d'amour et de luxure, je lui notifiai que je ne signerais rien qu'à la condition de la dépuceler auparavant.

(L'anti-Justine ou les délices de l'amour)
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Contre la propriété privée, p. 32 :
Que je hais les hommes ! Ces monstres ont des lois qui mettent à mort leur frère manquant de tout, qui a pris chez celui qui en avait trop, et qui s’est ainsi conservé la vie ! Comment trouvez-vous cette loi ? Il est bienheureux que vous ne soyez pas homme car elle serait l’arrêt de mort des trois quarts d’entre vous !… Mais ils s’appuient ici sur d’admirables raisonnements, qui m’ont autrefois étonné et qui ne m’étonnent plus depuis que je me suis aperçu que l’Homme, en général, est un être méchant et cruel envers lui-même, qui se tend des pièges et tâche de se faire du mal pour le plaisir d’en faire. En effet, avec un peu de sens, ne serait-il pas plus court, pour le bonheur général, que tout fût commun ? Si vous voyez, chers Frères, ce que la propriété coûte au genre humain de peines d’esprit et de corps, de cruauté et de sang, vous en seriez épouvantés ! Ils se tuent de travail ; les inquiétudes les rongent et les dévorent ; ils se guettent et s’assassinent ; d’autres hommes guettent ces assassins, et les amènent garrottés dans les villes, où on leur rompt les bras et les jambes ; ils se font la guerre, massacrent, brûlent, violent ; ils plaident et perdent chacun en plaidant plus qu’ils ne se disputent. Enfin la loi de la propriété, loi folle, barbare, sotte, méchante, contraire à leur religion réformée par Jésus même, et à cette religion telle qu’elle avait été auparavant donnée par Moïse, est la source de toute la misère de l’Homme. C’est elle qui met ce roi de la Nature le plus souvent au dessous de nous. L’Homme, moins éclairé que moi, qui l’ai été cependant par lui, mais qui n’ai et ne saurais avoir de préjugés, l’Homme a eu la stupidité de porter une loi qui doit, constamment et dans tous les temps, faire le malheur et la dégradation du grand nombre, sans rendre les Grands et les riches plus heureux. Au lieu qu’avec l’égalité de rang, de fortune, de communauté de biens, l’amitié fraternelle que leur prescrit leur religion, ils jouiraient tous d’une félicité, dont, hélas ! les animaux n’ont plus idée que dans les pays où l’Homme n’a pas pénétré. Mais où ? Je n’en sais plus rien, depuis qu’ils vont au pôle austral.
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A Paris, elle fut marquise,
Et vit son fils légitimé ;
Mais bientôt elle fut reprise
Par son malheur accoutumé :
Un sort terrible la menace,
Tout l'annonce et l'en avertit ;
Elle le sent, demande grâce,
Mais en vain, son sort est écrit.
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... J'attendais un détail purement oral, et c'était un détail pratique que Marguerite commençait à me donner ! Je fus surpris ! mais les sens l'emportèrent. Ce fut avec un commencement de corruption que je me laissai conduire pas à pas dans la carrière de la volupté. Marguerite me mena de détails en détails jusqu'au dénouement, qui fut pour moi plus heureux que tous les précédents. Je fus transporté de joie, le croirait-on ? ... Je suis homme enfin ! et je n'aurai plus à rougir de moi-même.
...
Je ne pus cependant recevoir qu'une leçon. Dès que je fus remis, elle descendit par l'enclos, et moi par la cour ; elle rejoignit adroitement son mari...
...
Marguerite pensa n'avoir manqué ni à son devoir, ni à son mari. Mais elle eut quelques doutes apparemment dans la suite, où le confesseur l'interrogea... et elle sut enfin qu'elle avait fait une faute...
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Je pleurais, par instinct, mon innocence, le repos de ma vie, à jamais perdus ! Je pleurais les malheurs et les angoisses qui m'attendaient, et qui m'accablent aujourd'hui !... Goûts heureux ! goûts paisibles ! c'est vous que je pleurais !... J'ai bu depuis, dans la coupe empoisonnée des villes, non le sordide intérêt, non la basse escroquerie, non la triste fureur du jeu, non la crapuleuse ivrognerie, ou l'insatiable gourmandise, non l'oisiveté, mère-soeur-fille du crime, mais la luxure, le penchant insurmontable pour ces plaisirs homicides que la Beauté assaisonne par l'art de la parure, et celui, plus coupable, de la lubricité, qui extorque au-delà des forces de la nature. J'ai bu dans la coupe empoisonnée des villes le goût des tailles fines et des pieds mignons, des gorges enchanteresses, des minois chiffonnés, des nez voluptueusement retroussés, du sourire agaçant, des enfantillages mignards, des mots séducteurs, de la parure extravagante, d'une marche lascive, d'une trompeuse facilité, de l'avilissante et perfide prostitution !...
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préface de Jean Dutourd : Seuls de tous les écrivains, il montre ce qu'est la véritable signification, la signification quasiment étymologique d'une révolution, à savoir le fond d'une nation qui montre brusquement à la surface.
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à propos de Charlotte Corday : Le monstre fut une fille vertueuse de la vertu des femmes, c'est à dire la chasteté.
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En 1780, j'avais quarante-six ans, et j'aimai!
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«  L’amour ressemble à la soif: une goutte d’eau l’augmente » ...
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(A la fin de ce semestre), Edmond ne retourna pas à Noyers chez l'avocat Rétif : On voulut qu'il vît la Capitale. Il partit pour Paris le 11 novembre 1712, et entra Clerc chez un Procureur au Parlement, nommé Me Molé.
C'est ici un nouvel ordre des choses : mais Edmond sera toujours le même. Quoique d'un tempérament vigoureux, le respect qu'il avait pour sa Mère, s'étendait à tout son sexe, et le préserva toujours du libertinage; d'ailleurs, il était laborieux, et l'occupation est l'antidote de tous les vices.
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Humble Mortel, vertueux sans éclat, qui fit le bien par goût, et vécut pauvre par choix, MON PERE! reçois l'hommage que le moins digne de tes fils ose rendre à ta mémoire.
(...)
Edme Rétif, fils de PIERRE, et d'ANNE SIMON, naquit le 16 novembre 1692, à Nitri, terre dépendante de l'abbaye de Molène dans le Tonnerrois. Son Père avait une fortune honnête : c'était un Homme charmant par la figure, et d'une conversation amusante; on le recherchait de toutes parts, et lorsqu'on ne pouvait l'avoir, on venait chez lui. Comme il avait la satisfaction de toujours plaire, il prit aisément le goût d'une vie dissipée. Ses affaires en souffrirent.
Edme n'avait pas de brillant dans l'esprit; son Père le crut sot, et le négligea : mais le caractère de ce Jeune homme était solide; il avait le sens droit, et l'esprit si juste, que dès l'âge de douze ans, effrayé du délabrement des affaires de sa Maison, touché des larmes de la plus tendre des Mères, il se mit à la tête, et entreprit d'empêcher une ruine totale. La conduite de son Père, quoiqu'honnête suivant le monde, fut pour lui une leçon salutaire : mais loin qu'elle diminuât son respect, il porta si loin cette vertu, que c'est encore un proverbe à Nitri : Il craint ses Parents, comme Edmond craignait son Père.
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Telle est la durée de la rose ;
Eclose le matin, fanée le soir,
De larmes je l'arrose,
Demain je viendrai voir.
De la plaintive tourterelle,
Imitant la langueur,
Mon luth est sans chanterelle,
Les basses, écho de ma douleur,
Répètent, objet de mon amour,
Je te demande au jour
Avant l'aurore
Et quand le jour s'ensuit,
Ma voix pendant la nuit
T'appelle encore.
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Air d'Epicure

Rien n'égale dans la Nature,
L'amant dont mon coeur est charmé ;
Pour la volupté la plus pure,
Les dieux tout exprès l'ont formé :
On le prendrait pour l'Amour même,
Quand ses yeux sur moi sont fixés ;
Il me dit sans cesse qu'il m'aime,
Et ne le dit jamais assez.
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Et je pleurais, fondais en larmes, me promenant autour de l'île, le visage voilé d'une main, traçant quelquefois de l'autre sur la pierre l'excès de mes douleurs.
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- Comment veux-tu donc que je t'aime ?
- comme à présent, mais toujours : tu m'as accoutumé au bonheur, je n'en pourrais souffrir la diminution.
- Je me charge du tien.
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... je ne doutais pas qu'il n'y eût longtemps qu'elle avait perdu cette fleur précieuse, qui ne renaît jamais.
Ma délicatesse en souffrait ; mais les désirs y gagnèrent une inconcevable vivacité.
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Dans la jeunesse, on va au coeur d'une femme par les sens ; dans l'âge mûr, on va aux sens par le coeur.
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Si quelque chose me console, c'est le souvenir des mes anciens plaisirs ; lui seul, par une aimable magie, me reporte à mon printemps et m'en rend l'ivresse.
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J'ai toujours aimé les femmes : je n'en rougis pas ; c'est la plus noble des passions, surtout lorsque la tendresse est la base de ce goût, beaucoup plus que le désir.
Aimer, chérir, adorer, trouver à faire le bonheur de l'objet que j'idolâtre une indicible volupté, lui rendre le bonheur qu'elle me procure, voilà comme je m'attache à une femme.
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Quand on est dans le malheur, on a l'ame ouverte et sensible: on appuie sur les situations, on voudrait pouvoir les fixer? D'où vient cela? Est ce qu'on aime à souffrir? Non sans doute...Pendant que j etais privé de la vue de la Marquise et de la societé de Hameauneuf, j etais bien malheureux! Au lieu de chercher a me distraire, je fixais la douleur; je craignais d en avoir echapper l instant; je le gravais dans la pierre! Loin de suivre mes courses ordinaires, j etais accablé, sans energie: mes sorties se bornaient à l ile St Louis , dont je faisait le tour. Je me rappelai ce que m avait dit l homme de la 210e Nuit sur ses dates et je me sentis naturellement porté à faire comme lui. Toutes les fois que je m etais arretè sur le parapet, à reflechir une idée douloureuse, ma main traçait la date, et l idée qui venait de m affecter. Je m'éloignait ensuite, enveloppé dans l'obscurité de la nuit, dont le silence et la solitude avaient une horreur qui me plaisait.
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