Récit autobiographique paru en 1783.
Rétif a quarante-cinq ans, presqu'un vieillard à cette époque et par l'intermédiaire de son héros il raconte ses déboires amoureux.
D'Aigremont est amoureux fou de Sara jeune femme très jolie et désirable qui se joue de ses sentiments.
Il va découvrir qu'elle est loin d'être une "oie blanche" et qu'elle vend ses faveurs à d'autres.
Le récit raconte sa désillusion, mais aussi son attachement à Sara , qu'il aimera et détestera tour à tour.
Mais l' Amour est là malgré toutes les déceptions et les humiliations que lui fera subir Sara.
Beau roman très mélancolique.
Une ode à la jeunesse et à l'amour perdu.
J'ai toujours aimé les femmes : je n'en rougis pas ; c'est la plus noble des passions, surtout lorsque la tendresse est la base de ce goût, beaucoup plus que le désir.
Aimer, chérir, adorer, trouver à faire le bonheur de l'objet que j'idolâtre une indicible volupté, lui rendre le bonheur qu'elle me procure, voilà comme je m'attache à une femme.
Mais d’où vient cette passion a-t-elle duré si longtemps ? C’est, lecteur, ce qui prouve l’adresse de Sara, et combien était grand son mérite supposé ! Elle avait fait une impression profonde ! Je l’adorai d’abord. Lorsqu’ensuite je la méprisai, parce que je sentis qu’elle n’était pas ce qu’elle m’avait paru, je cherchais sans cesse en elle et autour d’elle la fille adorable que j’avais chérie : je ne l’y trouvais pas ; j’étais, dans une autre position, aussi malheureux que Narcisse, je cherchais l’impossible. Sara n’était pas ce qu’elle m’avait paru ; je retrouvais bien Sara, ou plutôt une vaine et trompeuse image ; mais ma fille, mon amante, mon amie, mon Hipparchia, cette fille qui m’avait persuadé qu’elle aimait un quarante-cinquenaire, je ne la retrouvais plus, parce qu’elle n’avait jamais existé.
Telle est la durée de la rose ;
Eclose le matin, fanée le soir,
De larmes je l'arrose,
Demain je viendrai voir.
De la plaintive tourterelle,
Imitant la langueur,
Mon luth est sans chanterelle,
Les basses, écho de ma douleur,
Répètent, objet de mon amour,
Je te demande au jour
Avant l'aurore
Et quand le jour s'ensuit,
Ma voix pendant la nuit
T'appelle encore.
Air d'Epicure
Rien n'égale dans la Nature,
L'amant dont mon coeur est charmé ;
Pour la volupté la plus pure,
Les dieux tout exprès l'ont formé :
On le prendrait pour l'Amour même,
Quand ses yeux sur moi sont fixés ;
Il me dit sans cesse qu'il m'aime,
Et ne le dit jamais assez.
Dans la jeunesse, on va au coeur d'une femme par les sens ; dans l'âge mûr, on va aux sens par le coeur.
En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.