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Citations de Nicolas Franck (18)


Une étude qualitative a mis en exergue des changements
de comportement à long terme après le déconfinement, tels
qu’un lavage prolongé des mains et un évitement de la foule.
Pour certains, plusieurs mois ont été nécessaires avant que
leur état revienne à la normale.

Les facteurs associés à un risque psychologique élevé à
la suite d’une période de confinement ne sont pas encore
bien connus. Il est cependant patent que le fait d’avoir une
fragilité psychologique, pouvant s’exprimer sous la forme
de n’importe quel trouble psychiatrique, est associé à une
augmentation du sentiment de détresse à la suite de tout
événement traumatisant. Les personnes ayant une mauvaise
santé mentale avant le confinement ont donc besoin d’un
soutien renforcé pendant le temps qu’il dure et à l’issue de
celui-ci.
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Les conséquences néfastes de l’isolement semblent être
principalement liées à sa durée et à ses conditions, en particulier
le fait d’être totalement isolé de tout contact humain
et de ne bénéficier d’aucune stimulation mentale ni activité.

Cela prive les personnes des contacts sociaux sur lesquels ils
comptent pour éprouver leur appréhension du monde. En
fin de compte, l’absence totale d’interactions sociales affaiblit
la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas et
entre ce qui est externe et ce qui est interne, au détriment
de l’adaptation sociale.

En l’absence de contexte social, la volonté des personnes
s’affaiblit et elles deviennent plus sensibles à
l’influence de ceux qui exercent une autorité, malgré
le retrait social favorisé à long terme par l’isolement social.
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Les modes d’expression d’une souffrance mentale sont très variés. Chacun peut avoir une fragilité dans un ou plusieurs domaines, pouvant résulter de l’effet combiné de facteurs génétiques et d’autres causes pouvant entraîner des anomalies plus ou moins marquées de la structure ou du fonctionnement du cerveau. Franchir son seuil de vulnérabilité, du fait d’un stress trop intense par rapport à ce que l’on est capable d’endurer, peut conduire à l’apparition de l’un ou l’autre des troubles mentaux dont il va être question dans les paragraphes suivants.

Distinguons les troubles mentaux fréquents des troubles mentaux sévères. Parmi les premiers, les troubles anxieux et les dépressions sont les plus courants. Ils touchent environ 15 % de la population. Dans les troubles anxieux, la peur s’installe de manière durable. Dans les dépressions, c’est le pessimisme, la tristesse et le ralentissement qui dominent.

Les troubles mentaux sévères, qui concernent 3 à 5 % de la population, regroupent les troubles du spectre de la schizophrénie, les troubles bipolaires et certaines formes sévères de troubles de la personnalité.
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Sur une population de 65 millions de personnes ayant
vécu ce type de stress, étant donné la prévalence habituelle
des troubles mentaux, on peut s’attendre au développement
d’un très grand nombre de troubles anxieux généralisés et
de dépressions. Leur expression pourra être durable. Les
structures de psychiatrie et de santé mentale risquent donc
d’être très sollicitées dans les mois et les années à venir. Or
elles étaient déjà en tension avant la crise, peinant à faire face
aux besoins habituels de la population. Même une légère
augmentation risque de surcharger le système, qui pourrait
s’avérer incapable de faire face à un besoin accru en postcrise.

En pratique, il serait salutaire que la santé mentale soit
considérée comme la troisième priorité dans la gestion de la
crise de Covid-19, après la prise en compte de l’épidémie
à proprement parler (mesures pour freiner sa transmission
et soins apportés aux formes les plus sévères) et celle de
ses conséquences économiques.
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Nombre des prisonniers soumis à l’isolement, qui peut se
prolonger pendant des années, présentent des troubles mentaux
sévères avant le début de la peine. Les conditions d’isolement
viennent exacerber leurs symptômes ou favoriser une
rechute. Or les règles en vigueur dans ce type d’établissement
pénitentiaire recourant à l’isolement limitent considérablement
la nature et la quantité des prises en charge psychiatriques,
ce qui est très dommageable pour cette population.

Jerry Williams, qui a reçu un diagnostic de schizophrénie
associé une intelligence à la limite inférieure de la normale
(quotient intellectuel de 76), a été emprisonné en Caroline
du Nord en 1990 puis placé en isolement pendant huit ans.
Il s’est plaint d’hallucinations visuelles (il voyait en particulier
un serpent), auditives (lui tenant des propos lénifiants ou
proférant au contraire des hurlements menaçants) ou cénesthésiques
(brûlures à l’intérieur de sa tête). Il s’est déclaré
totalement convaincu que ce qu’il voyait ou entendait appartenait
à la réalité – « Je vois un serpent dans ma cellule […] ;
j’ai vu des traînées de serpent à l’endroit où il était, sur le
sol. Je jure que je les vois. » – et effrayé par le contenu des
voix hallucinatoires, ayant peur qu’elles ne le tuent.
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Boccace, dans la première journée du Décaméron, décrit
la déréliction qui a touché la ville de Florence lorsque cette
épidémie l’a frappée en 1348. Il mentionne l’interdiction
qui frappait tout malade d’entrer dans la cité et le fait que
« de nombreux conseils furent donnés pour la conservation
de la santé ». Il raconte comment la maladie frappe le corps,
d’abord sous la forme de bubons pestilentiels situés à l’aine
ou aux aisselles, puis de taches « noires ou livides » sur les
bras ou les cuisses. Toutes ces lésions étaient des indices de
mort certaine dans les trois jours qui suivaient pour ceux qui
en étaient atteints.
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Les personnes exposées à une maladie contagieuse inquiétante
sont très sensibles aux informations alarmistes qui
peuvent être transmises par les responsables de la santé
publique, ce qui peut les entraîner à surestimer les risques
auxquels ils sont confrontés et les motifs de leur confinement.

Une bonne connaissance de la maladie et des décisions
sanitaires qu’elle implique est une priorité pour les personnes
qui la subissent.
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Très concrètement, les responsables politiques et administratifs qui organisent le confinement devraient toujours garder à l’esprit que tout le monde ne peut s’appuyer comme eux sur l’association salvatrice d’un sentiment d’utilité et d’une sécurité de l’emploi. Ils doivent avoir conscience que si le confinement est vécu négativement, ses conséquences s’exerceront à long terme et toucheront non seulement les
personnes confinées, mais aussi plus largement les professionnels de santé mais aussi potentiellement certains d’entre eux dans un second temps à travers la contestation judiciaire, administrative ou politique de leur action.
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Le SARS-CoV-2 a une propension à muter. Fin avril, il existait
déjà onze souches distinctes du virus selon une équipe de
l’Université de Zhejiang en Chine. Les souches en circulation
en Europe et à New York étaient considérées comme les
plus dangereuses.

L’hétérogénéité observée en termes de mortalité pourrait
découler d’une virulence très différente d’une souche à l’autre
du SARS-CoV-2.
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Les effets du stress ne sont pas les mêmes selon sa durée. On distingue trois étapes.

La première est la phase d’alarme qui peut entraîner une sidération chez la personne.

La deuxième est la phase d’adaptation et de résistance, qui se traduit
par une réduction des difficultés initiales.

Enfin, la troisième est la phase d’épuisement, durant laquelle peuvent apparaître des complications. Celles-ci se développent si le stress se prolonge trop et que les capacités d’adaptation de l’organisme
sont dépassées.
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Le confinement modifie les organisations et les contraintes
personnelles. Source de stress, il s’accompagne d’une dégradation
potentielle du bien-être s’il se prolonge. Les conditions
d’existence quotidiennes jouent un rôle important.
Ainsi, être confiné seul dans une petite surface est pire que
d’être confiné à plusieurs dans un logement de grande taille.

Pouvoir continuer à exercer un travail bénéficiant de l’estime
de la population et source d’un sentiment d’utilité personnelle,
à l’instar des professionnels de santé applaudis chaque
soir à 20 heures pendant toute la durée de la crise, était
associé à un niveau de bien-être satisfaisant.
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Pour James et Lange, les émotions n’étaient que la perception de
phénomènes corporels. Selon leur conception, par exemple, le fait
de voir quelque chose d’effrayant augmente le rythme cardiaque ;
la perception de cette réponse corporelle à un stimulus n’intervient
que consécutivement pour constituer l’émotion peur. À l’extrême,
les gens n’auraient donc peur que parce qu’ils se sauveraient,
seraient heureux parce qu’ils souriraient, seraient tristes parce
qu’ils pleureraient, etc. Dans cette approche, les changements
physiologiques tels que l’excitation du système sympathique
découleraient directement des perceptions.
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L’amygdale – une région cérébrale du lobe temporal médian qui joue un rôle dans la perception et dans l’expression des émotions – et le locus coeruleus – une zone située dans le tronc cérébral qui relie la partie inférieure du cerveau à la moelle épinière et prend part aux réactions de peur et au cycle veille-sommeil – contribuent à l’expression des comportements de stress.

Ces structures, étroitement reliées entre elles, reçoivent des informations du cortex préfrontal, qui analyse les conséquences de la situation, et de l’hippocampe, qui peut établir un lien avec des expériences similaires antérieures.
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La grande hétérogénéité des tableaux cliniques schizophréniques laisse penser que les mécanismes de production des différents symptômes sont multiples. Il paraît difficile de mettre sur le même plan, par exemple, la persécution (impression qu’ont certains patients qu’autrui leur en veut) et l’impossibilité d’initier des actions. Même dans un cadre ayant été circonscrit de manière plus étroite comme la catatonie (qui regroupe certaines manifestations motrices de la schizophrénie), l’agitation et la catalepsie (se caractérisant par le fait que le patient paraît figé, comme une poupée de cire) ne paraissent pas relever des mêmes mécanismes.
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Considérer ce qui peut être bon ou mauvais pour mon cerveau nécessite d’en connaître l’organisation et le fonctionnement. Être attentif aux conséquences du vieillissement du cerveau, qu’il s’agisse du vieillissement normal ou d’un vieillissement aggravé par la maladie, conduit à en prendre particulièrement soin.
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En négligeant la diversité de ces niveaux intentionnels, les paradigmes expérimentaux actuels laissent souvent indéterminé le détail des mécanismes qui leur sont associés.
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Les antipsychotiques peuvent exercer des effets non seulement sur les hallucinations et le délire (effets antipsychotiques ou incisifs), sur l’agitation (effets sédatifs), mais aussi, de façon plus modeste, sur les symptômes négatifs ou défi citaires de la schizophrénie (effets désinhibiteurs et/ou antidéfi citaires)
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Le rôle de certaines drogues dans le déclenchement des épisodes psychotiques est fortement suspecté. La prise de cannabis pourrait en particulier révéler une schizophrénie. Cette notion est importante car elle met en évidence la toxicité de cette drogue actuellement très consommée en France, en particulier par les patients schizophrène. Par ailleurs, deux substances sont utilisées par les schizophrènes en tant que stimulant : la nicotine et la caféine.
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