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Critiques de Nina George (75)
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Si proche si loin

Auteur : Nina george

Résumé : Ils sont trois. Trois narrateurs qui se retrouvent à l’unité de réanimation d’un grand centre hospitalier londonien. Sam est un enfant surdoué atteint de synesthésie, son père Henri qu’il n’a jamais rencontré et Eddie, l’amour impossible et perdu d’Henri. Chacun raconte son histoire, cette rencontre improbable aux frontières de l’inconscient.

Mon humble avis : Parfois certaines lectures se révèlent être des petits miracles. Ce si proche si loin fera définitivement partie de cette catégorie trop rare dans la vie d’un lecteur compulsif. Quand je reçus cet ouvrage des éditions Slatkine et cie j’avoue que l’enfantine et, à mon humble avis, peu commerciale image de couverture et le résumé en quatrième de couverture ne me motivait pas plus que ça. Et puis la lecture. Au bout de dix pages je sus que je ne pourrais lâcher ce roman jusqu’à son terme. Le style de Nina George est fluide, efficace mais brillant, il va droit au coeur et ne s’embarrasse pas de circonvolutions inutiles. Les personnages , et en particulier le petit Sam, sont extrêmement attachants et humains, il se dégage de ce texte une vraie émotion, Nina George nous parle de nos vies car les thèmes évoqués sont universels : relations familiales, perte d’un être cher, passage à l’âge adulte. Si loin si proche est un excellent roman, de ceux qu’on ne peux plus lâcher, un texte jamais ennuyeux, aux frontières de la vie et de la mort, un texte intelligent, et empathique qui donne envie de serrer ses proches dans ses bras, de redonner aux relations humaines leur juste place. Tout cela avec simplicité, un peu d’humour et un talent certain de l’auteur pour la description des sentiments et des relations qui lient les êtres. C’est joli, parfois abstrait lorsqu’il s’agit des rêves d’Henri qui se bat entre la vie et la mort, mais toujours sincère et encore une fois terriblement addictif. Je crois que c’est ce qui m’a tant plus dans ce roman au thème improbable mais qui s’est révélé être une vraie bonne surprise. Je ne pouvais achever cette chronique sans vous dire quelques mots sur Sam, cet enfant surdoué, synesthète et tellement attachant. Ceux qui ont eu la chance de lire le fabuleux extrêmement fort et incroyablement près du génial Jonathan Safran Foer auront peut-être trouvé comme moi quelques analogies entre Sam et Oskar Schell, deux enfants géniaux à leur façon mais surtout deux personnages qui resteront gravés dans ma mémoire de lecteur. Evidemment la comparaison est très flatteuse pour Nina George mais elle m’a poursuivi tout au long de cette lecture et rien que pour cela, je ne peux que m’incliner devant la qualité de cet ouvrage de Nina George.

J’achète ? : Oui, tu oublies que la couverture est moche et tu fais confiance à Slatkine, un éditeur capable de découvrir de véritables perles comme celle que nous évoquons dans cette chronique aujourd’hui.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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La lettre oubliée

Décidément le thème de la lettre mystérieuse qui sert de point de départ à l'écriture d'un roman est à la mode ces dernières années (entre autre et pour exemple ma précédente lecture "la lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry").

Je dois vous avouer que j'ai adoré le début (la mise en bouche) et la fin de ce roman. Entre les deux je me suis un peu ennuyée à cause de quelques longueurs et bavardages qui n'apportaient pas d'eau au moulin du récit. Mais ce n'est que mon ressenti.

L'écriture m'a paru irrégulière, parfois terne avec quelques phrases un peu clichés.et à d'autres moments extrêmement brillante, pleine de couleurs et de saveurs.

Le pèlerinage initiatique de cet homme désireux de faire le deuil d'une partie de sa vie aurait été pour moi plus convaincant si le style avait été un peu plus épuré.

A vous de le lire et de le ressentir.
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La lettre oubliée

Lecture débutée en août 2014...abandonnée et reprise présentement !



Abandon essentiellement négligent, causé par mes sempiternelles dispersion et boulimie....





L'histoire très attachante et mouvementée de Jean Perdu, libraire et "marin d'eau-douce" ...en chagrin d'amour depuis 20 ans... alors qu'il poursuit depuis toujours l'animation et l'assortiment de sa péniche-libraire, "Pharmacie littéraire"...pour aider ses clients à se sentir mieux dans leur vie ...



"Il s'appelle Jean. Il est en train de reconstruire une vieille péniche hollandaise. Il dit qu'il veut y planter des livres. "Des bateaux en papier pour l'âme", dit-il. Il m'a expliqué que c'était censé devenirr une pharmacie, une pharmacie littéraire destinée à guérir tous les sentiments pour lesquels il n'existe pas d'autre remède. Par exemple le mal du pays. Il dit qu'il y en a différentes sortes. le besoin de sécurité, la nostalgie de la famille, la peur des adieux ou le désir d'aimer. "(p.121)



Car cet amoureux des livres vend, conseille des livres afin que les gens goûtent plus harmonieusement leur vie... !!



Cette "Lettre oubliée" ; lettre laissée par la femme aimée, Manon, lorsqu'elle est partie brutalement... 20 ans auparavant. de colère, s'imaginant une trahison, il en repoussera la lecture...encore et encore, et les années auront passé... Celle-ci resurgira par un concours de circonstances, imprévu...et il sera bouleversé car la raison de sa fuite était bien, bien loin, de tout ce qu'il avait pu imaginer !!! [je n'en dirai pas plus...c'est déjà trop !]



Ce roman offre un large éventail d'émotions et de thématiques, entre les chagrins de coeur des personnages, les pannes sèches d'un jeune écrivain prometteur, le ressenti des deuils des êtres chers, la quête universelle de chacun pour trouver un vrai sens à l'existence, les bonheurs de vivre: la Nature, les arts (la danse, la musique, l'écriture...) et au centre, notre Jean Perdu [ patronyme un peu excessif, mais justement signifiant d'un être en mal-être, et dans la nostalgie intense de son "grand Amour" passé...] qui trouve sens et ressources sur son "bateau-livres"...



"Il avait toujours ressenti la proximité des livres comme une protection. Il avait trouvé le monde entier dans son bateau, tous les sentiments, chaque lieu, chaque époque. Il n'avait jamais ressenti le besoin de voyager, ses dialogues avec les livres lui avaient toujours suffi...Il lui était même arrivé de leur accorder davantage d'estime qu'aux hommes."

Ils étaient moins menaçants. (p. 303)"



Et un matin, Jean Perdu...décide de larguer les amarres, avec ce jeune camarade, auteur prometteur, en mal d'inspiration, Max [cité précédemment]...Sans aucun plan préétabli, il choisit de se diriger vers

le Sud, pour retrouver les racines et les plus beaux moments vécus avec Manon...



Une sorte de "road-movie"...ou plus justement "boat-movie"...puisqu'il part avec sa péniche-librairie, ses livres, ses deux chats [eux-mêmes touchés dans le choix de leurs prénoms , par la littérature !...], Lindgren et Kafka...



Un roman idéal pour ce temps estival... car on trouve avec joie, un grand nombre de descriptions poétiques et des plus savoureuses de la nature, des paysages les plus divers traversés, les cours d'eau, les écluses,

les villages.. avec de belles pages sur Cuisery, "Village du livre".... sans oublier les incidents, les rencontres imprévues qui enrichissent, font mûrir notre libraire-marin et notre jeune écrivain, Max....



Une très émouvante évasion qui nous fait nous attacher aux différents personnages rencontrés au fil des pérégrinations fluviales et terrestres de Jean et Max...

Quelques longueurs... mais de grâce, pas de reproche intempestif... notre esprit est en vacances, s'évade et part à l'aventure, sans prendre garde au temps... en apprenant même à le perdre ...!!!



Reste un hommage très vivant, dynamique aux Livres , aux libraires... incluant tout "notre" charmant monde des écrivains et de la Littérature !...



"Les livres protègent de la bêtise. Des faux espoirs. Des mauvais hommes. Ils vous revêtent d'amour, de force, de savoir. C'est la vie depuis l'intérieur. (p.21)"
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La lettre oubliée

Un roman qui rend heureux et qui fait du bien, c’est comme une bonne tarte au citron meringuée (mon pêché mignon) ça fait envie et si en plus la phrase d’accroche ressemble à ça : "Le roman phénomène qui parle d’amour… et de livres !" alors je ne pouvais pas passer à coté.



J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour ce libraire très particulier qui prescrit des romans comme on prescrit des médicaments car c’est bien connu, les livres soignent l’âme ! qui a gâché sa vie pendant 20 ans pour cause d’égo mal géré. Il repart à la quête de lui-même et va changer de vie. jusque-là il prescrivait à ses clients, dans sa pharmacie littéraire, le livre convenant à leur état, j’aime sa vision du livre qui vient comme un médicament vous requinquer, vous donner du baume au coeur, il s’en sert comme d’une thérapie. Il conseille ou au contraire déconseille en fonction de la pathologie du client. Il y a parfois des scènes assez drôles.



C’est un livre plein de tendresse, de délicatesse, autour de l’amour des livres, un bel éloge de l’amitié. La galerie de personnages est à tomber, des êtres blessés, émouvants et terriblement attachants. C’ est une aventure humaine qu’il faut lire ! La vie ne nous épargne pas mais il n’appartient qu’à nous de nous morfondre ou de nous relever et lui sourire.



L’auteur signe là un roman altruiste et qui donne envie de faire comme Jean.



VERDICT



J’ai vraiment apprécié ce roman baume au coeur, il sera parfait pour vos vacances ou pour un weekend de grisaille.
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La lettre oubliée

Perdu, il porte bien son nom, Jean ! Perdu, parce qu'il l'ait quelque part, depuis que cet amour d'antan, cet amour insolent, l'a quitté... si soudainement. Sur sa péniche, il soigne, il guérit les âmes, avec des livres... "Une pharmacie littéraire" dit-il.... Lulu, la librairie sur les flots... Et un beau jour, il offre à sa voisine un meuble, dans lequel se cache "La lettre oubliée", lettre que lui a laissé Manon sa bienaimée, qu'il n'a jamais ouverte. Il se décide, enfin, après 21 années, d'en découvrir son contenu... Son sang ne fait qu'un tour, il décroche sa péniche et part... Sur son périple viendront se greffer d'autres personnages, eux aussi en quête d'autre chose.... Bien belle histoire, d'amour, oui, d'amour des livres, d'amour de personnes, d'amour de soi.... Et finalement, oui, ce livre peut rendre heureux...

Grâce à Babelio et à son tirage au sort lors du pique-nique, j'ai pu découvrir un nouveau talent littéraire, alors Merci !
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La lettre oubliée

Jean Perdu vit entre parenthèse depuis 21 ans.

Depuis que Manon, son grand amour, l'a quitté un beau matin, lui laissant une lettre qu'il refuse de lire.

Il a une pharmacie librairie, sur une péniche, et prescrit les livres à ses clients comme des ordonnances.

Lorsqu'il donne une table à sa nouvelle voisine, celle-ci retrouve dans un tiroir la lettre de Manon.

S'ensuit alors une douloureuse remontée à la vie pour Jean.

Voilà un très beau roman sur l'amour, sur les livres, sur l'amitié.

Que des personnages attachants.

Une écriture belle et douce.

En partant avec Jean sur les canaux de France, l'auteure nous offre une belle évasion entre nature et émotions.

Au cours de cette descente vers le sud, sur les traces de Manon, de belles rencontres humaines.

Oui, vraiment, une bien belle lecture.
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La lettre oubliée

Jean est un drôle de libraire : son commerce tient dans une péniche qu’il a baptisée « Pharmacie littéraire ». Car pour lui la littérature est là pour guérir, pour faire du bien, et il est devenu très doué pour estimer ce dont chacun a besoin de lire, à un certain moment de la vie. Mais malheureusement, ça ne marche pas pour lui, et il reste profondément blessé par le départ de la femme qu’il aimait, il y a vingt ans de cela. Partie sans un mot, partie en laissant simplement une lettre. Sous le coup de la colère, Jean a refusé d’ouvrir cette lettre. Et il l’a oubliée. Le personnage en est là lorsque survient le déclic qui donne son sens au roman : alors qu’une nouvelle voisine vient de s’installer, il lui prête un meuble dans lequel elle retrouve LA lettre. Il décide alors de l’ouvrir. Commence ainsi un voyage initiatique au cours duquel Jean Perdu (c’est son nom !) va devoir se défaire de vingt de poussière, de certitudes, de pleurs et de ruminements. Un voyage qui prendra le temps qu’il faut, au gré des caprices des fleuves français, qui l’amènent à rencontrer des personnages hauts en couleur, parfois également blessés. Et à chaque arrêt, il survit en vendant ou en donnant des livres, faisant œuvre ainsi de petite bibliothèque ambulante qui s’insinue jusqu’aux villages les plus reculés, les plus oubliés.



Ce fut une lecture très agréable que ce gros roman publié par Charleston. Si vous ne connaissait pas, c’est une petite maison d’édition qui sait comment faire du bien à ses lecteurs : on en sort toujours avec le sourire aux lèvres, et la certitude de passer un bon moment. Et puis pour les lecteurs, quel meilleur livre que celui qui parle de littérature ? On s’y retrouve ainsi tout du long de beaux passages qui rendent hommage aux livres, à la lecture et à ce qu’elle peut apporter dans la vie d’un homme ou d’une femme. Un roman où il ne faut pas s’attendre à des aventures trépidantes et des rebondissements à toutes les pages : non, c’est un bonbon qu’il faut prendre le temps de déguster. On ne change pas de vie dans un coup d’éclat. On n’apprend rien de durable dans la précipitation. Un texte qui prend son temps, et où il faut prendre son temps.

A découvrir pour les amoureux de la littérature, ou pour ceux qui simplement aiment une bonne histoire …




Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Si proche si loin

Dès les premières lignes, j'ai su que je ne lâcherai pas Henri et son histoire avant la dernière page refermée... Ce n'est pas un roman facile, la côte à aborder est abrupte et les personnages n'ont rien d'ordinaire: Un reporter de guerre blessé par la mort tragique de son père, un enfant de 13 ans synesthète, une femme amoureuse qui s'est crue trahie .... En tête de chaque chapitre, le nom de celui qui pense, ou qui rêve, ou qui se souvient. Et l'on se croise autour d'un lit d'hôpital, avec toute cette charge d'amour à donner, à prendre, sans que jamais aucune certitude ne vienne apaiser les doutes. Remarquable!
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La lettre oubliée

Voici un livre qui apparaît léger au premier abord. Pour finir il ne l'est pas tant que ça car il est question d'une vie bouleversée par une lettre non lue et découverte plus de vingt ans plus tard.



La plume de l'auteur (ou celle de la traductrice...) est agréable.



J'ai vraiment aimé tout ce qui a trait à la librairie-péniche de Jean, à sa façon de choisir un livre pour une personne. Il soigne admirablement bien "les petits sentiments qui ne sont pas reconnus comme des maux" p.35



Jean s'est forgé une armure suite au départ de Manon, c'est une lettre oubliée qui va bouleverser sa vie, lui faire prendre "la route" et pourquoi pas lui redonner goût à la vie.



Les personnages sont attachants, variés, blessés et tourmentés, chacun d'entre eux va changer durant cette histoire.



J'ai beaucoup aimé le début de cette histoire mais le voyage de Jean est un peu long, un peu trop pour moi, je suis allée au bout sans déplaisir mais le début de ma lecture me laissait présager un avis plus enthousiaste.
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La lettre oubliée

J'ai lu ce livre, il y a un an et il m'a marqué durablement.

J'aime repenser à la philosophie qui s'en dégage, l'importance qu'il faut accorder aux petits bonheurs de la vie et cette invitation à puiser dans la pharmacie littéraire pour panser les maux de la vie qui est tout sauf un long fleuve tranquille.

Un livre thérapeutique à lire et relire d'urgence pour se sentir mieux !
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La lettre oubliée

Si vous n'avez pas le moral, alors lisez ce livre.

Jean Perdu (ça c'est un nom !) a mis sa vie entre parenthèse depuis une vingtaine d'années. Pourtant il fait le bien autour de lui, tout au moins pour ses clients, puisqu'il "prescrit" des livres dans sa péniche arrimée sur les bords de Seine à Paris, baptisée la "pharmacie littéraire". Et cette idée, j'avoue que je lui aurais bien piqué !

Bien sûr des aventures l'attendent, qui vont le remettre sur les flots (ainsi que sa péniche).

Une très jolie histoire qui mérite bien le détour.
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Si proche si loin

Depuis plusieurs mois, des connaissances me parlent élogieusement de « Si proche, si loin » de Nina George en m’incitant fortement à le lire au motif qu’il vaut le détour et qu’il m’enthousiasmera à coup sûr.

Au vu du synopsis qui me paraissait intéressant, des appréciations majoritairement positives lues çà et là, je me suis dit pourquoi pas ? Ce serait également l’occasion de découvrir une nouvelle prose. Cette auteure allemande étant une première pour moi.

Le 04 février 2019, cherchant un bouquin se lisant rapidement dans l'attente d'une lecture commune, le susnommé me parut idéal pour meubler ce temps.

Je me plongeais donc dans cette nouvelle aventure avec motivation, curiosité et surtout l'espoir de connaître quelques heures de plaisir.

L’ebook définitivement refermé, je concède volontiers que je me félicite d’avoir suivi ce judicieux conseil. Je me suis régalée. Emportée très tôt par l’histoire, impatiente de tourner les pages, j’ai compris que je ne la lâcherai pas jusqu’à son terme.

A travers ce récit, nous partageons l’expérience peu commune et dramatique de trois personnes très différentes, liées inextricablement les unes aux autres, qui se battent pour vivre, espérer et qui doivent faire face à des défis qui leur sont propres comme une lutte acharnée contre une mort annoncée, la perte de l’être cher ou encore la naissance du premier amour.

« Lui », c’est Henri. Il se retrouve dans le coma après avoir sauvé une petite fille de la noyade : il est fauché par une voiture au moment où il dépose l’enfant sur la terre ferme, et s’apprête à reprendre son chemin pour retrouver son fils.

« Elle », elle se prénomme Edwinna (Eddie pour les intimes). Elle lui rend visite tous les jours. Henri était l’amour de sa vie. Il y a de cela deux ans. Et puis plus rien. Et voilà qu’il refait irruption dans sa vie.

Le troisième protagoniste, quant à lui, s’appelle Sam. Treize ans. Ce jeune garçon, surdoué et synesthète, n’a jamais connu son père. Il le rencontre pour la première fois sur son lit d’hôpital, suspendu entre la vie et la mort, dans le monde des rêves, si près et si loin de lui. A son chevet, entouré des médecins, des infirmières et de Mrs Tomlin - l’ancienne amante -, il laisse libre cours à son imagination, et rêve lui aussi de la personne qu’aurait pu être son papa.

À force de veiller un vivant, leurs pensées vagabondent, délicieusement. A quoi songent-ils ? Comment surmontent-ils cette pénible et exigeante situation ? Qu’adviendra-t-il finalement ? Plongez-vous dedans, vous saurez.

Œuvre contemporaine à plusieurs voix complexe mais très intéressante. Nous sommes embarqués dans un monde mal et heureusement peu connu de la majorité des gens. Un phénomène tout autant mystérieux que fascinant qu’il y a encore quelques années, était inévitablement associé à la mort : le coma. Même si je ne suis pas experte de ce domaine, j’ai eu la sensation, en lisant, que Madame George s’était visiblement bien documentée pour coller au mieux de la réalité dans la description de ce trouble de l’état de vigilance. Mes acquis ont été confirmés et j’ai appris certaines choses sur son fonctionnement, sur son accompagnement médical et moral.

De nombreux flashbacks, d’innombrables rêves sont présents sans que cela nuise à la compréhension et à l’intérêt de l’intrigue. En utilisant l’état de conscience évolutif de la victime, l’écrivaine nous éclaire parfaitement sur les niveaux d’existences possibles entre la vie et la mort. C’est désorientant, décontenançant mais instructif. Une réflexion s’impose alors.

Cet écrit soulève des questions existentielles intéressantes sur le but et la définition de la vie. En me suivant à votre tour, vous y trouverez peut-être des réponses.

La narration à la première personne m’a beaucoup plu. Les acteurs prennent alternativement la parole au commencement de chaque chapitre. Ils nous donnent ainsi leur vision respective sur les évènements passés ou présents. J'ai adoré la manière dont cela fonctionnait car cela les rend plus profonds, plus réfléchis. Grâce à leur dévoilement, à leurs explications sur la façon dont ils appréhendent la tragédie qui se joue, leur rencontre avec l’inconscient, nous apprenons à les connaître véritablement. Une complicité s'établit peu à peu. Une certaine intimité naît alors entre eux et nous. Nous nous inquiétons réellement pour eux.

Les personnages, justement, sont raffinés. Ils sont joliment dessinés et sont exceptionnellement convaincants. Ils font preuve de charisme. Ils dégagent une telle aura que j’ai pris assurément du plaisir à les accompagner.

Sam a toute mon affection. Cet adolescent atypique par son intelligence supérieure et sa synesthésie est profondément mature pour son âge. J’ai été charmée par son courage, son humanité. J’ai éprouvé de la peine quant à sa tristesse, son désarroi. C’est un individu attachant, généreux qui renvoie quelque chose de spécial tout simplement. Désormais, je suis davantage informée sur sa particularité neurologique non pathologique.

J’ai admiré Eddie. C’est une femme forte, blessée dans son orgueil qui assume néanmoins la lourde responsabilité qui lui a été confiée. Le duo qu’elle forme avec Sam est attendrissant.

La vision onirique d’Henri est bien retranscrite. Elle reflète vraiment ce qu’il est dans la « vraie » vie. Un individu qui a vu tant de souffrances qu’il en n’a renoncé à aimer et à être amé. Il s’interdit tout bonheur.

Plume légère et agréable. Rythme, ni trop lent ni trop rapide, convenant au cadre que représente une chambre d’hôpital.

Mes félicitations vont à N.G pour avoir eu le courage de traiter de sujets difficiles liés aux choix humains. Vie, mort, coma, amour, peur, conscience, inconscience… Nous voyageons dans ces univers parallèles si proches et si lointains à la fois. Grâce aux rêves d’Henri, nous nous immergeons totalement dans l’esprit. Elle aborde avec brio, pudeur et légèreté les questions difficiles mais non moins importantes que sont la perte, la solitude, le manque.

En résumé, j’ai eu dans les mains un bouquin tout en couleur, intense et de haute tenue. Un texte écrit de manière subtile qui se veut simultanément épanouissant et déchirant, instructif et drôle quelquefois. Je ne me suis jamais ennuyée. J’y ai croisé de l’empathie, de l’intelligence et de l’humilité.

A entreprendre ? : Absolument. Si les histoires émotionnelles ne vous rebutent pas, vous allez aimer ce livre. Il y a des passages amusants où vous sourirez, d’autres seront à l’inverse très tristes et vous arracheront probablement quelques larmes. Mais une chose est certaine, vous ne serez pas insensibles à cette lecture qui restera, pour moi, un moment fort de ce début d’année. Ces débuts avec la romancière sont incontestablement réussis.


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La lettre oubliée

A lire et savourer avec beaucoup d'enthousiasme car il ne s'agit pas QUE d'un roman facile et à placer entre toutes les mains des voyageurs et des vacanciers désoeuvrés. A mon avis, ll s'agit là d'une véritable rivière de philosophie d'amour. C'est énorme de tendresse, c'est fou de bienveillance pour les hommes. L'écriture est douce et calme comme l'eau d'un canal. Et bienvenue aussi dans ce roman aux amateurs de littérature, ils seront bien servis par Mr Perdu.
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La lettre oubliée

C'est un bon roman qui parle d'amitié, de deuil et qui se déroule en grande partie sur une péniche appelée " la pharmacie littéraire".

C'est une histoire pleine de tendresse, d'amour et surtout amour des livres. Beaucoup de paragraphes rendent hommage aux écrivains et à leurs écrits.

J'ai aimé le personnage principal, Jean Perdu, amoureux des livres. Il est attachant dans sa façon de soigner les maux par les mots.

Quelques longueurs en milieu de roman ne m'ont pas empêché d'apprécier cette lecture . En plus l'écriture est agréable et même poétique par moment.
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La lettre oubliée

"La lettre oubliée" est un roman qui se savoure. Tout comme les bons petits plats, il faut laisser mijoter pour en éprouver toute la saveur. D'un genre "lectrice compulsive", j'ai l'habitude de "dévorer" plutôt que de "savourer", mais là, étrangement, je me suis laissée bercée par la douceur de l'histoire, de son personnage principal Mr Perdu...Il faut dire que c'est un homme qui prend son temps. 20 ans pour ouvrir la lettre de celle qui l'a quitté, on a vu plus rapide! 20 ans en apnée dans sa propre vie avec uniquement les livres comme bouée de secours, ça fait long aussi...D'autant plus quand on découvre que malgré leur pouvoir, les livres ne remplacent pas la vie. Mais il n'est jamais trop tard pour se réveiller, se retrouver, recommencer et surtout s'autoriser à ressentir, vivre ses émotions et les accepter telles qu'elles sont: tantôt dévastatrices, tantôt salvatrices. Jean Perdu à 50 ans, va reprendre la route pour aller rejoindre celle qu'il aime encore, pas certain de ce qui l'attendra à l'arrivée. Mais on le sait bien, ce qui compte ce n'est pas l'arrivée mais le chemin. Ce voyage, il le fera avant tout pour lui-même et il en ressortira transformé à jamais. C'est cette belle épopée des temps modernes que vous propose Nina George. Dans ce roman "feel good", elle nous embarque avec Jean Perdu au bord de sa péniche littéraire. Nous, lecteurs, n'avons plus qu'à nous laisser bercer des eaux du fleuve aux mouvements de la mer. Alors embarquez pour ce doux voyage sans hésiter. On en revient comme apaisé, le sourire aux lèvres.
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La lettre oubliée

Jean perdu, le héros de notre roman, possède une péniche/pharmacie littéraire pour soigner les maux de l'âme à Paris. Il mène une existence peuplée de livres mais morne depuis qu'il a perdu il y a 20 ans son grand amour. Il va se mettre à la recherche de celle qu'il a tant aimée comme il a retrouvé une lettre de son aimée qu'il n'a jamais ouverte. Ses aventures vont le conduire à rencontrer des personnages hauts en couleur et aussi à se retrouver lui même et à donner un nouveau sens à son existence.

J'ai été très enthousiasmée par l'idée de départ séduisante de cette pharmacie littéraire mais au final mon intérêt a beaucoup diminué. En effet il est question de livres mais il y a peu de détails, de matière. Les rencontres faites par le personnage principal sont parfois étranges, elles donnent un climat assez surréaliste au roman. En revanche j'ai plus apprécié la deuxième partie du roman qui se passe en Provence où l'écriture est assez poétique.
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La lettre oubliée

Un ouvrage tout en douceur pour les amoureux des livres. Au-delà d'une histoire, c'est un vrai message d'amour pour la littérature et c'est beau !

Un roman que je ne peux que vous conseiller si vous aimez les histoires extrêmement bien écrites et dont le contenu est touchant à souhait.



http://www.leslecturesdelily.com/2014/09/la-lettre-oubliee-ecrit-par-nina-george.html#more
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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La lettre oubliée

Je conseille ce livre aux amoureux des livres, et peut-être aussi aux quarantenaires, mais à ceux de moins de 20 ans, les retraités, les trentenaires... et puis aussi les cinquantenaires. Oui, tout le monde. Mais surtout les amoureux des livres et ceux à la recherche d'une histoire mignonne et pleine d'amour, aussi bien amical que sentimental. Il se pourrait que ce voyage à bord d'une péniche ne change pas que la vie de Jean...


Lien : https://biblidamelie.blogspo..
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La lettre oubliée

Les livres parlant de livres et de libraire sont très à la mode depuis quelques temps et c'est probablement un bon moyen d'accrocher le lecteur ! C'est le cas pour "la lettre oubliée", dont le protagoniste principal est un libraire pour le moins atypique.

J'avais lu plusieurs bonnes critiques au sujet de ce roman et je ne sais pas si mon attente était par conséquent trop grande mais j'ai finalement été un peu déçue par ma lecture. J'aurais aimé aimer davantage cette "lettre oubliée", l'idée de départ me paraissant séduisante.

Le début est assez prometteur mais l'écriture est très irrégulière et manque vite de rythme.

Le livre est un bel éloge à l'amitié et met en scène une galerie de personnages attachants, excepté le personnage principal pour lequel personnellement je n'ai eu aucune empathie ! J'avais envie de le secouer tout au long du roman !!

Bref, pour faire court, je suis restée sur ma faim et j'ai trouvé beaucoup trop de longueurs.

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La lettre oubliée

Au début de ce roman Perdu l'est vraiment et n'a même plus de prénom. En même temps que la perte de son amour vingt ans plus tôt il s'est oublié, lui le libraire de la péniche où il prescrit des livres tels des remèdes repondants aux maux de l'âme. Un jour, Perdu trouve une lettre et la péniche va lever l'ancre.

J'ai apprécié cette lecture, les personnages y sont touchants et l'ambiance poétique.

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