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Chez Vermeer, l’expression des visages ne connaît pas les déformations, les grimaces dues aux passions. Les personnages, surtout des femmes, semblent presque impassibles, non pas au sens de la pauvreté des sentiments ou de l’apathie, mais davantage au sens de la dissimulation des émotions qui ne doivent pas être communiquées au spectateur.
La plupart des tableaux de Vermeer ont ces obligations pour sujet, mais ils montrent également des conflits intérieurs, que les devoirs et les préceptes de vertu engendrent chez les femmes, ainsi que la manière dont lesdits conflits contrastent avec des besoins sensuels ne pouvant plus être exprimés ouvertement.
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Chez Vermeer, la lumière n'est jamais artificielle, elle est précise et normale comme dans la nature, et aussi précise qu'un physicien scrupuleux pourrait le désirer. (Étienne-Joseph Bürger-Thoré)
Catharina Bolnes donna en effet le jour à quinze enfants dont quatre moururent en bas âge. Il aurait eu du mal à subvenir aux besoins de sa famille avec les revenus de sa peinture –en moyenne, il ne créait guère plus de deux tableaux par an. …. On pense qu’il reprit l’auberge de son père, le « Mechelen », quand celui-ci mourut.
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Il est toutefois à peu près certain que Vermeer a exercé une activité de marchand d’art comme son père.
Le terme «Nature morte» n'apparaît pas avant la fin du XVIIe siècle.
On n’a aucune précision au sujet de sa formation picturale. On sait seulement qu’il est entré le 29 décembre 1653 comme artiste indépendant dans la Guilde de Saint-Luc de Delft qui regroupait alors les peintres en tous genres, les fabricants de broderies et les marchands d’art, et même à l’origine les fabricants de tapis (admis jusqu’en 1620).
D’après les statuts, il fallait avoir effectué un apprentissage de six ans auprès d’un peintre reconnu par la guilde pour y être admis.