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Chez Vermeer, l’expression des visages ne connaît pas les déformations, les grimaces dues aux passions. Les personnages, surtout des femmes, semblent presque impassibles, non pas au sens de la pauvreté des sentiments ou de l’apathie, mais davantage au sens de la dissimulation des émotions qui ne doivent pas être communiquées au spectateur.
La plupart des tableaux de Vermeer ont ces obligations pour sujet, mais ils montrent également des conflits intérieurs, que les devoirs et les préceptes de vertu engendrent chez les femmes, ainsi que la manière dont lesdits conflits contrastent avec des besoins sensuels ne pouvant plus être exprimés ouvertement.
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Chez Vermeer, la lumière n'est jamais artificielle, elle est précise et normale comme dans la nature, et aussi précise qu'un physicien scrupuleux pourrait le désirer. (Étienne-Joseph Bürger-Thoré)
Catharina Bolnes donna en effet le jour à quinze enfants dont quatre moururent en bas âge. Il aurait eu du mal à subvenir aux besoins de sa famille avec les revenus de sa peinture –en moyenne, il ne créait guère plus de deux tableaux par an. …. On pense qu’il reprit l’auberge de son père, le « Mechelen », quand celui-ci mourut.
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Il est toutefois à peu près certain que Vermeer a exercé une activité de marchand d’art comme son père.
La jeune fille au verre de vin (1660)
L'homme placé au centre du tableau, et tourné vers la jeune fille qui fixe le spectateur d'un air interrogateur, incite celle ci à boire et semble servir d'entremetteur à l'homme assis en arrière plan. Le portrait sur le mur représente sans doute le mari (absent en réalité, mais présent et vigilant dans le tableau) dont le regard n'est pas par hasard dirigé par la jeune femme.
Le tableau "La jeune femme lisant une lettre", actuellement à Dresde, représente une femme debout devant une fenêtre ouverte, absorbée dans la lecture de la lettre d'amour qu'elle vient de recevoir... La jeune femme est représentée de profil, mais son visage se reflète légèrement dans les vitres inégales de la fenêtre...
Le terme «Nature morte» n'apparaît pas avant la fin du XVIIe siècle.
La peseuse de perles ou la femme à la balance (1664)
La scène est commentée par la représentation du Jugement dernier à l'arrière plan. Si l'on songe au pesage des âmes par le Christ, l'attachement aux biens terrestres semble bien vain. Les femmes parées de rubans et de perles, sur la page ci contre, sont une allusion à la vanité
Vincent Van Gogh écrit à Emile Bernard vers 1888 =
Il est vrai qu'on peut trouver dans les quelques toiles qu'il a peintes toute l'échelle des couleurs ; mais l'association du jaune citron, du bleu pâle et du gris clair est chez lui aussi caractéristique que l'harmonie du noir, du blanc, du gris et du rose chez Velasquez
On n’a aucune précision au sujet de sa formation picturale. On sait seulement qu’il est entré le 29 décembre 1653 comme artiste indépendant dans la Guilde de Saint-Luc de Delft qui regroupait alors les peintres en tous genres, les fabricants de broderies et les marchands d’art, et même à l’origine les fabricants de tapis (admis jusqu’en 1620).
D’après les statuts, il fallait avoir effectué un apprentissage de six ans auprès d’un peintre reconnu par la guilde pour y être admis.
Camille Pissarro dans une lettre à son fils Lucien en novembre 1882 =
Comment décrire ces portraits de Rembrandt, de hals ou cette vue de Delft de Vermeer, ces chefs d'oeuvres qui se rapprochent tant de l'impressionnisme !