[...],et j'ai su ,comme dans les rêves, ce que cela veut dire d'aimer une chose vivante.
Les pores de la peau les font paraître si fragiles que l'on pourrait les caresser et arracher précautionneusement la peau, et cela vous ferait mal. Non, ne le prenez pas pour une menace,ma préoccupation est exclusivement d'ordre scientifique.
Je crois bien que je n'ai plus de coeur.
Nous sommes accablés par les souvenirs du lieu d'où nous venons et de ce que nous avons laissé derrière nous.
Ne venez pas me dire que je ne joue aucun rôle dans la vie des humains.
On m'a peut-être créée, mais maintenant je suis en train de me créer moi-même même.
Il est comme un éclat qui chatouille le cœur,et cet éclat se propage lentement à travers la chair.
Est-ce que c'est un problème lié au fait d'être humain ?
Je dois entraîner ma flexibilité cognitive si je veux intégrer l'équipe au même rang que ceux qui sont nés.
Je crois qu'il est possible de s'imaginer un avenir et d'y vivre.
Suis-je coulé dans le programme comme une rose dans du verre ?
« Je sais que vous dites que je ne suis pas dans une prison ici, mais les objets m’ont dit le contraire. » (p. 27)
« C’est peut-être la raison pour laquelle vous me prenez pour quelqu’un de criminel. À moitié humain, fait de chair et de technologie. Quelqu’un de trop humain. » (p. 19)
« On m’a peut-être créée, mais maintenant je suis en train de me créer moi-même ? » (p. 107)
« Pensez-vous que l’on se souviendra de nous ? Qui se souviendra de ceux qui ne sont jamais nés, mais qui vivent quand même ? » (p. 77)
« N’est-ce qu’une question de nom ? Puis-je devenir humain, si vous me dénommez ainsi ? » (p. 55)
« Je ne sais pas si je suis encore humaine. Suis-je humain ? Est-ce que dans vos papiers on peut voir qui je suis ? » (p. 25)
Vous me demandez si quelqu'un comme moi, qui pendant si longtemps a rassemblé tant de données, pourrait calculer le déroulement le plus vraisemblable du conflit. Cela m'est impossible. Dans tout mouvement il y a une part de chaos. Je ne partage pas l'idée, répandue parmi nombre de mes collègues, que la seule solution efficace serait de supprimer la partie humaine de l'équipage. Les humains sont peut-être justement cette part de Chaos qui maintient le monde en vie. Ou bien peut-être pouvons nous nous débrouiller sans eux.
« Je souhaiterais un nouveau poste(…) Je sais que les compétences qui m’ont été octroyés n’y seront pas utilisées au maximum, mais cette souffrance que je ressens ne compte-t-elle pour rien dans ce contexte? Je vais oser l’hypothèse que cette souffrance diminue la qualité de mon travail et peut même contaminer mes collègues, ce qui entrainerait des effets négatifs. »
(p.74). Pensez-vous que l’on se souviendra de nous? Qui se souviendra de ceux qui ne sont jamais nés, mais qui vivent quand même ?