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Critiques de Olivia Resenterra (43)
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Le mur de l'Atlantique

Peu de temps avant la vente de la maison de sa grand-mère, vide depuis des années, la narratrice vient passer une semaine chez ses parents et décide d’aller voir une dernière fois ce lieu des mercredis de son enfance et des repas dominicaux.



Avec elle nous partons en balade dans sa Charente-Maritime et dans les souvenirs de son passé, des choses qu’on lui avait raconté sur sa famille paternelle, arrivée d’Italie quand son grand-père était très jeune homme !



Elle ne se rappelle pas son grand-père, elle avait 3 ans à sa mort et tente de retracer sa vie à partir de photos dans de vieux albums.



Avec ses souvenirs, ni nostalgiques, ni tristes, elle donne vie à la maison de ses grands-parents, aux animaux familiers, aux membres de la famille qui venait en visite, ce qu'elle imaginait de la vie dans son enfance !



Une lecture intimiste, tout en douceur où la narratrice ne cherche pas à tout prix la réalité des faits et des choses mais raconte la fillette qu’elle a été, dans une Charente maritime et pleine d’une Histoire tumultueuse et violente !



Elle m’a donné envie de retourner flâner d’un fort à l’autre et d’une île à une autre, sur cette côte Atlantique que Vauban a rendue inexpugnable et où chaque enfant a joué dans les vestiges de ses défenses.



#LeMurdelAtlantique #NetGalleyFrance



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge Plumes Féminines 2023

Challenge Riquiqui 2023
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Le mur de l'Atlantique

Que connaît-on vraiment de ses aïeux, de ce qu'ont été leur vie, leurs rêves, leurs combats? Que reste-t-il d’eux une fois qu’ils nous ont quitté? Avec la vente de la maison de la Nonna, sa grand-mère, Olivia Resenterra revient pour une dernière visite sur les traces d’une partie de son enfance. A la vue des bibelots, des meubles ou encore des albums photos, les souvenirs ressurgissent, parfois vivaces, parfois flous, laissant alors place aux histoires qui se réinventent sur ce qui se cache derrière ces instants figés, menacés d'oubli. Une lente balade empreinte de nostalgie, qui la conduira sur les sentiers de l'enfance pour s'achever dans les allées d'un cimetière de Charente Maritime…



“Le mur de l’Atlantique” est un texte court, bien écrit, à l’atmosphère surannée, qui réussit parfaitement à créer une ambiance propice à la nostalgie et à l'introspection. On suit sans déplaisir cette petite fille d’immigrés italiens sur les traces de ses souvenirs et de l’histoire de sa famille. Néanmoins, le texte étant particulièrement intimiste, j’ai tout de même eu l’impression de rester en dehors et j'ai eu dû mal à me sentir concernée ou à m'intéresser vraiment à l’histoire.



Ainsi, malgré une jolie plume, toute en délicatesse et pourtant pleine de justesse, il m'a manqué l'émotion nécessaire pour que je me sente vraiment touchée. Malgré la brièveté du récit, c’est un livre que j'ai lu lentement, voire très lentement, non pas pour faire durer le plaisir mais parce qu'il me manquait l’impatience provoquée par une lecture captivante. J'aime pourtant ces écritures intuitives qui laissent jaillir les mots en même temps que les émotions qu'elles rencontrent, mais j’ai l’impression cette fois d’être complètement passée à côté! Dommage pour moi!
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Nécrologie du chat

Un petit livre vite lu et apprécié. Un roman comme un court métrage à l'atmosphère un soupçon étrange.



Un dame part de chez elle, avec son chat mort dans sa cage de transport. Sa quête sera de lui trouver une sépulture.



On ne sait pas grand chose de l'histoire de cette dame, Ana, ni de celle de son chat. Mais peu importe j'ai aimé partir avec cette femme sans réel projet , perdue, déboussolée par la perte de son chat.... Quand on perd son chat une vague de tristesse et de perte nous submerge et j'ai trouvé en cette femme ce sentiment douloureux ...



L'écriture est très visuelle et j'imaginais très bien un court métrage de cette histoire.



Il y a pas mal d’ellipses dans ce livre mais avouons que dans ce type d'écrits et ce format c'est bien normal. La lectrice que je suis, a imaginé des choses et essayé de faire des connexions.



Avant tout dans ce livre, c'est l'atmosphère qui s'en dégage qui m'a plu. L'aurais-je aimé plus long... Non, pas forcément. La force de ce livre et que finalement il fonctionne comme une nouvelle.



La chute ... Ah mais non, je ne peux vous parler de la chute.



Si vous voulez savoir ce que devient le chat (même s'il est mort, là est justement la question...) et bien,

il va falloir vous aventurer à la suite de cette femme

et rencontrer pas mal de personnes plus bizarres les unes que les autres.



Merci à BABELIO fournisseur officiel de bonnes lectures

et à l'éditeur Serge Safran
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Le mur de l'Atlantique

Balade nostalgique et intimiste en Charente-Maritime.



La maison de des grands-parents de la narratrice est à vendre, c'est l'occasion d'y faire une sorte de pèlerinage et de lui dire un dernier adieu. Olivia Resenterra se remémore avec mélancolie ses souvenirs d'enfance dans cette vieille bâtisse, les plaisirs tout simples, le jardin et son potager, la laiterie, les poules qu'il fallait nourrir... Elle feuillette les vieux albums de famille et découvre avec curiosité des visages qu'elle n'a jamais connus, elle élabore des histoires, fait moultes suppositions. Elle évoque avec une certaine tendresse l'histoire familiale : Valentino et Giacomina, le Nonno et la Nonna, immigrés italiens qui toute leur vie ont travaillé âprement sans jamais démériter et ont obtenu, ainsi que leurs quatre enfants, leur naturalisation française.



Le récit foisonne de descriptions (parfois un peu longues...), d'observations, de petits détails précis et judicieux. On sent que la narratrice prend son temps pour savourer ses derniers moments dans la demeure ancestrale et nous faire partager son plaisir et sa nostalgie.



Dernière balade paisible le long du littoral atlantique, ses plages, ses blockhaus de la dernière guerre et surtout ses nombreux forts construits par Vauban au 17ème siècle. de belles images et des explications historiques pertinentes qui donnent envie au lecteur de venir (re)découvrir la région et d'y paresser.



Ce roman autobiographique est plein de charme et de mélancolie. Il est très agréable à lire avec un style d'écriture élégant et ciselé. Je ne connaissais pas Olivia Resenterra. Merci à Babelio et aux Editions du Rocher de me l'avoir fait découvrir grâce à la dernière opération Masse Critique. J'ajoute que la qualité d'impression de ce livre est d'excellente qualité (papier, illustration, caractères).



#Challenge Riquiqui 2023
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Le mur de l'Atlantique

L'autrice vient nous conter l'histoire de sa famille venue d'Italie au moment de vendre cette maison près de la mer. C'est alors qu'elle se remémore son enfance, à courir sur ces remparts érigés par Vauban, et l'histoire apprise enfant des prêtres refractaires. Nostalgie assurée. Mais bémol : Elle passe surtout plus de la première moitié du livre à décortiquer les albums photos : une à une, les décors, les postures, les habits, puis les décors, les postures, les habits, puis.... Un peu du curriculum vitæ de chacun aussi. L'écriture est d'un bon niveau, agréable, mais si tout le monde commence à écrire un livre sur les albums familiaux, ça va faire beaucoup de livres sans grand intérêt, sinon celui du seul auteur !
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Le mur de l'Atlantique

Le mur de l’atlantique est un roman calme et contemplatif. Ce roman court prend le temps, à une époque où l’on ne le prend pas vraiment, de poser le cadre, de décrire, de se souvenir aussi. La narratrice est revenue en France pour dire adieu à sa maison d’enfance, celle de sa grand-mère, en Charente-Maritime. Sur les lieux, elle se souvient, des souvenirs heureux, des bonheurs simples avec son frère, dans la maison, dans le jardin, dans ces anciens bâtiments qui vont sans doute être détruits par le nouveau propriétaire, dans des lieux pittoresques, propice à leur imaginaire, comme ils l’avaient été, des années plus tôt, à celui de son père, de son oncle, de ses tantes.



La narratrice retourne dans le passé, par le biais de ces petits morceaux de temps arrêté que sont les photos. Son grand-père, Valentino, sa grand-mère sont venus d’Italie, ayant construit leur vie et leur famille en France. Il est question d’immigration oui, mais aussi de transmission, de ces valeurs que l’on enseigne à ses enfants, par delà le départ du pays natal. Ces retour dans le passé nous rappelle aussi la vie quotidienne de cette population active des années cinquante, active mais oubliée, qui était constituée d’ouvriers, de journaliers. Oui, en dépit de la scolarisation obligatoire, et ce, depuis des décennies, il était encore possible de ne savoir ni lire ni écrire, comme Vincent, ouvrier agricole dormant « au milieu des sacs d’orge et d’avoine. » Les enfants eux-mêmes devaient accomplir leur part de travail à la ferme – futurs successeurs de leurs parents, dans l’esprit des patrons. Oui, l’on parle d’ascenseur social, mais l’on n’oublie que certains n’avaient pas envie de voir d’autres s’élever. Constat pessimiste que je fais en passant, dans ce roman qui nous montre la France de l’après-guerre, les séquelles laissés sur le territoire français par la guerre – les blockhaus, les batteries en béton, vestiges du mur de l’Atlantique qui donne son titre à ce roman.

A découvrir.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le mur de l'Atlantique

Charentes-Maritimes. La narratrice va se rendre une dernière fois dans la maison de sa grand-mère qui vient tout juste d’être vendue. C’est l’occasion pour elle de faire appel à ses souvenirs au travers de la contemplation des lieux, des albums photos et de l’environnement de son enfance.



C’est un roman contemplatif et initiatique que propose ici l’auteure. Avec une délicatesse et une sensibilité à fleur de peau, elle va faire preuve d’introspection et une dernière fois dire adieu à la maison de sa grand-mère.



Ce genre de roman intimiste me plait particulièrement puisque l’auteure se livre en quelque sorte à son lecteur et c’est de toute beauté. Avec beaucoup de générosité, elle va nous faire part de ses ressentis. On se sent presque privilégié par rapport à toutes les émotions qu’elle nous confie.



Ce court roman est une parenthèse littéraire entre deux lectures plus lourdes. J’ai ressenti une belle palette d’émotions de par un récit qui a su me toucher profondément sans jamais tomber dans la sensiblerie facile.



La plume de l’auteure est d’une grande élégance. Sincère, authentique et généreuse, elle permet au lecteur de comprendre au mieux les ressentis de la narratrice.



Un récit intimiste et empli d’émotions à découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Des femmes admirables : Portraits acides

Merci, tout d'abord, à Babelio et à Masse critique pour cet envoi.

Le titre "Des femmes admirables" est-il ironique, s'agissant de ces criminelles,de ces mères abusives, de ces femmes ambitieuses? Ou est-il à prendre au sens étymologique: femmes admirables parce que provoquant étonnement et surprise pour leur forte personnalité? La question reste ouverte.

Quant au sous-titre "Portraits au vitriol", j'ai envie de dire qu'ils le sont plus du fait des auteurs des oeuvres qui lui servent d'appui que de celui d'Olivia Resenterra.

Le dessein affirmé de celle-ci, dans son avant-propos, est d'expérimenter la méthode de Swift permettant de débusquer les femmes dont le but est de rendre la vie impossible à leur entourage. En fait, point n'était besoin d'elle ou de Swift pour identifier ces femmes détestables, les écrivains ou réalisateurs ne laissant nul doute à ce sujet. Qu'il s'agisse de la Madame Fichini des "Petites Filles Modèles ", vulgaire, vénale, perverse, de Madame Kohut mère dans "La Pianiste", qui ne laisse pas souffler sa fille une seconde et taillade en son absence sa garde-robe, pour la punir de s'acheter elle-même des vêtements, ou de la Milady des Trois Mousquetaires, beauté diabolique et sorcière polymorphe, les auteurs sont suffisamment explicites: ces femmes sont horriblement dangereuses.

L'intérêt de l'essai d'Olivia Resenterra est donc, à mes yeux, ailleurs. Il est dans la grande culture de celle-ci, qui nous plonge- ou nous replonge- dans des oeuvres variées (romans, théâtre, nouvelles, films), dans des pays variés (Angleterre, France, Etats-Unis, Russie, Allemagne ), à des époques variées (du XVIIème à nos jours, puisqu'Ingrid Betancourt fait aussi partie de cette galerie), avec des personnages principaux aussi bien que secondaires (l'Oenone de "Phédre" par exemple).

L'intérêt - et il n'est pas des moindres- est aussi dans les analyses fines, percutantes, rapides bien qu'approfondies.

Il est enfin, et surtout,dans le questionnement suscité par ces portraits. Qui est, finalement, odieux (ou admirable)? Claire Zahanassian (dans "Le retour de la vieille dame" de Friedrich Dürrenmatt), venue se venger de son ancien amant, l'épicier Ill? Ou le maire de la petite ville, qui a chargé celui-ci de faire "cracher ses millions " à Claire, en souvenir de leur idylle passée? Ou même les habitants de la petite ville, qui acceptent de livrer Ill contre un chéque conséquent? Lucie, saignée par Dracula, n'est-elle pas victime, tout comme Claire, obligée de se prostituer parce que Ill l'a abandonnée ? N'éprouve-t-on pas une certaine pitié pour la fiancée de Frankenstein, qui meurt engloutie dans l'écroulement du laboratoire qui l'a vue naître? De la pitié, aussi, pour Lady Macbeth et pour sa fin pathétique ?

J'irai plus loin. N'éprouve-t-on pas de l'admiration pour plusieurs des femmes ici analysées et hors du commun? Pour Lady Macbeth, qui ne craint ni les fantômes, ni les remords? Pour la Sidonie Verdurin de Proust et sa réussite exemplaire?

Que dire, en revanche, de certaines figures masculines? De Frankenstein, qui étrangle les filles? Du Dr Pretorius, scientifique sans scrupule, qui n'a que faire de la solitudde et du besoin d'amour de Frankenstein? Que dire de Sebastian dans "Soudain l'été dernier" de Violet Venable, qui, par un pacte incestueux, constitue avec sa mère un vrai couple de prédateurs ? Et du veule Charles Bovary? On en arrive même à un véritable réquisitoire contre les hommes à travers le personnage d'Humbert Humbert dans "Lolita" de Nabokov, qui ne cesse d'avancer masquer dans le mariage caricatural qu'il a accepté et qui manie son épouse en attendant de pouvoir l'éliminer proprement.

Nos certitudes vacillent, nos icônes se fendillent- n'est-ce pas le rôle même que doit s'assigner la littérature?- et le meilleur exemple en sont les pages pleines d'humour consacrées à Ingrid Betancourt, la "super star", la Jeanne d'Arc de notre temps, qui a elle-même soigneusement écrit l'histoire de son personnage.

Bref, un mince petit livre plein de richesses...où l'on déplore pourtant quelques fautes d'orthographe, qui ne remettent néanmoins pas en question la valeur de l'ensemble.

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Le mur de l'Atlantique

Tu descends à la gare de Surgères. Avec elle.

Elle, c'est la narratrice.

Elle a peu de bagages, elle n'est pas là pour longtemps. Quelques jours. Pour rattraper la lumière des matins d'été. De l'enfance qui ne lève jamais le camp, enfouie, au plus intime. La seule à laquelle tu te dois.



On lui annonce que la maison de sa grand-mère, Nonna, va être vendue.

La maison de ce couple d'immigrés italiens, dont elle va, une dernière fois, ouvrir l'album photo. Le feuilleter. Le dépoussiérer.

Partager avec le lecteur ces images dont elle se souvient. Puis celles qu'elle cherche à déchiffrer. Nonna et son accent qui ne s'est jamais atténué. Les ballades à vélo avec le petit frère. L'île Madame au bout...



Un album photo que tu découvres au gré des pages tournées. Et dans ces souvenirs qui ne sont pas les tiens, c'est pourtant ta lumière d'été, ta nostalgie d'enfance, le souvenir de ta grand-mère qui reviennent.



Parce que les photos jaunissent. S'abiment. Se perdent.

Pas les souvenirs.

Et que la plume d'Olivia Resenterra à trouvé la délicatesse pour le dire.
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Le mur de l'Atlantique

Une histoire simple, une histoire de famille, sur trois générations. Un pèlerinage sur les lieux de l'enfance, la maison, le jardin, le bord de mer... Et finalement au détour des chemins, le pèlerinage ultime pour un dernier adieu aux grands-parents tant aimés. Les pas de la narratrice retracent la vie de la famille au travers des paysages, des sensations, des souvenirs personnels mais aussi ceux collectifs liés à l'immigration italienne. Le tout avec une très jolie écriture.



Je remercie Babelio et les Éditions du Rocher pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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Nécrologie du chat

Dans l’entrée d’un immeuble ordinaire d’une banlieue tout aussi banale, une femme soliloque, la caisse de son chat à la main. Elle est alpaguée par la concierge qui lui parle sans l’écouter mais qui, lorsqu’elle comprend que le chat est mort, lui demande de s’en aller. Et Ana part, marche sans but précis au milieu de l’hiver, à la recherche d’un coin de terre meuble où enterrer son fidèle compagnon.

Elle croise un homme étrange. Il la recueille chez lui, mais elle fuit au petit matin, houspillée par sa gouvernante jalouse et possessive. Puis une famille de cyclistes l’invite à partager son piquenique. Grâce à eux elle découvre un cimetière pour animaux et son gardien plus commercial que philanthrope. Sa course n’est pour autant pas terminée, et si le chat ne se décompose pas encore, il est pourtant mort et bien mort depuis plusieurs jours maintenant.

De rencontres en hasards, on a l’impression de voir s’écrouler des cartes à jouer qui auraient été minutieusement posées là par l’auteur. Chaque événement en entraine un autre tout aussi saugrenu, voire sordide, comme un inéluctable et fatal enchainement de catastrophes. Tout comme le battement de l’aile du papillon entraine un cataclysme à l’autre bout de la terre, ou là, tout près. Car les évènements vont s’enchaîner, sous l’œil atterré du lecteur… Fatalité, hasard, égoïsme, solitude, jalousie, concupiscence, tant de sentiments vont se côtoyer, s’enchainer, pour le pire bien plus que pour le meilleur.

Ce roman est une étrange surprise. Le lecteur chemine sans savoir où l’auteur veut le conduire, et se jette sans aucune retenue dans ce conte étonnamment instructif sur l’Homme en général, et sur le manque d’empathie, l’absence de partage, ou d’écoute tout simplement.

Lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire : https://domiclire.wordpress.com/2019/03/14/necrologie-du-chat-olivia-resenterra/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Nécrologie du chat

Le chat d'Ana ne griffera plus.

Par bonheur pour nous, Olivia Resenterra, son exécutrice testamentaire littéraire, le fait à sa place.



Ce deuxième roman est un coup de griffe : incisif, rapide, inattendu.



Voilà donc Ana un peu déboussolée cherchant l'endroit pour une sépulture digne du matou décédé qu'elle transporte dans son panier de voyage.

Commence alors Nécrologie du chat, dernier voyage du félin et de sa maîtresse, en forme d'odyssée miniature : trois jours d'errance hivernale, de brèves rencontres inutiles, de dialogues de sourds.

Une boucle de quelques kilomètres qui ramène le lecteur au point de départ, un peu sonné, mais admiratif de la maestria de l'auteur qui fait tant avec si peu.



La quatrième de couverture détaille le périple funéraire d'Ana mieux que je ne saurais le faire. Je m'aperçois qu'il y manque quand même la toute première rencontre : celle de la concierge de l'immeuble dont Ana sort dans les premières pages.

On ne peut pas tout dire quand on fait le résumé pour le dos d'un roman... C'est bien, ça me laisse un peu d'initiative !



Ça commence donc comme pour une mise en scène de théâtre ou un scénario de court métrage. Des didascalies. L'auteur pose les éléments du décor (le hall de l'immeuble d'Ana) et ses accessoires (boîtes aux lettres, sapin de Noël déplumé encore garni). Pas de lever de rideau. La scène s'anime avec l'entrée d'Ana portant sa boîte à chat, et l'irruption de la gardienne. Confrontation.



Les décors et les personnages qui se succèdent ensuite sur la route d'Ana sont tous plantés avec le même très fin dosage entre réalisme et stylisation.



La Nécrologie du chat, c'est aussi, illustrée avec un humour très noir et très cruel, une revue de diverses formes d'incommunicabilité plus amères et désespérantes les unes que les autres, ce qui n'en exclut pas la drôlerie féroce. Il y a le rejet rageur de la gardienne d'immeuble, l'intérêt cauteleux du fermier, la suspicion jalouse de la pseudo-rivale, l'indifférence bavarde des cyclo-touristes, la curiosité intéressée du marchand de cercueils, etc.

À chaque rencontre : sa saynète acide, cynique ou absurde, son décor minimaliste tout en étant évocateur, ses dialogues épurés mais criants de justesse. Jusqu'au dénouement surprenant, chargé en émotion, dont le deus ex machina sort des bois...



J'ai déjà dit par ici il y a longtemps que je n'appréciais pas la surcharge de métaphores, que j'admirais le tour de force des écrivains qui en sont économes, qui savent décrire sans comparer, ou le moins possible ; c'était à propos de Modiano qui a dit quelque part qu'il se méfiait des métaphores. Je ne sais pas si Olivia Resenterra s'en méfie, mais elle les utilise avec une parcimonie élégante : “ une nuée de moineaux comme une grande voile gonflée par le vent ”, des “ branches de platanes [qui] ressemblent à des doigts de vieille femme ”, et c'est à peu près tout !

Cela donne une narration au plus près du motif, photographique, sans fioritures, précise comme j'aime.
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Le Garçon

Cet après-midi, ma mère a fait une chute. C'est la deuxième fois depuis le début du mois. » C'est par cette phrase anodine que j'entre dans la maison où cohabitent la mère et la fille. La maison ? Située dans un petit village où les commérages vont bon train. « On dit que le père Bavin se tripote quand ses filles invitent des copines à la maison. Une petite voisine affirme l'avoir vu se secouer sa bite devant la grande baie vitrée du salon. Elle a précisé : comme si elle lui faisait mal. » On sent la mainmise de la mère, genre tatie Danielle, sur sa fille qui est totalement dépendante financièrement d'elle. Aucun amour dans cette relation, mais pas de haine non plus. Cette cohabitation va cahin-caha comme leurs démarches « Plusieurs fois par semaine, elle chausse ses godillots, attrape sa canne de la main gauche, mon bras de la mais droite et nous voilà parties toutes les deux sur la route du village, cahin-caha. » jusqu'à ce que le Garçon fasse son apparition. Oui, le Garçon rencontré sur la fête foraine au stand de tir. Une véritable énigme dont l'auteur ne dit presque rien, mais qui emplit la vie des deux femmes, qui attise une haine qui sourd de tous leurs mots jusqu'au dénouement final, imprévu mais… quelques indices…

Olivia Resenterra explique, ne prend pari pour personne, raconte leurs vies monotones. Les dialogues entre les deux femmes, l'air de rien, sont assez cruels « Vous savez, les idées, c'est moi. Ma fille, elle, elle exécute. » et font bien ressentir l'ascendant de la mère et l'animosité croissante entre les deux femmes J'ai été happée par ce livre lu d'une seule traite.

Un très bon premier roman



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Des femmes admirables : Portraits acides

Un livre réjouissant de lucidité sur les femmes dans ce qu'elles ont de moins plaisants, écrit avec brio, précision et légèreté par une jeune universitaire amoureuse de littérature et de cinéma. Olivia Resenterra nous replonge dans nos lectures et nos films préférés en évoquant dans de courts chapitres qui ne laissent pas le temps de s'ennuyer une seule seconde, des personnages de femmes que l'on pourrait qualifier de "mégères" ainsi qu'elle s'en explique dans l'introduction. Mères abusives, épouses insupportables, femmes assoiffées de pouvoir, d'argent, d'amour, folles à lier : elles sont toutes là !



La suite sur le blog :
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Le Garçon

Deux femmes, une mère âgée et sa fille restée célibataire, vivent ensemble sous le même toit et se livrent à une guerre quasi silencieuse...interrompue seulement de piques acérées.

Leur quotidien est meublé par la préparation des repas, le rangement de la maison, les visites chez le médecin, le journal télévisé et les ragots du quartier. Il faut dire que dans leur petit village de province, il n'y a pas grand chose à faire d'autre. Les seules visites sont celles des voisins ou de la couturière.

Un jour, lors de la fête foraine du village, les deux femmes croisent un jeune adolescent dont les filles se moquent car il ne sait pas tirer à la carabine. La mère prend sa défense...et décide de le raccompagner chez lui.

A partir de ce jour, rien ne sera plus comme avant. Le garçon, sans en avoir l'air, par sa mystérieuse présence (mais est-il réellement présent ?) s'est immiscé entre les deux femmes, pousse la fille à enquêter pour savoir si la mère le voit en cachette, ou lui téléphone, puis lui fait envisager la possibilité de s'installer ailleurs. Elle réalise peu à peu qu'elle ne peut rien faire seule... qu'elle n'a pas d'argent à elle, et dépend entièrement de sa mère.



Ce roman, où les personnages et les lieux sont à peine ébauchés, nous fait entrer peu à peu dans une ambiance de plus en plus étouffante.

Le lecteur s'enfonce en même temps qu'il découvre à quel point la mère envahissante, et somme toute assez capricieuse, a gâché la vie de sa fille.

En tous les cas cette dernière s'occupe de sa mère en silence, et sans jamais se plaindre. On ne nous dira pas si elle est heureuse ou pas de la situation, car à aucun moment, l'auteur ne prend partie pour l'une ou l'autre des deux femmes...

C'est un roman à la fois mystérieux, cruel, émouvant, nostalgique et parfois drôle. Point de révolte ni de dispute entre les deux femmes...seulement la vie quotidienne et des dialogues qui sonnent toujours justes.

La fille semble impassible et la mère ne se départit pas de son sourire énigmatique, aggravant ainsi leur relation déjà difficile.

La fin reste ouverte et donne encore plus de force à ce court roman très réussi.
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Le Garçon

Punaise, elle n’est pas gaie la vie provinciale telle qu’on nous la dépeint dans ce premier roman ! Une vieille mère et sa vieille fille unique vivent ensemble sous le même toit. La vieille mère est acariâtre, la vieille fille ne la supporte plus. Cette vieille fille unique est la narratrice. Après ses vingt-cinq ans, elle a grossi et arrêté d’aller chez le coiffeur. Elle n’a aucune vie sentimentale, aucun revenu. Son rêve est d’installer une cabane en bois au fond du jardin pour prendre le large, enfin.



Commérages devant la télé en découvrant que le président a une liaison avec une actrice, commérages avec le voisinage, les journées sont tristes, monotones, répétitives. Dans la rue principale du village il y a la maison du père Bavin et de ses deux gamines. Le père Bavin aime « se secouer la bite devant la grande baie vitrée du salon ». On dit aussi qu’il « se tripote quand ses filles invitent des copines à la maison ». Un jour à la fête foraine les deux femmes rencontrent un garçon. La mère se comporte étrangement, le garçon entre dans leur vie, la fille se sent mise à l’écart. Dans un campement gitan installé depuis peu, elle va tenter de trouver des réponses à ses questions.



« Le Garçon », c’est un monde en vase clos, étriqué à l’extrême : « Nous fréquentons principalement les habitants du village, et comme le village n’est pas grand, nous voyons toujours à peu près les mêmes personnes ». C’est la rancœur et la cruauté comme raison d’être, l’amertume chevillée au corps. C’est une drôle de conception de l’amour maternel et de l’amour filial, une vision froide et déprimante de nos villages et de leurs habitants. Au final j’ai aimé ce ton grinçant, ces deux femmes détestables, chacune à leur façon, et cette ambiance délétère. Tout sauf un roman feel-good, et ce n’est pas pour me déplaire !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le mur de l'Atlantique

Le roman d’un adieu aux lieux de l’enfance.



La maison familiale située Chemin du Péré au bord de la Charente,à quelques encablures de l’océan, où les enfants avaient pour habitude de passer les vacances , est vendue. Aujourd’hui est la dernière occasion de la visiter avant que n’y aménagent les nouveaux acquéreurs.



Lors de cette excursion, la narratrice, sans jamais se nommer, nous raconte les souvenirs heureux des lieux de son enfance.



À ses côtés, nous revisitons tous les recoins du domaine : la bâtisse, le jardin, le poulailler… avec immanquablement une anecdote amusante en réserve.



Arrive ensuite le moment de regarder les albums aux photographies anciennes. À la vue de ces images et de ces portraits, elle se remémore l’histoire de ses grand-parents Valentino et Giacomina arrivés en France depuis l’Italie dans les années quarante. Braves et travailleurs, le Nonno et la Nonna sont le socle de la famille. Ils ont eu quatre enfants et tous ont été naturalisés français.



Enfin nous partons en exploration en direction de l’Avenue de l’Île Madame. Sur place, nous découvrons le fort Lupin et autres lieux historiques d’une lumière différente. À la manière d’une guide, la narratrice nous explique le passé de ces lieux qu’on appelle le mur de l’Atlantique.



En toute aisance et confidence, Olivia Ressenterra nous transporte vers des endroits et des lieux-dits aux noms pittoresques et parfois méconnus. Le mur de l’Atlantique raconte le pèlerinage de la narratrice et, entre les lignes, la nostalgie du bonheur simple et rustique. Avec pléthore d’images et détails à foison, ce roman est un tendre hommage à la mémoire de ses grands-parents et à sa famille. Je recommande chaleureusement.
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Le mur de l'Atlantique

La narratrice vient en vacances chez ses parents en Charente Maritime. Ses parents lui annoncent que la maison de sa grand-mère a été vendue. Elle va profiter de son séjour pour y retourner une dernière fois. Avec cette visite, c'est l'occasion de se plonger dans les souvenirs de famille et les vieux albums photos. Elle va nous raconter l'histoire de ses grands parents et son enfance ainsi que l'histoire de sa région...



Cette histoire est entraînante. On a envie de ressortir nos albums photos et plonger dans le passé. Cette balade temporelle est très plaisante, on se plaît à découvrir le passé de cette famille. J'ai aimé les descriptions et les détails fournis par l'auteur



Merci Babelio et les éditions du rocher pour cette aventure
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Le mur de l'Atlantique

J'ai lu le mur de l'atlantique de Olivia

Resenterra aux éditions @editions_du_rocher .



C'était le premier roman que je lisais de l'auteur et

aussi le premier de la maison d'édition. D'ailleurs je

tiens à souligner l'excellente qualité d'impression et de

papier. Un roman entre le broché et le poche d'une

qualité rare. J'aimerais en voir plus souvent dans le

domaine de l'édition.



Ce roman est un appel aux voyages, aux souvenirs,

aux grands parents et à l'héritage familiale. Des

valeurs auxquelles je suis profondément attachées : les

grand parents.



J'ai adoré me balader dans les souvenirs et lieux

d'enfance de la narratrice. D'autant plus que cela se

passe en Charente Maritime, un endroit déjà visité pour

moi qui rajoute beaucoup de réalisme au roman. C'est

comme si une amie nous raconte son histoire familiale

avec poésie et style !



Des thèmes importants aborder de façon honnête et

réels tels que l'immigration, les conditions de vie et de

travail dans l'agriculture, etc.



En conclusion, un magnifique roman qui nous émeut

par son voyage familial au bord du littoral français. Un

livre qui nous donne envie de se replonger dans le

temps passé avec nos grands parents !

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Le mur de l'Atlantique

A l'occasion d'un retour chez ses parents en Charente Maritime la narratrice se penche sur son passé. Le récit se nomme roman mais le lecteur s'interroge naturellement sur la frontière entre le réel et la fiction.

Ses déambulations la mènent dans la maison de ses grands parents, elle est mise en vente, de vieux immigrés italiens morts depuis quelques temps déjà ; mais aussi près du fort Lupin, en lisière de la Charente, la narratrice y retrouve les souvenirs d'une autre escapade, alors avec son frère, dans un sentiment de liberté et de peur ; et aussi sur l'île Madame avec son père.

Les images du passé se confrontent à la réalité, elles ne se ressemblent pas, le souvenir est net, propre, bien organisé, la confusion du sentiment de vivre y est absente, comme si les choses n'étaient pas elle-même.

Olivia Resentera revisité des motifs littéraires connus, elle joue ici une partition à sa manière, en forme de fugue et de cavalcade lente et musicale très personnelle.
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Elle correspondit sans discontinuer avec Madame Bovary à partir de 1863.

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