Les quatre premiers volumes des enquêtes du commissaire aux morts étranges se déroulaient dans un contexte urbain (les trois premiers à Paris, mes préférés et le 4ème à Venise). Cette fois, nous sommes au cœur de la campagne, au 18ème siècle. Autant vous dire que les superstitions et la préceptes religieux prédominent au détriment de cette fameuse Raison qu’incarnent finalement nos deux protagonistes. C’est un peu comme s’ils débarquaient d’une autre dimension avec leurs raisonnements, leur science, leur esprit de déduction et leurs valeurs.
Autre nouveauté : Volnay, qui se caractérise par son sens de l’observation et par son regard perçant se retrouve ponctuellement privé de ses yeux à cause du « mal des neiges » (une ophtalmie des neiges) et se promène avec un bandeau sur le visage, caractéristique qui ne l’empêchera pas de mener l’enquête à son terme. Bon, évidemment, il n’est pas seul sur l’affaire. Le moine est particulièrement actif durant cette dernière et le seconde avec brio passant constamment de l’abbaye au village.
Cette fois, nous sommes bien loin des salons parisiens ou même des grandes maisons vénitiennes mais bel et bien dans un monde un peu arriéré où les loups, les sorcières et la peur de Satan sont le quotidien. Impossible, durant ma lecture, de ne pas un peu penser à l’univers développé dans le Sleepy Hollow de Tim Burton bien que ce film ait une dimension fantastique que le livre n’a pas. Le décor, la petite communauté des villageois où tout le monde se connaît, la sorcellerie, l’enquête sur des meurtres étranges (avec la volonté de faire parler la Raison) m’ont paru faire partie des points communs. Pour le reste (notamment le pays et l’époque), les deux histoires n’ont absolument rien en commun (l’idée n’était pas de faire des comparaisons abusives) mais peut-être que cette référence cinématographique vous donnera une idée de l’ambiance du roman (du moins telle que je l’ai ressentie, moi ! Je suis peut-être à côté de la plaque, ça ne serait pas la 1ère fois !).
Je me trompe peut-être mais je considère qu’il est très possible de lire ce 5ème volume sans avoir lu les précédents, la compréhension de cette nouvelle enquête ne dépendant pas directement de la chronologie de l’histoire. Néanmoins, en débarquant directement dans Entretien avec le diable, vous risquez de ne pas apprécier votre lecture à sa juste valeur. Pour rencontrer les personnages et apprendre à les connaître, mieux vaut commencer par le commencement, c’est à dire par Casanova et la femme sans visage dont je vous parlais ici !
Quant à moi, je serai bien entendu au rendez-vous pour un 6ème volume, espérant au passage retrouver ces personnages à Paris !
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