Citations de Olivier Descosse (244)
La montagne donne, la montagne prend.
Pénétrer dans l'intimité d'une victime avait toujours été la meilleure façon de la cerner.
Dommage qu'elle n'ait pas plus de temps ou de disponibilité d'esprit pour se consacrer à sa lecture. Quand elle la reprenait, elle devait remonter plusieurs pages en arrière afin de renouer les fils d'une histoire qui lui échappait.
Dans ce lieu isolé, coupé du monde, la solidarité était une valeur essentielle.
Mais on ne triche pas avec soi-même. Un jour ou l'autre, l'évidence nous rattrappe.
Des paysages d'une pureté absolue, presque vertigineuse, parsemés de roches brutes et comme couverts de laque. Elle les avait parcourus à pied, à skis, parfois survolés en parapente, trouvant dans l'écrin noir des bouquets de mélèzes la paix que ses conflits intérieurs lui refusaient.
Chloé avait toujours adoré la nature. Sous toutes ses formes, dans toute sa diversité. C'était un de ses piliers, de ceux sur lesquels on s'appuie tout au long de son existence parce qu'il a été érigé pendant l'enfance.
Arbousiers, ifs, houx, érables, tilleuls... Les arbustes sauvages formaient un entrelacs inextricable qui prospérait au pied des chênes, colosses inébranlables surplombés par la silhouette élancée de pins séculaires.
En fin d'après-midi, le soleil terne du mois de novembre rampait entre les arbres et dévoilait ce que la nuit avait dissimulé.
La forêt avait changé de visage.
Plutôt jolie avec ses traits réguliers et son petit nez retroussé, elle puisait sa singularité dans l'énergie qui l'animait.
Il avait appris à grimper avant de savoir marcher et gardait au fond du coeur l'amour des paysages de son enfance.
Ils se faufilaient entre les obstacles tels des missiles téléguidés, éclats de couleurs vives tranchant dans la bichromie d'un paysage en noir et blanc.
Du blanc, du noir, du bleu... Les couleurs immuables des glaciers. Elles peignaient la toile d'une étendue inviolée, d'une pureté à coller la migraine, sectionnée par des éperons rocheux qui se découpaient sur une voûte de cobalt.
Le réchauffement climatique poursuivait sa marche inexorable mais en cette fin novembre, les sommets du massif de la Meije, en plein coeur du parc national des Ecrins, étaient recouverts d'une épaisse couche de neige.
L'acte commis par ce fou avait achevé de la dégouter des hommes. Dans son esprit, il cristallisait tous ce qu'ils avaient de plus odieux. La certitude de leur puissance, de supériorité, le méprit qu'ils nourrissaient à l'égard des femmes, à fortiori quand elles étaient lesbiennes. Certains passaient à l'acte, les agressaient physiquement, quand d'autre se contentaient de les torturer mentalement. Le résultat était finalement le même. Ils étaient des prédateurs, et elles des proies. Des proies qu'elle s'était donné pour mission de protéger, qu'elle quand soit le prix.
Elle ne contemplait plus une œuvre de Michel-Ange. Elle était à l'intérieur.
C'était peut-être ça l'amitié avec une femme. Une relation spéciale, un rapprochement émotionnel particulier. Comme une fraternité.
Les morts, ceux avec lesquels on n'a pas pu faire la paix, marchent toujours à nos côtés. Ils surgissent dans les rêves, au détour d'une rue, en plein milieu d'une foule. Puis ils disparaissent et retournent au néant, laissant dans leur sillage l'odeur entêtante des remords.
le constat était clair, la cruauté comme la violence et la perversité, n’a pas de genre. Il n’y avait que des êtres en souffrance, manipulés par leurs pulsions les plus sordides, les plus douloureuses. Les psys le savaient, les avocats le plaidaient,les juges en tenaient compte quand ils les condamnaient