Citations de Olivier Descosse (244)
Il n’y a rien de plus puissant que l’instinct de vie . Surtout après quarante ans. A cet âge , on a cessé de se croire immortel et on s’accroche pour durer . Le reste passe après. Toujours.
Le plus important , dans une histoire , n’est pas forcément son caractère extraordinaire, Ce qui compte , c’est l’ambiance.Les personnages.La chair dont on les habille La tension naît principalement de ça.
Cette journée n'en finissait plus.
Elle ressemblait à un caramel mou dont la substance s'étire jusqu'à ne former qu'un fil ténu, presque invisible, et pourtant incapable de se rompre.
Tres belle decouverte que cet auteur.... Suspense halletant ....
Le meilleur livre que j'ai lu cette année...
Si vous aimez les thrillers du genre Granger .... Foncez !
J’adorais ma mère. Elle était belle, intelligente, rayonnante. Sa douceur m’apaisait. Sa force me rassurait.
Je sais que tous les petits garçons idéalisent leur mère. Ce n’était pas mon cas. Ses qualités, j’en prenais la mesure dans le regard des autres.
Quand elle arrivait quelque part, les hommes se retournaient. Jeunes ou vieux, mariés ou pas, ils tentaient tous d’entrer dans sa lumière. Mais la vie est mal faite. Elle ne voyait que mon père qui lui, passait son temps à travailler.
La crise dure une minute. C’est long une minute quand on ne contrôle plus rien. Puis je me calme. Je ferme les yeux.
Une sorte de paix s’empare alors de moi. De celles qui s’offrent au bout du désespoir. Quand les digues ont lâché, qu’il n’y a plus rien à protéger, à refouler.
Ma psy n’intervient pas. Elle a raison. À cette seconde, je suis libre. Libre de regarder ma souffrance dans les yeux. D’en saisir l’essence. Et de comprendre pourquoi le départ de Marianne m’a brisé à ce point.
On ne s’improvise pas comédienne à trente ans. Je veux bien croire que les avocats ont des prédispositions mais là, franchement, c’est du délire pur.
Les Chinois ne jugent pas. Pas les Européens, en tout cas. Nous ne vivons pas sur la même planète. Le concept de famille éclatée n’existe pas pour eux. Ils se serrent les coudes, jusqu’au bout, quels que soient leurs états d’âme. C’est leur force.
Ce n’est pas la première fois qu’elle me trompe. Elle a besoin de séduire, de faire de nouvelles expériences. C’est plus fort qu’elle.
On se calme. Agir sur ce qui est maîtrisable. Laisser filer le reste. Je ne peux pas empêcher Marianne et Virginie de s’allier. Par contre, je peux décider de ce qui est bon pour ma fille. Je suis encore son père. Et Marianne n’a aucun droit sur elle.
Je perçois dans ses yeux une empathie qui me dérange. Elle n’a que six ans. Elle ne devrait pas avoir ce regard-là.
Je quitte la table, mal à l’aise. Je sais qu’elle a grandi trop vite, qu’elle s’est construite dans la rupture, la déchirure. Sa maturité est une armure, son recul une fuite.
Quand je lui ai présenté Marianne, j’espérais réparer ses blessures.
Marianne devinait mes envies. Elle les anticipait. Non pour me faire plaisir – je crois que je l’aurais senti –, mais parce qu’elle les partageait. Chaque attouchement, chaque caresse, trouvait aussitôt chez l’autre un écho. Soudés par la chair, nous étions des siamois. Des Lego s’emboîtant à la perfection.
Je ne pense plus.
Mon cerveau est une plaine désertique. Un vent tiède la balaye. J’aspire ce souffle à chaque mouvement. La brûlure du corps remplace celle de l’esprit. Elle me paraît moins douloureuse.
Je n’ai pas cette chance. La lucidité est parfois un handicap. Souvent, j’envie les cons. Ils ne se posent pas de question.
Je connaissais par cœur la méchanceté des autres pour savoir qu’ils le voyaient partout. Mais j’avais capitulé. Sous le charme, j’aurais fait n’importe quoi.
L’alcool délie ma langue. Je parle de moi, encore, mais pas comme avec la Brillante. Là, je ne suis pas aux aguets. Je ne cherche pas à comprendre, à analyser. J’envoie juste la sauce, en vrac.
Ma déception, ma colère, ma frustration. Je cloue Marianne au pilori de ma rancœur.
On cherche souvent chez l’autre la figure du parent opposé. Pour les hommes, c’est la mère. Celle qui va réparer les blessures de l’enfance, combler le trou de la séparation originelle.
Il y a une issue. Le chemin sera douloureux, mais il me conduira quelque part.
Une séparation est toujours douloureuse. Elle réactive nos fantasmes d’abandon.
On n’évite pas certaines douleurs. On peut seulement apprendre à les apprivoiser.