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3.14/5 (sur 28 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Namur
Biographie :

Originaire de Namur en Belgique, Olivier El Khoury vit à Bruxelles. Il a complété des études de communication puis de création littéraire au Havre.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"C’est pas qu’il m’aimait pas mon père, ou qu’il était pas heureux de me voir arriver, non. C’est pas pour ça qu’il a pesté quand il a appris la nouvelle. J’arrivais au mauvais moment, tout simplement. Question de timing. En y repensant, j’aurais sans doute réagi de la même manière. Si mon gamin avait décidé de naître au moment précis où le Club de Bruges était mené au score contre le rival invétéré à deux journées de la fin du championnat, on n’aurait pas pu me décoller de l’écran pour me cloîtrer dans une chambre d’hôpital à entendre ma femme et mon marmot brailler en chœur"
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On sous-estime largement l'importance de la matière grise dans le football, même au plus haut niveau. Sans blague, la plupart des mecs ont le Q.I. d'une chèvre et je leur en veux pas, mais un brin de bon sens dans cet amas de testostérone, ça tirerait le truc vers le haut. Sérieux les pros passent leurs journées à s'entraîner, à jouer à la console et à fréquenter des mannequins. Respirez un coup, les gars, ça coûte rien, une petit douche de savoir de temps à autre. Si les grands écrivains n'avaient étudié que la littérature, ça se saurait. En tout cas, la constante en matière de réussite en football, c'est la concavité du crâne, ce qui est absolument aberrant. (p. 74)
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Quand il regardait les matchs, c’était toujours dans le salon, il voulait avoir la paix. Il coupait son téléphone, même s’il était de garde à la clinique. Injoignable. L’infarctus d’un quelconque fils de pute pouvait attendre, ça ne rivalisait pas assez une victoire, une combinaison efficace ou même une défaite de ses couleurs. Ces couleurs qui ne tarderaient pas à devenir nos couleurs.
Mon père avait de la classe. Dans le style et dans la parlote. Il était aimé de tous, c’est assez rare. C’était agréable de discuter avec lui, il était fin et sage, toujours très raisonné. Mais quand le coup de sifflet retentissait, il se transformait en une forme d’animal grotesque et ses cris en arabe renvoyaient à l’impétuosité de ses origines. Son beau parler laissait place à des impolitesses gratuites. Son discernement s’évaporait pour faire surgir une mauvaise foi affligeante. Lorsqu’une occasion se profilait, que nos attaquants se rapprochaient du but adverse, il se levait d’un coup sec, pliait les genoux et basculait le bassin vers l’arrière comme un gardien de but maladroit. Puis il se mettait à dégueuler des cris brefs et aigus qui lui venaient du fond de la gorge et qu’il me lèguerait en même temps que sa folie.
En interrompant un match de cette importance pour la course au titre, je naissais sous les auspices les moins favorables.
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Et si la dépression était inscrite en moi et qu’elle était la compagnie insoupçonnée d’une triste destinée ? Ou bien était-ce là un simple prélude à la défaite qui m’attendait ?
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Et ma picole était mélancolique. Je buvais des larmes de fiel et je prenais chaque regard comme un coup de poing de mépris en plein abdomen. Mes yeux erraient, vides et tristes, je m’isolais, m’exilais parfois en plein milieu d’une soirée, sans prévenir, puis avec le sentiment que ça ne gênait personne que je disparaisse comme ça. Un fantôme.
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J'avais démarché quelques éditeurs pour qu'ils publient mon manuscrit. J'avais bel et bien laissé tomber les poèmes pour tenter de raconter des histoires. J'avais pas beaucoup d'espoir et je faisais ça pour rendre mes parents plus tolérants face à mon apathie. Ils étaient convaincus que je serais le prochain grand écrivain de ma génération, le nouveau Amin Maalouf, espérait mon père. Il avait hâte d'envoyer mon premier chef-d'œuvre au pays pour leur montrer de quel bois se chauffait son fiston. Etre un écrivain en herbe a bien plus de charme que d'être un écrivain publié. Surtout que ça laisse la possibilité de se vautrer complètement, ce que je trouvais assez excitant. La défaite, ha ! (p. 119)
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Ca se gaussait pas mal de mon sort, y avait un accord spontané pour considérer que ma peine ne rimait à rien. Voilà, ça coulait de source. Mon malheur en valait pas le coup, point. J'aurais aimé les voir leurs crises de détresse à eux. Comme si y avait une échelle dans la misère. Ils me poussaient la tête en disant que j'allais m'en remettre, puis ils éclataient de rire. Ca se pintait sévère, moi je faisais pareil mais je restais à l'écart. Y en a même un qui jouait à la guitare et improvisait des morceaux grossiers qui ironisaient sur la défaire de Bruges. Je souriais poliment mais mon sang pleurait à chaudes larmes. (pp. 52-53)
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C'est pas qu'il m'aimait pas mon père, ou qu'il était pas heureux de me voir arriver, non. C'est pas pour ça qu'il a pesté quand il a appris la nouvelle. J'arrivais au mauvais moment, tout simplement. Question de timing. En y repensant, j'aurais sans doute réagi de la même manière. Si mon gamin avait décidé de naître au moment précis où le Club de Bruges était mené au score contre le rival invétéré à deux journées de la fin du championnat, on n'aurait pas pu me décoller de l'écran pour me cloîtrer dans une chambre d'hôpital à entendre ma femme et mon marmot brailler en cœur. (p. 11)
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" J'avais rêvé d'un premier rencard idéal, je savais que la sauce allait prendre dès le premier instant qu'on était connectés depuis des lustres, et que notre passion n'attendait que notre rencontre pour se manifester on était faits l'un pour l'autre, c'était très clair .Ses yeux et ses cheveux à la couleur de mon écharpe, de mon blason. Fallait être stupide pour croire à une coeincidence."
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Ça se gaussait pas mal de mon sort, y avait un accord spontané pour considérer que ma peine ne rimait à rien. Voilà, ça coulait de source. Mon malheur en valait pas le coup, point. J’aurais aimé les voir leurs crises de détresse à eux. Comme si y avait une échelle dans la misère.
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