Surface de réparation est un roman d'apprentissage qui débute à la naissance du narrateur, personnage qui restera sans nom - s'il en avait eu un, aurait-il été celui de l'auteur ? et se termine forcément après que ce dit personnage ait évolué, qu'il ait franchi suffisamment d'étapes pour passer au niveau supérieur en quelque sorte.
L'auteur nous parle de sujets plus ou moins importants, mais toujours avec cette idée du football en filigrane si bien qu'on ne quitte jamais réellement cet univers, mais on n'y reste pas cantonné non plus et c'est vraiment ce que j'ai aimé dans ce livre.
Le centre du récit, c'est bien évidemment l'amour que porte le protagoniste (et son père) pour l'équipe de Bruges, cet amour sans borne qui rend fou par moment et qui peut être toxique, du moins qui peut rendre "grave triste" à cause d'une défaite - même si visiblement ils ne font que les enchainer, les défaites.
Les chapitres sont organisés de sorte qu'on a pas de réel suivi, le narration est éclatée au point qu'on se demande combien de temps a passé entre le chapitre précédent et le chapitre actuel - je pense par exemple à celui où le protagoniste commence à travailler dans un journal dont il se fait virer à cause d'un papier trop passionné sur son équipe favorite. Combien de temps a passé entre ce job et celui dans la boutique de sport, juste avant les attentats en Belgique ?
Du niveau de la temporalité, on a pas d'éléments excepté ceux liés aux attentats survenus en France et en Belgique et encore, on peut situer ces événements grâce à la mémoire personnelle, leurs dates n'étant pas notées dans le roman. J'ai trouvé ce choix de narration intéressant, ça donne un côté assez inhabituel aux romans d'apprentissage j'ai l'impression - on ne parlera pas de classiques tels que
L'Education sentimentale de
Flaubert évidemment... - et on termine le livre en se demandant combien de temps est passé entre la naissance du personnage principal et son émancipation à la fin - émancipation qui n'est que partielle pour moi puisque le protagoniste reste toujours chez ses parents après le tragique événement qui se situe dans les derniers chapitres. Il n'y a finalement pas d'émancipation absolue même si on peut facilement en conclure qu'elle risque d'avoir lieu assez prochainement au vu des derniers éléments du récit.
J'ai assez accroché avec le style d'
Olivier El Khoury que je n'ai pas trouvé forcément novateur dans le genre écriture contemporaine/crue/langage parlé, mais en l'occurence ça fonctionne assez bien avec ce qu'il veut nous raconter alors j'adhère !
C'est le fond qui m'a plu surtout, comme je le disais c'est en grande partie la façon dont l'auteur a réussi à étroitement lier le foot à la vie du personnage, l'impact que ça a sur sa vie et la façon dont il le perçoit (ainsi que les autres qui ne sont pas toujours hyper conciliant ou compréhensif).
Chaque chapitre nous révèle alors un moment dans la vie du protagoniste même si on sent bien que ce personnage est quand même pas mal axé sur le sexe. On a droit à la remise des diplômes, à des vacances à New-York, aux années où il a fait du foot dans un club avant de se blesser, etc.
Mon avis est en intégralité :
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