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EAN : 9782882504838
160 pages
Noir sur blanc (17/08/2017)
3.14/5   28 notes
Résumé :
Un jeune Belge un peu paumé, hérite de son père une passion pour le football qui ressemble à une malédiction. Fanatique d’un club à la dérive auquel il lie chacun de ses échecs personnels (qu’ils soient professionnels, familiaux ou amoureux), il navigue avec son physique basané à travers les regards et les craintes liées à l’immigration et au dernier attentat. Une vie d’errance, notamment sexuelle, dont il encaisse la destinée avec maladresse et détachement et dont ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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ON continue à défricher les livres de la rentrée littéraire en ce 18 août, premier jour où arrive ces romans par dizaine sur les étals de tous les libraires de France et de Navarre et après un romancier reconnu il y a quelques heures, voilà qu'on vous parle d'un premier roman, Surface de réparation d'un jeune écrivain belge, Olivier EL Khoury paru chez Notabilia.

Certes, Surface de réparation n'est pas forcément très original de prime abord puisqu'il répond au genre bien codifié du roman d'apprentissage mais celui ci se singularise par son ton et sa construction.

On y suit 17 moments clés de la vie du narrateur à travers des scènettes parfois dérisoires, parfois drôles, où l'important est souvent traité en second plan, et où la passion du football semble guider toutes les étapes de reconstitution.

Mieux vaut sans doute bien aimer le ballon rond pour apprécier toutes les subtilités de ce roman, mais les allergiques à ce sport devraient quand même gouter la plume talentueuse de ce jeune écrivain.

"C'est pas qu'il m'aimait pas mon père, ou qu'il était pas heureux de me voir arriver, non. C'est pas pour ça qu'il a pesté quand il a appris la nouvelle. J'arrivais au mauvais moment, tout simplement. Question de timing. En y repensant, j'aurais sans doute réagi de la même manière. Si mon gamin avait décidé de naître au moment précis où le Club de Bruges était mené au score contre le rival invétéré à deux journées de la fin du championnat, on n'aurait pas pu me décoller de l'écran pour me cloîtrer dans une chambre d'hôpital à entendre ma femme et mon marmot brailler en choeur"

Le personnage central, jamais nommé, est à la fois complexe et interessant, jeune immigré arabe vivant en Belgique, cérébral, érudit et en même temps passionné ballon rond dont les décisions et les pensées échappent parfois à toute logique et bon sens. le narrateur enchaine les expériences souvent malheureuses qui tournent parfois au fiasco total, mais trouve toujours un moyen de rebondir, enfin disons plus ou moins!!,


Tout le talent d'El Khoury est de nous faire rentrer en empathie avec ce personnage assez peu symathique de prime abord indolent et peu compassionnel, grâce à un sens du récit, toujours un peu décalé et surprenant qui parvient à capter l'attention du lecteur.

Pari difficile au départ que celui de de renouveler le genre du récit iniatique que l'auteur, grace à un ton différent et une narration éclatée et parfaitement réussie,mais pari réussi haut la main, ou plutôt haut le pied!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Surface de réparation est un roman d'apprentissage qui débute à la naissance du narrateur, personnage qui restera sans nom - s'il en avait eu un, aurait-il été celui de l'auteur ? et se termine forcément après que ce dit personnage ait évolué, qu'il ait franchi suffisamment d'étapes pour passer au niveau supérieur en quelque sorte.

L'auteur nous parle de sujets plus ou moins importants, mais toujours avec cette idée du football en filigrane si bien qu'on ne quitte jamais réellement cet univers, mais on n'y reste pas cantonné non plus et c'est vraiment ce que j'ai aimé dans ce livre.
Le centre du récit, c'est bien évidemment l'amour que porte le protagoniste (et son père) pour l'équipe de Bruges, cet amour sans borne qui rend fou par moment et qui peut être toxique, du moins qui peut rendre "grave triste" à cause d'une défaite - même si visiblement ils ne font que les enchainer, les défaites.

Les chapitres sont organisés de sorte qu'on a pas de réel suivi, le narration est éclatée au point qu'on se demande combien de temps a passé entre le chapitre précédent et le chapitre actuel - je pense par exemple à celui où le protagoniste commence à travailler dans un journal dont il se fait virer à cause d'un papier trop passionné sur son équipe favorite. Combien de temps a passé entre ce job et celui dans la boutique de sport, juste avant les attentats en Belgique ?

Du niveau de la temporalité, on a pas d'éléments excepté ceux liés aux attentats survenus en France et en Belgique et encore, on peut situer ces événements grâce à la mémoire personnelle, leurs dates n'étant pas notées dans le roman. J'ai trouvé ce choix de narration intéressant, ça donne un côté assez inhabituel aux romans d'apprentissage j'ai l'impression - on ne parlera pas de classiques tels que L'Education sentimentale de Flaubert évidemment... - et on termine le livre en se demandant combien de temps est passé entre la naissance du personnage principal et son émancipation à la fin - émancipation qui n'est que partielle pour moi puisque le protagoniste reste toujours chez ses parents après le tragique événement qui se situe dans les derniers chapitres. Il n'y a finalement pas d'émancipation absolue même si on peut facilement en conclure qu'elle risque d'avoir lieu assez prochainement au vu des derniers éléments du récit.


J'ai assez accroché avec le style d'Olivier El Khoury que je n'ai pas trouvé forcément novateur dans le genre écriture contemporaine/crue/langage parlé, mais en l'occurence ça fonctionne assez bien avec ce qu'il veut nous raconter alors j'adhère !
C'est le fond qui m'a plu surtout, comme je le disais c'est en grande partie la façon dont l'auteur a réussi à étroitement lier le foot à la vie du personnage, l'impact que ça a sur sa vie et la façon dont il le perçoit (ainsi que les autres qui ne sont pas toujours hyper conciliant ou compréhensif).
Chaque chapitre nous révèle alors un moment dans la vie du protagoniste même si on sent bien que ce personnage est quand même pas mal axé sur le sexe. On a droit à la remise des diplômes, à des vacances à New-York, aux années où il a fait du foot dans un club avant de se blesser, etc.

Mon avis est en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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On suit une tranche de vie d'un jeune adulte issu d'une immigration de haut vol. Son père est médecin. le train de vie est assez élevé, même si on l'ennuie un peu, ce jeune (le roman est écrit en "je") a une paix royale chez lui et un train de vie assez insouciant.

La vie de ce jeune est rythmée par les résultats du Club de Bruges évoluant en noir et bleu. Blauw en Zwart... Les rapports avec ses parents (surtout son père) dépendent des scores des matches.

En fait, on a davantage un roman à nouvelles qu'un roman proprement dit. C'est souvent décousu, chaotique, sans réel fil rouge. J'ai eu dès lors beaucoup de mal à me passionner pour le personnage principal du livre. Ses râteaux, ses émois, ses vacances, ses délires, ses amitiés, ses jobs qu'il ne garde pas... rien de tout cela ne m'a intéressé.

Le style est de la même eau... de temps en temps, on a un petit effet, un vocabulaire spécifique et une façon de présenter les choses très originale, et la page suivante cela redevient plat et très ordinaire.

Ce qui me chiffonne, c'est que l'ouvrage ressemble finalement davantage à une grosse ébauche de roman qu'à un roman à part entière. Les idées sont bonnes. Il y a de nombreuses situations cocasses, qui vaudraient ma peine d'être développées, étayées, argumentées... et qui font flop... Dommage, à mon avis.

Heureusement, le roman faisant 150 pages, il est vite lu.
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Roman en 17 anecdotes, parfois inégales, et des sous-anecdotes dans chacune, sur la vie d'un supporter de foot belge de père arabe ; une qualité de narration permet à ses 17 tableaux de bien s'enchainer et, malgré leur disjonction, de former un schéma cohérent dans lequel le foot n'est qu'une des lignes rouges permettant de tous les lier – avec entre autres la quête sexuelle du personnage et les frustrations qui en découlent, ou la manière d'être perçu par les autres à différentes étapes de la vie lorsque l'origine ethnique vient contredire le statut social.
On peut regretter certains poncifs, comme parler des attentats pour les condamner, préciser que c'est mal...
Le langage est contemporain, et pioche volontiers dans l'argot, mais cela suffit-il de nos jours à imprimer une marque stylistique suffisamment forte pour y reconnaitre la personnalité de l'auteur ? En tout cas il n'a pas été négligé non plus.
Je ne sais pas encore, à chaud, comment ce roman restera dans ma mémoire mais sa lecture n'a été désagréable à aucun moment. Aussi je souhaite remercier les éditions Noir sur Blanc pour m'avoir offert un exemplaire dans le cadre de l'opération Babelio Masse critique (et j'aime assez les couvertures de la collection Notabilia, illustrées mais en restant sobres et agréables au toucher !).
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Lu dans le cadre de la masse critique, j'ai découvert un premier roman surprenant : drôle, tendre, irrévérencieux, cru parfois, où la passion du football n'est qu'un prétexte à restituer des pans de vie et de souvenirs d'Olivier EL KHOURY, où l'autodérision est une vraie nature pour le plus grand bonheur du lecteur !
Le récit commence fort avec la naissance d'Olivier EL KHOURY juste un soir de match décisif qui va contraindre son géniteur à interrompre cette partie si passionnante pour se rendre, contraint et forcé, à la maternité. La suite est une tentative permanente du petit garçon de s'adonner au football pour attirer l'attention de son père qu'il aime tendrement ; le fils tente de marcher dans les pas du père malgré son peu de motivation pour le ballon rond (il préfère les rondeurs féminines) et de talent … Comble de malchance, ses origines méditerranéennes le désignent à la méfiance en ces temps post attentats ! On passe du rire aux larmes dans ce feuilleton fait de courts chapitres tout aussi drôles les uns que les autres. Pourtant, rien n'était gagné puisque je suis complètement hermétique au football !
Une petite surprise qui se lit très vite, à aborder comme une récréation littéraire entre deux lectures sombres et plus exigeantes.

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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
07 septembre 2017
En dix-sept tableaux à l’écriture parfois très orale se dessine une trajectoire entre ombres et lumières. Une épopée non dénuée d’humour où se joue rien moins que la vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"C’est pas qu’il m’aimait pas mon père, ou qu’il était pas heureux de me voir arriver, non. C’est pas pour ça qu’il a pesté quand il a appris la nouvelle. J’arrivais au mauvais moment, tout simplement. Question de timing. En y repensant, j’aurais sans doute réagi de la même manière. Si mon gamin avait décidé de naître au moment précis où le Club de Bruges était mené au score contre le rival invétéré à deux journées de la fin du championnat, on n’aurait pas pu me décoller de l’écran pour me cloîtrer dans une chambre d’hôpital à entendre ma femme et mon marmot brailler en chœur"
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Quand il regardait les matchs, c’était toujours dans le salon, il voulait avoir la paix. Il coupait son téléphone, même s’il était de garde à la clinique. Injoignable. L’infarctus d’un quelconque fils de pute pouvait attendre, ça ne rivalisait pas assez une victoire, une combinaison efficace ou même une défaite de ses couleurs. Ces couleurs qui ne tarderaient pas à devenir nos couleurs.
Mon père avait de la classe. Dans le style et dans la parlote. Il était aimé de tous, c’est assez rare. C’était agréable de discuter avec lui, il était fin et sage, toujours très raisonné. Mais quand le coup de sifflet retentissait, il se transformait en une forme d’animal grotesque et ses cris en arabe renvoyaient à l’impétuosité de ses origines. Son beau parler laissait place à des impolitesses gratuites. Son discernement s’évaporait pour faire surgir une mauvaise foi affligeante. Lorsqu’une occasion se profilait, que nos attaquants se rapprochaient du but adverse, il se levait d’un coup sec, pliait les genoux et basculait le bassin vers l’arrière comme un gardien de but maladroit. Puis il se mettait à dégueuler des cris brefs et aigus qui lui venaient du fond de la gorge et qu’il me lèguerait en même temps que sa folie.
En interrompant un match de cette importance pour la course au titre, je naissais sous les auspices les moins favorables.
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On sous-estime largement l'importance de la matière grise dans le football, même au plus haut niveau. Sans blague, la plupart des mecs ont le Q.I. d'une chèvre et je leur en veux pas, mais un brin de bon sens dans cet amas de testostérone, ça tirerait le truc vers le haut. Sérieux les pros passent leurs journées à s'entraîner, à jouer à la console et à fréquenter des mannequins. Respirez un coup, les gars, ça coûte rien, une petit douche de savoir de temps à autre. Si les grands écrivains n'avaient étudié que la littérature, ça se saurait. En tout cas, la constante en matière de réussite en football, c'est la concavité du crâne, ce qui est absolument aberrant. (p. 74)
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J'avais démarché quelques éditeurs pour qu'ils publient mon manuscrit. J'avais bel et bien laissé tomber les poèmes pour tenter de raconter des histoires. J'avais pas beaucoup d'espoir et je faisais ça pour rendre mes parents plus tolérants face à mon apathie. Ils étaient convaincus que je serais le prochain grand écrivain de ma génération, le nouveau Amin Maalouf, espérait mon père. Il avait hâte d'envoyer mon premier chef-d'œuvre au pays pour leur montrer de quel bois se chauffait son fiston. Etre un écrivain en herbe a bien plus de charme que d'être un écrivain publié. Surtout que ça laisse la possibilité de se vautrer complètement, ce que je trouvais assez excitant. La défaite, ha ! (p. 119)
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Ca se gaussait pas mal de mon sort, y avait un accord spontané pour considérer que ma peine ne rimait à rien. Voilà, ça coulait de source. Mon malheur en valait pas le coup, point. J'aurais aimé les voir leurs crises de détresse à eux. Comme si y avait une échelle dans la misère. Ils me poussaient la tête en disant que j'allais m'en remettre, puis ils éclataient de rire. Ca se pintait sévère, moi je faisais pareil mais je restais à l'écart. Y en a même un qui jouait à la guitare et improvisait des morceaux grossiers qui ironisaient sur la défaire de Bruges. Je souriais poliment mais mon sang pleurait à chaudes larmes. (pp. 52-53)
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