Un convoi d'étranges véhicules avancent dans le désert. Et leurs occupants n'en sont pas moins étranges, de véritables monstres: l'un porte de drôles de cornes sur le front, un autre, minuscule, vit dans un bocal, un autre n'a qu'un œil sur le front. Ils se prénomment Pilou, Ephrahum, Blobo ou encore Polposs. Ils font une halte dans une contrée afin d'organiser une brocante. Pour ce faire, ils demandent à poser des affiches annonçant l'événement. Malheureusement, l'accueil n'est pas des plus agréables et ils se font refouler par la population. Sauf par le tenancier du bar qui les accepte à son comptoir. Même la petite Mila ne prend pas peur en les voyant. Malheureusement, des hommes violents, dont Brennan, s'en prennent à eux. La bagarre dégénère, le papa de Mila intervient, puis le shérif qui fait régner l'ordre à nouveau. Les monstres s'en retournent à leur caravane et se lient d'amitié avec la petite fille et son papa. Mais, Brennan ne compte pas en rester là et revient le lendemain se venger. La rixe tourne mal et le papa de Mila se fait tuer...
Un bien étrange diptyque que voilà! Peu habituée aux albums fantastiques, j'ai été quelque peu déroutée à la vue des personnages et des lieux si peu communs. Et finalement, on s'y habitue, à leurs drôles de tronches pour finalement découvrir qu'il s'y cache aussi un cœur! Olivier Milhiet nous propose de les suivre durant leur périple, où ils seront confrontés à la vengeance, au chagrin d'une petite fille, à la trahison de l'un des leurs, aux meurtres qui en découlent et à la violence. Mélangeant tour à tour le fantastique, le western ou le thriller, le scénario habilement mené ne laisse aucun temps mort et les rebondissements s'enchaînent. Les personnages, haut en couleurs, sont finalement attachants et paradoxalement humains. Le dessin est atypique et impressionnant et les couleurs sont du plus bel effet. L'auteur nous offre deux albums originaux et efficaces.
♪♫ Caravane... et nous partons, allez viens... ♪♫
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Deuxième tome des "chroniques" de Venosa .L histoire est toujours sanglante et immorale.Drames humains , politiques se multiplient . Les personnages prennent de l 'épaisseur , mais l amour ou la pitié n ont pas cours dans la ville des drogues et des poisons , pour les rares survivants l avenir parait plus sombre encore .Le trait d' olivier Milhiet est toujours aussi sûr. Une BD de fantasy agréable
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Je ne m'attendais pas à trouver autant d'avis sur cette série un peu particulière.
Je le dis sans détours: je n'aime pas le dessin. Les personnages sont volontairement laids et c'est plutôt de nature à me faire fuir d'ordinaire.
Mais je dois reconnaître que l'auteur, à la fois scénariste et dessinateur, a eu le mérite de créer son propre univers où il fait évoluer ses personnages. Les dialogues sont assez relevés et l'humour est quasi-présente. Entre sorcellerie et religion inquisitrice, c'est d'abord une critique à peine voilée du pouvoir et de ses dérives. Original également de donner le rôle principal à un fossoyeur. Dommage qu'il soit si laid!
Au total, je dirai que cette série vaut le coup d'être lu car on passe un bon moment de détente.
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Spoogue, est un mélange d'aventures médiévales de fantastique et d'humour noir, servi par un dessin et des couleurs directes, que l'on pourrait qualifier de travail d'un amateur très doué (c'est un compliment !).Malgré un scénario et des dialogues parfois un peu "potache", cette série de 3 tomes mérite le détour...
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Je n'avais pas tellement été emballé par Spoogue, la première création d'Olivier Milhiet bien que j'avais déjà pu percevoir un immense talent dans la description d'un univers original ainsi que par la qualité des dialogues. Caravane est au contraire une oeuvre qui me plaît franchement. On retrouve une panoplie de monstres mais il y a comme une nette amélioration dans la manière de les représenter. Beaucoup de couleurs et de détails pour un ensemble très riche visuellement. Et puis, les monstres ne sont pas vraiment forcément ceux auxquels on croît !
On est également tout de suite pris par l'histoire assez classique dans le principe mais suffisamment intéressante. Juste un bémol pour dire que la couverture n'est point judicieuse car elle révèle tout de suite le drame que va subir la petite Mila. A l'actif, on peut également relever un mélange de genre assez subtil entre la science-fiction, le fantastique ou encore le western. Le thème principal abordé porte sur l'acceptation de la différence. Le scénario est parfaitement maîtrisé avec des dialogues parfois savoureux et surtout des scènes d'action très rythmées. Oui, on aime réellement cette caravane ...
Pour l'instant, il s'agit d'un début très prometteur. On attendra la suite avec plaisir. Espérons que la traversée du désert ne sera pas trop longue...
Cette suite sera justement tout à fait plaisante à lire bien que différente de ce premier tome. On découvre toute la richesse de ce monde qu'il faut déjà le quitter. Une pléthore de personnages meurent ce qui ne laissent pas beaucoup de place pour une éventuelle suite. Bref, je suis un peu déçu par cette accélération de l'histoire et de cette conclusion en diptyque alors qu'il y avait franchement de quoi continuer dans cet univers atypique. Pour autant, on profitera d'une telle acquisition dans sa bibliothèque car c'est hors norme !
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Une petite suite sympa et pleine d'humour et d'animaux originaux avec le style graphique inimitable de MILHIET (un peu en dessous du premier tome). Une histoire de complots et de tapis volants assez légère et pleine de jeux de mots. J'aurais bien aimé un troisième tome.
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J'adore le style et la créativité de MILHIET, ses monstres breaks sont assez géniaux. Ce deuxième tome de Caravane reste malgré tout très sombre, je préfère son humour dans les aventures d'Aniss ou de Spoogue.
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Second et dernier album de Caravane , "la loi des monstres", nous permet de retrouver les personnages découverts dans le 1er tome.
Dans un sud des Etats-Unis uchronique, une caravane d'énormes véhicules customisés, transporte une communauté de freaks, qui n'ai pas sans évoquer les monstres de "Cabale" de Clive Barker. Menés par pilou, les freaks sont en but à l'intolérance des red- necks locaux. L'histoire est dure, et les protagonistes ne sont pas des anges. Olivier Milhiet, déjà auteur chez Delcourt de "Spoogue", nous livre 2 très bons albums, signés d'une patte personnelle, que l'on pourrait qualifier de " brillant amateurisme".
A découvrir...
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Un héros fossoyeur, plutôt originale comme idée. La BD est vraiment délirante et osée. J'adore l'humour de MILHIET. la série Spoogue mérite d'être connue, elle sort des sentiers battus et du conformisme.
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C’est de manière précipitée que la caravane de monstres reprend la route. La rencontre entre les nomades difformes et les villageois aux mœurs grégaires a tourné au drame, obligeant Pilou et sa bande à traverser de nouveaux espaces désertiques à bord de leurs énormes véhicules. Alors qu’ils sont encore en train de pleurer leurs morts, les membres du convoi croisent cinq individus qui ont le physique requis pour intégrer la troupe. De son côté, la mère de Mila se lance également à la poursuite de sa fille et de ses nouveaux compagnons ...
Respectant scrupuleusement la loi de l’offre et de la demande, au détriment de la qualité et de l’originalité, "La loi des monstres" conclue déjà cette magnifique aventure concoctée par le créateur de "Spoogue". Cette caravane de « Freaks » que l’auteur fait défiler dans un décor aride aux allures post-apocalyptiques a cependant tout pour plaire et mériterait de poursuivre ce voyage prêchant la tolérance. Dans un monde où l'animosité ne se lit pas toujours sur les visages, Olivier Milhiet développe une intrigue haletante, rythmée par l’action et abordant sans manichéisme et de manière très intelligente des thèmes contemporains tels que l’intolérance,
le racisme et l’intégration. Si la menace qui plane sur les monstres d’Ephrahum se précise au fil d’un suspens savamment entretenu, la conclusion du récit est néanmoins un peu trop rapide.
Au niveau du graphisme, l’auteur marque ce diptyque de son empreinte. Dans un style très personnel, il propose une ambiance qui rend hommage au western et une galerie de personnages hauts en couleurs et extrêmement attachants. De Pilou, qui embrasse pleinement son rôle de paternel, à la petite Mila, véritable lumière au milieu d’un monde bien sombre, tous les nomades contribuent à humaniser cet ultime voyage.
La "Caravane" est passée ... tant pis pour vous si vous l’avez ratée !
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Milhet a un vrai style. Il se distingue dans cet ouvrage où une caravane de monstres de cirque se déplace et fait halte dans un village où ils ne sont pas les bienvenus. Mika c'est la fille du gentil barman.
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Kougna, le premier tome de la trilogie de Spoogue. Une bd qui date un peu mais que je relis avec plaisir. Un humour bien particulier, excellente histoire pleine de personnages incongrus, sorciers, huns, roi tyrannique, bourau sentimental. Pas de censure. On se gondole en le lisant. Excellent.
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Les déboires de Spoogue continuent dans ce tome 3. Le récit est agrémenté de nouveaux personnages, en particulier des barbares très... hmm... barbares... et monstres (j’aime beaucoup le design de ce rocher vivant). Il y a aussi de nombreux effets magiques grotesques, que je vous laisse découvrir.
J’ai apprécié le retour des scènes enneigées, comme sur la couverture, la plus réussie de la trilogie. Les dessins, dans la même veine caricaturale que les tomes précédents, prêtent toujours à rire. Comme pour le tome 2, les détails marrants sont plus rares... mais il y en a encore quelques uns dans les plans larges, panoramiques.
Je n’ai pas été déçu par la fin du volume. Certes, elle clôt la série de manière abrupte, mais convient au ton trash de la trilogie. D'autre part, si Delcourt à mis un terme à sa collaboration avec Milhiet... Je rêve toujours d’un autre tome de cet auteur atypique.
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Dans ce tome 2, on continue d'aller de surprise en surprise, en particulier avec l’apparition de nouveaux monstres (voir planche 35, monstre qui fait penser au film d’animaton Le voyage de Chihiro et qui permet d’accélérer le récit). Le style graphique de Milhiet a gagné en maturité, quoique les scènes enneigées ou macabres (référence au conte cauchemardesque de Burton) m'ont un peu manquées.
L’auteur a aussi recentré sa narration. C’est pourquoi les petits détails amusants, sans lien direct avec la narration, sont plus rares. Ce qui m’a un peu déçu. Peut-être est-ce aussi une question de délais, plus courts pour le tome 2 ? Quelques détails rigolos sont à se mettre sous la dent tout de même, en particulier dans le lupanar... grivois bien entendu...
En définitif, j’ai encore passé un bon moment avec ce tome 2 de Spoogue. J’étais très heureux à l’époque qu’il y ait une suite.
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Mais, tout d'abord, c'est quoi « Spoogue » ? Spoogue c'est le nom du fossoyeur d’un village, dans le royaume de « Kloug ». Lui et l’univers médiéval dans lequel il évolue, complètement déjanté et assez grotesque, ont été imaginés par l’auteur multi-tâches Olivier Milhiet. Une parodie d'heroic-fantasy en somme.
On découvre rapidement le style d'Olivier Milhiet : noms farfelus, bulles stylisées, détails cocasses... Les personnages sont caricaturaux, pleins de vices, mais leurs laideur les rend presque attachants.
A l’instar d’un autre Olivier célèbre de la BD... Milhiet travaille en couleur directe. Il associe l'encre à l'aquarelle, pour les décors en arrière plan notamment, et à la peinture acrylique, du meilleur effet pour la magie.
La planche 35 illustre la virtuosité de ce bédéiste : l'arrogance de Bourak, qui se croît surpuissant avec le marteau qu’il vient d’invoquer ; la lâcheté des diablotins, qui prennent la poudre d’escampette ; et la corruption des inquisiteurs, qui s’interrogent sur l’orthodoxie de leur chef, prêtent à rire. Le décor enneigé, entre la « forêt d’Astoupek » et le « cimetière Balthazar », n'est pas sans faire penser au film L'étrange noël de Mr Jack, dont s'est inspiré Olivier Milhiet. Il joue sur les empreintes, celles des pas dans la neige ou du marteau, qui a cloué au sol le pauvre démon, ainsi que sur les ombres. Fonctionnant à la manière de vases communicants, ces détails alimentent la logique du récit et contribuent à la suspension d'incrédulité.
Le découpage de Milhiet, dans la veine franco-belge, est tout autant efficace, avec une variété d’angles de vues.
Mais, le vrai plaisir dans Spoogue, c’est de chercher tous les petits détails semés par l’auteur dans ses planches... Un peu comme un Où est Charlie pour adultes. En voici un petit florilège : stalactites sous le pont, qui tombent au passage d'une charrette ; trace d'un vautour sur la neige, qui s'est mal réceptionné sur le toit ; enfant en laisse, qui finit par s'échapper ; la main du barbare, qui enfle de case en case, après s'être cogné avec un marteau ; une fresque sur un mur, qui retrace la répression paysanne menée par le roi de Kloug ; une statue d'un saint inquisiteur, à la limite du SM ; un zombi à la main baladeuse ; la collection de têtes de monstres chassées par le roi ; un manteau en fourrure de marsupilami ; les scènes aux fenêtres etc. Ce foisonnement de détails, qui évoluent durant le récit, donne de la profondeur à l’univers de Spoogue, le rend plus vivant.
L'humour de Milhiet n’est peut-être pas pour tout le monde : souvent un peu gore (à la Kroc le Bô ou même Spoon et White dans un autre registre) et parfois puéril, comme l'était aussi le théâtre d'Aristophane. Mais Milhiet exprime son art avec une grande sincérité, sans censure. Il exploite pleinement l'ambiance macabre du cimetière, avec des jeux de mots comme « Sapin pour tout le monde », lors de l'offensive des zombis.
Spoogue, c’est aussi une BD un peu punk, gothique. Par contre, elle N'EST PAS :
• de la branlette intellectuelle
• mainstream
• un exutoire pour taper sur des minorités
• réalisée par un auteur du star système BD
• plein de femmes canons
• de droite
Au final, le premier album d’Olivier Milhiet, réalisé en deux ans (1999-2001), est déjà un petit chef-d’œuvre. Il se démarque de la mode naissante des romans graphiques ou des BD d’inspiration étrangère. Empreinte de la contre-culture bédéesque, elle est divertissante, drôle. Le style est personnel, touchant et on ne se lasse pas de la relire. Les graphismes d'Olivier Milhiet sont inimitables, faisant du beau avec du laid, et son scénario est une critique non voilée du fanatisme religieux et de l’ambition démesurée des hommes. Que peut-on attendre de mieux ?
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