Olivier Milleron

Dans l'imaginaire collectif, la femme qui fume est une femme libre. Mais, cet imaginaire a été façonné et manipulé par les vendeurs de cigarettes. Le combat pour l'égalité femmes/hommes a été sciemment manipulé par l'industrie du tabac. Comment une industrie aussi agressive aurait-elle pu faire l'impasse sur la moitié des consommateurs potentiels de la planète, en l'occurrence, les consommatrices ?

Le tabagisme est vraiment une métaphore du capitalisme : une production déconnectée des besoins humains, la manipulation des consommateurs grâce à l’utilisation des moyens de communication modernes, la recherche de profits quelles qu’en soient les conséquences, une accumulation faramineuse de capital et donc une puissance financière permettant une influence médiatique, scientifique et politique qui met en danger la démocratie.

Ayant fréquenté nombre de groupes, collectifs, syndicats de gauche, et aussi beaucoup fumé, je ne me souviens pas d'avoir jamais entendu ni d'appel au boycott des entreprises qui vendent du tabac ni de débat sur la nécessité d'arrêter de fumer pour des raisons politiques (et non médicales). (9)

La liberté de fumer, c’est une liberté individualiste, indifférente à l’intérêt général et aux conséquences sociales et environnementales de nos comportements : une liberté de droite.