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EAN : 9782845979147
160 pages
Textuel (07/09/2022)
3.98/5   21 notes
Résumé :
Par la radiographie d'une industrie cynique et destructrice, Olivier Milleron dévoile l'intrication de l'histoire du tabac avec celle du capitalisme et du colonialisme. Car l'industrie du tabac participe au pire du capitalisme mondialisé, échappant au contrôle des états et des citoyens. Pour l'auteur, se réclamer de la gauche anti-capitaliste et fumer relève de la contradiction politique. Cet ouvrage pamphlétaire ouvre le débat.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le titre est accrocheur. Je serais tentée de penser qu'il le dessert plus qu'il ne le sert. Mais, cela reste un avis personnel. Dans tous les cas, ce n'est pas lui qui m'a fait choisir ce livre dans le cadre de l'avant-dernière masse critique, mais l'interview de son auteur, Olivier Milleron, par Elisabeth Quin, que j'ai suivie dans 28'.
Que « fumer c'est pas bon ! », je pense qu'il n'est pas besoin d'avoir fait l'ENA pour le savoir et le comprendre. Mais que l'industrie du tabac soit à ce point motrice dans ce que nos sociétés ont fait et font de plus effroyable, immoral, antisocial, … Stop ! N'en jetons plus !
Sont malins, quand même les cigarettiers ! Chapeau pour l'innovation, la stratégie, la com ! Bon boulot les gars (et les filles) !
Tu veux être une femme libérée ? Je sais, c'est pas si facile, mais pend à ton bec une clope et tu verras, égale à l'homme tu seras…
Tu veux gagner du pognon ? Achète quelques actions et met tes convictions dans ta poche, avec ou sans malentendu, ça rapporte gros !
Tu veux lutter contre le travail des enfants ? Ne donne surtout pas un rond à la Fondation pour éliminer le travail des enfants dans la culture du Tabac (ECLTGF), c'est Big Tobacco le patron ! Les mômes du Zimbabwe, de Malaisie ou d'Indonésie te diront merci !
Tu veux, tu veux, tu veux…
Si tu veux arrêter de fumer, lis ça ! Ça sera toujours aussi difficile, tu en baveras tout autant, mais, motivé à bloc, tu sauras vraiment pourquoi « fumer tue » !
L'esclavagisme, le suprémacisme blanc, la fabrique du doute, l'impuissance des États, la planète qui trinque… Tout cela tu sauras le pourquoi du comment…

Et, puis, si ton sourire fait grève, Bashung sera là et il t'accompagnera :
« Vos luttes partent en fumée
Vos luttes font des nuées
Des nuées de scrupules ».

Merci à Babelio et les éditions Textuel pour cet envoi !
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Voici un court essai vraiment passionnant, hyper documenté, érudit mais totalement vulgarisé, facile à lire et à comprendre, qui cite toutes ses (très nombreuses) sources. Une enquête captivante et une parfaite démonstration des différentes stratégies des cigarettiers pour nous enfumer depuis des siècles. L'auteur commence par faire un résumé succinct de l'histoire du capitalisme, de la façon dont il est né puis s'est développé, pour en arriver, aujourd'hui, à diriger le monde. Il met en parallèle constant les travers du capitalisme et ceux de l'industrie du tabac, industrie sans foi ni loi sinon celle du profit, et démontre point à point le cynisme et l'absence de toute morale des Big Tobacco. Quel que soit l'angle duquel on se positionne, l'industrie du tabac a ratissé large, utilisé tous les subterfuges possibles, en a même inventé, pour enrichir quelques uns toujours plus aux dépens de l'ensemble des humains (et de la planète). Prenant un à un chaque aspect (voir la table des matières reproduite ci-dessous), l'auteur épluche tout pour nous, et met en évidence les travers de cette industrie malheureusement efficace et protégée. Ses liens sous forme de cercle vicieux avec l'esclavage, sa manière d'avoir instrumentalisé le féminisme aussi bien que la médecine, ses conflits d'intérêt avec la politique, la recherche et la médecine, avec toujours des exemples précis, factuels, clairs et nominatifs.

Malgré quelques petits détails parfois inexacts, quelques interprétations avec lesquelles on peut ne pas être en accord, la démonstration n'en reste pas moins époustouflante, très bien étayée, et dans l'ensemble extrêmement convainquante.

A lire absolument si on s'intéresse tant soit peu à la politique, à l'écologie, au féminisme, à l'économie, etc., bref à la vie en société, qu'on soit ou pas fumeur ou fumeuse, pour mieux comprendre, réfléchir, savoir, et faire des choix en conséquence.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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J'ai entendu Milleron parler de son livre, et ça me titillait un peu de le lire, je me disais qu'avec un intitulé aussi étonnant, j'allais faire des découvertes!

Et puis voilà masse critique....je coche plusieurs livres après avoir eu la bonne surprise d'y trouver l'essai d' Olivier Milleron, mais c'est si difficile de choisir.... Et toc! le livre m'est attribué !

C'est donc une lecture consentie des deux cotés ! Merci à toi Babelio, et à toi aussi Textuel, et à toi aussi le hasard, qui se sont tous alliés pour que le livre arrive dans ma boîte aux lettres.

Aussitôt là, aussitôt lu.

Je n'ai cessé durant ma lecture de pousser des petits oh, ah quoi, comment, ah non, pas possible, incroyable...
Ce système est fou, pervers, terrible....
L'industrie cigarettière ne peut pas être humaine et si mal intentionnée à la fois....
Oui, je sais, ma naïveté me jouera toujours des tours...
Ce que j'ai lu , même si au fond de moi j'en connaissais la trame , m'a convaincue encore plus, et pourtant je l'étais déjà, que ce capitalisme déjanté, déshumanisé, avide et malfaisant ne pouvait que nous emporter tous vers un avenir triste, très triste...
Ne fumons plus( sauf si on est soit même cigarettier....mais visiblement ces gens réservent le droit de fumer aux pauvres, aux jeunes, aux noirs et aux stupides....)
Lisons ce livre, parfaitement documenté, absolument sensé, un livre qui réveille, qui secoue, et qui est effectivement plus à même de faire cesser le tabagisme à ceux qui ont une conscience et une belle âme.
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Dans ce livre, Olivier Milleron retrace l'histoire croisée de l'industrie du tabac et du capitalisme.
Pas vraiment de surprise, c'est pas joli joli.
Partant de la découverte du tabac en même temps que le nouveau monde, l'auteur nous présente comment cette plante va prendre une place centrale peu de temps après sa découverte.
De la traite des esclaves aux traités supra-nationaux, les cigarettiers ne nous veulent pas du bien. Ce qui, finalement, coule de source quand on vend en connaissance de cause un produit toxique et addictif. Prêts à tous les opportunismes, même reprendre des techniques de propagandes et de manipulation de masse ou de surfer sur la libération des femmes.
En bref l'auteur nous expose la lie de l'humanité, porté par le scinisme, le mépris et les plus viles des dominations...
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Avec un tel titre accrocheur, comment passer à côté de ce petit livre ? Publié par une petite maison d'édition parisienne dont le catalogue ne laisse aucun doute, nous avons d'emblée la confirmation qu'être de droite, c'est uniquement ne pas être d'extrême gauche. Certaines outrances, particulièrement dans la conclusion de l'ouvrage, ternissent l'image de sérieux du médecin hospitalier Milleron, dont les références au patriarcat, à la traite négrière, au complotisme et les points Godwin indiquent un net penchant woke.
Il n'en reste pas moins que ce livre est bien documenté et sourcé, qu'on y apprend une foule de choses, à commencer par les immenses ravages du tabac en dehors de la santé de ses victimes.
Après une intéressante analyse de la stratégie du doute, employée par les multinationales du tabac, et leur placement sur le marché du vapotage, l'auteur, emporté par son élan, écrit : "si fumer c'est de droite, vapoter, c'est d'extrême droite !" (p.149)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans l'imaginaire collectif, la femme qui fume est une femme libre. Mais, cet imaginaire a été façonné et manipulé par les vendeurs de cigarettes. Le combat pour l'égalité femmes/hommes a été sciemment manipulé par l'industrie du tabac. Comment une industrie aussi agressive aurait-elle pu faire l'impasse sur la moitié des consommateurs potentiels de la planète, en l'occurrence, les consommatrices ?
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Le tabagisme est vraiment une métaphore du capitalisme : une production déconnectée des besoins humains, la manipulation des consommateurs grâce à l’utilisation des moyens de communication modernes, la recherche de profits quelles qu’en soient les conséquences, une accumulation faramineuse de capital et donc une puissance financière permettant une influence médiatique, scientifique et politique qui met en danger la démocratie.
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Ayant fréquenté nombre de groupes, collectifs, syndicats de gauche, et aussi beaucoup fumé, je ne me souviens pas d'avoir jamais entendu ni d'appel au boycott des entreprises qui vendent du tabac ni de débat sur la nécessité d'arrêter de fumer pour des raisons politiques (et non médicales). (9)
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La liberté de fumer, c’est une liberté individualiste, indifférente à l’intérêt général et aux conséquences sociales et environnementales de nos comportements : une liberté de droite. 
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