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Citations de Olivier Sillig (27)


Ce n'est pas le temps qui crée les liens, ce sont les évènements.
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Il ne tuera jamais personne. Il fait taire une petite voix intérieure qui objecte : sauf toi, peut-être. Il est obligé de reconnaître que ça, il y a déjà pensé et il ne peut pas jurer qu'il n'y repensera pas. Mais tuer quelqu'un d'autre, jamais.
(p. 93-94)
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- Pourrais-je voir vos papiers, s'il vous plaît ?
N'importe quel honnête citoyen - plus que les autres peut-être - a un mouvement de crispation dans une situation comme celle-ci.
(p. 46-47)
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[ exilé de Hongrie en 1956 ]
[Il] sourit. La moustache lui donne un air diabolique de bon aloi. Des raisons historiques font qu'il n'aimera jamais ni les policiers ni les militaires.
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Les cigales, on les entend tout le temps mais c'est rare qu'on les croise. On les côtoie sans les connaître, comme beaucoup de gens ou de groupes de gens, même proches.
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Rester ? Partir ? Stjepan n'a que vingt ans mais déjà il pressent qu'on décide rarement. En général, les événements s'en chargent.
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Pour Vincent, la posture des gens est souvent plus révélatrice que leur visage - peut-être parce qu'il est plus facile de contrôler les parties que le tout, le visage que le corps.
(p. 67)
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- Si vous vous calmiez et essayiez de m'expliquer.
- C'est une histoire de fou, n'est-ce pas ? dit Vincent avec un très mince sourire.
- Oui, c'est ça. Ou ça y ressemble. (...) Mais je suis assez bien placée [psy] pour savoir que les histoires de fous ne sont jamais complètement folles.
(p. 12)
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Stjepan ne veut pas rester ici. Un instant, il songe qu'il devrait les enterrer.Les éléments lui dictent la réponse, le paysage, le sol dur. On ne croise pas la terre avec une kalachnikov. Des gens, ou l'armée, ou les milices passeront et s'en occuperont. Sinon ce sera les oiseaux. Pas les cigales, les cigales ne mangent pas de chair humaine. Stjepan ignore ce qu'elles mangent. Les cigales, on les entend tout le temps mais c'est rare qu'on les croise. On les côtoie sans les connaître, comme beaucoup de gens ou de groupes de gens même proches.
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Skoda n'a pas peur, il dort tranquillement dans sa main. Il peut dormir. Stjepan le ramène contre son flanc. La chair de ma chair. Il se remet à tourner. Il dit : "Nous resterons ensemble." Ensemble. Stjepan ignore comment, mais ils resteront ensemble jusqu'à ce que Skoda ait l'âge de Stjepan - maintenant, là, il sent qu'il n'est plus un gamin, que pour lui tout ça est terminé. Jusqu'à ce que Skoda ait son âge. Dans un monde qui sera peut-être un peu moins fou. Tu verras, petite hirondelle."
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"Il doit déposer Skoda qui se met à piailler, même fort, très. Stjepan s'étonne qu'une si petite chose ait tant de coffre, puis il se rappelle que, dans la fanfare, c'est la plus petite trompette qui pète le plus haut." (p.21-22)
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Le paysage défile, ça ne se voit presque pas parce qu'il se répète continuellement, recommence sans cesse. C'est comme si Stjepan était un hamster faisant tourner un décor de théâtre vertical : la première colline qui sort derrière lui devenant alors la plus éloignée devant lui. (p.17/18)
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"Ensemble. Stjepan ignore comment, mais ils resteront ensemble jusqu'à ce que Skoda ait l'âge de Stjepan - maintenant, là, il sent qu'il n'est plus un gamin, que pour lui tout çà c'est terminé. Jusqu'à ce que Skoda ait son âge. Dans un monde qui sera peut-être un peu moins fou.
Tu verras, petite hirondelle".

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Après le coucher du soleil, le bruit des cigales couvre tout. La chaleur, au lieu de descendre, écrasante, s'inverse rapidement et monte du sol, étouffante. Partout, à perte de vue, c'est la garrigue ; de la bruyère, rase mais dense, parsemée d'herbes aromatiques sauvages et vivaces ; quelques arbres, petits et trapus, essentiellement des arbousiers ou des chênes de différentes espèces. Il y a une route. C'est une piste de terre battue. Stjepan est juste au-dessus, étendu de tout son long sur le ventre. Dans un geste apparemment machinal, sa main se promène sur le sommet de son crâne. Ses cheveux et sa barbe sont courts, le barbier de la troupe les a récemment rasés. Ses doigts suivent un sillon assez long, large de presque un centimètre, mou, humide et chaud, mais parfaitement indolore. Ensuite ils descendent vers le visage et s’arrêtent sur le nez. Mais Stjepan ne sent rien, son odorat est encore tout envahi par le parfum du serpolet. Ce parfum domine les odeurs, comme un chant des cigales domine les sons. Stjepan ouvre les yeux. Il voit rouge écarlate, sur ses doigts. C’est du sang. Il se met mollement sur le dos. Il fixe le ciel, maintenant plus bleu. Après un instant de flottement, il s’assied et regarde autour de lui.
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Stjepan s'examine un instant dans le rétroviseur extérieur, miraculeusement épargné, et part. Aussitôt, dans sa tête, une petite voix se met à parler : « Si le bébé s'était mis à pleurer, qu'est-ce que tu aurais fait ? » Il accélère un peu le pas mais la voix revient à la charge : « Et si le bébé s'était mis à pleurer ? - Mais il ne pleurait pas. - D'accord, mais si ? - Mais il souriait comme un bienheureux. - Combien de temps ça peut tenir un bébé si jeune ? - Quand les soldats arriveront, ils s'en chargeront. - C'est ça ! C'est leur job pendant que tu y es ! - Non, ce n'est pas leur job. Mais comme je suis moi-même militaire, ce n'est pas mon job non plus. » Stjepan regarde sa chemise blanche. Il n'en a jamais eu de si belle, faut dire qu'il ne s'habillait pas le dimanche, préférant flâner en training. Maintenant il est en chemise blanche, pas en uniforme il n'est plus un militaire, il est un civil. « Et les civils, est-ce que ça s'occupe de bébés ? » La voix est insolente, la réponse est simple. Stjepan sent que son élan est cassé, qu'il en va plus pouvoir avancer. Alors il retourne encore à la voiture. Il évite de regarder les jambes de la jeune mère, parce qu'elles sont belles, que c'est du gâchis parce qu'elle est morte. Il se penche sur l'enfant et le prend avec une délicatesse infinie, lui qui n'a jamais touché de bébé, ou alors juste pour s'amuser lors du baptême du fils d'une cousine. À côté, il y a un sac, heureusement avec une courroie, qui contient des affaires de bébé. Il a été épargné, même pas une giclée de sang. C'est des trucs qui lui seront nécessaires. C'est pas pour lui, c'est pour l'enfant. Il ne passe sur l'épaule, la veste coincée dessous. Il reprend l'enfant, toujours maladroitement mais très doucement. L'enfant ouvre un œil. Stjepan lui dit : « Salut, toi. » Évidemment, l'enfant ne répond pas. Stjepan estime que le bébé a trois ou quatre semaines, mais il n'y connaît absolument rien. « Et tu t'appelles comment ? » Stjepan ne sait même pas si c'est un garçon ou une fille ce n'est pas le moment de regarder. Cette fois, il part. Mais il réfléchit à ce problème : garçon ou fille. La voiture qu'ils ont abandonnée, ça lui revient tout à coup, c'était dune Skoda. Stjepan n'est pas certain que Skoda soit un vrai prénom, mais ça sonne comme. Et ça peut aller aussi bien pour un garçon que pour une fille. « Salut Skoda !
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Quand il prend l’enfant dans ses bras, il le fait comme si c’était une clochette que, par jeu, il ne fallait pas laisser sonner.
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Elle lui met le préservatif. Il la pénètre. Et immédiatement, il lâche tout. Et se retire. Et retombe sur le dos, désolé et coupable. Elle lui caresse les cheveux. Elle lui dit qu'il est gentil et [il] comprend que ce n'est pas une moquerie. (...)
Maria dit :
- De toute façon, faire l'amour, ça m'a toujours plutôt ennuyée.
[Il] retrouve sa dérision :
- Alors je ne t'ai pas ennuyée trop longtemps.
(p. 110)
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- La dame de l'ascenseur, elle fait comment ?
- Elle est allongée sur le toit de l'ascenseur, elle annonce les étages par une fente, sous elle. Tu n'as pas vu la fente, au plafond de l'ascenseur ?
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Le soir, quand je rentrais après trois quarts d'heure de métro, c'était un réel plaisir quand le chat du bateau m'accueillait en se frottant contre mes jambes. Je l'ai déjà dit, Jiminy était notre chat. C'est pour ça que nous n'en avions pas d'autres.
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Il pourrait aussi l’attraper par le cou et l’envoyer s’écraser contre les rochers, comme on le fait avec les chatons des portées trop nombreuses.
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