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EAN : 9782234085107
280 pages
Stock (15/09/2021)
3.94/5   36 notes
Résumé :
Jeudi 29 octobre 2015, 9h15, tribunal de Melun. L’avocat Joseph Scipilliti tire à bout portant trois balles sur son collègue le bâtonnier Henrique Vannier. Voyant arriver la balle qui doit l’achever, celui-ci demande : « Épargne mon visage, pour mes enfants, pour qu'ils puissent me dire au revoir. » Joseph Scipilliti suspend son geste, et retourne l’arme contre lui.
Les médias annoncent immédiatement que les deux hommes sont morts. Anne, la femme d’Henrique V... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Le 20 Octobre 2015, Joseph Scipilliti, avocat, tire trois balles à bout portant sur le bâtonnier Henrique Vannier, avant de retourner l'arme contre lui. Si Henrique Vannier s'en sort, au prix de séquelles non négligeables, l'agresseur, lui, est mort.

C'est sur ce tragique fait divers qu'Ondine Millot enquête, afin de tenter de comprendre le processus qui a conduit au drame.

Les plus

l'écriture agréable, qui fait que ce texte se lit comme un roman, sans suspens, puisqu'on en connait dès le départ la fin mais avec un souci de l'analyse psychologique des personnages, déroulée avec rigueur et sans jugement. Pas de parti pris, pas d'a priori, Ondine Millot veut juste comprendre.

l'état des lieux d'une profession qui d'un raccourci évoque une catégorie sociale privilégiée, or les chiffres sont là, le nombre d'avocats formés est bien supérieur à la demande, et les ténors du barreau ne sont pas légion. La profession est sinistrée et « En 2017, la bâtonnière de Paris estimait qu'un tiers de son barreau vivait « en dessous du Smic1 ».De même, trente pour cent des avocats arrêtent d ‘exercer avant la dixième année.

Le point sur le rôle du bâtonnier, un « chef d'orchestre » au sein du tribunal, garant d'une éthique professionnelle, fonctionnant plus à l'empathie qu'à l'attrait pour le pouvoir ; c'était en tout cas le cas d'Henrique Vannier;

On constate aussi s'il, en était besoin, que les victimes d'agressions, quelles qu'elles soient, au delà de la compassion suscitée lors des flashs infos vite oubliés, conservent longtemps voire à vie des séquelles qui les handicapent à jamais.

Par contre, et c'est le bémol, était-il nécessaire d'écrire ces trois cents pages pour en arriver à la conclusion qui s'impose lorsque l'on parcourt ne serait-ce qu'une partie du journal laissé par Joseph Scipilliti, atteint d'une pathologie psychiatrique indéniable. Henrique Vannier était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, représentant l'objet d'une paranoïa envahissante.

C'est donc une lecture qui reste instructive et intéressante, et bien écrite, mais pas forcément très utile.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Lorsque l'on travaille dans le milieu de la presse, on essaye d'arriver très rapidement sur les lieux d'un fait divers pour couvrir l'information.
Ce 29 octobre 2015, Ondine Millot, journaliste, est venue assister à une audience à Melun. Elle ne s'imagine pas que va se jouer, à quelques mètres, au sein même du tribunal un drame. Un avocat, Joseph Scipilliti décide de mettre fin à ses jours après avoir tiré trois balles sur son bâtonnier, maître Henrique Vannier.

Pourquoi ce drame est-il arrivé? Aurait-il pu être évité? Que s'est-il passé pour que Joseph Scipilliti commette l'irréparable?

Ondine Millot nous propose ici un très beau travail d'enquête pour tenter de comprendre les éléments déclenchant son passage à l'acte.
En remontant dans le passé familial des deux hommes, Ondine Millot retrace avec le plus de neutralité possible les différents éléments marquant de leur vie et leur choix de devenir avocats.
Étaient-ils vraiment deux hommes que tout opposait ?
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Un tragique fait divers se déroule le 29 octobre 2015 vers 9h30, au tribunal de Melun. le bâtonnier Henrique Vannier reçoit trois balles à bout portant dans le corps et le responsable l'avocat Joseph Scipilliti se donne la mort. La journaliste Ondine Millot présente sur les lieux pour couvrir un procès, va rédiger un article sur ce drame.
Quelques semaine plus tard, elle réalisera une interview de Henrique Vannier. Celui-ci se reconstruit peu à peu et sous la plume de Ondine Millot, il racontera son histoire, sa vie, ses origines et son métier. La journaliste s'est également intéressée à la personnalité de Joseph Scipilliti, afin de mettre en lumière, le destin entremêlé de ces deux êtres, qui avaient beaucoup de similitudes, mais qui n'ont pas connus le même parcours.
Bâtonnier définition : Celui qui est le coordinateur des avocats inscrits dans un barreau et leur représentant à l'égard des autres autorités civiles ou judiciaires. Il est aussi investi de certains pouvoirs en matière de contestation d'honoraires et de sanctions professionnelles. Un mot que je connaissais mais pas sa définition exacte.
Ce livre document est bien écrit et nous plonge dans le monde de la magistrature. On en apprend plus sur le métier et le rôle du bâtonnier. Ce roman nous délivre la reconstruction physique et morale de Henrique Vannier et les difficultés auxquelles il est confronté actuellement.
Ondine Millot a cherché à nous livrer un récit le plus neutre possible sur les deux personnages, ce qui est très intéressant.
Henrique Vannier quand il s'exprime nous indique qu'il a surtout cherché à faire passer un message d'espoir :
« Nous, les avocats, on a tendance à donner par défaut une deuxième chance à ceux qui n'en ont eu qu'une seule ».
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Ondine Millot mène remarquablement l'enquête pour tenter de comprendre pourquoi l'avocat Joseph Scipilliti a décidé d'en finir le 29 octobre 2015, accompagné de celui qu'il avait qualifié de " candidat idéal ", son confrère, le bâtonnier du barreau de Melun Henrique Vannier. Il l'épargne de justesse, mais non sans lourdes séquelles, après trois balles tirées à bout portant dans le bureau de ce dernier, et se suicide.

Joseph Scipilliti a laissé un " texte posthume ", le " Journal indélicat ", tenu depuis belle lurette, qui en dit long sur l'évolution angoissante de l'état psychique de son auteur … La journaliste investigue sans relâche, s'entretient avec les proches (familles, confrères, collègues, amis, clients ), écoute à chaque fois avec bienveillance et sans jugement l'histoire de ces deux hommes. Des réussites professionnelle et personnelle bien divergentes, des enfances pas simples mais loin d'être dénuées d'amour, des personnalités certes bien opposées, mais une vocation commune pour leur métier, et surtout aucune inimitié de la part de Henrique Vannier vis-à-vis de son confrère, plutôt même de la patience et une certaine empathie.

Alors pourquoi Henrique Vannier ? ou plutôt pourquoi à ce point-là ? Peut-être juste parce qu'il était le bâtonnier le 29 octobre 2015, à l'acmé du délire paranoïaque de son confrère. Rien de rationnel, rien de si personnel. Peut-être juste parce qu'il était plus aisé de répondre par des mesures disciplinaires à un sens de l'injustice démesuré, et bien garder des oeillères face à l'évidence d'un comportement pathologique…

Captivant récit, une histoire vraie, très bien écrit, plein d'émotions, beaucoup de tristesse et de réflexions, au final deux victimes. Difficile à lâcher !
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Le 29 octobre 2015 Joseph Scipilliti, avocat au barreau de Melun, se rend chez le bâtonnier, Henrique Vannier, pour lui tirer dessus. Il le touche gravement, lui infligeant des blessures irréversibles. Puis il s'assoit et se suicide. Pourquoi avoir tiré sur le bâtonnier ? Pourquoi ne pas être allé au bout d'une démarche assassine et mortelle ? Qui sont Joseph Scipilliti et Henrique Vannier ? Quels motifs, quels liens, mauvais, toxiques se sont tissés entre les 2 au point que l'un veuille éliminer l'autre ? Et pourquoi Joseph a-t-il qualifié Henrique de candidat idéal ?

Ondine Millot nous propose non pas de répondre fermement et définitivement à ces questions mais de faire un portrait extrêmement poussé des deux hommes, partant de leur naissance jusqu'après le drame. Un portrait qui tente de relier les 2 hommes, un portrait miroir, mais aussi un portrait qui s'éloigne. Ainsi, le lecteur.trice peut toucher du doigt ce qui a fait basculer Joseph vers l'irréversible et ce qui a définitivement changé Henrique.

C'est une démarche intéressante car elle touche vraiment à la psychologie, à l'analyse des faits mais ramenés à la dimension des deux hommes, pas uniquement à une enquête policière mise en mot par une enquête journalistique. On entre dans l'intime sans voyeurisme, avec maîtrise. C'est vraiment la qualité du livre de O. Millot.

Néanmoins, j'ai dû passer à côté d'autres éléments, d'autres idées, d'autres réflexions car si j'ai été embarquée par la démarche, si j'ai vraiment accroché à plusieurs passages (Henrique qui raconte son enfance, les extraits du journal de Joseph entre autre), je n'ai pas totalement accroché au livre ni apprécié l'ensemble.

Peut-être que O.Millot est restée trop dans l'intime et n'a pas assez intégré l'enquête. Des petites touches policières auraient été bienvenues (me concernant). Ensuite, les réflexions personnelles de O. Millot m'ont plutôt agacée. Je les ai vécues comme une pollution dans ma lecture. Des réflexions que j'ai prises plus comme une sorte de justification qu'une vraie réflexion sur le geste, sur les conséquences etc...En effet, j'ai eu l'impression qu'elle avait du mal à assumer de donner un portrait humain à Joseph malgré ses turpitudes, ses prises de position souvent nauséabondes et ce geste. Portrait humain qui semble dévaluer le portrait très humain d'Henrique.

Et puis par moments, dans le style, le vocabulaire, il y a des choses qui m'ont gavée. Par exemple, le fils de Henrique a des séances de "pedopsy". Je sais c'est bête mais cela m'a agacé (pedopsychiatre). le côté "la mama" italienne (citée comme tel). Pareil.

Même si je n'ai pas été convaincue ou plutôt à moitié (d'où 2,5 étoiles) je conseille de lire le candidat idéal rien que pour la démarche choisie.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J'espère apprendre à connaître Joseph Scipilliti à travers les souvenirs des autres, sa famille, ses amis. Bien sûr, j'ai son journal. Mais sa lecture m'apporte autant de questions que de réponses. J'en ai déjà cité des passages, ils se ressemblent par leurs procédés. Un sujet–événement de sa vie privée, professionnel ou article de presse– sert de point de départ à la démonstration de sa persécution.
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Une année s'écoule, durant laquelle je l'appelle régulièrement. Il me raconte que son père a fait en son nom une demande de remise de décoration. (…)
Le 16 novembre 2017, je suis invitée à la cérémonie de remise des insignes de l'Ordre national du Mérite à Henrique Vannier. (…)
Il parle d'Anne, de son père, de ses frères, de ses fils : " Les enfants, ça fait longtemps que je vous demande de ne plus m'appeler papa à la maison. Vous êtes passés par Maître - oui, c'est comme ça chez moi -, par Monsieur le Bâtonnier, et à partir de ce soir ce sera Ô Grand Chevalier ! " La salle rit.
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La violence exposée dans les livres ou les journaux, jugée par la justice, m'a toujours rassurée. C'est une violence découverte.[...] La violence qui m'effraie, m'empêche de dormir, ne prend pas ce chemin. Elle revêt les apparences de la vie ordinaire, simple ou bourgeoise, s'acclimate à merveille des usages de la société, quand elle ne s'en trouve pas favorisée. Si bien cachée sous des strates entrelacées d'oppression, de terreur, de culpabilité, d'indifférence et de résignation qu'aucun journaliste, aucun tribunal ne le verra jamais. Celle-là, oui, me tétanise.
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L'avocat est un technicien du droit qui résout des problèmes juridiques comme le médecin traite des maladies.
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il reprend là ou nous en étions, comme s’il n’y avait pas eu digression. « De toute façon, même si je n’avais pas accepté le rendez-vous avec Joseph Scipilliti, il avait déjà envoyé son journal à des dizaines de personnes à 6 heures du matin, posté des courriers d’adieu à sa famille, il m’aurait tiré dessus un peu plus tard, dans le couloir de l’Ordre, ou le parking du Palais. C’était le jour qu’il avait choisi pour mourir avec moi. »

« Avec moi », je ne peux m’empêcher de saisir les mots. Je l’interroge sur ce lien. Avant les lettres, la première datant de 2014, connaissait-il Joseph Scipilliti ? Pas vraiment. Ils avaient vingt ans d’écart, se côtoyaient peu. Mais ils ont eu de bons échanges. Il se rappelle cette fois ou, debout à côté de lui, Joseph regardait passer une avocate. « Qu’est-ce qu’elle est belle, a-t-il chuchoté, on dirait Françoise Hardy jeune, avec ses cheveux longs ! » Le contenu de la conversation n’était pas marquant ; sa mémoire l’avait conservée car il en émanait quelque chose de sympathique, de fraternel dans le ton. Il était ensuite allé regarder sur Internet des photos de la chanteuse, lui ne la connaissait qu’avec les cheveux courts.

Plus sérieusement, il m’explique qu’il a plusieurs fois aidé ou essayé d’aider l’avocat, en s’opposant à des poursuites disciplinaires contre lui en 2008, en lui proposant un échelonnement de ses dettes et un soutien dans sa comptabilité six ans plus tard, en 2014. Joseph l’avait alors remercié « chaleureusement », puis lui avait expédié sa première lettre « furieuse » trois jours après. « Pourtant, se souvient Henrique Vannier, en 2013 il m’avait annoncé qu’il voterait pour moi comme bâtonnier. Finalement, il ne pouvait pas venir à l’AG ; il m’a donné son pouvoir en disant : « Tu voteras pour toi de ma part. »
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