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3.66/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/04/1962
Biographie :

Pascal Descos, conseiller commercial en assurances, vit près de Saint-Eloy-les-mines depuis plus de vingt-cinq ans. Avec sa femme et ses filles, ils élèvent quelques chevaux pour le plaisir des balades à travers la campagne, mais la passion de l’écriture ne le quitte pas. Il a déjà publié quatre romans dont
Priez pour le pauvre Gaspard prix du Noël des romanciers d’Auvergne en 2012.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Philomène reste surprise. À aucun moment pendant le repas de midi, frère Baudouin n’a montré un semblant de désaccord avec le père abbé. Comme quoi, même au sein des communautés religieuses, les travers humains restent présents. Mais la visite se poursuit et les voici devant le chœur. La jeune femme découvre, au centre des stalles, un mausolée de marbre noir avec un gisant dessus.
— Que fait cette statue couchée au milieu de l’église ?
— C’est la tombe du pape Clément VI. On ne vous a jamais parlé de lui ?
— Non.
— C’est un des neuf papes d’Avignon. Au quatorzième siècle, l’Église a fui Rome à cause des luttes entre les grandes familles italiennes. C’est une période très troublée pour la papauté. Il y a notamment un conflit entre Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. Ils veulent tous les deux étendre leur puissance. Le roi de France va jusqu’à tenter de faire arrêter le souverain pontife qui l’avait menacé d’excommunication. Parallèlement à ce conflit, l’Italie est aussi traversée de troubles importants à cause de la guerre que se livrent les Guelfes et les Gibelins. Le successeur de Boniface VIII, Clement V, un Français est élu dans une ambiance si détestable qu’il n’ose pas aller se faire introniser à Rome. Il s’installe provisoirement en Avignon. Ce provisoire se poursuivra avec huit autres papes jusqu’à la fin du siècle. Après, il y aura une période transitoire où siègera un pape à Rome et un autre en Avignon, ce dernier étant appelé l’antipape. Rome réunifiera d’une façon assez violente son Église avec des condamnations au bûcher pour les chrétiens dissidents. Pour en revenir à Clément VI, il s’agit du quatrième des neuf papes qui ont régné à Avignon. Il a été élu en 1342. C’est lui qui a financé les travaux de cette vaste abbatiale longue de soixante-quinze mètres.
— Mais pourquoi ce pape s’est-il intéressé à La Chaise-Dieu ?
— Parce qu’il y avait fait son noviciat avant d’être ordonné prêtre. Clément VI a largement participé au faste de l’Église. Il a agrandi le palais d’Avignon par d’immenses chantiers et a voulu faire profiter à La Chaise-Dieu de ses largesses. La construction de cette abbatiale n’a été faite que pour sa sépulture.
— Belle mentalité !
— Je ne vous le fais pas dire.
— Et ce haut mur au milieu de l’édifice ?
— C’est ce qu’on appelle le jubé. Il permet de séparer le chœur, réservé aux moines, de la nef où se rassemblent les paroissiens. N’oubliez pas que l’abbaye était destinée en premier lieu à la vie et au recueillement des religieux. Le peuple, lui, se contentait d’écouter les offices de la nef. Ils étaient des fidèles de seconde zone si je peux m’exprimer ainsi.
Philomène, décidément, trouve ce jeune religieux assez critique envers son institution.
— En tout cas, ce jubé est magnifique ainsi que les stalles qui l’entourent.
— Ces cent quarante-quatre stalles, encore un chiffre symbolique, ont été réalisées en chêne. Et vous voyez, elles ne sont absolument pas abimées. Il y a quelques années, vous auriez pu aussi admirer toute une série de tapisseries datant du XVe siècle. Depuis leur restauration, elles ont voyagé entre New York et Canton. Bientôt, elles seront visibles dans l‘ancienne bibliothèque dès que celle-ci sera prête à les recevoir.
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Erreur de la banque en votre faveur

2009 - avec Gérard Lanvin

Voilà, c’est la fin. Putain, je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Finie la cavalcade. Le type qui vient de m’appeler n’est pas un humaniste. Voix grasse, baveuse. Demain dix heures au service de police judiciaire, a-t-il dit. Et pas dix heures cinq, sinon on vient vous chercher. Tu parles d’une réjouissance : les flics à l’agence, les menottes, tout le folklore. Il ne me laisse pas le choix. Dix heures, ça ne m’accorde même pas vingt-quatre heures de sursis, comme dans les films.
Pourquoi ne sont-ils pas venus me cueillir chez moi ? Ça aurait pu les faire bander, ces connards. Ma femme en larmes, le quartier aux aguets, les voisins qui se rincent l’œil, toute la saloperie humaine bien étalée. Peu importe, de toute façon, c’est la fin. This is the end, my only friend, the end. Demain, tout le monde saura. Ma femme Marjolaine et mes parents, mes amis, mes cons de voisins, la concierge et le patron du Bar du Midi, oui, le monde entier saura. Je suis un voleur. Même pas un voleur, un magouilleur, une petite fiotte. J’aurais préféré tomber pour l’attaque du train postal. La médiocrité, il n’y a rien de pire. Pour être franc, je me fous de mes voisins, je me fous de ma concierge, je me fous de la terre entière. Et même de Marjolaine. Elle n’aura plus qu’à sauter dans les bras de son grand connard. Hugues, elle n’a pas trouvé mieux comme prénom pour me tromper. Qu’ils aillent en paix les deux tourtereaux. C’est pour mes parents que ça me tiraille l’estomac. Non pas que je sois en excellents termes avec eux, mais ces bons petits vieux n’ont pas mérité ça. Je les aurais donc emmerdés jusqu’à la fin.
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Un sentiment d'amertume l'envahit à l'évocation de son couple. Les liens qui les unissaient lui semblèrent soudain ténus et lâches. Finalement, l'idée de sa propre mort ne lui faisait même pas peur. D'ailleurs, qu'est-ce qui pouvait lui faire craindre la mort ? De basculer dans un monde inconnu ? Ou de ne basculer dans rien du tout. Il avait bien été au catéchisme étant gamin. On lui avait dit que le bon dieu était bon. Pardi ! Avec un nom comme ça. Ceux qui le lui avaient dit semblaient en être convaincus. Quand à lui, il n'avait pas jugé nécessaire de s'appesantir sur la question et, après sa profession de Foi, il ne remit les pieds dans une église que lors de son mariage.
Mourir ? Pourquoi pas finalement. Il était surpris de ne sentir aucune appréhension à cette idée. Peut-être parce qu'il ne croyait pas franchement à cette histoire de Dame Blanche. Son chef de service, les objectifs commerciaux, son couple, tout cela l'ennuyait. A la réflexion, il n'était pas heureux, il en prenait à l'instant conscience. De l'euphorie des premières années partagées avec Nelly, il n'avait jamais senti le glissement vers ce quotidien morne et plat. Y avait-il eu une cassure un jour ou était-ce l'érosion inévitable des années ? Il se rendait compte qu'il n'avait jamais réfléchi ainsi. Pouvez-il dire qu'il aimait ou n'aimait pas sa femme ? Il en était incapable. Pire, il ne pouvait plus dire à l'instant ce que voulait dire « aimer » . Waldeck ne savait plus où il en était...
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On ne perd jamais son temps quand le plaisir est au bout (...).
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Qu'est-ce que vous vous imaginez ? reprend-il un peu moins fort. Que chacun de vous est le plus con et, que demain, c'est son tour ? Bande de présomptueux ! Il y en a peut-être bien des cons ici, mais méfiez-vous, le niveau est élevé. Vous n'êtes pas sûrs d'être nominés.
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Mon vieux Christophe,
Oui, je sais. Tu te dis que si ton pote Gaston Baupaire prend la peine de t’écrire après plus de cinq ans de silence, c’est qu’il a besoin d’argent. J’ai toujours été un panier percé comme disait ma grand-mère Aglaé et si j’avais sur mon compte tous les euros que j’ai laissés dans les bistrots de nos vingt ans, je suis certain que je pourrais solder le crédit de ta maison. Non ! Si je prends la peine de t’écrire, c’est que je suis certain que les événements que j’ai vécus ces derniers mois valent bien tous les polars que tu as pu publier à ce jour. Oui ! Parce que, même si je reste jaloux de ta réussite, je suis de près ta carrière littéraire.
L’ayatollah de Saint-Cernin ! Certainement as-tu entendu parler de cette affaire plus d’une fois dans les médias ? Mais ce que tu ignores, c’est que je réside dans cette petite commune depuis plus de trois ans et que j’ai été mêlé de près à cette série de meurtres. Même de très près.
Plus d’une fois, j’ai pu hésiter à déterminer à quel moment une histoire débute réellement. Pour celle qui m’a concerné, ce n’est absolument pas le cas. C’est bien simple, c’était le 10 mai dernier. Dès le lendemain, tous les journaux régionaux, qu’ils soient écrits ou télévisuels, en faisaient leur grand titre. Et bien sûr, à Saint-Cernin-sur-Cher, on ne parlait que de ça.
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Le Sacrifice ! Le sacrifice humain ! Voilà qu'elle devait être la prochaine étape dans le monde du Mal. Il l'avait souvent lu : l'initiation à la science des ténèbres ne s'affirmait qu'après avoir commis son premier meurtre. Depuis longtemps, ils jouaient entre eux avec cette idée, ils s'échangaient des scènes téléchargées sur internet et qui montraient des cadavres ou des accidents mortels filmés par des vidéastes amateurs. Ils s'amusaient à faire défiler, image par image, ces scènes en essayant de relever le maximum de détails sur la victime : les blessures reçues, les différentes expressions s'affichant sur son visage, la stupeur, la souffrance. C'était certain, ils étaient friands de ce genre. Il se souvenait plus précisément de ce reportage qu'il avait enregistré tard un soir sur une chaîne cryptée. Un journaliste, qui avait eu l'opportunité de se trouver sur les lieux d'un attentat à la bombe dans une ville d'Irak avait réussi à filmer certaines scènes d'anthologie. La caméra avait tourné juste quelques minutes après la déflagration et avant l'arrivée des secours. Joris ne pouvait s'empêcher de repenser à certains passages de ce reportage sans un frisson d'excitation. Il revoyait ce passant, allongé dans une mare de sang, un bras et la moitié du visage arrachés, hurlant de douleur. Il revoyait ce corps couché sur le ventre, sans qu'on sache s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, secoué de spasmes avant de s'immobiliser définitivement. Vraiment, Joris savait qu'il n'y avait qu'en jouant au plus près avec la mort qu'il pourrait satisfaire les attentes des membres de sa secte.
Et depuis tout à l'heure, alors que Priscillia l'étreignait violemment, il avait compris que le meurtre allait être la prochaine étape des Enfants de Moloch.
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Les rares habitants, témoins de cette nature encore vierge et des vestiges du passé, saluent les visiteurs avec des sourires de bienvenue. Ce sont tous des personnes physiques très solides, à la fois marins et montagnards, heureux de vivre et de transmettre leur bonheur. Les hommes sont souvent couvert de tatouages impressionnants.
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On ne peu pas dire que le dénommé Foulques fasse dans la discrétion. Il se tient sur le seuil de son appartement, au troisième étage d'une vieille maison de pierres noires, et ses bras ouverts attendent qu'Andréa vienne se contituer prisonnière. Ce qu'elle fait sans hésiter.
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