AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pascal de Duve (43)


page 103
[...] Avant d'accéder à la vaste salle dont le brouhaha nous intimidait déjà, nous dûmes, vous comprenez disait la voix sépulcrale de l'armoire à glace, ce n'est pas très protocolaire mais c'est pour des raisons de sécurité, passer par un petit couloir amovible, une espèce de corridor de poche en bois blanc disposé là pour détecter les armes. Izo se baissa un peu pour passer, et une sonnerie se déclencha, qui fit surgir de nulle part trois hommes dont un qui pointait discrètement un révolver sur Izo affolé. Les deux autres le fouillèrent et exhibèrent respectivement de sa poche gauche et de sa poche droite - un magnifique marque-prix tout neuf et une splendide cuillère à glace qui n'avait jamais servi, de celles qui lâchent, avec un petit déclic, des boules bien rondes. [...]
Commenter  J’apprécie          250
Frères et soeurs d'infortune, ne négligez pas de puiser dans les ressources qu'offre cette maladie à votre sensibilité. Ouvrez les yeux pour vous émerveiller des grandes choses et surtout des petites, toutes celles dont ceux que la Mort ne courtise pas encore, ceux pour qui la Mort est lointaine et abstraite, ne peuvent véritablement jouir comme nous le pouvons. Grisons-nous de ce privilège, pour mieux combattre nos souffrances que je ne veux nullement minimiser.

Qui s'aigrit maigrit.
Commenter  J’apprécie          110
Lat. "credere" (croire). "Donne-moi tes consonnes et je te dirai ce que tu signifies."
CRDR : "cor-dare", donner son coeur. E., j'ai cru en toi, je t'ai donné mon coeur, délicieusement arraché à ma poitrine. Maintenant il gît dans une poubelle de l'oubli. Notre amour est plus qu'ajourné - il est "anuité". Et si désormais je reste "écoeuré", ce n'est plus dans le même sens.
Commenter  J’apprécie          90
Ceci est mon deuxième écrit, et peut-être le dernier. Frappé par une maladie d'amour qui finit toujours de la même façon, j'ai l'impression que l'énergie qui m'anime encore est principalement destinée à ces pages qui s'écrivent sous ma plume. Après, l'inconnue, sauf quand au dénouement. De quel sursis pourrai-je encore bénéficier ?
Commenter  J’apprécie          60
L'homme de Dieu et le poète partagent l'amour de l'émotion, l'émotion de l'amour. La lumière des étoiles, l'ardeur du ciel bleu et la furtivité des nuages ne sont pas, pour ces mystiques, de simples phénomènes quotidiens et répétitifs. Non, pour eux, ce sont d'extraordinaires événements perpétuellement uniques, comme les visages humains.
Commenter  J’apprécie          60
E., tes éclats de rire jonchent ma mémoire douloureuse comme les débris opaques d'une vieille serre au fond d'un jardin abandonné. Bouts de verre gris que, pieds nus et sanglants, je foule parfois dans mes songes.
Commenter  J’apprécie          60
Sidéen sidéral, je rêve de conserver mon rayonnement auprès de ceux qui m'auront aimé. Je serai une "étoile" morte, mais toujours lumineuse dans le coeur de certains.
Commenter  J’apprécie          60
Je n'ai pas caché ma conversion à sœur Emmanuelle, qui me suggéra de partir du bidonville, parce que si les Coptes dont nous nous occupions apprenaient que j'étais devenu musulman, cela pourrait provoquer des réactions imprévisibles. Je rentrai donc en Europe. Je suis resté musulman peu de temps, jusqu'à ce que mes études de philosophie, et en particulier la lecture approfondie de la Critique de la raison pure de Kant, fissent de moi un agnostique très résolu. Pour l'islam, je suis donc un apostat, passible - étranger ou non - de la peine de mort dans les pays où la shari'a est appliquée.
Commenter  J’apprécie          50
La vitalité de la vie, j'y crois dur comme fer, même si, d'après les noirs pronostics des gens- en- blanc, la mort croît en moi lourd comme plomb.
Commenter  J’apprécie          40
Dilemme : mort ou Mort ? Nom commun, mais tellement hors du commun. Avec la naissance, la seule chose qui arrive à tout le monde, une seule fois (j'userai, quant à moi, de la forme qui me paraîtra chaque fois la plus appropriée).
Commenter  J’apprécie          40
   
   
[...]
        Izo, en verlan, ça donnait Zo-i, Zoé, la Vie. À la pluie devenue
serrée, oblique, sonore, se mêlèrent, sur mon visage qui essayait
de sourire, des larmes salées, chaudes, de celles qui vous surpren-
nent les joues en chatouillant.


p.192
Commenter  J’apprécie          40
Susu aux écrivaniteux, ces nains en sueur qui se présentent comme "écrivains" ou "romanciers" après avoir écrit un livre très médiocre. Je préfère être qualifié d'"écrivant".
Commenter  J’apprécie          40
Le ciel bleu est un cyclope; son oeil est en or. Et chaque nuit de pleine lune est un cyclope à l'oeil de platine.
Commenter  J’apprécie          40
Après le tramatisme initial, mon sida est rapidement devenu une passion exaltante, qui changea ma vie, sur laquelle j'ouvre désormais tous les jours, de plus en plus, des yeux émerveillés.
Quel bien précieux que ce restant de vie ! Le "condamné" qui ne s'ignore pas peut vivre, de façon privilégiée, l'intensité flamboyante du crépuscule. Réservons plutôt notre compassion aux humains qui, sur leur lit de mort, sont pris d'un ultime et fatal sursaut d'horreur en se rendant compte, trop tard, qu'ils sont ent train de mourir sans avoir vécu, "comme on perdrait un diamant avec l'eau du bain".
Commenter  J’apprécie          40
Ceci est une supplique adressée aux jeunes de tous âges qui vivent la chamade de la découverte du corps de l'autre. [...] Redevenez romantiques, pensez que la fidélité - le don total et réciproque de soi à un compagnon de vie -, bien loin d'être ridicule, est la clé de voûte de la plus belle aventure amoureuse.
Commenter  J’apprécie          30
Ensuite Izo écrivait que le décès d’Odile Crock n’était plus pour lui une énigme douloureuse ; il avait fini par comprendre et accepter que « comme toutes les autres choses, la vie aussi a une fin » ; que « beaucoup de gens l’oublient et trouvent que la mort est quelque chose de très grave alors que, en fait, c’est quelque chose de normal qui arrive à tout le monde ; oui ».

Dans le paragraphe suivant, il prétendait avoir trouvé « le panneau secret dans la bibliothèque des souvenirs» ; il assurait avoir pu le faire pivoter, et explorer, le temps d’un éblouissement, la vastitude de la pièce cachée, haute comme une cathédrale », avec « ses rayons d’archives sur lesquelles reposait une poussière vierge comme une première neige » ; suivait alors un récit tout à fait désopilant, évoquant une « Mer des origines, qui seule le Premier Jour avait connu un Hier », et de laquelle Izo serait sorti, « tout petit et tout ruisselant, en long manteau noir et chapeau melon assorti » ; heureusement que sur la plage, « papa et papa attendaient, très grands, en longs manteaux noirs et chapeaux melons assortis » ; il paraît aussi qu’ils « toussotaient d’aise en constatant qu’il n’y avait aucune bosse dans mon petit chapeau, qu’il ne manquait aucun bouton à mon petit manteau, et que les lacets de mes petites chaussures étaient noués comme il fallait » ; ensuite, Izo aurait grandi « dans une maison aux fenêtres éclairées » à un endroit où « l’azur de midi surplombait une éternelle obscurité de minuit » parce que « la lumière et l’ombre ne se fréquentaient pas », s’échangeant uniquement « un vent vertical où se croisaient une odeur épicée de nuit d’été et un parfum frais de matin de printemps » ; Izo confessait aussi avoir été « un enfant difficile » qui « horrifiait parfois posément papa et papa en leur disant, je crois que je vais être méchant ; oui », et auquel « papa et papa » racontaient alors pour l’effrayer, ce qui se passait dans le château maudit » qui était « situé sur le sommet d’un rocher accroché dans le ciel au-dessus de la Mer » ; dans une de ses salles immenses, sous un ciel menaçant, une forêt de quilles hostiles bordait une grève inquiétante sur laquelle galopait désespérément un jockey perdu, affolé de ne pas apercevoir la fin du chemin » ; dans l’espace adjacent, « un homme venait toujours d’égorger une femme », et, avant de reprendre sa valise et son manteau et son chapeau déposés sur une chaise, « s’attardait tragiquement en plongeant rêveusement son regard dans les profondeurs d’un grand gramophone aphone », dans une troisième pièce, « des messieurs en noir n’en finissaient pas de danser avec des femmes pour les tuer d’épuisement », sur un air « macabrement muet » ; le paysage nocturne peint à même les parois « représentait les arbres sinistres, ivres de plaisir » ; entre-temps, dans le donjon, « lové sur un divan un premier cercueil attendait lascivement le corps de la femme égorgée » ; d’autres bières en chaleur « préféraient patienter au balcon en regardant le brasillement de la Mer », par lequel d’ailleurs, les flots négociaient avec le ciel « quelque secret compromis de lumière » tout en courtisant la plage où venaient se divertir les mystères ».

Et pour voir les tableaux de Magritte : https://lajumentverte.wordpress.com/2017/02/19/izo-pascal-de-duve/
Commenter  J’apprécie          30
Cette nuit-là, je ne trouvai pas le sommeil. Je revoyais mon nouvel ami souplement figé sur sa chaise du Luxembourg, avec son air charmant qui avait semblé exprimer, très exactement, le bonheur rare de l'être qui découvre sa propre existence. Concernant l'énigme de sa provenance, sans doute était-ce la fatigue qui me faisait sans cesse revenir à mon impression première, comme s'il eut réellement été possible qu'il fut une grosse goutte d'eau tiède d'avant l'orage, délicatement tombée du ciel, ni vu ni connu, retrouvée sagement assise sur une chaise de ce jardin paisible. Une goutte tiède en long manteau noir et chapeau melon assorti. Mais surtout, une goutte au sourire irrésistiblement attendrissant.
Commenter  J’apprécie          30
Ce qui m'intrigue le plus dans la religion est précisément ce qui m'en a éloigné. Il s'agit du lien fondamental et originel entre la Foi et le Bien, postulat sans appel, commun aux trois grandes confessions monothéistes. Croire relève du Bien, ne pas croire est indissocié du Mal. Vu le nombre de non-croyants et celui de ceux qui, à tort, "croient croire", l'Enfer serait vite surpeuplé. C'est d'ailleurs peut-être ça, l'Enfer.
Commenter  J’apprécie          30
"M. X ?
- cinq lettres
Mme Y ?
- pas mieux.
- "virus, V.I.R.U.S"

(un jour il y aura mieux, avec six lettres. "S.U.R.V.I.E").
Commenter  J’apprécie          20
Sans doute y a-t-il souvent dans la prière quelque chose de narcissique. L'orant sait qu'il prie, et il s'émeut de lui priant.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pascal de Duve (151)Voir plus

Quiz Voir plus

One Piece - Les fruits du démon

Qui a mangé le Gomu Gomu no Mi (fruit du Caoutchoutier)?

Portgas D. Ace
Monkey D. Luffy
Gold D. Roger
Monkey D. Garp

42 questions
175 lecteurs ont répondu
Thème : Eiichirô OdaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}