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Critiques de Pat Conroy (432)
Le Prince des Marées

Superbe ce livre ! Et l'adaptation au cinéma était très réussie !!
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Le Prince des Marées

Régulièrement, j'ai besoin de mon roman américain comme d'autres auraient besoin de leur dose de chocolat -en l'occurrence, c'est aussi valable pour moi. Et les vacances n'étant pas loin, tant qu'à faire, je rêvais d'un bon gros roman américain sous le soleil torride, un roman tempêtueux, sublime, à la Steinbeck ou Faulkner. Il se trouve que je gardais le Prince des Marées sous le coude et qu'il promettait de répondre à mes besoins.

"Avec ce roman, on touche un des sommets de la grande littérature sudiste, dont Faulkner et Tennessee Williams ont montré la voie" disait la quatrième de couverture. Parfait! Ces 1069 pages ne me faisaient pas peur!

Effectivement, je les ai avalées en à peine deux semaines, mais j'en émerge avec un sentiment mitigé et non le souffle coupé, la gorge serrée comme avec d'autres auteurs sudistes.



Les premières pages m'ont tout de suite fait déchanter. On est à New York, Manhattan précisément, et très vite Tom, le protagoniste, se retrouve chez la psy bcbg de sa soeur internée. Et là, grosse série de dialogues, comme il y en a dans tout le livre. J'ai eu beaucoup de mal à les avaler, ces dialogues, je n'y croyais pas du tout, et je n'ai pas pu m'habituer à leur trop grande éloquence ni à cette répétition barbante des prénoms "Savannah, tu comprends? - oui, je te comprends Tom".

Ceci dit, une fois que Pat Conroy nous entraîne véritablement sur cette île sauvage en Caroline du Sud, il nous envoûte littéralement avec ses descriptions transcendantes de la nature, la violence des tempêtes, les arbres grands, denses, la mer abondante aux reflets grisonnants et, pour moi, c'est dans ce récit de Colleton et de la famille de Tom, Luke et Savannah que réside toute la force et la magie de ce livre, ce qui nous fait tourner les pages l'une après l'autre même si, de temps en temps, il s'emballe et la traductrice semble parfois perdre pied!



Lors du récit de son enfance à Susan Lowenstein, Tom suscite l'intérêt en suggérant, régulièrement, des événements traumatiques à venir, ceux qui feront de Savannah cette jeune femme désespérée et au bord du suicide. Leur famille subit effectivement des tragédies difficilement imaginables pour une seule famille, mais c'est une fiction. Malheureusement, tous ces événements tragiques me sont passés à côté, et n'ont pas su m'émouvoir comme ils auraient dû, sans que je ne sache réellement pourquoi. En fait, j'ai eu la sensation qu'au dernier moment, Pat Conroy s'est dit qu'il ne devrait pas aller trop loin, et une fois l'innommable produit, il passe vite à la suite.

Bref, ce livre au goût de drame américain à gros budget n'a malheureusement pas répondu à mes attentes et à en devinant les grosses ficelles, celle de ces films justement, alors que quelques lignes avant il y avait une telle profondeur, il n'est absolument pas surprenant qu'il ait été adapté quelques années plus tard, mais la beauté des descriptions rachèterait presque le reste!!
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Le Prince des Marées

Un très gros coup de coeur pour moi que "le Prince des Marées". Tout pour moi est parfait dans ce livre.

Le style, parfaitement maîtrisé. Des techniques d'écriture utilisées à bon escient, au bon moment pour créer l'émotion juste. L'écriture est très forte, extrêmement évocatrice.

Des personnages incarnés, d'une grande épaisseur, dont la description des personnalités est chiadée, vraiment très soignée. C'est un régal pour l'amatrice de théâtre que je suis car j'ai l'impression de les voir évoluer devant moi, et évoluer au fur et à mesure de l'histoire.

Une intrigue prenante. J'ai eu du mal à fermer le livre à chaque fois, l'auteur réussit à maintenir son intrigue toujours sous tension.

Un texte coup de poing. Fort et dérangeant. Avec pourtant beaucoup de poésie et d'humour. Une écriture géniale. Une inspiration de génie. J'ai adoré. J'adore toujours. C'est un des plus beaux textes qui m'aient été donnés à lire.

Il fait partie de mon Top 5.
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Le Prince des Marées

Au départ, ça démarre doucement, nous ouvrons les portes de la maison des Wingo en Caroline du Sud ; une vraie famille sudiste, conservatrice, élevé dans la religion et le mépris des noirs. Mais cette belle photo familiale est entachée, cela nous le supposons avec les tentatives de suicide de Savannah. Tom , son jumeau nous dévoile cette famille en parlant à la Psy de Savannah, nous faisons la connaissance d’un grand père prêcheur, d’une grand-mère un peu loufoque, une mère très fière, un père violent et des trois enfants Luke, Tom et Savannah. Les Wingo vivent dans une petite bourgade et malgré la couleur claire de leur peau, ils sont autant méprisés que les noirs à cause de leur pauvreté. Tom parle des bonnes choses vécues par sa famille mais Savannah, elle, rejette sa famille qui a enterré un secret qui l’étouffe.



C’est un livre qui demande de la patience pour aller au delà de longueurs explicatives et descrïptives du Sud profond des Etat Unis mais très utiles à mieux percevoir cette famille. Et votre patience sera récompensée vers les 700° pages où le drame est enfin dévoilé à son lecteur. Toutefois une fois le livre refermé, je suis un peu déçue par ces révélations, au bout de plus de 1000 pages, je m’attendais un coup de théâtre.



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Le Prince des Marées

Wahou!
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Le Prince des Marées

Une lecture à vous déchirer le coeur, et à recoller les morceaux ensuite.

Je ne sais pas ce qui pourrait vous convaincre de vous attaquer à ce pavé de plus de mille pages. Par contre, j'imagine bien ce qui pourrait vous rebuter. Alors, je peux simplement vous rassurer sur quelques points :

Ce livre n'est pas un mélo. C'est une tragédie de gens ordinaires et c'est magnifique. Au départ, il y a Savannah, la soeur qui ne va pas très bien. Mais aussi la sœur qui part, la sœur qui sublime, la poètesse aux prises avec l'eden et l'enfer. Puis il y a son jumeau, Tom. Pragmatique de pragmatique, tout empli de souffrance refoulée. Au- dessus Luke, le protecteur, le frère aîné, le dépositaire des memoires actuelles et passées du Sud avec un grand S. Et une constellation de personnages qui gravitent tout autour : Sallie, Susan Lowenstein, Amos, Tolitha... Voilà pour les adjuvants.

Du côté des opposants, Henry et Lila. Le père et la mère, le couple originel. Mais tout n'est pas si simple, dans la vie comme dans les romans. Et il est difficile de "désaimer" les figures parentales, si pathétiques soient elles.

Ce que je tente de dire, c'est simplement que ce livre vit. On chemine véritablement avec Tom et on perd la notion du temps, sans se lasser.

L'écriture est accessible, même si certains thèmes abordés sont très durs : on ne tombe jamais dans ce qui pourrait s'apparenter à du voyeurisme malsain.

Je vous conseille donc de vous lancer si ce livre vous attire : faites vous confiance et faites lui confiance, vous ne le regretterez pas.

Une adaptation cinématographique a été faite en 1991 avec Barbara Streisand : je ne l'ai pas vue mais je serais curieuse d'avoir vos retours.



Suggestion musicale : le classique, John Denver
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Le Prince des Marées

L’histoire d’une famille détraquée, toutefois soudée. On s’attache au fil des pages aux trois enfants innocents, malmenés par leur mère exigeante, battus par leur brute de père .

La vie est simple et sauvage dans les marais de Caroline du Sud.

La fratrie est solidaire dans les épreuves et c’est un amour indéfectible qui se construit sous les yeux du lecteur, celui qui lient Tom et Savannah les deux jumeaux à Luke, l’aîné.

Des grand-parents adorables et loufoques comme on aimerait en avoir.

Des parents intransigeants et incapables d’une démonstration d’amour.

Les garçons sont des Sudistes attachés à leur terre, leurs marais et leurs îles.

Epicentre du récit et de la famille, Tom, l’écorché vif, avec son humour et son ironie cyniques, nous conte ses déboires, ses déconvenues et son amour pour sa soeur, génie et poétesse des marais, occultant son enfance pour mieux se détruire.

Les dialogues sont somptueux. La poésie nous surprend à chaque chapitre.

J’ai adoré ce remarquable roman troublant et époustouflant.
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Le Prince des Marées

C'est un de mes romans préférés. C'en est ma troisième lecture.

C'est de plus en plus beau.

Ce n'est pas plus facile d'en parler.

Tom Wingo porte le poids de son passé, le poids de son héritage familial, celui des préjugés sur les Sudistes, tout en en tirant orgueil. Son désespoir et ses blessures, il les camoufle derrière des sarcasmes, de la causticité, et un humour cynique.

Tom n'est que culpabilité, c'est un personnage touchant dans ses faiblesses, en lutte avec lui-même car il se déteste.

Il a grandi dans une famille dysfonctionnelle, entre la violence d'un père et le déni d'une mère, et comme un bon petit soldat, pendant des années, il a tenu le rôle qui lui a été attribué mais ne le supporte plus.

Le jour où il est averti que sa sœur Savannah a commis une énième tentative de suicide entraînant une crise psychotique, il part pour New York et commence avec Susan, sa psychiatre, un voyage dans leur enfance familiale tourmentée.

Après, parler des fêlures qui vous émeuvent, des blessures qui vous bousculent, des trahisons qui vous empoignent, de la douceur du Sud qui vous berce, de la splendeur des marais, qui vous émerveille, après, c'est Pat Conroy...

Il transforme l'horreur en chants d'amour, et mêle d'un humour à se tordre, les pires peines et la complexité des liens familiaux, les personnages fantasques et hauts en couleur, et la puissance de l'amour fraternel.

Fermer ce livre, c'est un appel à la résilience, c'est aimer être vivant.


Lien : https://instagram.com/danygi..
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Le Prince des Marées

Une immense fresque. Un roman tellement dense, une famille si bousculée, qui survit en dépit de ses blessures. L'intrigue se partage entre le présent et le passé de plus en plus oppressant.

En dire d'avantage serait dénaturer cet immense roman qui fait partie de ceux qui vivent en vous
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Le Prince des Marées



"...notre enfance (...) tenait à la fois de l'élégie et du cauchemar".



Ainsi s'exprime, dans le prologue du "Prince des marées", celui qui en sera le narrateur, Tom Wingo. Et en énonçant ce paradoxe, il donne le ton du récit à venir, au cours duquel il va évoquer les souvenirs de cette enfance passée sur l'île Melrose, en Caroline du Sud, entourés de ses parents Henry et Lila, de son frère aîné Luke et de sa soeur jumelle Savannah.

Ils y ont vécu en totale symbiose avec un environnement naturel généreux et luxuriant, baignés par l'odeur des marais et celles des crevettes que pêchait leur père, dont c'était le métier. Un métier qui les rangeait parmi les couches les plus pauvres de la population, et ils eurent plus d'une fois à subir humiliations et quolibets de la part de concitoyens snobs et peu charitables. Celle qui en souffrait le plus était Lila, remarquable à la fois par sa beauté et son excentricité, mais dont la principale caractéristique était une soif inextinguible de respectabilité, en raison de laquelle elle s'est toujours efforcée de dissimuler -tout comme elle incitait ses enfants à le faire- tout signe apparent de pauvreté.

Dans de maladroites tentatives pour échapper à cette condition précaire, Henry avait quant à lui coutume de dilapider les économies familiales en voulant concrétiser des projets plus irréalistes les uns que les autres, dont le but était au départ de leur permettre de faire fortune ! Insatisfait de cette existence, et surtout éprouvant peu d'estime pour lui-même, il fut aussi un père et un mari violent, qui durant des années terrorisa ses enfants, dont le traumatisme s'avéra d'autant plus grand que leur mère leur faisait promettre le plus grand silence au sujet de ces sévices, faisant elle-même comme si rien ne s'était passé. Et plus que les coups, ce sont ces mensonges que Tom, notamment, aura du mal à accepter...



Une enfance, donc, à la fois nocive et merveilleuse, dure et passionnante, produisant des êtres "extraordinaires et vaguement étranges", qui fut "un terreau pour la folie, la poésie, le courage et une loyauté à toute épreuve", mais aussi pour l'amour extrêmement fort liant les trois frères et sœur.



Une enfance à partir de laquelle il est difficile de se construire, et qui connaîtra plus que son lot de drames, ainsi que nous le découvrons peu à peu...

C'est d'ailleurs en raison d'une nouvelle tentative de suicide de Savannah que Tom rapporte ses souvenirs à Susan Lowenstein, la psychiatre de la jeune femme, qui espère y trouver les éléments nécessaires au salut de sa patiente. Celle-ci est devenue une célèbre poétesse et vit désormais à New-York, où elle s'est installée pour de fuir le Sud aliénant et délétère de sa jeunesse. En effet, au contexte déséquilibrant de la cellule familiale, s'ajoutait celui d'une région aux mœurs machistes, où les femmes avaient peu d'opportunités d'épanouissement. Des mœurs machistes, mais aussi racistes... et cette mentalité particulière du Sud, alliée à la spécificité géographique du lieu de leur enfance, a façonné tout autant que leur quotidien domestique les adultes que sont devenus Tom, Luke et Savannah, ne serait-ce que par le rejet de ces valeurs rétrogrades.



Pat Conroy déploie dans "Le Prince des Marées" des trésors de minutie et de pudeur.

Sur plus de 1000 pages, il nous immerge au sein de la famille Wingo, pour laquelle il nous fait pleurer, trembler, rire. Ne vous attendez pas à y lire la description des maltraitances que fit subir le père à ses enfants, et qui ne sont l'objet que de très peu de scènes, finalement... Plutôt que sur les actes, c'est sur leurs résonances qu'il choisit de s'attarder, dépeignant avec beaucoup de justesse toute la complexité des rapports liant ses personnages, et les contradictions qui en découlent. Entre haine et amour, rancune et pardon, il nous livre l'autopsie d'enfances à la fois riches et troublées, et nous soumet l'immense difficulté laissée en héritage à ses héros à trouver les clés qui leur permettront de s'assumer tels qu'ils sont, de s'affranchir du poids des souvenirs, et d'apprendre à accepter leurs parents dans toute leur imperfection.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le Prince des Marées

On dirait le Sud.



Sous prétexte d'aider la psychiatre de sa sœur à mieux cerner son passé et ses traumas pour l'aider dans sa maladie mentale, c'est surtout lui-même que le narrateur raconte, sa propre jeunesse, ses aspirations et sa vie.

Le récit alterne ainsi entre passé et présent, entre nostalgie (sans masquer la réalité crue de l'enfance) et les conséquences sur le présent, sur ce que ces enfants sont devenus maintenant.



Le roman s'ouvre sur un prologue très poétique qui chante l'amour pour sa terre natale, son fleuve, sa mère. Mais le premier chapitre opère une rupture de ton immédiate, avec ce style terre à terre,

ces répliques mordantes, cyniques, très drôles.

Malheureusement, passé un certain stade, l'histoire tourne en rond et l'intérêt s'émousse grandement face à ce protagoniste qui geint beaucoup et impute tous ses problèmes à ses parents sans jamais se remettre en question.

Mais doucement, il évolue, et l'intérêt revient au galop, avec de vrais moments de bravoure qui ont beaucoup de cœur, ou saisissants et proprement effrayants (Callanwolde), passionnants. Alors les pages défilent, on est totalement embarqué, ça touche au génial même si l'auteur en fait parfois trop, à chercher à faire de grandes phrases grandiloquentes, il se regarde un peu écrire.



On sent tout l'amour profondément enraciné de ses terres du Sud baignées de soleil, pour ce fleuve et ses eaux vertes. Le goût du sel et l'odeur des crevettes, l'odeur végétale des marais et marécages, la bouffe, la sueur, qui marquent les vies là-bas. Ce Sud qui l'a vu grandir et a façonné celui qu'il est devenu.

Un gars des basses terres, d'une petite ville, qui s'enferme parfois dans ses clichés par facilité, pour titiller l'autre quand il l'a pris en grippe. Car la région a sa façon de penser et de vivre, et il l'aime aussi pour ça, sans gommer et atténuer ce qu'elle a aussi de plus mauvais, mais aussi de plus vibrant.

Et puis l'amour pour son frère et sa sœur, indéfectibles, les sentiments plus troubles pour ses parents (adoration pour sa mère en même temps que haine tenace, beaucoup de colère et de haine contre son père, mais aussi un peu d'amour et pas mal de pitié pour ce loser).



C'est une famille ô combien dysfonctionnelle, où chacun est brisé à sa façon, où la haine s'entremêle à l'amour jusqu'à ne plus pouvoir faire la distinction. Mais ce sont des personnages vivants, avec de l'épaisseur, de la chair. On est avec eux, on vit avec eux, on vibre avec eux, on se brise avec eux.

Des vies marquées par des bonheurs simples, de petits exploits éclatants, et des tragédies dignes d'enfants nés un jour d'ouragan.
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Le Prince des Marées

Waouh ! Quel livre ! C'est à regret que je referme ce roman dont l'histoire m'aura emportée du début à la fin. J'ai adoré suivre les personnages de ce drame familial. Au fil des pages, j'ai découvert des hommes et des femmes qui tentent de (sur)vivre malgré les évènements. J'ai fait la connaissance de gens du Sud et découvert les diverses mentalités.



Je n'oublierai pas de sitôt Tom Wingo, le narrateur ainsi que son frère Luke et sa sœur Savannah et je garderai leur histoire longtemps avec moi.



C'est un livre qui m'a touché, fait rire, sourire, donné les larmes aux yeux. Bref, c'est un pavé de 1000 pages qui fait passer par de nombreuses émotions.



Je n'en dis pas plus sur le fond de l'histoire, juste laissez-vous emporter par les marées. Vous pouvez y aller les yeux fermés.
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Le Prince des Marées

Genialissime un livre inoubliable et intelligent à lire sans tarder
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Le Prince des Marées

Comme tous les grands romans il n'est pas si facile que ça de parler de celui-ci. Un roman fleuve qui se lit aisément. Un roman qui a touché un large public et je ne peux que me joindre au concert de louanges tant ce roman devient addictif. Je me retiendrai de tout résumé même synthétique tant on est pris dans les rets d'une intrigue protéiforme.

Un roman que l'on peut aimer pour des raisons évidentes :

Un roman sur le Sud. C'est de ce point de vue un grand roman du Sud comme le proclame crânement le bandeau de couverture. La Caroline du Sud est un état conservateur, un véritable cliché sudiste. Ici c'est le substrat fondamental mêlant basses terres et eaux dans les vastes étendues et dédales d'îles et et de marais. Un substrat où la famille Wingo a ses racines ;

Une histoire familiale hors de l'ordinaire, des grands-parents fantasques, deux parents monstres d'égoïsme ; 3 enfants élevés dans la violence, la peur et le merveilleux ;

Un récit ponctué de savoureux épisodes totalement improbables  :du sauvetage du marsouin Snow des griffes des parcs animaliers de Floride à la chevauchée en ski nautique de l'aïeul, ou la passe d'armes oratoire à fleurets non mouchetés entre le brillant violoniste new-yorkais et le pauvre plouc de Caroline du Sud par exemple ;

Un roman sociétal sur les années 50 et 60 chez des petits blancs, des pêcheurs de crevettes, des femmes au foyer, des vendeurs de bible ou des joueurs de football américain ;

Un roman sur les traumatismes familiaux sudistes opposés à une parole libérée dans le New York, des années soixante.

C'est tout cela. C'est aussi bien autre chose

L'auteur ne manque pas d'humour et se livre à une partie de billard à trois bandes. Il part d' une substitution. Savannah s'est ouvert les veines à New York. Son frère jumeau, Tom, se rend sur place, occupe son appartement, rencontre l'analyste de sa soeur, et c'est lui qui va convoquer le passé familial et les racines sudistes. C'est lui, le narrateur, qui va au final devenir objet d'analyse.

On chemine avec Tom, le narrateur, un homme dépressif aimant le football américain et la bonne cuisine, toujours prêt à dégainer son humour à deux balles en guise de parade.

Le roman est réussi car il ne donne pas d'explication définitive. Il dénonce des non-dits et met des mots sur des drames refoulés. Il déploie toute une palette contrastée sans décider vraiment où il faut se situer, où se trouve la bonne voie. Jusqu'au dernier mot l'ambiguïté est présente sur les choix que nous faisons, que nous devons faire, sur les accommodements nécessaires. En ce sens c'est un grand roman qui ouvre les possibilités plus qu'il ne les ferme.
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Le Prince des Marées

Tom Wingo quitte sa Caroline du Sud et se rend à New-York pour voir sa sœur Savannah à l’hôpital psychiatrique après une énième tentative de suicide. Savannah ne veut pas le voir mais Susan Lowenstein, sa psychiatre, demande à Tom de rester en ville et de lui raconter leur histoire personnelle et familiale pour qu’elle puisse mieux la soigner. Tom, en difficulté conjugale et professionnelle (sa femme est courtisée par un autre homme et il a été viré de son poste à l’université) accepte de se replonger dans ses souvenirs d’une enfance chaotique entre un père pécheur de crevettes, homme violent et raté et une mère aimante mais manipulatrice et surtout avec son frère Luke et sa sœur adorés qui lui permettront de survivre aux terribles épreuves qu’il nous raconte dans ce livre.

Le Prince des Marées est un grand roman américain, une saga familiale, douloureuse, violente, passionnée et tourmentée qui emporte le lecteur sur le fleuve de toutes les émotions imaginables.
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Le Prince des Marées

Voilà un livre que j’avais du mal à poser à chaque fois que je me plongeais dedans.

C’est assurément un grand livre qu’a écrit Pat Conroy.

Alors pour sûr c’est triste, voire glauque parfois, certaines aventures assez peu probables mais on s’attache pourtant à cette famille tellement imparfaite. J’ai aimé avoir 1075 pages pour avoir le temps de m’installer un peu avec eux.



L’histoire se passe principalement en Caroline du Sud, et si j’avais si peu de connaissances sur cette région, Le Prince des Marées m’a donné envie d’aller voir ces paysages de mes yeux, un jour peut-être.

J’ai aimé le style de l’auteur, ça se lit vite. Il y a eu quelques très légères longueurs mais rien qui ne nous fait soupirer et et avoir peur pour la suite.

Oui, vraiment j’ai beaucoup aimé Le Prince des Marées.
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Le Prince des Marées

Roman puissant et qui reste dans les mémoires par l'horreur du secret qui lie les personnages. J'ai particulièrement apprécié l'écriture, un monologue précis et efficace etla virtuosité des jouxtes entre les membres de la familles. Des personnalités hautes en couleurs, une navette entre le présent et le passé et une maîtrise du théme de la famille, traité avec un grand souffle!
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Le Prince des Marées



Un livre fantastique . Dense.. long .. de ces épopées où l'on plonge , en apnée , pour longtemps.

La beauté des marais , la sauvagerie d'une famille douloureuse ... repliée au fond des marias , dont l'évocation splendide estompe la laideur. Personnages profonds, complexes , attachants.. perturbants . .. .. lorsque notre regard passe travers les pupilles d'une brillante psychiatre New-Yorkaise....

Des portraits complexes , ciselés , baignés par une nature merveilleuse,personnage essentiel de la Fresque ...

Sortir de cette Caroline du Sud et de ce livre finit par nous faire , comme à Tom Wigo , délicieusement mal

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Le Prince des Marées

Ce livre est un tour de force monumental.



Un pavé de plus de 700 pages qui suit une famille dysfonctionnelle de Caroline du Sud ( les parents et leurs trois enfants ) en remontant sur les deux générations ascendantes.

Une thème central très mélodramatique : Tom Wingo part à New-York rencontrer la psychiatre de sa soeur jumelle Savannah, poétesse renommée, qui vient de tenter de se suicider pour la énième fois. C'est la dernière chance pour la sauver et comprendre l'origine de ses souffrances.

Des sous-thèmes en pagaille, tous très lourds : la ségrégation et le racisme aux Etats-Unis, les guerres du Vietnam et de la Corée, la violence au sein des famille, le viol, la résilience, les relations ambigues entre les ex-Etats sudistes et les autres ...



Là, tu te dis, rouch, ça va être too much en mode grand barnum à l'américaine, tire-larme au possible, bref complètement indigeste. Et ben pas du tout. C'est passionnant, foisonnant de vie, d'une densité romanesque juste inouïe.



Ce roman rebondit en permanence et entraîne son lecteur émerveillé de découvrir une écriture riche, des dialogues d'une intelligence rare, une construction fascinante qui enchâsse avec brio les différents arcs narratifs jusqu'à donner à comprendre la terrible famille Wingo.



Tous les personnages sont complexes et puissants, tous dotés d'une psychologie fouillée et riche : Tom, le narrateur qui déroule le fil familial, dont on ne perçoit pas immédiatement la souffrance intime tellement il s'est réfugié derrière une ironie cassante ; sa soeur jumelle qu'on voit peu mais dont on sent toute la sensibilité et la douleur derrière ses magnifiques poèmes dont nous gratifie l'auteur ; leur frère Luke, en retrait mais dont le caractère se dévoile sur la fin ; leur père crevettier si violent ; leur mère, si belle et si orgueilleuse, romantique et ambitieuse , ne songeant qu'à fuir la pauvreté pour s'élever socialement. Mais aussi la formidable psychiatre Susan qui est tellement plus que cela. Bref, ils sont inoubliables.



L'émotion éclabousse chaque page, j'ai vibré, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai été bouleversée en permanence ( incroyables chapitres 22 et 27 qui révèlent et éclairent tout le roman ). J'ai également été emporté par la magie de certaines scènes comme l'apparition quasi onirique d'un marsouin blanc ou l'irruption dingue d'un fougueux tigre du Bengale chez la famille Wingo.



Un roman exceptionnel qui joue sa partition d'orchestre symphonique complet avec une luxuriance littéraire d'une grande beauté.
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Le Prince des Marées

Un livre inoubliable !!!

À peine entamée cette lecture que l’image de Nick Nolte m’est apparue et a entravé mon imagination. Ainsi, j’ai ressenti des longueurs. Je n’avais aucune envie de suivre un match de foot, des dialogues sans fin entre Tom et Susan, la belle psychiatre, des discours sur la religion … ma curiosité s’est émoussée. J’ai failli abandonner. Et puis, au détour d’une page la magie de l’écriture opérait à nouveau. J’ai trouvé de l’humour dans des pages sombres, beaucoup d’amour sous les coups, une réconciliation où le pardon semblait impossible. Tout est beau dans ce roman et malgré une lecture avec des hauts et des bas, Le prince des marées est remarquable.

Remarquable dans l’écriture, car Pat Conroy est un formidable conteur. Sa plume vous emmène, vous transporte dans les méandres de cette histoire avec une humanité, une sensibilité à fleur de peau.

J’ai fini par oublier Nick Nolte …

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