AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Patrice Godin (41)


D’entrée de jeu je vous invite à mettre la main sur ces carnets intimistes de Patrice Godin. Un bouquin que j’ai dévoré doucement, à petites doses, une phrase à la fois tout simplement parce tout en émotions. Avec profondeur et simplicité l’auteur nous offre le privilège de l’accompagner au fil de ses réflexions sur sa vie actuelle, ses vies passées et rêvées, sur ses malaises et surtout sur ce sentiment de vide en lui ressenti depuis l’enfance sentiment qui s’estompera petit à petit grâce aux retrouvailles de sa mère biologique.

Plongeant en lui-même il dépose sur papier ce désir de se reconnaître et d’enfin s’estimer face aux embûches et contraintes de la vie. Petit à petit ses mots m’ont rejoint et sont venus me chercher tantôt par petites brides, tantôt par de longs moments de réflexions qui résonnent encore en moi.

« Ce qui compte avant tout, c'est d'être là, entier, le plus humain possible, conscient à la fois de nos forces et de nos faiblesses, à chaque instant ouvert au monde. Et d'apprécier le privilège de vieillir. »

Non seulement Patrice Godin dépose ses pensées et ses questionnements face à la vie en générale avec ses hauts et ses bas, il nous offre également son plaisir d’écrire et nous parle de ses passions comme la course à pied et son amour de la lecture.

« D’un côté […] j’ai l’impression que je ne pourrais vivre sans livres. Je suis convaincu que j’en mourrais. De l’autre, ne pas être capable de tout lire me tue à petit feu’’ […] chaque livre à la base – qu’il soit bon ou mauvais – est porteur de connaissances, d’enseignements, d’émerveillement. »

Finalement dans Toutes les vies possibles, l’auteur se livre doucement sur plusieurs sujets et ses pensées, aussi simples soient-elles, nous forcent à s’arrêter à notre tour, à relire certains passages pour s’offrir le choix de laisser derrière les blessures et de se donner le goût de continuer en s’accrochant à tout ce qui est beau tout simplement. Un bouquin à s'offrir et à découvrir.
Commenter  J’apprécie          10
Oui j'ai tué des hommes. C'est comme ça. La guerre, c'est l'humanité déchue, dans sa plus grande noirceur, dans son indifférence la plus complète, totale. P. 90 (EPUB)
Commenter  J’apprécie          10
« Il y a la liberté, la liberté à l'état pur. Il y a la beauté du mouvement, sa beauté infinie. Le corps qui se déplace, qui avance, avec agilite, avec lenteur, douleur, mais libre, toujours... Le corps et l'esprit à la recherche de l'harmonie parfaite dans un effort titanesque de confiance et d'abandon, poursuivant l'avancée sauvage vers la liberté totale, celle du mouvement, celle des mouvements de la vie, encore et toujours.
Jusqu'à la fin. Voilà de quoi il s'agit. »
Commenter  J’apprécie          00
ne pas être capable de tout lire me tue à petit feu.
Commenter  J’apprécie          00
Toutes ces choses qui m'échappent
Commenter  J’apprécie          00
Il était de ceux qui couraient vers le feu, pas de ceux qui le fuyaient. Il ne redoutait pas les flammes, et s'il fonçait en enfer, c'était pour repousser le diable.
Commenter  J’apprécie          00
Il avait retrouvé une paix intérieure. Elle n’était pas parfaite, mais elle était là, présente. Il pensa à Clara et ça le fit sourire. Sa fille lui manquait, c’était fou. Mais elle était heureuse où elle vivait. Ça lui suffisait. Il avait raté des pans entiers de son enfance, de son adolescence, et il s’en voulait. Il avait rattrapé les bouts qu’il pouvait, il avait recollé les morceaux de son mieux, il lui avait écrit tous les jours quand il était déployé, alors même que la poussière des bombes n’était pas retombée, que les douilles en cuivre roulaient encore sur le sol, à ses pieds. Cette folie qu’était la guerre, cette terrifiante folie qui ne cessait jamais, cette monstrueuse machine à broyer les âmes, des hommes comme lui devaient s’y frotter, s’y mesurer, y combattre et s’y sacrifier, si cela devait être.
Commenter  J’apprécie          00
D’une manière générale, après ce qu’il avait connu à la guerre, il préférait se tenir loin des hommes. Il n’aimait pas les gens, n’aimait pas les fréquenter. Il préférait se tenir à distance de la société autant que possible, du moins, ne pas y passer trop de temps. Il pouvait y vivre, certes, y fonctionner, mais il demeurait sur ses gardes, il savait à quelle vitesse tout pouvait basculer, comment, d’un claquement de doigts, le monde pouvait partir en couille. Il connaissait les monstres tapis dans l’obscurité. Et ceux-ci pouvaient apparaître à n’importe quel instant pour réclamer leur part de chair et de sang.
Commenter  J’apprécie          00
À l’adolescence, c’était par la boxe qu’il avait canalisé le chaos et les tempêtes qui l’habitaient, le feu intérieur qui le brûlait. Il avait connu une carrière amateur respectable, il avait remporté des championnats. Dans les Forces spéciales, il avait touché à un tas d’autres formes de combat, mais la boxe avait toujours eu sa préférence.
Commenter  J’apprécie          00
Rose était une battante, il n’était pas inquiet, elle n’allait pas se relâcher, au contraire, elle mettrait les bouchées doubles. Ce qu’elle devait faire, elle le ferait, qu’il soit présent ou non. Tout venait d’elle. Danny et lui se contentaient de la guider, ils procédaient aux ajustements nécessaires, ils supervisaient l’ensemble, mais c’était elle qui montait au front et elle ne rechignait jamais, elle en redemandait, parfois il fallait même lui suggérer de mettre la pédale douce.
Commenter  J’apprécie          00
Sam était éveillé. Il resta un instant assis sur son lit, songeur. Un rêve qu’il n’arrivait pas à se rappeler et qui lui laissait une drôle d’impression. Ce n’était pas inhabituel chez lui, ces rêves qui l’assaillaient. Des trucs de fous dont il ne se souvenait à peu près jamais, sinon par une succession d’images fragmentées, décalées.
Commenter  J’apprécie          00
Celui qu’elle avait choisi. Alexia. C’était la première personne à lui tendre l’oreille, à l’écouter, la première à qui Alexia pouvait accorder sa confiance depuis le départ de grand-maman. Suzanne serait sa bouée de sauvetage pour un temps. Ce serait elle qui l’amènerait à se questionner, à s’analyser, à se reprendre en main. Elle qui l’aiderait à entreprendre les premiers pas vers sa véritable transition. Elle qui lui confirmerait qu’elle était une femme transgenre, qu’il était possible de vivre ainsi. D’avoir une vie, SA vie, libre. Qu’il n’y avait nul besoin de se traîner dans la boue ni de vendre son corps pour y arriver, qu’elle devait se tenir droite et fière.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait tenté de fuir, elle avait presque réussi, mais les policiers avaient fini par la coincer. La protection de la jeunesse s’était penchée sur son cas. Alexia était intenable. Elle se balançait du DPJ, il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle. Elle serait bientôt majeure. Une semaine plus tard, elle se faisait embarquer pour prostitution alors qu’elle venait de grimper dans la voiture d’un client.
Commenter  J’apprécie          00
Elle ne voulait plus être Alexis, elle n’arrivait pas totalement à assumer Alexia. C’était la tempête dans son corps comme dans son esprit. Elle camouflait son trouble, son manque d’assurance derrière un masque de défi, des airs d’arrogance. Plusieurs la méprisaient. Elle s’en moquait, mais c’était une façade, ça la brûlait, ça la tuait de l’intérieur. Elle jouait les dures. Elle n’aimait pas l’alcool, elle en buvait. Elle détestait les drogues, elle en prenait. Elle se défonçait.
Commenter  J’apprécie          00
L’argent qu’elle gagnait à se prostituer, elle s’en foutait. Elle se foutait pas mal de tout. Elle se transformait. Elle était grande, mince, ni garçon ni fille, elle jouait sur l’ambiguïté, gardait une certaine distance avec le réel. Androgyne. Féminine. C’était toujours le féminin qui l’emportait d’une longueur. C’était ce qu’elle était. Ses traits masculins étaient effacés, elle avait gagné au moins ça à la loterie génétique. Les transformations hormonales de la puberté l’avaient longtemps inquiétée, effrayée. Elle avait cherché et trouvé le moyen – illégal, bien sûr, elle faisait des passes pour ça, elle avait son fournisseur avec qui elle couchait – de prendre des hormones de synthèse pour supprimer ou, du moins, bloquer le processus. Mais elle se sentait constamment dédoublée. Elle ne voulait plus être Alexis, elle n’arrivait pas totalement à assumer Alexia. C’était la tempête dans son corps comme dans son esprit. Elle camouflait son trouble, son manque d’assurance derrière un masque de défi, des airs d’arrogance. Plusieurs la méprisaient. Elle s’en moquait, mais c’était une façade, ça la brûlait, ça la tuait de l’intérieur. Elle jouait les dures. Elle n’aimait pas l’alcool, elle en buvait. Elle détestait les drogues, elle en prenait. Elle se défonçait. Argumentait avec des enculés qui disaient qu’elle ne devrait pas exister, qu’elle ne devrait pas avoir le droit de se promener dans la rue, au grand jour. Elle se battait. Se faisait battre. Elle baisait aussi. Pourquoi pas? C’était ça. La merde.
Enfoncée dans le matelas, Alexia ne pouvait pas bouger. Ses membres étaient lourds, son corps comme un bloc de béton.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait voulu s’enfuir. Mais. Elle était restée. Ils avaient roulé en silence jusqu’au boisé, de l’autre côté du terrain vague. Il faisait sombre, c’était le début de la nuit. Il lui avait demandé un truc. Il voulait qu’elle lui fasse ça. Elle l’avait fait sans réfléchir. Ce n’était pas compliqué, elle s’était débranchée, déconnectée de son propre cerveau, ne conservant que la mécanique des gestes.
Commenter  J’apprécie          00
Il n’y avait pas d’autre magie que celle de la musique.
Et là, la musique, encore. Mais un beat brutal, sauvage, qui s’approchait, s’éloignait, un va-et-vient incessant dans sa tête.
Qu’est-ce que j’ai? se demanda Alexia dans son délire, croyant entendre sa voix résonner comme dans une caverne.
Les images, les images, les images.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qu’elle était devenue à présent. Une femme. Dans cette chambre. Sur ce lit. Dans cette maison. Elle était une femme, oui, mais une femme blessée. Brisée.
Commenter  J’apprécie          00
Entre veille et sommeil, à travers les spasmes violents de ses muscles, dans la brume cotonneuse et les effets du narcotique décuplés par la fatigue, Alexia glissait dans ses souvenirs.
Commenter  J’apprécie          00
C’était difficile à imaginer. Il ne faisait que gueuler contre elle avant de mourir. Il l’avait forcée à être ce qu’elle ne voulait pas. Elle refusait d’être un garçon. Le temps des jeux innocents était terminé, il lui disait. Elle devait s’y résoudre. Elle était désolée. Elle ne lui en voulait pas aujourd’hui. Comment pouvait-il comprendre? Elle-même ne comprenait pas ce qu’elle ressentait à cette époque, ce qui bouillait en elle, dans son corps, dans sa tête, la vérité qu’elle ressentait et qui demandait à éclore.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrice Godin (123)Voir plus

Quiz Voir plus

Karine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
49 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}