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Critiques de Patrice Killoffer (54)
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Le Rock et si je ne m'abuse le Roll

Killlofer se met dans la peau d'un guitariste de rock, il nous fait part des déboires de son groupe, comme s'il les avait réellement vécus, des fantasmes de dessinateur bercé de rock, il y a un côté loser assez comique dans son personnage, un aspect pince sans rire, de l'autodérision. le graphisme est en noir et blanc entre "Berceuses électriques" de Ted Benoit avec une ambiance à la Vernon Subutex ou Margerin. Les afters biens chargés, et les couche tôt du rock, les accessoires de mode, le look élaboré et le je m'en foutisme des musiciens. L'histoire est assez étrange, un peu private joke, mais moi, ça me plait bien.
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Infinity 8, tome 8 : Jusqu'au dernier

Conclusion de cette série qui dans l'ensemble est une belle réussite. Un rythme de Comics, avec un humour subtil, des inventions originales, de l'aventure, une intrigue intéressante, bien menée, sans points faibles, des graphismes de qualité... Ce dernier tome n'est pas mon préféré, mais il tient bien la route. Le dernier est souvent le plus délicat, il ne faut pas faiblir au dernier moment,, et bien je ne suis pas déçu, dans cet ultime reboot, Lewis Trondheim s'en sort avec brio, Patrice Killofer nous sert quelques belles planches, un trait parfois hésitant mais ce n'est pas trop gênant. J'espère que Lewis Trondheim va encore nous trouver quelques bonnes idées de ce genre pour les prochaines années, une nouvelle série de comics avec une flopée de graphistes à découvrir ? Je suis preneur !
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Lancelot Dulac

La couverture annonce relativement bien la couleur : ce roman jeunesse – ado sera un ovni ! Je m’attendais à une aventure assez barrée, mais je ne pensais pas à ce point ! Honnêtement, je pense qu’avec ce genre de récit, cela passe ou ça casse… Pour ma part, je fais partie de la seconde catégorie : je suis passée à côté de ma lecture. Pourtant, j’aimais l’idée de revisiter l’histoire de Lancelot en un récit plus contemporain, humoristique et scolaire !



On va donc suivre le jeune Dulac que ses parents ont appelé « Lancelot », non pas pour faire référence à ce personnage de la table ronde, mais plutôt pour honorer le grand-père. (Entre nous, je ne les trouve pas très sympas ! Il était évident que le pauvre enfant sera pointé du doigt durant sa scolarité…) Baignant dans la culture des chevaliers, Lancelot voit sa vie comme un conte et une épopée médiévale. Ainsi, même s’il est loin d’être brave et fort, il se sent comme un preux chevalier. Or, lors de sa rentrée en sixième, il va tomber raide dingue de Jennifer… Sans qu’elle le sache, l’adolescente va devenir sa Guenièvre. Un amour secret. Sa dulcinée. Son Graal. Lancelot est très naïf et dans sa bulle. Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal avec ses délires ou ses réflexions. Le jeune homme va voir tout son collège comme un immense royaume et va se créer son propre univers où cohabitent le vil et beau Arthur, l’étrange Merlin geek du CDI ou encore la SDF aveugle féé Viviane. Il vivra des épreuves de « chevalier » : un tournoi (de football), la traversée de la jungle (du métro parisien), le combat ultime (dans le Palais des Glace), etc. Honnêtement, certaines idées sont originales cependant, c’était un peu trop pour moi !



Pour tout avouer, je n’ai pas accroché au style de l’auteur. Les phrases sont souvent à rallonge et, parfois, sans queue ni tête ! Cela m’a rappelé « Quelle épique époque opaque ! » d’Anne Pouget, un autre ovni littéraire qui m’avait partagée. J’ai aussi été troublée par le fait que l’on aborde certains sujets sans vraiment rentrer dedans (ex : harcèlement, quotidien, personnages secondaires, etc.). Certaines invraisemblances m’ont également dérangée… Par exemple, il y ale fait de se promener en slip culotte dans tout Paris qui ne pose pas de souci, alors qu’un peu de sang sur le t-shirt est intolérable…



L’humour ainsi que les jeux de mots sont très plaisants néanmoins, j’ai estimé que l’on partait souvent dans tous les sens… (Ex : les céréales Lion) D’ailleurs, j’ignore si tous les lecteurs percevront tout le second degré. En ce qui me concerne, je vais travailler sur ce roman avec des 6ème / 5ème. J’ai espoir qu’ils en remarquent le maximum… En revanche, je croise surtout les doigts pour qu’ils accrochent à l’aventure malgré la romance, le côté « looser » du héros, l’ambiance loufoque, le dénouement qui n’en est pas vraiment un ou encore la couverture peu attirante… Honnêtement, j’ai un doute ! C’est un texte très spécial… Or, les avis sur la toile me font comprendre que je ne suis pas la seule à avoir eu du mal à apprécier cette œuvre, pourtant pleine de bonnes idées.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Infinity 8, tome 8 : Jusqu'au dernier

J'avais hâte de lire ce dernier tome, le dénouement de cette géniale saga de science fiction.

Cet ultime opus m'a marqué.

Là où l'on s'est pris d'affection pour les protagonistes « secondaire » de l'histoire, on découvre finalement qu'ils ont tous une part d'ombre plus ou moins prononcée.

Et l'histoire fait mal au coeur car inévitablement nous devons prendre parti pour l'un des personnages…

Sinon, coté dessin, Killofer a un trait paraissant plus simpliste mais plus propre que ses confrères pour les autres tomes. Certaines vignettes sont aussi admirablement détaillées. Les pleines pages ou double pages sont somptueuses.



J'ai beaucoup aimé.
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Bashung illustré

Avec ce sublime recueil, on découvre vraiment le grand poète que fut Alain Bashung, car s'il a été un chanteur mémorable, il le doit en grande partie à la qualité et l'originalité de ses textes. Vers poétiques à la limite du surréalisme, iconoclastes dans leur construction, leur sémantique, leur schéma didactique.

En cela, on pourrai tout à fait le comparer dans sa démarche, à Tristan Tzara et son dadaïsme nihiliste, Bashung incarnant une sorte de néoromantisme baroque et noir racontant l'amour, le sexe et les femmes sous toutes les coutures aussi absconses fut elles.

Dans un délire versificateur, des jeux de mots à la Prévert, il dézingue avec une jouissance exacerbée, le conte de fées, flinguant la belle au bois dormant et son prince charmant, lui préférant les passions voluptueuses, des limbes charnels aux destins incertains, imprévus où les volutes de l'amour s'égrènent jusqu'à l'extase.
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Infinity 8, tome 8 : Jusqu'au dernier

Ce tome 8 de « Infinity 8 » nous présente la conclusion d’une saga dont la publication a débuté il y a un peu plus de deux ans. C’est donc à une allure effrénée que son parus les 8 volumes constituant cette histoire complexe et passionnante.



Cette série atypique nous a réservée bien des surprises avant de se terminer d’une manière magistrale. Chaque interrogation, chaque mystère, chaque bout d’intrigue, trouve ici une résolution parfaite.



Lewis Trondheim, qui s’était chargé du scénario du premier tome de « Infinity 8 », boucle la boucle en signant ce dernier tome. Même s’il a laissé les commandes de cette oeuvre à de multiples autres scénaristes pour combler les différentes boucles temporelles de cette intrigue (et surtout les différents volumes qui constituent le coeur de cette série), on sent qu’il a supervisé l’ensemble de cette histoire qui est donc totalement cohérente malgré ses changements d’auteurs et de dessinateurs répétés.



L’initiative de départ était audacieuse, et même si quelques longueurs sont parfois à déplorer, le résultat final est à la hauteur des ambitions de Lewis Trondheim. Cette conclusion est tout simplement folle et vraiment surprenante. Je m’attendais à quelque chose de bien plus classique et ai donc été agréablement surprise.



L’univers graphique de ce dernier tome n’est pas vraiment mon préféré, mais il est complètement cohérent avec l’oeuvre dans son ensemble. On n’est donc pas du tout déstabilisé. Ce volume permet de parfaitement relier les intrigues des précédents et leur permet de trouver un aboutissement vraiment top.



Que vous soyez amateur de science-fiction ou simplement curieux de découvrir une oeuvre a la construction inhabituelle, vous serez sans doute charmer par « infinité 8 ». Cette série porte parfaitement son titre et ses 8 tomes vous feront voyager au coeur de boucles temporelles durant lesquelles des complots et machinations en tous genres devront être déjouées.



Mais le véritable danger est-il vraiment là où on imaginait le trouver ? Après avoir lue la dernière page de cette série, je peux vous assurer que c’est finalement loin d’être le cas. Pour en savoir plus, il ne vous reste donc qu’a remonter le temps et
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Léon l'étron

Il y a quelques années, j'ai découvert ce livre et j'ai adoré... oui, oui...!



Léon est un étron qui aimerait sentir bon, et use de plusieurs stratagèmes pour y parvenir... mais, comme il n'y arrive pas, il est profondément désespéré...



On suit Léon qui est en quête de l'amour et d'ami·e·s mais qui se retrouve toujours rejeté à cause de son odeur. C'est un petit album composé entièrement de rimes et d'assonances, qui conviendra aux enfants comme aux adultes. Attention cependant, pour les plus jeunes, c'est tout de même de l'humour un peu noir...!



C'est un ouvrage qui permet d'apprendre aux petit·e·s la propreté (à savoir : faire leurs besoins dans les toilettes), en somme un album éducatif, drôle et cynique.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Lancelot Dulac

Une histoire chevaleresque pour les petits.



Lancelot un petit garçon de 11 ans, porte un prénom lourd pour lui. Tout le monde le dit : Lancelot est un nom de chevalier très valeureux.





Le jour de la rentrée en 6ème, il aperçoit une fille Jennifer, la plus belle fille du collège. Il veux la conquérir à la manière d'un brave chevalier mais les choses ne se passe pas comme prévu.



l'aventure peu commencé. Sera t-il un véritable chevalier?

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Lancelot Dulac

Victor Pouchet propose une réécriture de la légende arthurienne pleine de tendresse et d’empathie. Le roman initiatique prend des allures de conte un poil foutraque, vif, malicieux et enjoué. Les aventures de notre Lancelot collégien sont rythmées, magnifiquement enluminées par les illustrations du talentueux Killoffer. Un petit plaisir de lecture parfait pour affronter la morosité ambiante.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Léon l'étron

Il y a quelques années, j'ai découvert ce livre et j'ai adoré... oui, oui...!



Léon est un étron qui aimerait sentir bon, et use de plusieurs stratagèmes pour y parvenir... mais, comme il n'y arrive pas, il est profondément désespéré...



On suit Léon qui est en quête de l'amour et d'ami·e·s mais qui se retrouve toujours rejeté à cause de son odeur. C'est un petit album composé entièrement de rimes et d'assonances, qui conviendra aux enfants comme aux adultes. Attention cependant, pour les plus jeunes, c'est tout de même de l'humour un peu noir...!



C'est un ouvrage qui permet d'apprendre aux petit·e·s la propreté (à savoir : faire leurs besoins dans les toilettes), en somme un album éducatif, drôle et cynique.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Viva Patamach !

A Roseville, la pâte à mâcher est la solution à tous les problèmes - mais quels problèmes pourrait-il y avoir sous la bienveillante autorité du charismatique Rosemou ? Dans cette cité-état vivant sous une dictature orwellienne béatement acceptée par tous, la matière miraculeuse est à la fois l’aliment unique et adoré, l’outil le plus malléable qui soit, et le facteur d’ascension sociale rêvé pour un jeune prodige en biochimie plein d'ambition.

Le traitement graphique particulier donne immédiatement le ton : la trichromie fait la part belle au rose vif, couleur de la pâte à mâcher omniprésente jusqu’à l’écœurement. Les deux auteurs, membres fondateurs de l’Association, nous offrent ici une dystopie au déroulement certes classique - passage de l’endoctrinement du système à la remise en question puis à la rébellion - mais intéressante pour l’univers loufoque dans lequel elle est située. Le dessin, s’il tranche avec le propos assez sombre de l’ensemble où propagande et manipulation sont la norme, colle parfaitement avec l’univers incongru et les excentricités que permettent la pâte à mâcher, créant un effet de contraste très réussi. Une critique du pouvoir à la fois efficace, jubilatoire et grinçante.

(Adulte)

AC Mtcy
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Killoffer en chair et en fer

Deux choses surprennent au premier abord dans cet ouvrage, d'abord son format (28 x 18 cm, à lire à l'horizontale) et surtout la couverture gris métallique qui brille et reflète la lumière et aussi la tête du lecteur : du plus bel effet -la couverture, parce que pour la tête du lecteur, ça dépend de lui, l'effet n'est pas toujours formidable.



Et puis, on ouvre l'album et le noir et blanc saute aux yeux ainsi que les détails des dessins qu'on peut d'autant mieux observer que la BD est muette. J'avoue humblement n'avoir pas tout compris au premier passage, j'en ai donc fait au moins un autre pour tenter de saisir et d'autres, juste pour le plaisir. Quelques cases échappent à ma compréhension, mais est-ce bien grave ?



En quelques pages, Killofer explore le monde de demain, celui où nous aurons des robots à la maison pour nous aider dans nos tâches quotidiennes, qui renvoie vers toujours plus de solitude, de renfermement sur soi par choix ou contrainte. Et cet homme, Killofer, puisqu'il se dessine, qui tombe quasiment amoureux de son robot. Une histoire d'amour moderne, futuriste que je me fais un plaisir de chroniquer en ce jour du 14 février.



Que de louanges pour un court album... qui les mérite très largement. Et pour bien sentir tout ce qui m'a plu, je mets le lien vers le site de l'éditeur sur lequel quelques pages sont exposées : En chair et en fer.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Tel qu'en lui-même enfin

Un dessin d’une virtuosité peu commune, tant dans les mouvements que dans les idées purement visuelles.
Lien : http://www.bodoi.info/killof..
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Killoffer en chair et en fer

Je suis très difficile au sujet des BD muettes : il faut que ça soit vraiment limpide, sinon ça m'ennuie.

Ici, j'ai vaguement compris où l'auteur voulait en venir, même si certains passages restent obscurs, mais je n'ai pas du tout ressenti ni émotions, ni empathie pour l'histoire ou le personnage. Je n'ai pas vu d'intéret à cette histoire, et j'étais assez soulagée de finir ma lecture - heureusement, l'ouvrage se lit très vite.

Les dessins sont corrects : ce n'est pas non plus mon style, mais ça rappellerai presque du dessin de presse, et ce n'est pas désagréable.

Bref, je crois que la conclusion s'impose : je suis passée complètement à coté de ce titre !
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Killoffer en chair et en fer

Voici un ouvrage interpellant sur la vie d'un homme et son robot. J'ai trouvé intéressant de découvrir cette histoire car elle semble dépeindre ce que pourrait être notre futur avec toutes les nouvelles technologies. En tous cas, je dois dire que cela ne donne pas envie car cela montre un monde où tout le monde risque d'être bien seul.



Par contre, si j'ai trouvé l'idée bonne je n'ai pas su complètement me plonger dans l'histoire car il n'y a pas de texte dans ce livre. Personnellement, j'ai beaucoup de mal dans ce cas de figure à être happée par l'histoire. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Cela me déstabilise.



Pour les illustrations, elles sont originales et bien réalisées. J'ai apprécié le coup de crayon.



En résumé, c'est un bon ouvrage mais je pense qu'il n'était pas fait pour moi. Cependant, n'hésitez pas à le découvrir car je suis sûre quebeaucoup d'entre vous vont l'adorer.



Merci aux éditions Casterman pour cette lecture.
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Machines insurrectionnelles

Volontiers provocante, la très stimulante ébauche d’un traité historique de diplomatie vis-à-vis des êtres vivants machiniques, actuels ou futurs.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/04/note-de-lecture-machines-insurrectionnelles-dominique-lestel/



Aujourd’hui en poste au sein du département de philosophie de l’ENS Ulm et chercheur au sein des Archives Husserl, Dominique Lestel travaille depuis plus de vingt-cinq ans sur ce que la conception de l’animal dit de l’homme, multipliant les études sur les grands singes, notamment, à la frontière pas toujours confortable entre zoologie et sciences humaines, pour mieux comprendre l’enchâssement de nos définitions, usuelles ou évolutives, de l’humain et du vivant, entre « Paroles de singes », « Origines animales de la culture » ou encore « L’animal est l’avenir de l’homme ».



Avec ce « Machines insurrectionnelles » publié en mars 2021 chez Fayard, somptueusement illustré par Patrice Killoffer, et ne pouvant pas faire l’économie d’un sous-titre, « Une théorie post-biologique du vivant », tempérant l’aspect provocateur de cette insurrection qui ne devra surtout pas être confondue avec quelque révolte des machines, Dominique Lestel nous entraîne sur un chemin volontiers plus englobant encore que celui arpenté par ses travaux précédents, y compris le captivant « À quoi sert l’homme ? » de 2015. S’il s’appuie initialement sur Günther Anders et son « L’obsolescence de l’homme » pour nous aider à saisir le contexte de ce dont il retourne ici, il est fort loin de partager le pessimisme radical du philosophe allemand, et redonne discrètement, à sa manière, plus d’une chance à l’Ernst Bloch du « Principe Espérance », malgré les nombreuses et réelles obsolescences déjà bien en route pour nous. D’une transformation de l’aliénation, de plus en plus distincte de celle parfaitement identifiée dans les années 1965-1975 par toute une génération de penseurs post-marxistes (« incapacité dans laquelle nous nous trouvons de comprendre ce que nous faisons ») à une méditation revisitant les acquis tardifs d’un Michel Serres et ces « organes extérieurs que s’adjoint l’humain », d’un compagnonnage circonspect avec la position technique méfiante d’un Jacques Ellul à une congruence avec le travail en cours d’un Hartmut Rosa (« nous sommes en manque de manque »), Dominique Lestel produit l’effort non négligeable, en soi, de circonscrire des imaginaires latents qui « nous conduisent à assimiler un peu hâtivement insurrection et révolte générale », et de dégager une vérité transitoire du « vivant artificiel (qui) doit être abordé selon une perspective qui n’a rien à voir avec une logique de substitution mais qui s’apparenterait plutôt à une logique de contamination et d’extension ».

En jouant fort habilement d’intermèdes en formes d’entretiens très directement journalistiques, permettant une forme joueuse de vulgarisation « à chaud », avec sa part nécessaire d’outrance et de quasi-caricature, forçant le trait pour qu’on le voie mieux, en parcourant d’un pas alerte les tortues cybernétiques de Grey Walter (1947), les grands travaux de Christopher Langton et des chercheurs en Vie Artificielle (la nuance avec Intelligence Artificielle est bien entendu ici absolument essentielle), la manière dont s’intriquent les avancées et les échappées de Stefan Helmreich, de Francisco Varela, de Heinz von Foerster, de Gordon Pask (« la cybernétique est la science des métaphores soutenables »), ou bien le regard de l’anthropologue Emmanuel Grimaud sur la « Uncanny Valley » de Masahiro Mori, en remontant le temps en direction de l’amoureuse artificielle de William James ou d’une nécessaire relecture méticuleuse d’Alan Turing, Dominique Lestel propose et justifie l’abandon progressif de la notion d’authenticité en matière de définition du vivant, et d’assister à l’émergence d’une animalité transpèce. Même si l’on peut sourire de lire l’importance accordée à l’épiphénomène Second Life (avec le chien-avatar de Katie King) et s’agacer de voir l’importante question des nanocréatures traitée ici à travers le recycleur-plagieur Michael Crichton, on sera aussi saisi à raison par l’intelligence d’un propos qui mobilise les animalités de laine de Margaret et Christine Wertheim, aventure distribuée de plusieurs milliers de femmes qui fabriquent de façon coopérative une collection de récifs coralliens en plastique et en fil – le Corail de Crochet Hyperbolique – sous l’égide informelle de l’Institute for Figuring, qui pèse les moutons électriques de Philip K. Dick ou qui, contre la peur de la révolte, et pour réanimer une animalité phylogénétique, creuse les Thinking Animals de Paul Shepard.



En parcourant les modalités de construction de la figure de la machine « amie », depuis les robots de compagnie jusqu’aux poupées Real Doll de dernière génération (« Le point important est qu’on n’erre pas dans l’illusion ou le simulacre, mais qu’on évolue dans l’animation de la matière »), en passant par la troublante histoire de la marionnette réaliste « Alma Mahler » commandée par le peintre Oskar Kokoschka après sa rupture avec la future épouse de Walter Gropius, en gardant soigneusement en mémoire la figure tutélaire, en matière d’éthologie, de Gregory Bateson et sa formule-clé « Ceci est un jeu », Dominique Lestel examine méticuleusement, au moment de conclure, les modalités de l’attachement aux objets, depuis les « artefacts gluants générateurs d’attachement » jusqu’aux plus sérieux candidats au glissement de temps (sans besoin de Mars) et à l’abandon du paradigme de l’authenticité dans la relation humaine (dont l’équivoque se dévoile alors de plus en plus).



Très stimulant, fourmillant de curiosité argumentée, volontiers provocant, entrant vite en résonance profonde avec les travaux fictionnels aussi bien d’un Alain Damasio (« Les furtifs ») que d’un Adam Levin (« Bubblegum »), « Machines insurrectionnelles » apparaît ainsi, dans ce singulier passage de l’animal au machinique chez l’auteur philosophe, comme une formidable ébauche, nourrie d’analyse et d’histoire, de traité de diplomatie vis-à-vis des êtres vivants machiniques, en constituant le pendant paradoxal du travail séminal de Baptiste Morizot, « Les diplomates », justement, à propos de nouvelles et différentes « Manières d’être vivant ».
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Lancelot Dulac

Merci à Babelio et aux éditions L'école des loisirs pour ce petit ouvrage. Ma réception critique est double, d'où le temps qu'il m a fallu pour la rédiger.

Tout d'abord il faut avouer que je l'ai un peu choisi par déformation professionnelle ... Prof de lettres je me suis dit qu'un petit roman illustré pourrait être très sympa pour mes cinquièmes qui ont le moyen âge au programme. Bon, dommage, l'histoire est selon moi trop enfantine pour leur plaire. Disons qu'en public je dirai que nous sommes plus sur du CM2 / 6eme. Et là, c'est le drame, je ne sais pas si je vais trouver preneur (réellement intéressé) auprès de mes élèves. Mais je ne me suis pas arrêtée là et là encore ... Mon cœur balance ... J'ai bien aimé le travail fait sur l'adaptation du roman de chevalerie dans un monde moderne (pas sûre que la référence eux lignes de métro parisiennes parlent beaucoup à mes élèves du sud 🤣🤣), il y a même de beaux moments où vraiment j'ai même trouvé des éléments sympa à travailler en classe. Mais du coup c'était parfois trop peu vraisemblable, voire trop tout court. Ce que j'ai adoré par contre ce sont les illustrations ! Franchement pas une ne manque d'intérêt ! Elles sont jolies, bienvenues, au bon moment avec les bons mots, gros coup de coeur vraiment et qui fonctionne super bien avec l'histoire.

Bilan mitigé donc ! À voir à la rentrée si ça fonctionne ou non en classe.
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Lancelot Dulac

Lancelot Dulac entre en 6ème. Et comme ses professeurs le lui font souvent remarquer, il porte un nom de chevalier. Mais est-il brave comme un chevalier ? Lancelot n'en est pas sûr... Quand Jennifer, la fille dont il est amoureux, ne vient plus au collège, il va pouvoir mettre à l'épreuve sa bravoure pour la retrouver. Un début prometteur, j'avoue avoir été conquise par l'idée, car réussir sa rentrée en 6ème peut ressembler pour de nombreux collégiens à une véritable quête du Graal !

Oui mais voilà, de mon côté, ça ne l'a pas vraiment fait. Je n'ai pas tellement accroché au style de l'auteur, et je n'imaginais pas non plus mes petits collégiens accrocher. En plus, j'ai bloqué sur certaines choses qui me semblaient incohérentes. Je me suis demandée à quelle époque l'histoire était censée avoir lieu, car je pensais au départ qu'elle se passait de nos jours, mais quand Jennifer disparaît, Lancelot ne la recherche pas sur les réseaux sociaux, mais demande au seul élève qui fréquente le CDI (!) de la retrouver. Celui-ci pirate alors la base de données du collège, à l'aide du seul ordinateur du CDI... Bref, là, je me suis demandée si l'histoire avait lieu dans les années 80 (mais ça ne colle pas avec l'écran plat dessiné sur la première de couverture). Parce qu'à mon entrée en 6e au milieu des années 90, il y avait quand même déjà 5 postes informatiques-élèves au CDI. Et là j'avoue, lire tout ça, ça m'a un peu fâchée. Cher M. Pouchet, si jamais vous lisez un jour cette critique, sachez qu'un CDI digne de ce nom est plutôt victime de son succès, débordant d'élèves, plutôt que hanté par le seul geek du collège. Sachez aussi que l'informatique y est très présent (PC mais aussi tablettes !), et que la "responsable" du CDI (pour citer le roman) est en fait un professeur-documentaliste.

Bref, à peine remise de ma stupéfaction (l'auteur avait-il jamais pénétré dans un CDI ? Des recherches se seraient imposées avant d'écrire le roman), me voilà au jardin d'acclimatation avec ce cher Lancelot, à la recherche de Guenièvre, alias Jennifer IRL. Et là, Lancelot, cherchant sa belle, pénètre dans le Palais des Glaces (mais pourquoi ne contourne-t-il pas tout simplement l'attraction, ce chevalier du dimanche ?), panique, se perd, et commence à se déshabiller pour laisser des marques de son passage ! Il se retrouve en caleçon-t-shirt, mais pas de problème pour lui apparemment !

Bref, allez, je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas dévoiler toute l'intrigue, et pour revenir sur les points positifs, quelques passages m'ont tout de même fait sourire, et les illustrations de Killofer sont originales. Le livre est de belle qualité, comme toujours avec l'Ecole des Loisirs. Merci à l'éditeur et à Babelio pour cet envoi Masse Critique.
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Lancelot Dulac

Il s'agit un ouvrage paru à L'Ecole des Loisirs. Cette jolie édition comporte quelques illustrations faites par Killofer.



Comme son titre le laisse prévoir, le petit héros de l'histoire se nomme Lancelot Dulac. Il a 11 ans et entre en 6ème.

Dans sa classe, il y a une très jolie fille qui s'appelle Jennifer (Guenièvre) et il en tombe amoureux. Mais ce n'est pas le seul ...

Un jour, Jennifer ne revient plus au collège. N'écoutant que son courage, Lancelot décide de mener l'enquête afin de savoir ce qui est arrivé à la petite fille.



Forcément, ce récit comporte des références à la légendes des Chevaliers de la Table ronde. De mes yeux d'adulte, c'est ce qui m'a le plus plu.



Ce livre est conseillé pour les enfants de 8 à 11 ans. Personnellement, je trouve que c'est lecture qui peut être difficile car il y a beaucoup de second degré qui peut échapper aux plus jeunes. Certaines tournures de phrase ne sont pas simples non plus.

En ce qui concerne mon entourage, mon petit garçon de 8 ans a bien aimé l'aventure mais sans plus. Pour mon premier fils de 10 ans, celui-ci n'a pas voulu le lire car il n'aime ni les chevaliers et encore moins les histoires d'amour. Les gouts et les couleurs ...



Au final, je pense que ce livre peut être lu tant par les filles que par les garçons mais peut être pas bien avant 10 ans.



J'accorde la moyenne à ce livre, car bien que mes deux enfants n'aient pas 'accroché', je le trouve plutôt bien fait.





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Viva Patamach !

A première vue, Roseville vit dans l'abondance : abondance de biens matériels et de nourriture, abondance de joie populaire joyeusement mise en scène dans les parades de la cité. L'origine de cette abondance s'appelle le Pâtâmâch : de la pâte à mâcher rose bonbon, coulant à flot et permettant non seulement de nourrir les bonnes gens mais encore de leur fournir tous les biens matériels nécessaires à une vie civilisée et confortable. Le prix de cette opulence manifeste peut paraître bien dérisoire : Roseville est sous le pouvoir de Rosemou, dictateur certes, mais surtout sauveur de la population lors d'une guerre légendaire durant laquelle la famine menaça. Rosemou inventa alors le pâtâmâch, et la belle vie.



A Roseville, l'embrigadement de la jeunesse commence à lécole. Justement, on y fait la connaissance du petit Roger, qui avoue de grandes ambitions pour le pâtâmâch. D'abord moqué par ses camarades, il devient bientôt l'une des éminences grises de la cité et le bras droit de Rosemou. La belle mécanique se grippe cependant lorsque Roger découvre, parmi les corps des conspirateurs éliminés, celui de sa propre mère, éliminée pour le bien de la cité. Ces conspirateurs, soutenus par les Hygiénistes, lesquels habitent une cité rivale à Roseville qui a érigé autour de cette dernière un mur si haut qu'il l'isole du reste du monde et de la nature même, remettent en cause le pouvoir de Rosemou. Roger, ayant découvert le complot et l'infâme vérité sur Rosemou et sa formidable invention, n'aura de cesse de poursuivre sa vengeance, laquelle n'aura pas que des répercussions personnelles.



Du rose, du mou, de la courbe à souhait : le trait de Killoffer, ainsi que le choix d'une palette chromatique limitée, donnerait un caractère enfantin à l'album. Le monde du chewing-gum n'est cependant pas celui des bisounours : ainsi Killoffer et Capron ont-ils imaginé cette fable cynique et acide qui, bien que brassant des thèmes fort sérieux et intéressant, ont réussi à garder un côté divertissant à l'ensemble. Pourtant, rien de ce qui n'apparaît dans cet album n'est vraiment réjouissant. Roseville est une société de consommation qui ne consomme qu'un seul produit et en devient physiquement dépendant. Les habitants, abêtis, se rendent, joyeux, aux parades qui ne visent qu'à renforcer leur dépendance. En un certain sens, Viva pâtâmâch fait penser au film Soleil vert, notamment pour ce qui est de la révélation de la nature du pâtâmâch ou du soleil vert, et dans les différences notables de classe sociale qu'induit la consommation de ces produits. Pour autant, il ne faudra attendre aucun salut provenant d'une humanité bienveillante ou courageuse dans l'album de Killoffer et Capron. Les personnages sont tous plus vils les uns que les autres : idiots et beaufs sont les habitants de Roseville, désolants sont les conspirateurs, ingrat envers ses parents et avide de pouvoir est Roger. Au moins, il reste l'humour, mais Roseville ne sera pas sauvée par ça. Le lecteur, lui, y verra un autre argument pour découvrir la pâtâmâch.

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Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur cet auteur

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