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EAN : 9782020293150
132 pages
Seuil (30/11/-1)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Mastiquez, bullez, souriez. Et soyez heureux ! À Roseville, on a trouvé le secret du bonheur : c'est un petit bout de pâte à mâcher. Toute rose, forcément. Dans cette ville dirigée par Rosemou, les habitants ne s'en font pas. Ils se prélassent au café Barbulle, se régalent des aventures de Zanzan en rosocolor et savourent les nouveaux Pâtàmâchs au goût poireau ou au goût céleri. Bref, la vie est rose, la vie est belle. Jusqu'au jour où un certain Roger découvre l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A première vue, Roseville vit dans l'abondance : abondance de biens matériels et de nourriture, abondance de joie populaire joyeusement mise en scène dans les parades de la cité. L'origine de cette abondance s'appelle le Pâtâmâch : de la pâte à mâcher rose bonbon, coulant à flot et permettant non seulement de nourrir les bonnes gens mais encore de leur fournir tous les biens matériels nécessaires à une vie civilisée et confortable. le prix de cette opulence manifeste peut paraître bien dérisoire : Roseville est sous le pouvoir de Rosemou, dictateur certes, mais surtout sauveur de la population lors d'une guerre légendaire durant laquelle la famine menaça. Rosemou inventa alors le pâtâmâch, et la belle vie.

A Roseville, l'embrigadement de la jeunesse commence à lécole. Justement, on y fait la connaissance du petit Roger, qui avoue de grandes ambitions pour le pâtâmâch. D'abord moqué par ses camarades, il devient bientôt l'une des éminences grises de la cité et le bras droit de Rosemou. La belle mécanique se grippe cependant lorsque Roger découvre, parmi les corps des conspirateurs éliminés, celui de sa propre mère, éliminée pour le bien de la cité. Ces conspirateurs, soutenus par les Hygiénistes, lesquels habitent une cité rivale à Roseville qui a érigé autour de cette dernière un mur si haut qu'il l'isole du reste du monde et de la nature même, remettent en cause le pouvoir de Rosemou. Roger, ayant découvert le complot et l'infâme vérité sur Rosemou et sa formidable invention, n'aura de cesse de poursuivre sa vengeance, laquelle n'aura pas que des répercussions personnelles.

Du rose, du mou, de la courbe à souhait : le trait de Killoffer, ainsi que le choix d'une palette chromatique limitée, donnerait un caractère enfantin à l'album. le monde du chewing-gum n'est cependant pas celui des bisounours : ainsi Killoffer et Capron ont-ils imaginé cette fable cynique et acide qui, bien que brassant des thèmes fort sérieux et intéressant, ont réussi à garder un côté divertissant à l'ensemble. Pourtant, rien de ce qui n'apparaît dans cet album n'est vraiment réjouissant. Roseville est une société de consommation qui ne consomme qu'un seul produit et en devient physiquement dépendant. Les habitants, abêtis, se rendent, joyeux, aux parades qui ne visent qu'à renforcer leur dépendance. En un certain sens, Viva pâtâmâch fait penser au film Soleil vert, notamment pour ce qui est de la révélation de la nature du pâtâmâch ou du soleil vert, et dans les différences notables de classe sociale qu'induit la consommation de ces produits. Pour autant, il ne faudra attendre aucun salut provenant d'une humanité bienveillante ou courageuse dans l'album de Killoffer et Capron. Les personnages sont tous plus vils les uns que les autres : idiots et beaufs sont les habitants de Roseville, désolants sont les conspirateurs, ingrat envers ses parents et avide de pouvoir est Roger. Au moins, il reste l'humour, mais Roseville ne sera pas sauvée par ça. le lecteur, lui, y verra un autre argument pour découvrir la pâtâmâch.
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A Roseville, la pâte à mâcher est la solution à tous les problèmes - mais quels problèmes pourrait-il y avoir sous la bienveillante autorité du charismatique Rosemou ? Dans cette cité-état vivant sous une dictature orwellienne béatement acceptée par tous, la matière miraculeuse est à la fois l'aliment unique et adoré, l'outil le plus malléable qui soit, et le facteur d'ascension sociale rêvé pour un jeune prodige en biochimie plein d'ambition.
Le traitement graphique particulier donne immédiatement le ton : la trichromie fait la part belle au rose vif, couleur de la pâte à mâcher omniprésente jusqu'à l'écoeurement. Les deux auteurs, membres fondateurs de l'Association, nous offrent ici une dystopie au déroulement certes classique - passage de l'endoctrinement du système à la remise en question puis à la rébellion - mais intéressante pour l'univers loufoque dans lequel elle est située. le dessin, s'il tranche avec le propos assez sombre de l'ensemble où propagande et manipulation sont la norme, colle parfaitement avec l'univers incongru et les excentricités que permettent la pâte à mâcher, créant un effet de contraste très réussi. Une critique du pouvoir à la fois efficace, jubilatoire et grinçante.
(Adulte)
AC Mtcy
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J'ai bien aimé cette petite BD en trois couleurs. le contraste entre une histoire terrible - celle d'une dictature fondée sur la consommation obligatoire de pâte à mâcher (!) - et un dessin bon enfant fonctionne très bien.
On suit avec plaisir l'évolution du personnage principal, M. Roger, d'abord citoyen exemplaire au coeur du régime, qui finit par se poser des questions avant de passer à l'action... Quelle action, me direz-vous peut-être? Ben, cela, je ne vous le dirai pas! Sinon quel serait l'intérêt de lire cette charmante BD...?
Par ailleurs, mention spéciale au mouvement dissident de la boite de conserve. A mourir de rire... ;-)
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Avec cette histoire de société complètement conditionnée par du chewing gum, où un homme d'abord outil du système va se révolter pour tenter d'enrayer une machine/machination infernale, on a trouvé le chaînon manquant entre Tintin et sa version trash étrange, celle de Charles Burns. Un récit kafkaïen et psychédélique tonitruant, aux références nombreuses et intelligentes, dont le propos prophétique et le dessin caricatural font le grand écart du Métropolis de Lang aux oeuvres de Keith Harring. Cornelius ont eu la bonne idée de ressortir ce one shot, paru à l'époque au Seul et épuisé depuis, qui a subi un relifting en trichromie impeccable. http://bobd.over-blog.com/article-quand-y-en-a-marre-y-a-malabar-120327387.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/
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critiques presse (1)
BoDoi
17 décembre 2013
Mordant récit satyrique au rythme effréné, Viva Patamach ! est porté de bout en bout par le fascinant trait de Killoffer, mariant comme jamais les constructions géométriques agressives et les flasques rondeurs roses.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Ne l'oubliez pas les enfants! Avant de mastiquer de la gomme, vos ancêtres se nourrissaient de ce qui traînait dans la nature!
- Beurk!
- Weuhèèè!
- Pouak!
- Ils mangaient des plantes qui poussent dans la TERRE! Et ils mangeaient les ANIMAUX! Ils mâchaient jusqu'à ce que leur bouche ne contienne plus qu'une bouillie indicible... QU'ILS AVALAIENT!
- Beuuh.....
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Voilà une question intéressante, Roger! Jusqu'à quel point savoir est-il plus important que vivre?
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