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3.49/5 (sur 58 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulouse , 1958
Mort(e) le : 01/06/2013
Biographie :

Patricia Parry est née à Toulouse, où elle a fait ses études de médecine et où elle exerce aujourd’hui le métier de psychiatre. Fan de polars et passionnée d’histoire, elle conjugue ses deux intérêts en tricotant des intrigues au petit point. Son premier roman, L’Ombre de Montfort, s’inspirait de l’explosion d’AZF pour nouer une énigme complexe qui remontait aux Cathares. Dans le deuxième, Petits arrangements avec l’infâme, publié aux éditions du Seuil, elle s’attaque à l’intolérance, convoquant Voltaire et l’affaire Calas pour résoudre le mystère de l’assassinat d’une jeune fille.

"Cinq leçons sur le crime et l'hystérie",au Seuil, reçoit en 2009, le Grand Prix du festival du film policier de Liège, la Plume de Cristal.
"Sur un lit de fleurs blanches" publié aux éditions du Masque a reçu le Prix du roman d'aventures 2012.

L'écrivaine et psychiatre native de Toulouse, Patricia Parry, est décédée, emportée par la maladie à l'âge de 55 ans.
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Source : http://www.graphiste-toulouse.info/francophonies/img/parry.jpg
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Flocher prit à peine garde à Clara, ma maitresse supposée.Son oeil glissa sur elle, s'alluma l'espace d'une seconde, mais il n'était pas là pour ça.Ce n'était pas une conversation de femmes.Elle aurait pu, tout aussi bien se transformer en plante verte.Elle me l'avait parié en riant, au moment de quitter son hotel, et je ne l'avais pas crue.Flocher devait penser qu'elle n'était pas en mesure de comprendre les mots de plus de deux syllabes.
Les grands mots de la littérature.
Tt puis nombre de femmes ne savaient pas lire, c'était de notoriéte publique; les lois qui imposaient des écoles pour les filles trop récentes n'étaient pas appliquées.Sa moue méprisante classait Clara parmi les illétrés, quantité négligeable.
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Elle se sentait tout à fait désemparée, elle le reconnut avec un haussement d’épaules. Depuis quinze ans, elle n’avait jamais vécu seule. Des premiers temps de son arrivée à Paris elle ne voulait pas se souvenir. Elle avait partagé la misère, la honte et l’effroi avec d’autres provinciales perdues. Dans le cloaque de la rue tout d’abord, dans des maisons ensuite. Elle y avait appris que le rentier quinquagénaire crache au bassinet pour peu que l’on sache s’y prendre. Un gros épicier qui se rêvait notable avait payé sa liberté à la taulière. Il avait financé durant quelques mois les parties de campagne avec de joyeux étudiants. Un prétendu auteur dramatique, puis un aristocrate décavé lui avaient ouvert les portes d’un demi-monde glauque dont elle n’avait pas tardé à comprendre les règles. Elle avait planté là l’épicier pour tâter du marquis et du fils de famille, rebondissant de petits meublés sordides en immeubles cossus. Le comte septuagénaire était la cerise sur le gâteau, l’apogée d’une carrière.
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La liste des putains tarifées, maternellement tenue à jour par la République.

Les larmes jaillirent. Elle avança sans but, trébuchant sur les tombes. Les allées étaient vides. Le soir descendait doucement. Un peu de lumière blanche trouait encore la masse des arbres. Les jours s’allongeaient. On sentait le printemps poindre, une vie mystérieuse semblait sourdre de terre. C’était une sensation étrange, ici, dans ce lieu consacré à la mort. Engoncée dans une bottine trop serrée, sa cheville plia, et elle chuta dans l’ombre d’un pin. Un chat roux déguerpit devant elle.

Elle retint un de ces jurons que La Paillerie lui interdisait de prononcer. Elle s’y reprit à deux fois pour se redresser. Le chat revint vers elle, s’enroula autour de sa jambe. Elle tomba de nouveau. Sa main s’enfonça dans un tapis de feuilles, son poignet se tordit. Un cri jaillit de sa gorge, aussitôt réprimé. Elle se releva vivement, sa main gantée sur la bouche, et recula contre l’arbre.
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— Dehors ! dit-elle rudement.

Norbert tressaillit et lui jeta un regard suppliant. C’était vraiment un beau gamin. Ils étaient beaux tous les deux, d’ailleurs, avec ce faux air d’innocence qui devait faire merveille auprès des vieilles charitables. La prunelle était caressante, les joues rondes malgré la maigreur, la peau fraîche. Où diable étaient leurs parents ? Et avaient-ils seulement des parents ? Julot portait beau, mais avait du mal à cacher les trous de sa chemise sous un gilet trop grand.

Clara prit sa décision : elle avait, il y a longtemps, décrété qu’elle ne se laisserait plus prendre aux singeries d’un homme. Le fait que ces deux-là n’avaient pas trente ans à eux deux n’était pas une raison suffisante pour abdiquer des règles savamment établies.

— Dehors, répéta-t-elle. On ne me prend pas pour une idiote. Tu avais le gîte et le couvert. Tu viens de décider que tu retournes à la rue.
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Elle s’était appuyée sur le corps d’un petit garçon.

Un gamin de dix à douze ans, maigre et pâle, était étendu sur une tombe fraîche, comme endormi. Il était vêtu d’une chemise claire, ouverte sur la poitrine, et d’une culotte de drap brun déchirée. Ses pieds étaient nus.

Au cou deux plaies béantes, comme des bouches décolorées, de part et d’autre de la gorge.

Terrifiée, elle se pencha sur l’enfant. Il n’y avait rien à faire, elle le sut tout de suite. Mais elle ne put s’empêcher de toucher le visage blême, comme si quelque chose était encore possible. Elle regarda autour d’elle et ne vit aucun sang sur le sol aride. Il n’avait pas plu depuis plusieurs jours, la terre n’avait rien bu. Le petit cadavre avait été transporté là et jeté sur la tombe. Elle souleva la tête de l’enfant et vit qu’il reposait sur un lit de fleurs blanches.
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Juste avant l’entrée en scène de La Paillerie, ses prix étaient fermes, connus de tout Paris : trois mille francs pour une nuit avec la belle. Une horizontale, comme on disait… De quoi nourrir une famille d’ouvriers une année durant. L’accès à son salon, où se croisait la crème de la IIIe République, passait déjà pour une faveur hors de prix, et il y avait de quoi se sentir grisée par le ballet des politiques, des artistes officiels, des industriels qui campaient dans l’antichambre. Une apparence de pouvoir, aussi volatil que le seraient ses charmes. La Paillerie lui avait remis les pieds sur terre. Il apportait du sérieux ; l’hôtel, la rente, les domestiques, une vie quasi bourgeoise à portée de main, un vrai protecteur, qui dînait avec des ministres. Et son nom effacé des registres.
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Hugues avait acheté l’hôtel de la plaine Monceau au nom de Clara. On avait parlé de plusieurs millions. C’était exagéré, Clara n’avait croqué que huit cent mille francs. Mais elle ne dédaignait pas de laisser courir la rumeur. L’hôtel, tout meublé, était livré avec les domestiques, lumière électrique à tous les étages.
Et voilà que de surcroît Hugues lui léguait un médecin ? Elle aurait pu garder pour elle le bon sur le trésor, mais le vieux avait raison : Clara était incapable d’une bassesse. Victor Dupuy toucherait ses cent mille francs. Était-il beau garçon, au moins, le petit docteur ?
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Un soupir gonfla sa poitrine : elle avait subi le comte, dont les chairs tremblantes frottaient durement sa peau tendre, mais avait fini par s’en accommoder. Il venait de s’éteindre à un âge vénérable, ayant pris soin de veiller à l’avenir de sa jeune maîtresse, une des courtisanes les plus célèbres de Paris. Sa mort laissait Clara troublée, agitée de sentiments confus. Elle avait pour lui une forme de considération, même si elle s’en défendait. La pluie de billets de banque et les présents de vieillard épris forçaient le respect, il fallait bien le reconnaître.
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Le gardien ôta sa casquette au passage de cette femme hiératique dont le visage était recouvert d’un léger voile de gaze, les cheveux roux voletant sous un chapeau noir. Le buste droit, Clara semblait glisser, les pans d’une écharpe violette flottant dans son dos. L’employé du cimetière fut à deux doigts de se signer, elle le nota du coin de l’œil. Elle adorait se mettre en scène. Avant de remonter les allées, tel un fantôme éploré, elle avait consulté le plan du cimetière pour s’y mouvoir sans la moindre hésitation.
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Clara aimait les cimetières.

Enfant, elle avait l’habitude de jouer au milieu des croix dressées. Elle veillait à ce qu’il reste de l’eau dans les vases ébréchés et, au crépuscule, arrosait les fleurs ployées sous la chaleur. Son père était gardien des tombes.
Elle reconnut l’atmosphère familière, à peine franchies les grilles du Père-Lachaise. C’était sa première visite, elle était seule. Son cocher l’avait déposée à l’entrée principale, boulevard de Ménilmontant, et l’y attendrait dans une heure.
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