Citations de Patrick Carman (95)
"Le mensonge engendre le mensonge. Quand on a mis le doigt dans l'engrenage, on est entraîné, jusqu'au bout."
"Disons que Sarah et moi sommes deux pôles opposés qui s'entraînent l'un vers l'autre vers le même dangereux centre. Pourquoi ne sommes-nous jamais attirés par des projets raisonnables ? Elever une vache pour la foire agricole, par exemple ? Pourquoi toujours ce goût du danger ?
Parce qu'une vache est un animal ennuyeux et qu'en élever une est une activité ennuyeuse.
Le danger est plus excitant."
"L'imprudence n'est certes pas une vertu. Mais, pour un jeune de mon âge, elle est inévitable. D'ailleurs, il n'y a pas plus ennuyeux que les gens trop prudents."
"Le soulagement a suivi l'effroi : j'ai simplement retrouvé mon état naturel d'angoisse et de paranoïa, dû à mon imagination débridée."
"Quant à nous deux, ça nous a beaucoup appris, ça nous a beaucoup appris sur les dangers et les richesses de l'amitié. Ce que j'apprécie le plus, dans l'écriture, c'est qu'elle est toujours à ma disposition quand j'en ai besoin. Au cours de ces dernières semaines, alors que je traversais la douleur, la solitude et la peur, l'écriture a été mon amie de remplacement. J'ai passé plus de temps à écrire ces quinze derniers jours que pendant l'année écoulée. L'écriture me réconfortait. L'écriture restera mon soutien."
"Un bon minutage est essentiel quand on trompe ses parents. Qu'ils vous surprennent au mauvais moment, et c'est la catastrophe. Les avertissements se succèdent jusqu'à ce que l'inévitable se produise. La vérité finit par éclater. La seule question est : quand ?"
"Non que les autres scientifiques aient été dépourvus de foi, mais Boyle était autant chrétien qu'homme de science. Qu'il ait su associer les deux fait de lui une grande figure de son époque. Il admirait la création et faisait de l'étude des sciences naturelles une sorte de culte. Selon lui, le seul moyen de découvrir l'œuvre de Dieu était de l'étudier."
"C'est curieux comme on peut passer devant une chose presque quotidiennement sans y attacher d'importance. Puis, un jour, on le regarde d'un autre œil."
"Je viens de faire une bêtise : j'ai regardé ma boîte mail. Au beau milieu de la nuit."
"Les adultes font trop confiance à ce genre d'outils. Un adolescent de quinze ans qui ne sait pas contourner la surveillance de ses parents sur un ordinateur est probablement incapable de lacer ses chaussures."
"Je lui parle : "Sois prudent, maintenant ! Je suis un gentil pêcheur, mais le prochain pourrait bien t'emporter et le passer à la poêle. Préviens tes petits."
Qu'on puisse tuer des êtres vivants sans raison m'attriste. Pourquoi ôter la vie à une truite sauvage quand on trouve de l'excellent thon en boîte au supermarché ?"
"Il n'y a rien de plus beau et de plus mystérieux qu'un poisson dans une rivière de montagne. Il mène une vie secrète dans un monde que je ne connaîtrai jamais. Mais, si je l'attrape, je le tiens un instant entre mes mains. Je peux alors l'assommer ou le remettre en liberté. Comme vous vous en doutez, je relâche toutes mes prises. Je ne veux pas rompre l'équilibre de la nature. Voilà le genre de réflexion qu'entraîne en moi le silence de Skeleton Creek, pendant que mon amie roule, roule, roule. La pêche aide à comprendre le sens de la vie."
"ça y est. Je suis mort." C'est ce que j'ai pensé pendant un instant, cette nuit-là. Je n'arrête pas d'y repenser, toujours avec la même frayeur, bien que deux semaines se soient écoulées. Quatorze jours et quatorze nuits à ruminer les événements me laissent plus terrifié et plus incertain que jamais.
Ce qui signifie, je suppose, que ce n'est pas encore terminé.
Quelque chose me dit que ce ne sera jamais vraiment terminé.
"Son père est bûcheron, ce qui explique pourquoi il est divorcé.(Leçon à retenir : les femmes ne supportent pas longtemps les hommes des bois sans le sou qui se lavent deux fois par mois.)"
Ce que j'écris a changé au cours de cette année. Mes deux thématiques - les histoires d'horreur et les rapports sur les évènements de Skeleton Creek - se sont peu à peu fondues en une seule. Je n'ai plus besoin d'inventer, car, plus que jamais, je suis persuadé que la ville où je vis est hantée.
C'est la vérité.
Et la vérité, je l'ai appris, peut vous tuer.
"Jamais une journée ne m'a paru aussi longue. A Sarah aussi, j'imagine : rien de plus frustrant que d'avoir un film 8 mm sur le siège arrière de sa voiture et de devoir attendre, pour le regarder, d'avoir trouvé une prise de courant, branché le projecteur et dirigé l'objectif vers un mur blanc."
"J'ai déjà entendu parler de ces esprits bienveillants qui viennent protéger ou avertir les vivants d'un danger. Croire aux fantômes, c'est croire aussi à ceux-là."
Chaque histoire, vraie ou imaginaire, possède son propre développement. La façon dont on la raconte n'est jamais innocente.
- Souviens-toi de ce que je t'ai dit, m'a-t-elle rappelé. Dans cette ville, si tu ne prends pas les choses en main, la vie passera sans toi. Laisse un peu ton journal; écrire, ce n'est pas vivre.
Aujourd'hui, je ne désirais que le confort de mon journal, rien de plus. Toute la journée j'ai attendu le moment d'avoir un stylo et du papier. Piéger les mots sur une page me donne une impression de sécurité. Quand je les ai posés là, ils ne peuvent plus sortir, et le monde ne peut plus entrer.