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4.26/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chalon-sur-Saône , le 26/06/1955
Biographie :

Patrick Desbois est un prêtre français de l'Église catholique.

Son grand-père fut déporté en 1942 dans le camp Stalag 325 à Rawa Ruska, dans le Gouvernement général, aujourd'hui en Ukraine.

Après avoir obtenu une maîtrise en mathématiques à l'Université de Bourgogne à Dijon en 1977, il rejoint Mère Térésa à Calcutta pour travailler à ses cotés pendant trois mois avant de commencer d'enseigner les mathématiques au lycée de Dedougou, au Burkina Faso.

Patrick Desbois entre au grand séminaire du Prado à Lyon en 1981. En 1986 Il finit sa maîtrise en théologie à l'université catholique de Lyon et il est ordonné prêtre avant d'être nommé curé au Creusot (Saône-et-Loire). Il obtient un DEA en Histoire religieuse à l'université Lumière-Lyon-II en 1991.

L'année suivante il devient secrétaire du cardinal Albert Decourtray pour les relations avec les communautés juives, et en 1999 il est nommé secrétaire du Comité épiscopal des évêques de France pour les relations avec le judaïsme.

Ancien directeur du Service national des évêques de France pour les relations avec le judaïsme et consulteur de la commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, il est également président de l'association Yahad-In Unum qui mène des recherches dans différents pays en Europe de l'Est sur les victimes juives et roms des Einsatzgruppen et d'autres unités allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il a également lancé en été 2015 l'initiative Action Yazidis pour récolter les preuves du génocide des Yézidis par Daech.

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Source : Wikipédia
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L'invité du 12/13 Père Patrick Desbois pour son livre La fabrique des terroristes, les secrets de Daech, écrit avec Costel Nastasie aux éditions Fayard


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Les génocides ne doivent pas engendrer des musées, mais mobiliser la communauté internationale, qui doit tout faire pour qu’elle cesse.
Je suis à la fois fasciné et effrayé par la capacité de l’espèce humaine à continuer son histoire alors qu’une part en elle même est massacrée. L’archaïsme meurtrier et prédateur ne semble n’obstruer en rien la bonne marche des institutions, l’administration des peuples et la réflexion de ceux qui les gouvernent, nombre de penseurs préfèrent ne pas y penser. Les valeurs des démocraties modernes s’accoutument des meurtres de masse dès lors où ils prennent leurs racines en dehors des territoires où elles règnent. L’homme moderne ne peut éviter n’avoir connaissance des crimes de masse; néanmoins, de la même manière que ses prédécesseurs, il supporte que le sang coule tant qu’il ne tache pas son territoire.
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Patrick Desbois
Alors que les fosses communes des Juifs fusillés par milliers sont introuvables, chaque Allemand tués pendant la guerre a été réenterré, avec son nom. Les cimetières sont à l’échelle du Reich. Des cimetières magnifiques pour les Allemands, y compris les SS, de petites tombes pour les Français, des pierres blanches enfouies sous des ronces pour les dizaines de milliers de soldats soviétiques anonymes et absolument rien pour les Juifs. Tout est donc à sa place – selon la hiérarchie du Reich – sous terre. Impossible de laisser une victoire posthume au nazisme. Impossible de laisser les Juifs enterrés comme des animaux. Impossible d’accepter cet état de fait et de laisser bâtir notre continent sur l’oubli des victimes du Reich.
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Dora était une petite fille qui habitait à Simféropol, en Crimée. Elle était krymtchak. Dora est morte à quatre ans et demi, assassinée.
Lors de l'extermination des Juifs, les Allemands ont tout d'abord convoqué les Ashkénazes puis les ont assassinés. Quelques mois plus tard, ils ont reçus l'ordre de Himmler de convoquer les Krymtchaks. Ils se sont présentés à la convocation, ont été emmenés en camion sur le site d'extermination, au « kilomètre onze », et ont été exécutés les uns après les autres.
Dora a été embarquée avec deux autres membres de sa famille. Ceux qui ont échappé à la rafle ont supplié deux voisins de se rendre sur le site de l'extermination pour essayer de négocier avec les Allemands qu'elle ne soit pas tuée. Quand ils sont arrivés au « kilomètre onze », les Allemands avaient dressé un barrage routier. La circulation était bloquée pendant les fusillades. Seuls les camions remplis de Juifs étaient autorisés à passer. De l'autre côté du barrage, ils ont aperçu la petite Dora. Elle était nue. Dans le froid glacial, elle suppliait les Allemands de lui rendre son manteau : « Rendez-moi ma veste, je vous donne mes chaussures en échange !» Mais les Allemands n'écoutaient les requêtes de personne. Dora a été fusillée.
Bien des années plus tard, nous arrivons dans le petit musée des Krymtchaks, quelques pièces dans un quartier pauvre de Simféropol. Une petite dame, Nina Bakchi, la demi-sœur de Dora – le père de Dora s'était remarié après la guerre –, nous accueille et nous montre toutes les tenues traditionnelles des Krymtchaks… Avant de repartir, elle fouille dans un placard et en ressort, dans un sac en plastique, un petit vêtement. En nous le tendant, elle nous dit : « C'est la robe de Dora, c'est la robe de ma petite sœur de quatre ans et demi. Les Allemands ont tout pris dans la maison mais ils ont laissé les vêtements d'enfant. Peut-être qu'ils ont oublié, peut-être parce que ça n'avait guère de valeur. Alors on a gardé les vêtements de Dora et, moi, lorsque je suis née on m'a habillée avec. Voilà l'une de ses robes qu'elle portait avant d'être exécutée. » Elle ajoute d'un ton très solennel : « Mettez-là dans un musée. »
La robe de la petite Dora est l'un des éléments les plus poignants de cette Shoah qui ne laisse que quelques vêtements épars, sans valeur, après avoir exterminé toute une population, même les enfants, même les petits-enfants.
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Qui sauve un homme sauve le monde.

Sur notre route, nous rencontrons aussi des individus ou des familles qui ont sauvé des Juifs. Beaucoup d’entre eux ont été dénoncés, torturés puis fusillés.
Je me souviens de Galina Boulavka, sa mère Anna était revenue de Saint-Pétersbourg très malade. Elle voulait mourir chez elle, dans sa ville natale, à Lubomil près de la frontière polonaise.
Un jour d’avril 2007, alors que nous sommes sur le marché à rechercher des témoins, Galina nous aborde : « Venez vite, ma mère va vous parler, venez vite, peut-être qu’elle va mourir. » Elle nous conduit rapidement devant une maison toute peinte de bleu qu’elle ouvre avec une grosse clé. Nous enlevons nos chaussures pour nous retrouver au chevet d’une dame très âgée, entourée de portraits de son enfance et de son adolescence. Sa vie paraît ne plus tenir qu’à un fil. Elle semble nous attendre, attendre de parler enfin avant de partir. Nous installons nos caméras, gênés de pénétrer dans l’intimité d’une mourante. Sa fille, consciente de notre hésitation, se tourne vers moi : « C’est important, ma mère veut que ça se sache ! » La vielle femme, elle, pouvant à peine relever la tête de son oreiller, marmonne qu’elle ne sait plus, qu’elle n’en peut plus. Alors sa fille arrache du mur, l’une après l’autre, violemment, les photos de sa mère. Elle les brandit sous ses yeux en suppliant : « Maman, maman, souviens-toi, souviens-toi ! » Et la mère et la fille, en pleurant, se souviennent et racontent.
Elles avaient cachés une adolescente juive dans la maison. Elles l’ont cachée pendant des semaines. Toute la communauté juive du village avait déjà été fusillée. Mais cette jeune fille n’en pouvait plus de rester enfermée et, un jour, elle est allée jouer dans la cour, devant la porte de la maison. Des Allemands sont passés dans la rue, ont vu que la jeune fille était juive et l’ont fusillée contre la porte d’entrée de la cuisine.
La mère mourante, en pleurs, se tait, comme délivrée. La fille nous dit : « Maman tenait à ce que cela se sache avant de mourir. Pour nous, ça été un drame que cette jeune que nous avions cachée soit assassinée si sauvagement contre la porte d’entrée de notre maison. » Je repars de chez elles en pensant à la barbarie sans bornes que tous ces gens ont subie, Pas une rue, pas une maison qui ne soit meurtrie, sanglante et ensanglantée.
La Shoah par balles, ce sont aussi ces femmes, ces enfants qui se cachaient, sortaient pour mendier de la nourriture dans les villages. Et puis un jour, une dénonciation ou un Allemand qui passe et c’est l’assassinat qui est perpétré. Tuer un Juif était un acte banal, licite, autorisé, encouragé, qui correspondait aux directives du Reich. Protéger un Juif conduisait à la peine capitale.
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Le curé disait que le Christ était vraiment présent à la messe, alors, assis sur le banc en bois, je cillais des yeux autant que je le pouvais, surtout lorsqu’il utilisait l’encens, en pensant : “Je vais bien finir par le voir !ˮ (p. 18)
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Le surhomme existe, en images tout du moins, le temps d'un tournage. Mais l'arrière-plan est bien différent. En 1942, marcher au pas devant le Führer et violer des filles juives dans les campagnes soviétiques. En 2016, couper des têtes au couteau, fièrement, fusiller en invoquant la soumission au califat et payer un souteneur pour violer une jeune Yazidie. On n'échappe pas si facilement aux marécages de son humanité.
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Sur le territoire de Daesh, un homme peut être condamné à mort pour avoir fumé une cigarette; une femme pour être sortie tête découverte. Mais un tueur habillé de la pureté islamique ne craint pas d'être décapité lorsqu'il paye pour entrer chez une prostituée ou dévaliser une maison.
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